Blankets - Manteau de neige de Craig Thompson - 10 critiques

Edition : Casterman
Collection : Ecritures
Pages : 600 pages en noir & blanc
Parution : mars 04
Auteurs : Craig ThompsonScénaristeDessinateur

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Par : yannick Voir les critiques de yannick (06 déc. 2006)

« Blankets » est un gros pavé à lire, prévoyez un bon fauteuil et… au moins une heure et demi devant vous pour le finir ! J’ai découvert cette BD sur les fora et auprès de mon entourage qui me la conseillait vivement. J’étais assez sceptique car l’autobiographie n’est pas le genre que je préfère mais j’avais un excellent souvenir de la lecture de « pilules bleues » réalisée par Frédérik Peeters… alors pourquoi pas !

Craig Thompson nous conte sa jeunesse, de ses études jusqu’à l’âge adulte où un homme choisit de s’installer. Il y raconte ses moments de bonheur et aussi de différends avec ses parents qui ont une foi énorme envers Dieu et le Christ. Il nous fait partager également ses premiers amours contrariés par l’éducation religieuse qu’il a reçue de sa famille.

Au vu des avis postés ça et là sur les fora, la majorité des bédéphiles ont été très sensibles sur les rapports qu’entretenait Craig sur la religion et ses conséquences sur ses rapports avec la gente féminine en pleine période adolescente. Personnellement, je ne pense pas que l’éducation religieuse puisse être un obstacle à ça : il y a suffisamment d’exemples dans nos entourages de familles athées pour qui la question de la sexualité est un sujet tabou ! Et l’inverse est également vrai aussi !

En partant de ces constats personnels, « Blankets » m’est donc apparu comme un récit sur un adolescent complexé, résultat de d’une éducation sévère de ses parents basée sur la religion. L’auteur nous dévoile ses moments de doutes et d’espoirs pendant cette période comme tout le monde le ressentait –il me semble- pendant cette période. Il nous fait partager aussi ses sentiments pour son premier amour de sa vie avec bonheur comme tout le monde l’a en souvenir –il me semble-. Alors… je n’ai pas finalement pas appris grand chose dans cette BD, tout au plus, j’y passé un agréable moment de lecture sans prise de tête comme lorsque je feuillette un bon roman sentimental.
Personnellement, je n’ai pas ressenti de grands frissons comme j’ai pu en avoir avec « Pilules bleues » de Frédérik Peeters. J’ai l’impression que l’auteur ne s’est pas exprimé très ouvertement comme si sa part de timidité était restée en lui.

D’ailleurs, Il est intéressant de constater que le style de Craig Thompson ressemble énormément à celui de Frédérik Peeters. Sa mise en page aérée, son découpage, ses choix de cadrage assez originaux et pertinents, son rythme de narration d’une lenteur accrocheuse… sont équivalents à Frédérik Peeters ! Alors… j’ai aimé son dessin !

« Blankets » est un album qui m’est apparu agréable à lire mais qui ne m’a pas autant touché que « Pilules bleues » de Frédérik Peeters. Il est assez incroyable d’ailleurs que le trait de Craig ressemble beaucoup à Frédérik Peeters. Personnellement, cette BD m’a semblée être une autobiographie comme les autres à la différence près que « Blankets » a une narration très accrocheuse. A vous de voir…

Par : Quentin Voir les critiques de Quentin (11 mars 2006)

Un livre sur l’enfance et l’adolescence, sur les doutes, les angoisses et la difficulté de devenir adulte, les premiers amours, les premières désillusions et les trahisons aux promesses qu’on s’était faites. Sujet brillamment traité, construction impeccable, dessins superbes, avec quelques allégories inoubliables. « Blankets » est déjà devenu un album culte, un classique à ne pas manquer.

Par : yvan Voir les critiques de yvan (21 déc. 2005)

A travers un récit autobiographique, Graig Thompson nous décrit la complexité de ses premiers amours d’adolescent. Dû à son éducation très catholique il se retrouve face à cet amour comme face à une pleine enneigé. Seul, face à une surface immaculée qu’il foulera d’abord en essayant de ne pas trop s’enfoncer, sans laisser trop de traces et s’arrêtant à chaque craquement sous ses pas. Puis finalement, il se couchera dans cette neige, laissant une trace temporaire dans la neige, mais éternelle dans son cœur et son esprit.
Mais cet album n’est pas seulement une belle histoire d’amour, c’est également l’aperçu d’une Amérique profonde puritaine et intolérante face à l'homosexualité, à l'avortement et au sexe. C’est vrai qu’on pourrait reprocher à cet ouvrage les nombreux passages faisant référence à la Bible et à la religion, mais peut-on reprocher à Graig Thompson d’être né dans un pays où l’on parle même de Dieu sur les billets de banque (in God we trust)?
C’est cet environnement ultra catholique, qui explique les hésitations de Graig face à l’amour et sa culpabilité face au sexe. C’est cependant grâce à cette aventure amoureuse qu’il parviendra à relativiser les contraintes morales, mais c’est surtout grâce à cette éducation ultra catholique et à un père autoritaire que Graig Thompson va se réfugier dans le dessin et ça, on peut difficilement s’en plaindre.
Le dessin est très doux, parfois détaillé mais se limitant chaque fois strictement à ce qui est nécessaire à l’histoire. Le décor enneigé est couvert par la chaleur d’une histoire d’amour, qui finira par fondre au même moment que la neige au soleil. La narration est fluide et les non-dits omniprésents.
Bref, même si la vie de Graig Thompson n’avait rien d’extraordinaire, c’est avec brio qu’il partage les moments forts de son enfance et de son adolescence, son premier amour, ses relations familiales et ses convictions religieuses.
Et après lecture, on peut facilement excuser le fait que l’auteur ait apparemment oublié de parler de sa soeur dans ce récit autobiographique, et que Raina serait inspirée de deux filles et non d’une.

Par : lolopop (29 mars 2005)

Devant l'enthousiasme des vendeurs et des critiques, j'ai lâché les 25 € de rigueur. Voulant goûter mon plaisir devant cet ouvrage hors norme: le nombre de pages et le graphisme me semblaient présager d'un vrai bonheur de lecture, j'ai patienté une semaine avant de me décider à entamer le festin.
J'aurai aimé qu'on me prévienne que la moitié du bouquin portait sur le thème de l'influence de la religion dans l'éducation. Il est ici central et si l'on ne sent pas concerné cela crée tout de même de nombreux vides d'intérêt qui pèsent beaucoup...
J'aurais également aimé qu'on me signale que l'essentiel des réflexions porte sur les complexes du narrateur.
Cela dit:
- le dessin est doux, très agréables et certaines pages sont vraiment magnifiques.
- le narration est très bien construite laissant beaucoup de non-dits et d'allusions et évitent d'aborder lourdement des thèmes délicats.
Bref c'est une BD sans aucun doute originale et intéresante mais delà à en faire un ouvrage majeur du type "maus" je ne m'y risquerai pas.
A recommander donc pour les amateurs de récits intimmistes teintés d'influence religieuse ou pour ceux qui aiment trouver dans un récit de quoi affronter leurs angoisses et complexes.

Par : le régulateur Voir les critiques de le régulateur (12 déc. 2004)

Et bien voilà un album que je regrette d'avoir acheté ! Mon Dieu ce que c'est ennuyeux à lire..
Alors oui .. évidement c'est autobiographique et il est arrivé à l'auteur un drame dans sa jeunesse. On ne tire pas sur une ambulance, c'est ok. Mais à part ça, de quoi est fait ce livre ??
De vide rempli d'images bien mal dessinées, c'est très mauvais à 80 % sur 580 pages , ça fait lourd à porter ! Non décidement , je ne peux pas défendre ses albums sortis d'on ne sait où et qui sont à la mode. Ce sera sans moi, pour le prochain...

Par : okilebo Voir les critiques de okilebo (15 sept. 2004)

Blankets est un album que l'on doit lire de préference à tête reposée, dans un bon fauteuil et avec un état d'esprit serein. Oui, 600 pages n'est pas une mince affaire. Pourtant loin de moi l'idée de juger la lecture de cet album fastidieuse, bien au contraire, c'est très plaisant. Alors, me direz vous : faut-il "se preparer " avant d'entamer cette bd ? Et bien, je dirais que oui, tout simplement pour mieux pénétrer dans l'intimité des personnages et ainsi mieux resentir leurs émotions.

Craig Thompson nous offre, ici, un album de toute beauté. A travers ses premiers émois amoureux, l'auteur nous fait partager les moments forts de son enfance et son adolescence. Les rapports avec ses parents, la relation avec son frère et surtout sa rencontre avec Raina, son premier amour. L'auteur a quasimement tout axé son reçit sur cette rencontre et ses conséquences. Le résultat est tout à fait convaincant. Nous ressentons parfaitement chaque moment passé en leur compagnie. Avec beaucoup de pudeur et de sensibilité, on suit ces amoureux dans leur découverte de la vie sur fond de divorce parental et d'interrogations sur ces propres convictions religieuses.
Et c'est vrai que la religion est abordée, ici, d'une manière très accentuée. Les vacances au patro catholique, la lecture journalière de la bible et puis surtout une remise en question récurrente face au manque de tolérance de certains pratiquants face à l'homosexualité et l'avortement. Le scénariste réussi à evoquer tous ces thèmes tout en restant objectif mais aussi très réaliste. En somme, Blankets est, certes, une histoire d'amour, mais qui nous plonge dans un climat où les responsabilités de chacun face à ses choix sont mises en valeur. Ceci-dit, l'humour n'est pas oublié surtout quand Craig, notre héros, rencontre, pour la première fois, la soeur de Raina, Laura. Cette rencontre est assez physique surtout à la page 191. Cela ma bien fait rire !

Le graphisme de l'auteur est très convaincant. Ces personnages sont "vivants" et leurs émotions sont palpables à tout moment. Chose curieuse, le dessin de Thompson m'a fait parfois penser à Frederik Peeters dans la manière de dessiner ses personnages. Je pense que cette ressemblance est une coincidence mais étant fan de Peeters, j'ai eu l'impression que le dessin de Thompson m'était familier, ce ne fût pas déplaisant. Certaines planches prennent place sur une seul page. On y voit rêver notre héros. J'ai trouvé cela un peu suréaliste mais il s'en dégage beaucoup d'onirisme et de poésie.

Blankets est donc un album incontournable. Le traitement du récit est vraiment bien réussi.
Une histoire d'amour simple mais terriblement bien racontée.
A suivre sans hésitation !

Par : Sy-rah Voir les critiques de Sy-rah (25 avr. 2004)

Ce livre est passionnant et il est très difficile d'interrompre sa lecture, malgré la brique que cela représente :) N'ayant pas été élevée religieusement, j'ai parfois du mal à accepter les hésitations du personnage. Cependant, l'histoire renvoie assez bien ce que l'on peut ressentir quand on est amoureux, étant adolescent. Les frustrations, ce sentiment que tout est si exceptionnel, et qu'il ne se répètera plus.... qu'on ne rencontre l'amour qu'une seule et unique fois.... Il est cependant empreint d'une très grande tristesse qui dépeint à merveille le désarroi dans lequel on peut se trouver devant un amour impossible. Très sensible, un vrai coup de coeur...

Par : Thierry Bellefroid Voir les critiques de Thierry Bellefroid (19 avr. 2004)

« Blankets, manteau de neige », par Craig Thompson, chez Casterman.

Il y a quelque chose d'injuste à écrire quelques lignes, fussent-elles totalement positives, sur un livre de 600 pages de bande dessinée. Quel propos critique n'aura pas l'air réducteur, superficiel, inutile ? Quelle valeur ajoutée peut-on apporter à un ouvrage qui semble se suffire à lui-même ? Car « Blankets » est sans aucun doute un de ces livres à la fois évidents et inattendus. Ceux qui avaient lu « Adieu Chunky Rice » chez Delcourt il y a deux ans pouvaient-ils s'attendre à ce monument autobiographique ? Non, sans aucun doute. Pourtant, « Blankets » n'est pas si éloigné de « Chunky Rice ». L'aspect animalier en moins et l'autobiographique en plus, on y retrouve la même veine poétique, la même fantaisie et la même tendresse. La différence tient ici dans le traitement a priori plus fidèle à la réalité. A priori, car lorsqu'on apprend les distances que l'auteur a prises avec les éléments réels de sa vie, on s'aperçoit qu'il nous a quand même bien eus. Curieusement, à la lecture de cet album, je ne me suis pas posé la question de la véracité de l'histoire, tout sonnait juste, tout paraissait vrai. Ce n'est qu'après que j'ai appris que l'auteur avait purement et simplement « gommé » sa soeur, ou que Raina était inspirée de deux filles qu'il avait connues et non d'une seule. Il s'agit donc bien d'une fiction inspirée de la réalité, ce qui distingue définitivement « Blankets » du journal de bord. Grâce à la longueur du projet, le lecteur a la chance de ressentir toute la subtilité des sentiments naissants du premier amour, mais l'auteur a voulu aller au-delà d'une évocation qui sonnerait comme la madeleine de Proust d'un ex-adolescent. Il y a le contexte familial, d'une part, cette omni-présence de dieu et du poids de la religion. Sans réellement juger, sans nous demander à nous, lecteurs, de juger davantage, Thompson décrit cette Amérique puritaine et la manière qu'elle a de façonner de jeunes adultes souvent partagés entre leurs désirs et les dogmes tout puissants. Mais l'amour qu'il porte à ses parents est plus fort que l'envie de les décevoir en leur disant qu'il a perdu la foi. Le lecteur, lui, partage les doutes, les remises en question comme les peurs et la culpabilité du « héros » au fil de pages où il ne craint jamais de mêler l'histoire d'amour naissante à son cheminement spirituel ; forcément, puisque les deux sont intimement liés. D'autre part, Craig Thompson tente de recréer le plus justement possible l'univers de l'adolescence, presque à la manière d'un ethnologue qui voudrait nous faire plonger dans la tribu qu'il a longuement observée. C'est pour cette raison qu'il abolit la distance entre son héros et le Thompson adulte qui écrit. Chacun d'entre nous est partagé entre la tendresse pour ses premiers émois et l'impression d'avoir été profondément ridicule à cette époque. Craig Thompson n'échappe pas à la règle. Il choisit donc de se fondre dans l'adolescent qu'il était, et à ce titre, son livre est absolument magnifique. Mais il ne l'est pas que pour ça. Ce jeune auteur américain nous prouve aussi à travers « Blankets » qu'il maîtrise le dessin et la narration aussi bien que ses aînés. Il y a quelques scènes réellement merveilleuses dans ce livre. Et même des momens purement magiques. Le dessin est aérien, économe, mais il peut à certains moments foisonner de détails comme pour décrire la chambre d'adolescente de Raina. En fait, Thompson ne donne que ce qui est vital à son récit. Si la neige se suffit à elle-même, il donne la neige. Si au contraire, chaque détail vient renforcer le sentiment de réalité nécessaire à la scène, il ne ménage pas sa peine. Mais sans jamais perdre de vue la lisibilité du dessin. En résumé, et même si certains seront énervés par un album qu'ils trouveront mièvre ou exagérément « romantique », « Blankets » est l'une des sorties les plus intéressantes de cette année. Et un grand album.

Par : Nem Voir les critiques de Nem (14 mars 2004)

J'ai acheté cet album peu après sa sortie, je n'avais aucune idée de ce à quoi je m'attendais, mais au vu du prix (25 euros, pour un pavé pareil c'est donné), des dessins supers (j'adore ce genre), et de l'enthousiasme qu'il suscitait dans la librairie je l'ai acheté... pour mon plus grand bonheur.
Une histoire finalement assez simple d'un premier amour, mais dont toute l'originalité réside dans le fait que Craig, le personnage principale, a reçu depuis qu'il est né une éducation religieuse sans faille. Ainsi cette relation va entraîner une foule d’interrogations, de remords, parfois un sentiment de culpabilité… Tout cela est raconté avec une telle précision et une telle honnêteté qu’une fois commencer on ne peut plus lâcher ce livre. A découvrir donc.

Par : herve Voir les critiques de herve (12 mars 2004)

Dans un style graphique assez proche de celui de Frederick Peeters, Graig Thompson nous offre ses souvenirs de jeunesse et d'adolescence. Souvenirs marqués par le poids du puritanisme américain, par le lycée mais surtout souvenirs bercés par les histoires d'amours ou plutôt par sa grande histoire d'amour, Raina.Ce récit autobiographique est magnifiquement mis en page, et les scènes oniriques sont illustrées de façon magistrale.J'ai trouvé les dernières pages (chapitre intitulé"note de bas de page") bouleversantes .
Il s'agit là du livre incontournable de l'année que tout bédéphile doit avoir lu. Tout les thèmes sont abordés : amours, illusions, religion, désillusions , famille...et voire le mythe de la grotte de Socrate.
La magie de ce livre de 600 pages est aussi de nous remémorer nos propres souvenirs.
Conseil de lecture :installez vous confortablement dans un fauteuil et éteignez téléviseurs, portables, et autres parasites pour apprécier à sa juste valeur ce chef- d'oeuvre. A la fin , faites une pause et souvenez vous....


 


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