Edition :  Dupuis Collection :  Aire Libre Pages :  72 pages en couleurs Parution :  mars 04 Auteurs : Grégory Mardon

Par : Quentin (27 oct. 2006)

La lecture de la critique d'Okilebo m'a donné envie de relire hier "Corps à corps", que j'avais lu et bien aimé à sa sortie mais dont je ne gardais qu'un très vague souvenir au sujet de la chirurgie esthétique, de l'angoisse de la vieillesse et de la mort, et des rapports avec les parents. Je suis toujours partagé vis-à-vis d'une BD dont j'ai quasi tout oublié. Je suis à la fois heureux de pouvoir la redécouvrir et la déguster comme au premier jour, mais je me demande en même temps si cela veut dire que l'album n'est pas mémorable. En fait, je crois que c'est une caractéristique commune des BD traitant des sujets de société: on a un entrecroisement de différents personnages ayant chacun des valeurs et des problèmes différents - et c'est ca dont il faut se souvenir, au lieu du scénario qui n'est là que pour servir la réflection. Un réflection qui, dans le cas présent, est efficace et intéressante. L'album décrit une partie de notre société du début du 3e millénaire, dans laquelle on reconnaîtra tous des gens de notre entourage (à défaut de s'y reconnaître soi-même). C'est bien vu.

Par : okilebo (24 oct. 2006)

Après avoir lu "Vague à l'Âme" et "Incognito", je ne pouvais pas passer à côté de ce "Corps à Corps". Et je dois dire que dès lors, je vais surveiller cet auteur de très près car je trouve que Gregory Mardon a beaucoup de talent. Le scénario de cet album est, en fait, un chassé-croisé de personnages plutôt singuliers. Le résultat est tout à fait réussi. Chacun d'eux a une vraie densité. De plus, leurs personnalités sont complexes et même parfois torturées, ce qui nous donne souvent des situations très intéressantes. On suit les aventures de nos anti-héros avec beaucoup d'intérêt et certains d'entres eux finissent par devenir attachants. Le dessin de l'auteur est assez particulier, mais il ne manque pas de personnalité. Les couleurs sont très réussies. Bref, un album à suivre sans aucun doute. Alors, laissez-vous tenter !

Par : le régulateur (11 nov. 2005)

Ahhh que c'est bon d'être pris par un album et de ne plus pouvoir le lâcher ! Je suis fan de Mardon depuis le fabuleux "Vagues à l'âme" que je vous recommande vivement. Avec cette nouvelle histoire, il est encore proche de la vie de Monsieur tout le monde et pourtant cela nous touche. Ce que j'aime dans sa façon de raconter c'est que tous les personnages s'entre mêle, ils se connaîssent tous ou presque mais sans le savoir (et oui le monde est petit). Des problèmes de notre époque sont évoqués, la vieillesse (non acceptée), l'indifférence, les relations entre parents et enfants etc.. Et des détails qui me font penser que c'est du vécu (comme quand la petite vieille meurt par exemple lol). Un vrai plaisir... un de ses albums où je regrette de voir trop tôt le mot " fin " malgré ses 72 pages.

Par : tails (09 nov. 2004)

Voici une trés bonne BD que nous offre une fois de plus Air Libre. Bravo à Grégory Mardon pour son scénario aussi raffiné et si proche de la vie de tous les jours. On retrouve dans cet album des caricatures de notre société qui nous interpellent tellement. Malgré le sujet un peu noir, on prend beaucoup de plaisir à lire cet album. Merci à mon Libraire de Blois qui me l'avait vivement conseillé.

Par : Thierry Bellefroid (22 mars 2004)

« Corps à corps », de Grégory Mardon. Dans la collection Aire Libre des éditions Dupuis. Un mois à peine après « Les enfants », l'album très réussi de Stassen, Grégory Mardon propose un livre aussi différent que qualitatif. Il prouve pour la première fois l'étendue de son talent de scénariste en plus de celui de dessinateur qu'il avait déjà démontré en compagnie de Charles Berberian (« Cycloman », chez Cornélius) ou dans son premier projet solo (« Vagues à l'âme », aux Humanos) Un premier projet qui avait suffisamment d'accents autobiographiques pour qu'on ne puisse pas se prononcer sur les capacités de l'auteur à écrire une histoire de fiction pure. Eh bien, nous voilà pleinement rassurés. L'histoire de ce secrétaire médical dans la moyenne (ni beau ni laid, ni malin ni bête, ni héros ni anti-héros...) nous plonge au coeur d'un quotidien d'une belle justesse. Non pas à la manière d'une Vanyda. Plutôt en empruntant des voies similaires à celles du début de « Vitesse moderne » de Blutch. Mais là où Blutch choisit de faire glisser son récit vers une forme de surréalisme, Mardon tire son histoire au cordeau, jouant sur une petite galerie de personnages qu'il fait se croiser avec beaucoup de doigté. Le milieu bourgeois, mère obsédée par son régime, père obsédé par son travail, filles en rupture, est à la fois caricatural et tout à fait crédible. Quant au personnage principal, il est parfait dans son rôle, pathétique jusque dans sa manière de sucomber aux avances d'une femme qu'il sait ne pas pouvoir aimer (à commencer par le fait qu'étant le secrétaire de son chrirurgien esthétique, il sait tout ce que cette femme s'est fait refaire... de quoi vous couper la libido). Tout cela compose un tableau désabusé mais sans noirceur excessive, qui restitue le mal-être d'une époque absorbée toute entière par l'image de la beauté, de la réussite et de l'argent. Même les personnages secondaires sont soignés. Et la mécanique elle-même, qui rappelle certaines pièces de théâtre, vous mène d'un bout à l'autre du récit sans jamais vous lasser. Du très beau travail.

Par : leon (04 mars 2004)

Si "Magnolia" ou "Short cut" font partie de vos films préférés, cette BD est faite pour vous. D'une page à l'autre, on passe du rire aux larmes, puis des larmes au rire... Les personages semblent être nos voisins de palier pour certains. Les mauvaises langues diront que l'auteur a lu (voire copié) "Shenzen" et "Monsieur Jean". Cette BD est à mi-chemin des deux albums précités mais il y a quelque chose en plus dedans : "La grâce". On regrette seulement de quitter les personnages à la fin de l'album et que d'autres ne soient pas plus exploités. Mais on espère les retrouver dans d'autres histoires. Bref, un album vraiment sublime.

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