Les mauvaises gens de Etienne Davodeau - 6 critiques

Edition : Delcourt
Collection : Encrages
Parution : août 05
Auteurs : Etienne DavodeauScénaristeDessinateur

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Par : Quentin Voir les critiques de Quentin (31 déc. 2005)

Avec «Les mauvaises gens», Etienne Davodeau nous refait le coup du reportage en BD, qui lui avait si bien réussi dans «Rural !». Le sujet traite cette fois de l’histoire du syndicalisme social-chrétien et du socialisme dans les Mauges. De plus, loin de s’intéresser à des gens qu’il ne connaissait pas au départ (comme dans « rural »), Davodeau se penche ici sur l’histoire de ses propres parents, et donc en partie sur sa propre enfance. L’album se retrouve donc entre deux genres, le reportage (un genre dans lequel l’auteur est un pionnier et auquel il est en train de donner ses lettres de noblesses) et l’autobiographie. Mais l’autobiographie étant ici mise au service d’un sujet historique, Davodeau évite facilement plusieurs écueils du genre. De plus, en étant centré sur la famille, l’album prend une dimension supplémentaire et devient presque un hommage critique mais plein de tendresse de l’auteur à ses parents. On est habitué à ce genre de thème au cinéma, mais il reste relativement inédit en BD. Une fois de plus, Davodeau défriche des terrains inexplorés, et le fait d’une manière très convaincante et très intéressante. Cerise sur le gâteau, Davodeau reste un auteur engagé, qui a des convictions politiques et qui ne peut rester muet face à l'injustice sociale. On est donc très loin des BD dont le but n'est que de divertir son audience, en passant sous silence les problémes de la société. Bref, il faut absolument lire « les mauvaises gens », pas seulement pour en savoir plus sur le syndicalisme en milieu rural et catholique, mais aussi pour découvrir un nouveau ton et de nouveaux sujets en bande dessinée, un média qu’Etienne Davodeau contribue à faire grandir et à rapprocher de sa maturité. Un livre indispensable dans la bibliothèque de tout bédéphile!

Par : Laurent Fabri Voir les critiques de Laurent Fabri (23 nov. 2005)

"Les mauvaises gens" par Etienne Davodeau, Delcourt.

Etienne Davodeau se situe à mille lieues de tout style commercial. Habitué des histoires de petites gens, intimistes, il avait, avec Rural !, initié un genre nouveau en bande dessiné, celui du reportage de terrain, n'hésitant pas à se mettre lui-même en scène dans ses chroniques. Avec Les mauvaises gens, il pousse la démarche plus loin encore pour raconter l'histoire de ses parents, militants syndicaux de la première heure.
Et décrypter à travers eux, à l'usine dès l'âge de 14 ou 15 ans, l'évolution du monde ouvrier français dans une région mi-rurale, mi-industrielle. Emergence des Jeunesses ouvrières chrétiennes, puis de la CFDT, combat politique local...: Davodeau suit le parcours militant de ses parents, jusqu'à ce soir de mai 81 (élection de Mitterrand), qui sonna à leurs oreilles comme un aboutissement.
Davodeau effectue un travail remarquable de documentaire. Il alterne les évocations de l'époque avec des passages d'interview de certains personnages clés, allant jusqu'à illustrer ses parents réagissant à ses premières planches. Mais même subjectif, le récit a valeur historique parce que Davodeau cherche à comprendre, à apprendre l'expérience de ses parents.
L'ouvrage, d'autant plus volumineux qu'il est en petit format, doit s'appréhender de la sorte. Dans le style comme dans le ton, on est loin de Largo. Il faut donc le prendre, le laisser, y revenir... pour l'assimiler et profiter pleinement de sa profondeur.

Par : okilebo Voir les critiques de okilebo (28 sept. 2005)

Davodeau est un auteur qui m'étonnera toujours. Chacun de ces albums est un réel bonheur et comme de juste, les Mauvaises Gens est une bd à ne pas négliger. Etant fan de cet auteur, j'ai, d'abord, pensé que j'aurais du mal à rester objectif en donnant mon avis. Et puis avec un peu de réflexion, je me suis dit qu'on ne pouvait nier l'évidence : cet album est bon, y a pas à discuter !
Des années 40 à nos jours, l'auteur nous parle, ici, du parcours de ces parents, militants socialistes et ouvriers dans l'âme. Je vous avoue qu'à la base, l'histoire du socialisme vu à travers les yeux d'habitants de la France profonde n'est pas vraiment ma tasse de thé. Pourtant, je dois reconnaître que j'ai été captivé par le récit.
De plus, dans une certaine mesure, je pense que l'on peut dire que nous avons beaucoup de chance de vivre à notre époque. Il suffit de voir dans quelles conditions travaillait la maman de l'auteur, ça fait réfléchir. On comprend alors qu'un combat pour une vie meilleure était vraiment nécessaire.
Le dessin de Davodeau reste fidèle à lui-même. Son graphisme est idéal pour ce genre de récit.
Les Mauvaises Gens est un one-shot de qualité. Il ne faudrait pas s'étonner qu'il soit nominer à Angoulême, ce qui serait totalement mérité. A suivre sans hésitation !

Par : yannick Voir les critiques de yannick (27 sept. 2005)

« Les mauvaises gens » est une bédé que j’ai vraiment adorée ! Davodeau nous conte le passé militant de ses parents dans une région isolée où le catholicisme était (est ?) très implanté. A travers les souvenirs et témoignages de gens qu’il a plus ou moins connus, l’auteur va remonter le temps et nous montrer à partir de l’après guerre l’évolution de la société française dans les zones rurales avec l’implantation de grosses entreprises et l’apparition du syndicalisme. Je n’ai pas vécu cette période mais j’ai, malgré tout, été très intéressé par ce récit. J’ai eu le sentiment de revivre cette époque, celle de mes parents et de ceux qui ont connu l’avant mai 68 et de mieux comprendre les étapes qui ont amené nos aïeuls à prendre cette « direction ». Contrairement à ce que l’auteur pense au début, je suis certain que les « mauges » n’est qu’un exemple parmi d’autres régions qui étaient à mon avis pas très éloignées de cet isolement par rapport aux grandes métropoles françaises. Pour ce « reportage », l’auteur prend au ton neutre qui, à mon avis, sied parfaitement à ce type de bédé… sauf peut-être dans la partie politique du livre où j’ai relevé quelques petits dérapages de la part de Davodeau. Malgré cela, « les mauvaises gens » est une bédé que je prendrai certainement du plaisir à la relire plusieurs fois et dont je n’hésiterai pas à la prêter à ceux qui ont connu l’avant mai 68.

Par : Coacho Voir les critiques de Coacho (01 sept. 2005)

Ben voilà un gars que j'aime bien moi !
On l'attend au tournant, passionnés que nous sommes de son ton si particulier, de son dessin si irrégulier, le voilà qu'il traite d'un sujet qui me passe très loin à côté, peu concerné par le milieu et l'époque même si nous avons presque le même âge et pourtant, il réussit à nous intéresser avec sa fluidité narrative caractéristique.
C'est du documentaire avec beaucoup d'affection. En un sens raté par ce cafouillage sur le passé vichyssois de Mitterand mais qui n'en reste pas moins un très beau moment de lecture, instructif et plaisant qui parle d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître... ;o)
J'en relirai bien un botz... euh... un bout ! ;o)

Par : yvan Voir les critiques de yvan (29 août 2005)

Adorant Davodeau, c’est sans la moindre hésitation que je me suis jeté sur Les Mauvaises Gens. J’ai directement retrouvé ce dessin simpliste mais efficace typique Davodeau, tout en étant agréablement surpris que dans ce récit il dessine aussi ses parents, mais également lui-même. C’est ainsi qu’on prend plaisir à voir le petit Davodeau un Astérix à la main ou sur une table de dessin avec en face de lui un plumier avec ACDC écrit dessus. Et petit à petit on découvre le petit Davodeau et ses origines.
Ce côté autobiographique de l’ouvrage m’a bien plu. La perception du petit Davodeau de la religion est de la politique est narrée et dessinée comme seule Davodeau est capable de le faire. Seulement, le sujet principal de cet ouvrage n’est pas la famille Davodeau, mais les gens qui militent au sein de cette région catholique et ouvrière et comme le dit honnêtement Davodeau à la fin de cet ouvrage : ce récit est pour eux ! Et donc : pas pour moi !
Le sujet ne m’a donc pas accroché du tout, car lire un récit sur les syndicats, la religion, la politique et ses militants, dans un pays qui n’est pas le mien et une période qui date d’avant ma naissance ... désolé mais j’ai plus tendance à décrocher qu’à accrocher. Donc même si le côté autobiographique m’a intéressé, le côté plus historique et militant m’a plutôt ennuyé et je me vois donc dans l’obligation de donner ma toute première mauvaise note au grand dadais, ... ce qui lui rappellera peut-être l’école.


 


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