Le tour de valse de Denis LapièreRuben Pellejero - 7 critiques

Edition : Dupuis
Collection : Aire Libre
Pages : 56 pages en couleurs
Parution : octobre 04
Auteurs : Denis LapièreScénaristeRuben PellejeroDessinateur

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Par : Quentin Voir les critiques de Quentin (07 janv. 2006)

Le tour de valse est une superbe histoire. Beaucoup plus qu’un témoignage sur la vie dans les goulags, l’album traite de la capacité à vivre – pas seulement physiquement mais aussi existentiellement - face à la machine d’une histoire et d’une administration qui broie tout ce qui passe à travers ses rouages. Une histoire sur la difficulté d’être maître de son propre destin dans un monde kafkaïesque, sur la difficulté d’entretenir l’amour de l’autre et le respect de ses propres valeurs quand tout attachement à quelque chose d’autre qu’au parti est criminalisé. Les auteurs prennent le temps qu’il faut pour dérouler les fils qui relient les différents personnages, le temps d’une longue attente, le temps d’une vie - dommage que la fin aille si vite et rompe le charme. Les dessins sont superbes et arrivent à montrer des étincelles de force, ou même de dignité, se cachant au plus profond du désespoir. Un livre poignant, que l’on referme en se sentant éreinté mais néanmoins renforcé.

Par : yannick Voir les critiques de yannick (14 déc. 2004)

"Le tour de Valse" est avant tout une formidable histoire d'amour entre une femme et un homme qui ne parviendront jamais à prendre en main son destin. Cet homme, Vitor, se retrouvera au sortir de la guerre 40-45 dans un goulag pour un motif imaginé mais lourd de conséquence dans la vie de ce couple. Tout avait pourtant bien commencé pour Kalia et Vitor, c'était un mariage d'amour puis deux magnifiques enfants mais la 2ème guerre mondiale et la venue du stalinisme vont casser ce bonheur. Le "tour de valse" se concentre sur la vie de Kalia et la recherche de son homme. Cette femme découvrira tour à tour les "compagnons" de cellule de Vitor, l'horreur du goulag et ses conséquences. Elle découvrira aussi des hommes et des femmes brisés, le silence, la honte, l'humiliation pour Vitor qui se rend compte qu’il redeviendra malgré lui "un singe", la peur de dire la vérité. Ce livre est aussi une belle leçon de courage, d'espoir et d'amour. Le dessin de Pellejo est magnifique et rend bien l'atmosphère inquiétante, dure et froide de la Russie. Cependant une remarque me vient à l'esprit, la révolution d'octobre est toujours symbolisée par les 3 couleurs suivantes : le rouge, le noir et le blanc. Ces couleurs sont très présentes dans cet album et dans d’autres qui parlent de ce pays, est-ce cela la Russie ? Cette ambiance de l'époque soviétique devient tellement banale et figée dans l’esprit des gens que je me demande si ça ne devient pas trop systématique !
Comme toujours dans ce genre de scénario, l'histoire est un peu trop romancée mais les évènements et les faits de l'époque si elle demeure vraiment véridique sont suffisamment touchants pour qu'on lise avec intérêt cet album. Rien que pour ça, cette bédé, témoignage d'une époque peu glorieuse de l'URSS, est donc une réussite de plus dans la collection "Aire libre".

Par : Alizée (09 nov. 2004)

C’est une simple histoire dans l’Histoire. La "simple" histoire d'un couple qui s'aimait, mais pour lesquels la guerre a décidé d'un autre destin que celui de vivre ensemble. Séparés durant de longues années durant lesquelles Kalia et leurs deux enfants vont devoir se débrouiller seuls, Vitor est envoyé dans un goulag sibérien. En 1953, à la mort de Staline, certains prisonniers politiques sont libérés, mais Kalia ne voit pas Vitor revenir. Elle décide alors d'aller le chercher jusqu’en Sibérie.
Cet album magnifique retrace une histoire passionnée et passionnante, truffée de personnages émouvants, entiers, quasi héroïques. Vitor est broyé, détruit par les années de souffrance et d'humiliation, Kalia devra avoir de la force pour deux. Le récit est fort, splendide, sensible et intelligent. Faisant référence à une période peu glorieuse de l'Histoire Soviétique et du Stalinisme, les auteurs y ont inséré celle d'un couple, qui aurait pu paraître banale si elle n'avait été si terriblement réelle et juste. Le dessin de Pellejero est magnifique, éblouissant, soutenant les ambiances avec toute son expérience et son savoir-faire. Ne passez pas à côté de ce monument d'émotion !

Par : Laurent Fabri Voir les critiques de Laurent Fabri (08 nov. 2004)

Le tour de Valse, par Pellejero et Lapière. Editions Dupuis, Collection Aire Libre

Après "Un peu de fumée bleue" et" Agadamgorodok", "Le Tour de Valse" de Lapière et Pellejero, qui avaient déjà signé ensemble le premier nommé, apparaît comme le troisième volet d'une trilogie russe. Très attiré par le romantisme de l'âme russe, Lapière revient sur ces amours rendues impossibles par les barbelés. Ici ceux des goulags staliniens. En effectuant des recherches pour Agadamgorodok, Lapière était tombé sur des documents relatant la naissance d'enfants dans ces camps où pourtant hommes et femmes étaient séparés. En creusant davantage, il a pu étayer l'existence de ces « tours de valse », où des camions entiers de détenus des deux sexes étaient mis en présence pour des séances de sexes sur commande, « offerts » comme des gratifications aux plus méritants de ces travailleurs de la mort. Il n'en fallait pas plus pour tisser de ces relations humaines complexes et intimistes dont Lapière a le secret. Comme à son habitude, l'auteur liégeois s'intéresse en effet davantage aux sentiments humains, à l'attente, à l'absence et au pardon plutôt qu'à la Grande Histoire. Celle-ci n'apparaît que comme un cadre général sous-jacent. Comme Lapière, Pellejero ne s'embarrasse pas des détails historiques, se contentant de créer une ambiance faite d'ombres, de regards, de silences aussi qui reflète à souhait le caractère intimiste et délicat de l'histoire. On avait été séduit par "Un peu de fumée bleue". On l'est tout autant par ce "tour de valse".

Par : Faust Voir les critiques de Faust (17 oct. 2004)

Fan de 'un peu de fumée bleue" des même auteurs j'ai acheté la BD, la couverture étant de plus très belle. Faire une critique de cet album est très difficile, on le ressent plus qu'on le lit, c'est très bien fait, bien dessiné. J'aurais bien aimé par contre, quelques pages en plus de texte pour resituer la BD dans la réalité, un peu comme ce qui avait été fait pour 'Le capitaine écarlate". Quid de la réalité historique du "tour de valse"?
Cette BD démontre encore une nouvelle fois que le cocktail amour/espoir est de loin la plus puissante des drogues. Amicalement, Romain.

Par : Coacho Voir les critiques de Coacho (12 oct. 2004)

Je viens de finir ma valse... Cette couverture est aussi belle que les fastes de l'Empire Russe...
Quid de la lecture ? Froide comme la Sibérie...
Chaude comme l'amour inconditionnel d'une femme à la recherche désespérée de son mari...
Belle comme la patience et la preuve d'amour que Kalia offre à Vitor...
Dure comme l'horrible machine à broyer les êtres que sont ces camps de travail forcés...
Forte comme l'espoir que Kalia entretient pour ses enfants, Serioja et Voulia...
Curieuse comme le silence des Zeks qui ne veulent, ou ne peuvent, s'exprimer sur les horreurs vécues...
Poignante comme une lecture qui combine ces sentiments troubles et délicats...
Un album qui tente de montrer l'absurdité et la folie des hommes, ses conséquences sur les victimes de cette folie, et qui dévoile des pratiques ignobles dans une Russie qui a ce caractère impitoyable qu'on lui connaît...
Une belle sortie chez Aire Libre, encore, comme dirait Hervé...

Par : herve Voir les critiques de herve (11 oct. 2004)

La période communiste a décidement le vent en poupe en bande dessinée ce mois d'octobre (reminiscence involontaire de la Révolution d'octobre 1917 ?). Après "une jeunesse soviétique" de Maslov (Denoël) et Lady S.de Van Hamme et Aymond (Dupuis), voilà donc Lapière et Pellejero qui nous content la face cachée du socialisme à visage inhumain. Avant tout, j'ai acheté cette BD au vu de la couverture, une des plus belles je crois de la BD (comme certains l'ont souligné dans le forum de BDP). Si le titre "Le tour de valse" invite plutôt à la quiétude et au plaisir, la réalité décrite par les deux auteurs est bien différente : la vie brisée d'une famille, le destin d'une femme à la recherche d'un mari, emprisonné dans un camp, dans les années 50. (le thème m'a d'ailleurs fait songer à "résurrection" de Tolstoï). J'ai beaucoup aimé le dessin : visages ronds, simples, des couleurs superbes. Une belle histoire d'amour, bien mise en scène. Encore une réussite pour la collection "Aire Libre".


 


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