Mistral noir de Pascal GénotBruno Pradelle Thomas Olivier - 5 critiques

Série : Sans Pitié - T. 1
Edition : Emmanuel Proust
Collection : Trilogies
Pages : 48 pages en couleurs
Parution : janvier 05
Auteurs : Pascal GénotScénaristeBruno PradelleScénariste Thomas OlivierDessinateur

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Par : Coacho Voir les critiques de Coacho (20 juil. 2006)

Il est des coïncidences parfois amusantes. Alors que France 3 nous propose les images de la 45ème « Marseillaise », un des tournois de pétanque les plus prisés du monde, j’entame la lecture des 2 premiers albums de la trilogie « Sans pitié » qui se déroule dans la même ville.
Connue pour ses excès en tout genres, son folklore, son football, on finirait presque par oublier que Marseille est une ville où le crime est fort présent.
Des auteurs comme le commissaire Van Loc ont fait un bon fond de commerce de leur action dans la ville, mais c’est plus du côté de Jean-Claude Izzo qu’il faut lorgner (et pour cela, je ne saurai trop vous conseiller la (re)lecture de sa trilogie qui débute par le brutal Total Kheops) pour mieux sentir toute la subtilité du récit de Pascal Génot et Bruno Pradelle.
Avec une idée bien précise de ce qu’ils veulent nous faire partager, ils tracent les contours d’une ville que tout le monde connaît jusqu’au poster géant de Zinédine Zidane. Mais quand ils entrent dans le détail, ça secoue sévèrement !
De jeunes frappes sans grand avenir et quotidiennement désœuvrées, condamnées à vivre de petits deals sans grande envergure, vont se retrouver pris dans une situation et des évènements qui vont rapidement les dépasser.
Car les grandes huiles locales, ceux qu’il convient d’appeler encore aujourd’hui des maffieux, ont décidé de provoquer quelques remous pour permettre une livraison importante de drogue sans attirer le regard des autorités locales. Des autorités locales elles-mêmes pas très nettes mais qui ne tombent pourtant pas dans le cliché tant c’est habilement mené.
Enfin, au milieu de ce milieu, un tueur sanguinaire, sauvage, mais terriblement efficace, fait un ménage étrange parmi d’anciens membres de l’OAS, et provoque la panique parmi la criminalité locale, la poussant à la faute.
Je sais, ça fait beaucoup de données à ingérer d’un coup mais dès que vous ouvrirez le premier album, vous ne serez plus surpris, mais juste happé dans la tourmente de ce polar noir et ébouriffant !
Jour et nuit, ça grouille… De la rave party qui dégénère aux meurtres en plein jour, en passant par la petite racaille, les drogués, les viols, rien ne nous est épargné mais cela a pour effet de créer une ambiance hors-normes, bien noire, bien forte, orchestrée de main de maître par deux scénaristes survoltés.
Le dessin de Thomas Olivier (que l’on connaît pour Arvandor chez Vents d’Ouest) fait ici des miracles et on sent qu’il s’est fait vraiment très plaisir à dessiner cette histoire. Cadrages, ambiances, décors, personnages (principaux ou secondaires), pistes, fausses pistes, points et contrepoints, c’est du talent à l’état pur.
Cette trilogie réalisée par un trio sera indubitablement un incontournable du genre pour les amateurs de polars noirs, mais deviendra à n’en point douter un incontournable tout court.

Par : Philippe Belhache Voir les critiques de Philippe Belhache (06 juil. 2005)

« Mistral noir », Sans Pitié 1, de Génot, Pradelle et Thomas. Emmanuel Proust Editions, collection Trilogies.

Marseille, la Canebière, le Vieux Port. Pour nombre d'entre nous, ces noms évoquent le soleil, une journée arrosée de boisson anisée et rythmée par le claquement des boules de pétanque. Pour les amateurs de polar noir, la cité phocéenne est surtout celle d'un renouveau du genre. Souvenez-vous de Jean-Claude Izzo et de sa magnifique trilogie Marseillaise (Total Kheops, Chourmo et Solea). Loin de Paris ou de New-York, on découvre un monde où les meurtres sont plus violents, les motivations plus complexes, car tous se connaissent. Les auteurs de Sans Pitié poursuivent ici dans la même veine : le soleil méditerranéen met en lumière les crimes et la corruption, la nuit ne peut cacher le sang et la violence. L'histoire répond aux exigences de l'éditeur parisien Emmanuel Proust, connu pour sa prédilection d'albums au contenu fort, à la frontière entre le roman et la bande dessinée. Le scénario très sombre de ce premier opus est parfaitement orchestré, chaque détail y a son importance car les auteurs ont eu à coeur de livrer non pas un simple récit mais une ambiance. Le dessin est très réaliste, tout aussi sombre, de même que les couleurs. Bref, un incontournable pour les amateurs de série noire. Et pour les autres aussi d'ailleurs.

Je viens de lire, de Arnaud Reymann.

Second avis : « Mistral noir », Sans Pitié 1, de Génot, Pradelle et Thomas. Emmanuel Proust Editions, collection Trilogies.

Attention polar. Les amateurs, les vrais, ceux qui aiment les ambiance moites suintant la peur et la mort, les scénarii chauffés à même le bitume, les personnages à la dérive, apprécieront sans réserve cette plongée en apnée dans les zones d'ombre de la cité phocéenne. « Mistral noir » est de ces albums dont la vocation est de disséquer le côté obscur de la force, de regarder dans les yeux tout ce que le monde compte comme pourris, entre parrains cyniques, ravers junkies et flic ripoux. La trilogie « Sans pitié » démarre sur les chapeaux de roues par la mise en scène d'un jeu de dupes. Des figures du milieu marseillais livrent une rave en pâture à la police pour mieux détourner son attention d'une importante livraison de drogue. Ils ne se savent pas épiés par un (ancien ?) militaire aux motivations troubles, assez prompt à faire le ménage devant lui. Façon commando... L'ensemble évoque certaines pages du maître Izzo ou de Jean-Hugues Oppel, portraits au couteau de loosers magnifiques ou de tueurs torturés, dans une Marseille multiethnique mise à mal par les inondations. Génot et Pradelle frappent fort, soutenus par le dessin réaliste d'Olivier Thomas, littéralement au service de l'histoire. L'album arbore comme caution artistique une préface de Didier Daeninckx, gage de qualité. Voir la bande dessinée honorer cet engagement est un pur bonheur.

Par : Zou (05 mars 2005)

Attention, âmes sensibles s'abstenir ! Car voilà un polar noir, très noir, aussi noir que du charbon...
Où comment 2 petits loubards des quartiers nord de Marseille, habitués à dealer un peu de coke et de shit, se retrouvent entraînés dans une machination machiavélique où ils ne sont pas de taille à lutter...
La première chose qui frappe lorsqu'on lit cette BD, c'est la qualité des dessins : ceux-ci sont très réalistes, des personnages aux décors et arrières-plans (on reconnaît très bien les différents lieux de Marseille). On voit que le dessinateur a le souci du détail, aucune des cases par exemple ne propose un personnage sur un fond vide, il y a toujours un élément du décor qui se trouve derrière lui, c'est très plaisant pour le lecteur. Et les vues panoramiques sont absolument monstrueuses (notamment la vue aérienne de la rave-party sur une double page...splendide !)!
Le seul point qui m'a un petit peu agacé dans tout ça, c'est que Marseille soit encore le théatre d'une histoire glauque, sordide et sanglante... comme si cette ville n'avait que ça à offrir ! Tu m'étonnes après que les gros clichés persistent, si tous les auteurs se servent de cette ville pour y raconter seulement des polars noirs ! Allez, messieurs les scénaristes, laissez-vous tenter et servez-nous une histoire d'amour ou un conte fantaisiste au beau milieu du Vieux Port !

Par : yannick Voir les critiques de yannick (07 févr. 2005)

C’est un très bon polar qu’ont réalisé ces auteurs. Tout le mauvais côté de Marseille est dévoilé dans cette bédé avec ses « raves party », son trafic de la drogue, ses courses poursuites entre la mafia et la police, la prostitution, le crime organisé… bref, on se croirait à Chicago ! Le dessin avec son encrage noir accentué est particulièrement adapté à cette ambiance assez glauque et malsaine. Ce récit aurait eu tendance à aller vers des gros clichés négatifs de la cité phocéenne si le scénariste n’avait pas eu la bonne ( ?) idée de situer les faits pendant les inondations de 2000. D’ailleurs, Bruno Pradelle en rajoute une couche en faisant évoquer l’enfance algérienne du père d’un des héros… Tous ceux qui ont en mémoire les belles images de Marseille tomberont de haut ! Le découpage et la mise en page sont très dynamiques mais demandent tout de même un temps d’adaptation pour le lecteur à cause d’un certain manque de lisibilité dû à l’abondance de noir. En attendant les deux prochains tomes, les amateurs de récits abordant la « french connection » ainsi que ceux qui aiment les polars crades et violents devraient adorer !

Par : Dick Voir les critiques de Dick (27 janv. 2005)

Un des meilleurs polars noirs que je n'ai lu en BD depuis des années.
Le monde du polar dans le 9eme art étant plutôt désertifié depuis quelques années, bien que des collections spécialisées aient vu le jour, peu de titres convaincants sont sortis du lot (à part Chauvel et 2-3 autres).
Ici nous avons affaire à du pur produit digne de Jim Thompson (cité à l'intérieur) ou Daeninck qui signe d'ailleurs la préface.
Un livre hyperviolent et crade qui montre Marseille sous une de ses facettes, confrontement entre dealers, ravers et caïds de la mafia, OAS et FLN, prostitution, même les éléments se déchaînent puisque l'histoire se déroule pendant les innondations de 2000.
Bref tout les éléments pour une superbe histoire. Espéront que les 2 prochains tomes seront à la hauteur...


 


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