Lupus - T. 2 de Peeters Frederik - 7 critiques

Série : Lupus - T. 2
Edition : Atrabile
Collection : Bile Blanche
Pages : 96 pages en noir & blanc
Parution : janvier 04
Auteurs : Peeters FrederikScénaristeDessinateur

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Par : yannick Voir les critiques de yannick (11 févr. 2005)

La lecture de ce deuxième tome commence par le souvenir de Lupus envers les circonstances dramatiques sur Tony à la fin du premier album. Ensuite, notre héros aura une petite dispute avec Sanaa, ils atterriront sur une planète peuplée d’arbres gigantesques et feront une rencontre avec un groupe de « retraités ». Contrairement à ce que j’espérais à la fin du premier tome, ce dernier est moins riche en péripéties ! Non seulement, il n’y a de gros retournements de situation (sous-entendu scène d’action), il n’y a pas non plus ce que j’appelle, des « explosions » de sentiments. En dehors de la petite scène de ménage du début de cette bédé, le reste est une succession de passages sentimentaux entrecoupés de longs silences et de visites dans cette planète à la faune et la flore assez communes à la nôtre. Comment cet homme qui a consommé tant de drogues jusqu’à maintenant peut-il rester aussi calme ? Je m’attendais à ce qu’il fasse du sport pour se soulager ou qu’il se dispute assez souvent avec Sanaa, qu’il avoue enfin son amour ! Au lieu de ça, ils se baladent tranquillement au milieu de cette jungle jusqu’à ce qu’au bout de plus de 80 pages, Lupus avoue enfin son anxiété. J’ai donc eu la sensation de lire un gros tome « transitoire » où l’histoire n’avance que très lentement, trop à mon goût. J’ai eu aussi la sensation que Lupus soit un extraterrestre ou un super héros à cause de son calme exceptionnel. Encore heureux que la fin de ce tome me fasse en sorte que je lirai le 3ème tome avec curiosité histoire de savoir ce qu’il devient de ce jeune « couple »… sinon le dessin de Peeters est toujours égal à lui-même, c’est à dire excellent ! Décidément, cet auteur a un excellent don de la narration pour m’accrocher autant à cette histoire !

Par : Michaël Voir les critiques de Michaël (19 sept. 2004)

"Lupus" c'est un récit initiatique, l'histoire de deux copains qui prennent une année sabbatique pour voyager à travers l'espace, pêcher toutes sortes d'animaux possibles et tester le maximum de substances illicites. Deux copains paumés en fait, Lupus a terminé ses études et Tony a quitté l'armée, ils se retrouvent démunis, sans vraiment de projet ni de perspective d'avenir enthousiasmante. S'ils partent c'est donc qu'ils cherchent quelque chose, autre chose. Quoi exactement ? Mystère.

Ainsi la bête énorme qu'ils vont tenter de capturer n'est qu'une représentation objectivée de ce quelque chose qu'ils cherchent, c'est d'ailleurs le plaisir de la lutte avec l'animal qui importe le plus, à la manière d'un capitaine Achab et de sa Moby Dick, du vieil homme d'Hemingway et de son poisson. C'est pourquoi Tony n'est jamais satisfait après ses prises. De même, la prise de drogues constitue une fuite, un échappatoire, on se drogue pour "se remettre les idées en place". Lupus n'est guidé par rien, si ce n'est la certitude qu'il faut aller ailleurs, fuir la bulle aseptisée dans laquelle il a grandi, il navigue dans l'incertitude absolue, le doute permanent.

L'arrivée de Sanaa dans sa vie va pousser tous ces éléments à leur paroxysme: la fuite spirituelle devient fuite effective, puisque les voilà recherchés dans tout l'espace par des gens peu avenants, l'amitié sensée tenir sur des bases solides révèle des failles et des non-dits. Sanaa est à la fois celle qui va foutre le plus "innomable bordel" dans la vie de Lupus et celle qui va apporter un certain sens à cette errance absurde, l'élément perturbateur et le fil conducteur, l'objet de la quête et son obstacle.

Tout cela est évidemment porté par une maîtrise du découpage et de la mise en scène qui forcent le respect, une justesse de ton, une galerie de personnages et de situations qui font de "Lupus" un chef-d'oeuvre, tout simplement.

Par : okilebo Voir les critiques de okilebo (13 avr. 2004)

Ouh lala ! Quelle joie !
Pardonnez-moi cette réaction spontanée mais c'est le coeur qui parle et c'est vrai que j'ai vraiment été conquis par cette série. Ceci dit, je dois constater que ce n'est pas la première fois que je suis séduit par une oeuvre de Frederik Peeters. Cela devient presqu'une habitude et j'en suis ravi.
Le scénario de Lupus est d'une très grande beauté. Comme à son habitude, l'auteur met en avant les relations humaines. Pour cet album, l'auteur a plongé ses personnages dans un décor assez original. Oui, ceux-ci évoluent dans l'espace sidéral. Pourtant, doit-on pour cela concidérer Lupus comme une série de S-F ? Personnellement, je dirais que non. Tout simplement parce que le choix de ce contexte n'est qu'en fait un prétexte. En lisant l'album, on retient surtout la minutie avec laquelle l'auteur a décrit ses personnages. A travers cela, on découvre leur passé qui est dévoilé à petites doses et avec beaucoup de subtilité. C'est donc tout logiquement qu'on apprendra à mieux les connaître. Un peu comme on découvre des nouveaux amis.
Les héros du récit sont très attachants. Leurs traits de caractères sont expressifs, on comprend bien leurs réactions face à des situations ambiguës et on devine leur peur du danger. En parlant de héros, je devrais plutôt dire des anti-héros car ceux-ci sont des gens ordinaires comme on en croise tout les jours, avec leurs faiblesses et leurs qualités. On partage leurs craintes et leur rires et c'est vrai que l'humour est très présent. Par exemple, dans le tome 2, j'ai adoré les inscriptions sur le t-shirt de Shanaa qui changent selon l'humeur du moment, ça m'a bien fait rire !
Par rapport au tome précédent, je trouve ce deuxième opus plus abouti. L'histoire a mûri et même si les aboutissants sont encore flous, on suit Lupus et Shanaa avec beaucoup d'interêt.
Le dessin de Peeters est très réussi. Peu de plans larges mais des cases assez petites où les situations sont bien mises en évidence. Grâce à cette technique, on a parfois l'impression d'être un acteur du récit, ce qui donne beaucoup de réalisme à la lecture.
Je voudrais remercier Frederik Peeters pour ce pur moment de bonheur. Cette série est vraiment un cadeau. Un récit savoureux à lire ou à dévorer !

Par : Manu Temj Voir les critiques de Manu Temj (13 avr. 2004)

Je n'aurais pas donné une appréciation aussi favorable juste après avoir lu le tome 1 de Lupus. Enthousiasmé par Pilules Bleues, j'avais trouvé le démarrage de Lupus un petit peu poussif, un rien surchargé en concessions à une forme de jeunisme revendicatif, sur un mode "drug and rock n'roll", bref, un peu trop potache à mon goût. On pouvait toutefois espérer que la fin du récit marquait justement une rupture avec cette vie "adolescente" et que la suite allait partir vers une autre direction. C'est sur ce pari que j'ai acheté le tome 2. Je n'ai pas été déçu ! Le tome 2 est magnifique. Mieux, il donne au premier tome une nouvelle dimension et pose la série au rang des incontournables.
Ce tome 2, nous offre un ton contemplatif, en suspension permanente entre deux eaux. Peeters marque bel et bien une rupture dans son récit, mais s'offre un album entier de transition, au sens noble de l'expression.
Ne vous attendez donc pas à une multiplication de péripéties, il ne se passe RIEN, ou presque rien... Cet album ne vaut pas par les événements qu'il décrit, mais par ses silences. Et là, la virtuosité narrative de Peeters éclate à nouveau, dans les regards, les non-dits, le sillages des poissons et l'envol des oiseaux.
Vous plongez avec Lupus dans cette période de répis, comme un baigneur dans les eaux calmes d'un lac de montagne. Vous fermez les yeux avec lui, posez votre sac avec lui, tombez amoureux en même temps que lui. Monsieur Peeters, vous êtes un sorcier !
Si vous aimez la SF qui bouge, les space-opéras grandioses, j'ignore si Lupus vous plaira... Si vous avez aimé Pilules Bleues et L'homme qui marche, achetez Lupus #2... et puis aussi le tome 1, pas seulement pour comprendre, mais parce qu'il prend toute sa dimension à la lumière du second. J'attends le tome 3, cette fois, avec impatience !

Par : Coacho Voir les critiques de Coacho (10 avr. 2004)

Bien, j'ai donc continué ma lecture des aventures de Lupus, critiques appuyées et louanges sur le forum à l'appui !
Après les 5 premières pages, le spleen lancinant de Lupus qui se remémore sa tendre enfance et le retour brutal à la réalité, je me suis dit qu'enfin, j'allais décoller dans ce prfond magma que chacun d'entre nous porte en lui, celui des troubles liés à l'enfance et sa passation à l'âge adulte...
Et bien non... C'est toujours assez plat, assez lancinant...
Mais pas lancinant dans le sens de la douleur, ni de la décortication pénible de la nature humaine, non, juste comme un petit son sourd qui tape à intervalles réguliers et qui finit par plus taper sur les nerfs plutôt que d'être envoûtant...
Lorsqu'on espère une certaine révolte des sentiments, ça retombe comme un grand soufflé, quand on s'attend à une explosion, la démonstration de la rage accumulée par ces êtres, on voit la résignation !
Du moins, c'est ce que j'ai ressenti et ça n'engage que moi car si le tour de main que souhaitait réaliser Peeters fut celui-là, alors oui, c'est réussi, mais personnellement, ça ne me touche pas !
Saana reste cet Ovni taciturne qui permet d'entrechoquer les réflexions des personnages depuis le 1° tome mais, à part son magnifique tee-shirt à émotions, ce sont bien là les seules qu'elle m'inspire !
Cependant, quelque chose fonctionne dans tout ça, preuve en est du talent narratif de Peeters...
Des cadrages osés, parfois illisibles, mais qui amènent lentement le lecteur à plonger dans son tourbillonant univers, sont la démonstration de cette vision très personnelle de la BD qu'il a su développer...
De plus, alors que les choses les plus extraordinaires à concevoir aujourd'hui, Peeters nous démontre avec conviction et nous force à accepter sa faune, sa flore, ses environnements, bref, on finit par croire à son monde étrange !
Au passage, il traite avec la délicatesse qu'on lui connaît, des thèmes comme l'exclusion, la vieillesse, la solitude, la culpabilité, le remords, et j'en passe...
En fait, c'est vraiment question de goût personnel et même si je ne suis pas emballé, du moins autant que certains lecteurs, je tenterai tout de même de conseiller cette lecture si particulière qui a eu le mérite de beaucoup me faire écrire !

Par : Thierry Bellefroid Voir les critiques de Thierry Bellefroid (09 févr. 2004)

« Lupus Volume 2 », par Frédérik Peeters. Chez Atrabile.

Nommé dans la catégorie meilleur album cette année à Angoulême pour le tome 1 de cette série, Frédérik Peeters est passé à côté du prix. Mais à la lecture de ce deuxième volume, on se dit qu'il aura encore bien des occasions de nous étonner. Avant toute chose, on est frappé par l'élégance de son dessin, qui s'exprime dès la couverture. Mais le dessinateur genevois révélé par « Pilules bleues » est aussi un sacré conteur. En fait, il s'agit de l'un de ces auteurs à part entière pour lesquels la bande dessinée semble avoir été inventée. Frédérik Peeters se servait déjà de la SF dans le premier volume pour traiter des relations humaines. Ici, il va bien plus loin et nous propose un livre sublime qui parvient à faire le grand écart entre une vision graphique très poétique et des thèmes graves traités avec légèreté. La liberté, la vieillesse, l'usure des sentiments, le respect d'autrui, l'idéalisme, le retour à la terre, la pudeur, le refus des normes, la remise en cause du bonheur social sont quelques-uns seulement des nombreux thèmes explorés à travers ce récit troublant, qui utilise la SF pour ce qu'elle peut apporter de poétique, voire d'onirique, mais se fout complètement des trous noirs, des failles spatio-temporelles et autres guerres des étoiles. Peeters nous invente un eden avec des arbres champignons « qui éjaculent leurs spores dans l'espace », des animaux sauvages proches du bestiaire terrestre et pourtant originaux, une flore abondante et pleine de ressources pour ceux qui savent comment l'utiliser, une jungle merveilleuse où tout son talent s'exprime dans un noir et banc parfaitement maîtrisé. Les cadrages sont toujours aussi inventifs (avec parfois, il faut bien le dire, une propension à réaliser de très gros plans un peu difficiles à décoder) et les planches sont un véritable modèle d'équilibre. Rien à dire, chacune d'entre elles est un petit tableau digne d'être exposé. Bref, dès janvier, on sait déjà qu'on tient entre les mains l'un des albums de l'année. Et que les onze mois à venir n'y pourront rien changer.

Par : Ben Ef His Voir les critiques de Ben Ef His (25 janv. 2004)

Ouf...
Je viens de lire le deuxieme tome...
J'en suis encore bouleversé...
Je n'ai sans doute pas assez de recul encore, mais tout me porte à dire pour l'instant que c'est un monument...
Un véritable monument, du genre qui restera marquant au fil des âges...
Ca doit déjà faire un quart d'heure que je l'ai lu, et j'ai encore la chair de poule...
Cet album exprime tous mes fantasmes... L'immensité, la pleinitude, la tendresse, la rebelion, la nature, la vie de nomade...
Le dessin n'est plus une fin en lui-même, c'est un support pour l'imagination, une plate-forme de décollage pour d'autres mondes...
Des mondes beaux, riches, à la nature exhubérante, au climat doux, aux pluies chaudes et aux chaleurs tièdes...
La couleur, absente du dessin, explose dans l'esprit, et s'adapte aux envies de chacun...
Comme précédement, il ne se passe rien, ou presque...
Et pourtant, on est captivé par le rythme lent et doux de cette histoire, bercé par sa tranquilité, ému par sa tendresse...
Chaque page est le siège d'une émotion : joie, tristesse, rire, amour, amusement, révolte...
Chaque paysage est un immense bol d'air, une hymne à l'évasion...
Chaque parole est une perle, chacune sonne juste...
Chaque visage vit, bouge, tremble, frissone...
Chaque rencontre est enrichissante, chaque personnage un héros du quotidien...
C'est con à dire, mais c'est sans doute l'une des toutes meilleures bds que j'ai pu lire...
Le genre de bd qui fait rire et pleurer en même temps à chaque page, sans pour autant utiliser d'artifice, sans forcer les sentiments, sans tomber dans le mélo...
Le genre de bd qu'il est douloureux de fermer tant le monde réel semble fade a coté...
Le genre de bd qui donne envie de partir marcher un an au Népal, d'aller construire des écoles en Afrique, de s'acheter une ferme dans le Larsac...
Le genre de bd qu'on a envie de relire aussitôt, et qui pourtant ne se laisse pas relire, tant chaque détail vous a déjà imprégné...
Le genre des bds qu'on encadre dans son salon...
Bref, le pur chef d'oeuvre...
A lire de préférence accompagné de rock psychedelic des années 70, tant l'histoire est hippie...
Enfin, j'espère vous avoir donné envie de la lire, et que vous ne le regretterez pas... Cette bd m'a sans doute autant plu grâce à l'exploitation de mes fantasmes de vie les plus profonds, mais j'ose espérer ne pas être le seul à les avoir, et ainsi ne pas être le seul à pouvoir ressentir cela de cet ouvrage...


 


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