Où le regard ne porte pas.. - T. 1 de Georges AbolinOlivier Pont - 15 critiques

Série : Où le regard ne porte pas - T. 1
Edition : Dargaud
Collection : Long Courrier
Pages : 96 pages en couleurs
Parution : janvier 04
Auteurs : Georges AbolinScénaristeOlivier PontDessinateur

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Par : nicolas GRAPPIN (22 sept. 2006)

Ben moi, j'ai été déçu en lisant les deux tomes de cette histoire. Tout le monde me conseillait de lire cette oeuvre. J'ai trouvé le graphisme moyen, mais surtout une histoire beaucoup trop longue. Je m'ennuyais. Et d'autre part, nous ne connaissons rien de cette Pierre qui permet à nos 4 personnages de revivre leurs vies antérieurs.
Non je suis déçu. Celà dit, ce n'est que mon avis et je suis persuadé que cette BD a de grandes qualités car elle a connu bien du succès dans les bacs des libraires...

Par : yvan Voir les critiques de yvan (19 août 2005)

Si on me demande quelles étaient mes dernières vacances à l’étranger, je pourrais facilement répondre “Voyage en Italie”, “Chute de vélo” et ce tome de “Où le regard ne porte pas” qui nous plonge dans un petit village côtier Italien au ciel bleu azur qui se fond au loin dans l’océan.
Ce parfum de vacances et du sud qui se hume de page en page, la quiétude de ce village de pêcheurs méditerranéen ... on s’évade à tel point qu’en refermant le tome on s’étonne de ne pas retrouver les lunettes de soleil et le chapeau de paille que les auteurs on délicatement posés sur nous pendant ce fabuleux voyage.
LA COUVERTURE:
Il y d’abord la couverture qui déjà invite au voyage et à la rêverie. Ces deux enfants assis sur un rocher, suspendus dans le vide à la limite du monde réel, le regard porté sur les nuages et le rêve.
LE SCÉNARIO:
C’est à travers le regard des enfants qu’on entre dans l’histoire. Cette touchante histoire d’amitié entre quatre enfants nous projette dans l’insouciance de notre jeunesse. William, Lisa, Paolo et Nino sont nés le même jour et un étrange objet semble les unir inexorablement. Si les quelques scènes de paranormal (visions, flash backs mystérieux et cérémonies nocturnes) donnent forme à l’énigme de fond, elles ont également tendance à casser un petit peu le rythme méditerranéen de l’histoire.
Essayant de comprendre le lien qui les unit, le lecteur savourera chaque instant passé en compagnie de nos quatre amis, tout en partageant leurs rêves. Et c’est, profitant de cette sérénité et naïveté dans laquelle il nous plonge, qu’Abolin va nous prendre à revers, nous confrontant à la réalité de la vie, celle des adultes.
Tandis que tout semble unir les enfants dans cet album, les rapports entre parents y semblent diamétralement opposés. A peine arrivé, Alex se heurte au sectarisme, à l’inculture et à l’autarcie des autochtones, qui ne voient pas d’un bon oeil l’arrivée du modernisme et du capitalisme et feront tout pour chasser l’envahisseur de cet endroit paradisiaque, sans même essayer de le comprendre.
Cette critique sociale contraste énormément avec l’innocence juvénile et la légèreté du reste du récit, sans pour autant sombrer dans le manichéisme. Cette alternance du scénario entre la sensibilité et la cruauté nous montre l’arrière du décor de cette jolie carte postale de vacances.
Les dialogues sonnent juste, le rythme colle parfaitement à la lenteur méditerranéenne et l’histoire est narrée avec beaucoup de précision. Mais c’est dans le non-dit et les silences que l’histoire prend toute sa profondeur, dans les attitudes, les regards et les émotions que l’authenticité du récit séduit.
LE DESSIN & LES COULEURS:
Les personnages aux traits joviaux et ronds ne laissent pas indifférent. Le dessin, les couleurs et l’éclairage des planches donnent la crédibilité nécessaire à la baignade du lecteur dans l’Italie du début du XXème siècle. Les couleurs éclatantes, claires, lumineuses, douces et chaleureuses caressent les sens du lecteur de cette ambiance méditerranéenne.
Voici un album dépaysant, touchant, profond, pourvu d’une intrigue mystérieuse et que vous pouvez, comme le titre le laisse présager, acheter les yeux fermés !

Par : le régulateur Voir les critiques de le régulateur (16 janv. 2005)

Voilà un album de 96 pages ! Plutôt réussi je dois dire.
Les dessins et couleurs sont agréables sans pouvoir dire que c'est génial, disons que cela forme un ensemble qui tient la route. L'album se parcourt rapidement car il y a assez peu de texte, le dessin se suffit à lui seul. On parle de l'enfance, et de la différence à travers l'émigration d'une famille. (bref des difficultés d'intégration mais dans un village Italien). L'album prend vraiment aux tripes vers la fin, quand l'histoire tourne au drame.
Et là ... une fin triste mais qui nous promet une retrouvaille dans le T 2...

Par : jibe Voir les critiques de jibe (14 mai 2004)

Un incontournable. Il est vrai que l'on revisite l'enfance. Le dessin et la touche surnaturelle font inmanquablement penser à Peter Pan de Loisel.
Il est vrai que les ambitions des adultes (représenté par le père) bouversent les équilibres naturels d'une petite communauté de pécheur (et qu'il y a du Pagnol ou du Gallo la dessous). Il est vrai enfin qu'on y retrouve tout le côté réac de la petite communauté qui voit en l'étranger (à juste titre) les bouleversement de la modernité et que l'adulte à du mal à se remettre en question !
Le tout forme un premier épisode d'une redoutable alchimie tant la symbiose entre dessin, couleur et histoire est réussie. On attend donc avec impatience le retour (et la revanche?...) de la (petite) Lisa et des jeux de regards...

Par : Coacho Voir les critiques de Coacho (15 mars 2004)

Et bien, passer après de tels scripteurs, il va être délicat de sortir quelque chose de novateur et de correct !
Cette BD, on l'achète sur la foi de la couverture... Magnifique, inspirée, pensive, poétique... Le reste ? Plus qu'une histoire, plus qu'une intrigue, c'est au sentiment qu'on laisse place !
Je ne raconterais pas l'histoire, ni les hypothèses naissantes sur la date de naissance des 4 amis... Non, je m'attarderais sur le rythme... Voilà... Dargaud a laissé 96 pages pour l'expression d'une lenteur toute sudiste... Car ce Soleil qui rend la mer si belle, c'est aussi l'acteur principal de cette histoire...
La chaleur nous emporte, celle des sentiments, celle de la température, celle des fièvres des premières herbes fumées, celle des corps amoureux...
Et puis tout y est abordé avec délicatesse, sagesse et douceur... La xénophobie y est montrée habilement, sans manichéisme, sans poncifs, l'amour juvénile se veut léger et papillonant, jamais pesant, les amitiés sont sincères et les drames profonds...
Tout le charme de cette BD, avec ses imperfections, c'est de savoir nous faire flotter comme dans un rêve... Bien sûr certaines choses sont critiquables, comme certains cadrages, ou alors la difficulté de compréhension de l'insertion des planches noires, celles des flash-back... Mais qu'importe ? Le sentiment qui nous étreint à la lecture de ce conte de début de siècle est bien réel, et c'est bien là l'important...
Mon inquiétude réside dans la construction du 2° et dernier tome de cette aventure... Car si tout le charme d"Où le regard ne porte pas..." réside justement dans la justesse d'expression des visages et des regards des personnages, son contenu est celui de l'enfance, avec toute sa naïveté et son naturel... Si nous devons suivre les aventures de ces enfants devenus grands, la perversion aura-t-elle fait son chemin et le charme agira-t-il de la même façon ?
En tout cas, j'ai hâte de me délecter de cette suite et je m'empresse de vous conseiller l'achat de cet album, qui tombera sous le charme de votre regard, peu importe où il porte...

Par : cycy Voir les critiques de cycy (17 févr. 2004)

"Où le regard ne porte pas" est un magnifique album sur le comportement des gens envers les autres et sur eux mêmes.
Tout commence par l'arrivée d'une famille anglaise dans un petit village italien, et aussitôt après avoir posé leur bagages, ils se font rejeter par les habitants. Puis il y a William, le fils ainé, qui va faire connaissance avec Lisa et ses deux amis, tous les quatre nés le même jour. Du coup cette dernière pense qu'un lien particulier les unit. Mais Lequel ?
Voilà la base de l'histoire imaginée par les auteurs, le scénario est simple mais attachant, il parle de la peur de voir des nouveaux venus dans un village où l'ont vie de génération en génération, pour preuve cette famille n'est pas la seule complètement rejetée. La peur aussi de voir une évolution, le bateau à vapeur semble en effrayer plus d'un. mias le plus important dans cet album, c'est la relation entre William et Lisa, voir aussi avec ses deux camarades. Par quel lien sont ils reliés ? Quel est cette chose qu'a découvert Lisa et qui lui donnerait certains pouvoirs ??? Et puis pour finir, il y a ce terrible drame à la fin de ce volume, que c'est il passé, qui en est le responsable, y aura t-il justice ??? Beaucoup de question, où on ne découvrira la réponse dans le prochain tome.
Mais le point fort de cet album est le graphisme. Commencons par les décors, où par les couleurs on sent bien le petit village, replié sur lui même, isolé au bord de la mer et d'une falaise. Elles retranscrivent aussi avec perfection la chaleur de l'Italie. Aussi on peut admirer pendant deux/trois cases un Gêne de début de siècle. Il y a les personnages, un des points forts du dessinateur. Leur visages sont expressifs, tout est dit dans leur regard. De plus la manière dont il donne forme aux corps est assez stupéfiante, on a l'impression qu'il y a une véritable harmonie avec les paysages qui les entours.
Voilà donc un album passionnant, où il est impossible de s'arrêter en cours de lecture, tellement qu'on est attaché aux personnages et aux lieux où se déroule cette histoire. En espérant que le volume suivant sortira d'ici peu de temps. Bonne lecture. Tchô.

Par : Thierry Bellefroid Voir les critiques de Thierry Bellefroid (03 févr. 2004)

« Où le regard ne porte pas... », par Abolin et Pont. Chez Dargaud.

La collection Long Courrier renaît une fois de plus de ses cendres. Mais on ne peut pas dire qu'on le lui reprochera ! « Où le regard ne porte pas... » est LA surprise de ce début d'année. Derrière une couverture d'une grande sobriété mais aussi et surtout d'une efficacité rare -qui ne se sentira pas interpellé par ce dessin épuré et ces deux enfants nostalgiques en équilibre au-dessus du vide ?- un livre qui devrait réconcilier les lecteurs de tous âges autour de la BD dite grand public. Soulignons que les auteurs ont l'humilité de s'effacer devant le titre de leur oeuvre, ce qui n'est pas courant. Leur nom se trouve sur la tranche, mais ni en couverture, ni en quatrième de couverture, ce qui prouve qu'ils croient avant toute chose au pouvoir évocateur du dessin présenté et d'un titre mystérieux, poétique et suggestif.
« Où le regard ne porte pas... » est d'abord un ravissement pour les yeux. Avec un dessin qui rappelle celui d'André Benn (Mic Mac Adam, Woogee...) alliant visages stylisés et décors réalistes très présents, Olivier Pont nous emmène loin de ses précédents travaux (La honte, et Totale maîtrise, chez Vents d'Ouest). Il peut s'appuyer sur une mise en couleur remarquable, assurée par Jean-Jacques Chagnaud. Elle donne à l'ensemble du livre cette touche à la fois nostalgique et intimiste qui colle si bien à ces paysages baignés de lumière. 96 pages qu'on peut feuilleter plusieurs fois avant de les lire, ou même après, car elles sont tout simplement belles, au sens le plus noble du mot.
Pourtant, si l'écrin est beau, le bijou qu'il contient ne l'est pas moins. Georges Abolin parvient à allier des influences littéraires à la Pagnol (on pense bien sûr à Jean de Florette/Manon des Sources) à un univers très personnel, installant en filigrane une intrigue fantastique qui prendra sans doute le dessus dans la deuxième partie. Comme chez Pagnol, il y a cette dualité entre deux modes de narration. D'une part, une histoire poétique empreinte d'enfance à la limite de la chronique rurale où l'humour et la légèreté affleurent. De l'autre, le drame, avec ses retournements de situation, ses personnages à la face sombre, ses paroxysmes et ses héros entêtés qui creusent eux-mêmes le gouffre de leur malheur. Le tout est subtilement dosé et emporte le lecteur dans une lecture au rythme parfait, jusque dans ses silences. Le dessin tout en nuance de Pont vient remplacer les mots quand il le faut, jouant sur les regards, exploitant la physionomie et le langage universel de la complicité enfantine. Quand on parle de rythme, d'ailleurs, on doit souligner le courage éditorial de Dargaud qui a eu l'audace de publier d'emblée cette première partie en 96 pages, ce qui laisse aux auteurs la latitude nécessaire au développement des personnages secondaires (tous très importants et très réussis) ainsi qu'à l'épanouissement des relations entre les enfants. Le tout avec ce qu'il faut de mystère pour nous mettre l'eau à la bouche sans pour autant que nous nous sentions frustrés. A la différence d'autres livres, celui-ci nous en donne assez pour ne pas nous laisser sur l'impression de n'être qu'une mise en place -voire une mise en bouche. Pourquoi ? Parce que les scènes inexpliquées ne sont là qu'en guise de teasing sans être l'argument principal de l'histoire. Les relations entre les personnages, leur charisme, les dialogues et la justesse de ton de cette première partie suffisent à notre bonheur de lecteur.

Par : nemOrtel Voir les critiques de nemOrtel (01 févr. 2004)

Mouais, pas mal. Voilà ce que j'ai pensé en mon for intérieur en refermant cette bédé. Alors ouiiiiii, l'ambiance est chaleureuse, on entendrait les cigales en tendant l'oreille. Mais non. Je ne sais pas, il me manque quelque chose, un souffle de sincérité pure, une corde vibrante, une note d'absolue vérité qui résonnerait à chaque page. Or elle ne résonne pas, cette note. Pas comme dans le Combat ordinaire, par exemple. Eh oui, si l'album était sorti en 99 ou 2000, je ne dis pas, mais après le chef d'oeuvre de Larcenet, toute tentative de bédé sincère est impitoyablement triée. La barre est très haut, les gars! Nous verrons avec le 2e album, qui ne devrait pas tarder, si les divers indices semés par le scénariste écloreront telles les perce-neige dans le dégel printannier. Ceci dit, c'est vrai qu'elles sont belles ces couleurs, elles sont chaudes. Mais le dessin! Non, ça ne suffit pas. Ou peut-être là où le regard n'importe pas.

Par : Pierre-Paul Voir les critiques de Pierre-Paul (26 janv. 2004)

Devant cette unanimité, je me porte volontaire pour calmer les esprits. Sincèrement, que serait cette BD sans les superbes couleurs de JJ Chagnaud ? Dès qu'on ouvre l'album, la chaleur méditerrannéenne nous attire, c'est certain. Mais le dessin de Pont sans les couleurs chaudes de Chagnaud, ce ne serait pas grand chose: un espèce de sous-Loisel mâtiné d'un peu de Marini. C'est assez faible à ce niveau là, je tiens à le dire dussé-je me faire lyncher.
L'histoire est très plaisante, il est vrai: une histoire simple, agréable même si pas spécialement gaie sur la fin, mais très classique et convenue. Bref, pas de quoi fouetter un chat et s'il faut applaudir quelqu'un, c'est certainement le coloriste JJ Chagnaud qui démontre une fois de plus sa virtuosité.

Par : okilebo Voir les critiques de okilebo (25 janv. 2004)

C'est sans aucun doute que l'on peut dire que cette bd est un hymne à la poésie. Première constatation : le ton frais qui émane de cet album envahi tout votre corps et une soudaine envie de voyage devient prioritaire dans votre esprit.

Georges Abolin, le scénariste a tout compris quand il s'agit de créer un scénario de qualité. L'histoire est dosée avec beaucoup de minutie et chacune des pages de l'album est un vrai petit régal. Nous sommes en 1906 et l'auteur nous raconte, ici, les mésaventures d'une famille anglaise qui décide de changer de vie en immigrant dans le sud de l'Italie. Dans ces régions retirées, les étrangers ne sont pas toujours bien vus par les autochtones et c'est dans cette ambiance un peu malsaine que quatres enfants vont devenir amis. Ils vont ainsi partager leurs rêves et essayer de comprendre le secret qui les unis.
Les personnages sont très attachants et le récit est vraiment très convaincant.
Cette bd a un réel potentiel et je pense que le tome 2 nous éclairera sur certains points qui sont encore très obscures pour le moment.

Le dessin d'Olivier Pont est plutôt convaincant. Les visages des différents protagonistes sont très expressifs. Ceci donne du réalisme et de la crédibilité à l'histoire.
Le tableau de l'Italie du sud qu'il nous dépeind est vraiment très beau. La couverture est une vraie réussite ainsi que certaines planches. Je pense en particulier à celle de la page 83 qui nous offre une vue magnifique sur la Méditerranée.

Où le regard ne porte pas... est une petite merveille à lire confortablement assis. Le soleil vous caressera la peau au rythme que vous tournez les pages.
Sans un bruit, vous succomberez au charme de cet album. Laissez-vous tenter, vous ne le regretterez pas.

Par : ben71210 (19 janv. 2004)

Que dire de cette bd!!!!! D'un côté, comme le disent les autres ; elle est géniale ! De l'autre, il y a des choses qui méritent vivement d'être expliquées comme les flashback, que je n'ai pas du tout compris. D'autre part, le dessin est séduisant, le seul reproche à faire tient dans le fait que quand on ne sait pas dessiner les mains et les pieds, on en fait le moins possible. Et ce n'est pas le cas. Mais bon. Dernière chose, je ne suis pas convaincu que cette série se cloturera en deux tomes. Car dans ce premier tome, on ne sait rien de plus. Voilà, j'ai été plus critique que les autres. Mais je tiens à signaler que je suis pleinement d'accord avec le reste des autres critiques.

Par : eddy Voir les critiques de eddy (19 janv. 2004)

Excellente surprise que cette BD. Ambiance entre les enfants du lagon bleu et Jean de Florette, c'est poétique, c'est poignant, un peu de mystère chamanique par dessus, des persos bien tournés (le père indécrottable optimiste!) un peu à la Pagnol. Le dessin est très accrocheur, et l'oeuvre sort complètement des habituels BDs-bof (je dirais même BDs-Beauf) d'Olivier Pont. Le plus touchant est la date marquée sur la dernière page: 1999. Voilà une BD qui a mis 4 ans à être éditée. (Et bien, messieurs les éditeurs? Ca manquait de meuf à Oilpé, ou de gros gags gras Arf Arf?) Avec un peu de chance, on n'attendra pas autant la sortie du tome 2!

Par : cheri - bibi Voir les critiques de cheri - bibi (18 janv. 2004)

Enfin nous y revoilà à l’excellente voire la sublime bande dessinée, oui vous savez celle que vous achetez pratiquement sans savoir. Celle qui n’est pas issue de scénarios préfabriqués comme les séries télés pour lesquelles vous connaissez l’intrigue, le rebondissement etc…. mais si les séries longues très longues oui celles qui durent vingt ans à raison d’un album par an mais voyons !

Ce revenons à celle-ci, pur moment de bonheur, tant au niveau du dessin que de l’écriture. Comme quoi un album unique ou sur deux tomes c’est bien plus excitant ! Et là on n’est pas loin d’attraper un bon vieil orgasme bédéphique.

Alors courez mais courez plus vite acquérir ce joyau.

Par : herve Voir les critiques de herve (12 janv. 2004)

Que dire après la prolixe et néanmoins judicieuse critique de l'ami Larry ? Je rajouterai simplement qu'il est très rare que j'achète une BD au vu de sa simple couverture. Pourtant, j'ai craqué sur celle-ci, simple mais efficace : deux enfants, un ciel bleu et un titre (mais quel titre bon sang ! une véritable invitation au voyage). Et puis vient l'essentiel, les 96 pages ; 96 pages de pur bonheur, de soleil et d'amertume ; 96 pages d'innocence et de drame.
Une BD émouvante, comme j'ai rarement lu depuis deux voire trois ans. Bravo aux auteurs (surtout que l'on attendait guère Olivier Pont dans ce registre). Et puis arrêtez de lire les critiques et courrez l'acheter vite !!

Par : larry underwood Voir les critiques de larry underwood (10 janv. 2004)

Il en est de certaines illustrations de couverture comme d'un croissant à la frangipane sur le présentoir d'une boulangerie : on craque, sans réfléchir, ça semble si bon. "Où le regard ne porte pas..." s'ouvre sur une toile de Magritte. Ce dessin extraordinaire, bleu comme l'enfer, aux deux enfants suspendus dans le vide, est le plus beau que j'ai vu depuis, peut-être, le premier tome de Blacksad. (attention, l'image fournie pas BDP n'est pas la bonne : le lettrage du titre a changé, et surtout s'inscrit en blanc sur le bleu, petit nuage accroché aux rêves des deux gamins...)
Un album double, déjà, à peine plus cher qu'un format standard... Olivier Pont aux dessins : tiens, c'est lui qui a réalisé cette couverture ? Le mec qui dessine les guides de La Honte, avec ces filles anguleuses qui ont toutes la même tête ? Vous pouvez ricaner, un peu, jusqu'à ce que les décors vous agrippent le regard pour ne plus vous faire penser à autre chose pendant les 90 pages du récit. C'est l'explosion du cadre, les collines italiennes arides et écrasées de soleil qui cherchent à déborder des frontières du livre : Pont est un grand gosse avec une boîte de peinture, qui s'amuse à reproduire la démesure du paysage ouvert devant lui. Toute l'italie paysanne du début du siècle m'a envahi les narines, je me suis retrouvé en plein Carlo Lévi, comme si "Le Christ s'est arrêté à Eboli" avait soudain croisé les collines de Pagnol. La chaleur, le bleu azur de la méditerrannée qui se confond avec celui du ciel, le mode de vie des paysans rudes et incultes, attachés à la terre de leur clan... impression étrange de voir un album de Philippe Francq qui aurait lâché règles et compas pour mettre de la rondeur partout, jusque dans les escarpes rocheuses des petites criques où se baignent les quatre héros.
Un univers foisonnant de personnages secondaires, depuis le père citadin effectuant son "retour à la terre" et persuadé de faire fortune dans la pêche grâce au progrès, dans lequel on ne peut s'empêcher de retrouver Jean de Florette avec qui il partage le même optimisme fanatique et le goût des calculs prévisionnels, jusqu'au chef de clan incapable de raisonner autrement qu'en termes de tradition et d'autarcie, que l'on pourrait croire sorti de Astérix en Corse.
Au coeur de l'histoire de ces adultes qui s'affrontent, moins pour la possession de la terre que pour une question d'incompréhension séculaire, les auteurs m'ont régalé de la naissance d'un amour encore incertain entre deux gamins, William le citadin, venu de Londres avec son père, et Lisa, adorable Lisa aux cheveux noirs qui connaît tous recoins de la garrigue. On pense à Pagnol, une nouvelle fois, pour l'amitié qui se crée entre Marcel et Lili, le coureur des collines... Quelle pudeur dans les regards, dans les sentiments ! Quelle justesse de ton aussi : là où certains font tomber amoureux des personnages le temps d'une page puis passent à autre chose, les auteurs font durer les rapports de tendresse chez ces enfants qui n'ont encore que dix ans. Tout est dans les attitudes, dans le non-dit : c'est dans les silences que l'histoire prend réellement forme, à la manière d'un récit de Larcenet... cet album, c'est Larcenet qui aurait dessiné un scénario de Claude Sautet. Les expressions des enfants, leurs visages, leurs petits gestes presque invisibles aux yeux des autres... C'est scandaleux d'être aussi doué, d'émouvoir à ce point avec une histoire qui n'a pas d'intrigue proprement dite, en dehors du mystère qui semble réunir les quatre enfants. On retiendra de nombreuses scènes déjà cultes, n'en doutez pas : les enfants qui jouent à "GeooOOOoorges" avec des herbes de provence, la tronche fabuleuse de l'âne à qui ont insère un piment rouge dans la rotondité charnue en guise d'épreuve initiatique, ou encore une poignée de main entre deux hommes, si discrète que personne ne la remarque, et qui scelle une amitié au premier regard.
Les dialogues sont en accord avec le reste : sans faute. Le récit, tout à tour raconté par William ou Lisa, se laisse porter par des réflexions enfantines parfaitement écrites, où décidément Pagnol aurait sa place. Ce n'est ni puéril ni infantile : c'est simplement "juste", tel que cela doit l'être, et souvent très drôle, aussi. Qui s'en plaindra ?
Une critique honteusement longue pour un album qui se défend très bien de lui-même. Ces derniers temps Dargaud semble décidé à publier de grandes bandes dessinées de qualité, et après Le Combat Ordinaire, "Où le regard ne porte pas..." est la première à m'émouvoir à ce point. La fin, aussi triste qu'elle est excitante, m'a achevé. Je compte déjà les jours d'ici le deuxième et probablement dernier tome.


 


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