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La nurse aux mains sanglantes de Benoît Sokal
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7 critiques
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Par :
ADRI
(14 juil. 2002)
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Sokal commence à un peu trop réfléchir sur ses scénarii et voilà ce que ça donne : l'impression que la série s'essouffle. En fait, il a essayé de faire un détective de son détective avec une histoire abracadabrante. En fait, Canardo n'est pas fait pour des enquêtes incroyables. C'est plutôt un héros (eh oui !) qui est dans une histoire sans trop savoir ce qu'il fout là. La série dépeint un anti-héros, pas un type qui fait des supers-enquêtes et qui trouve la solution ultime. KISS, Keep it simple/stupid. Voilà ce que je vous dis M.Sokal. Vivement le prochain.
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Par :
Jean Loup
(16 mai 2002)
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Déjà la treizième enquête du canard en imper. Depuis plus de vingt ans, Canardo traîne sa dégaine de paumé dans le monde de la BD, ce qui représente un sacré tas de clopes fumées (contrairement à Lucky Luke, il ne s'est toujours pas mis au brin d'herbe) et de verres avalés. Le héros de Sokal, vous l'aurez compris, n'est pas du genre propre sur lui, d'autant que son moral est à la hauteur de son physique : plutôt faiblard et désabusé. Ce personnage atypique a fait merveille dans les six premiers volumes de la série, où l'on compte de véritables joyaux comme "Le chien debout", "La marque de Raspoutine" ou "L'Amerzone". Et puis ensuite, le côté glauque a été mis en retrait par l'auteur, qui s'est orienté vers le polar plus classique : "L'île noyée", "Le canal de l'angoisse" ou "Le caniveau sans lune" sont moins originaux, mais honorables.
"La nurse aux mains sanglantes" s'inscrit dans la lignée de ces albums, mais le scénario est médiocre. Le procés a vraiment des allures de série B américaine, ce qui est sans doute voulu mais qui n'est pas plus passionnant que ce qu'il imite. La démonstration de Canardo est lourdingue, et n'émerveillera que le lecteur qui n'a jamais goûté à un bon polar bien tordu. Quant à la pirouette finale... on la sent venir d'assez loin, ce qui est un constat d'échec. Graphiquement, on peut s'étonner de la coiffure à longueur variable de l'accusée, qui a les cheveux dans les yeux avant de se retrouver avec une frange bien nette (page 10) !
Au total, malgré mon affection pour Sokal et cette série dont j'ai fidélement acheté tous les titres depuis ses débuts, on ne peut que regretter une nouvelle déception. L'achat de cette enquête est largement dispensable (voire déconseillée), et amène le lecteur à se poser la question fatidique : Canardo vaut-il encore le coup ? Est-ce que je vais continuer à suivre cette série ? Franchement, aujourd'hui, c'est plutôt non.
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Par :
Dupart
(08 mars 2002)
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Etant un fan de canardo de la premiere heure, ne me demandez pas la plus grande objectivité. C’est toujours avec la même impatience que j’attends les nouvelles tribulations de mon palmipède favoris. Mais il suffit de relire « la cadillac blanche » pour admettre que la série a du plomb dans l’aile. Sokal devient bavard, il se répète même s’il nous livre encore quelques réparties pur jus. L’intrigue ne tient pas vraiment la route non plus. La caricature n’est pas un genre facile : comment se moquer du mauvais polar américain sans faire un mauvais polar américain ? Je préfère Sokal dans des histoires originales et atypiques comme « Amerzone ». Mais le dessin est toujours aussi bon, les tronches réussies, l’atmosphère inimitable et ,donc, même s’il vole moins haut, ce nouvel épisode laisse espérer des jours meilleurs. Alors, vivement le prochain Canardo.
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Par :
Thierry Bellefroid
(08 mars 2002)
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« La nurse aux mains sanglantes », une enquête de l'inspecteur Canardo, par Benoît Sokal. Chez Casterman.
C'est sûr, Benoît Sokal cherche la manière de se renouveler et de ne pas s'ennuyer. Il faut dire qu'en dépit du nombre assez peu élevé d'albums de cette série, l'inspecteur Canardo existe tout de même depuis... 1978 ! Le précédent opus explorait -avec un bonheur très relatif, rappelons-le- le voyage dans le temps. Celui-ci nous emmène aux Etats-Unis où Canardo, à la manière d'un assistant de Perry Mason, doit aider un avocat à innocenter une cliente promise à la chaise électrique. L'enquête est bel et bien le moteur de l'histoire, et comme toujours, Canardo va la mener à sa manière, se fiant à ses intuitions, buvant des coups, avec cet air du type qui ne contrôle rien et subit les événements. Tout cela est bien classique me direz-vous. Oui, peut-être, la nouveauté est ailleurs. Avec cette histoire ancrée dans un univers géographique très précis -les Etats-Unis-, Sokal change ses habitudes. Cela lui permet de jouer à fond sur les différences culturelles entre Français et Américains. Résultat, d'excellents dialogues au ton désabusé qui ont fait le succès de la série et qui semblent retrouver une nouvelle jeunesse. Exemples :
Premiers dialogues de l'histoire, Canardo débarque aux Etats-Unis. Scène entre lui et le douanier :
-I have no drugs... and no french cheese !
-Fuckin' french duck, pense le douanier.
Un peu plus loin, Canardo fait la connaissance de l'avocat avec lequel il va travailler :
-J'étais sûr de vous reconnaître... un je ne sais quoi d'Européen.
-Excusez-moi Monsieur Keegan, mais huit heures sans fumer, ça m'affole les bronches ! Soyez gentil, laissez-moi le temps de refaire les niveaux...
Et plus loin :
-Faut que je vous prévienne, Canardo, elle n'est pas commode.
-Rassurez-vous, Keegan, ça me connaît... pour nous, en France, les chieuses, c'est un peu une spécialité... comme le camembert et le béret !
-Dites donc, vous êtes plutôt amer. Vous avez eu un chagrin d'amour récemment ?
-Mmh, dans ce domaine, en vieillissant, on n'a plus de chagrin, on n'a que des inconvénients.
Bref, Sokal est au mieux de sa forme et même si l'on est moins ému que par des histoires comme « La mort douce » ou « L'Amerzone » et moins étonné qu'à la lecture de « La marque de Raspoutine », on s'amuse beaucoup à la lecture de ce treizième album. La fin est peut-être un peu attendue et les explications au procès un rien tirées par les cheveux, mais le plaisir est là. Quant aux ambiances volontairement ternes, sombres, confinées, elles sont assez réussies.
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Par :
Tonio
(28 févr. 2002)
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Quelle déception ! Après le semi-raté d'un misérable petit tas de secrets, Canardo revient avec une enquête pour le moins insipide. Où sont donc passé le ton désabusé, le cynisme, et la gouaille ravageuse du plus atypique des détectives. Sokal, nous livre ici une intrigue sans surprises, enfilant lamentablement les clichés sur une Amérique décadente, se lance dans une parodie faiblarde des thrillers judiciaires américains et, fait rare, campe un personnage féminin fade sans mystère ni surprises. On est loin des réussites de la série et de l'efficacité d'une critique sociale au vitriol des opus précédents. Espérons que le prochain se situera davantage dans la veine d'un caniveau sans lune, l'île noyée, le canal de l'angoisse et autres fille qui révaît d'horizon.
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Par :
man
(28 févr. 2002)
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Du Sokal pur jus. Pur jus, et malheureusement sans surprises... En effet, on a là tous les ingrédients d'un bon "Canardo"; notre bon vieux privé alcoolo et désabusé dans une sordide affaire de moeurs. L'intrigue est très bien ficelée, la fin m'a vraiment surprise, mais je reste quand même sur ma faim. C'est effectivement plutôt réussi, mais je trouve que Sokal a tendance à se répéter : toujours les mêmes personnages, les mêmes ambiances... On aurait aimé assister à une évolution du personnage, à quelque chose de différent, qui permette un renouvellement de la série. Pour l'instant, on a vraiment l'impression que cette BD est une histoire courte qui s'ajouterait à une autre dans le même album... Pourquoi ne pas "vieillir" un peu le brave Canardo ? Pourquoi ne pas lui proposer des énigmes plus compliquées, avec plus de profondeur dans le scénario ?
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Par :
Thierry
(27 févr. 2002)
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Une nurse est accusée d’avoir sauvagement assassiné ses employeurs. Tout l’accuse mais elle clame son innocence. A Canardo de la disculper, et ce ne sera pas facile ! Je n’avais pas du tout aimé le dernier épisode du plus célèbre palmipede en imper du monde de la BD. Après un bon début, Sokal s’était égaré au propre comme au figuré dans les paradoxes temporels. J’avais donc une certaine appréhension quant à cet album. Sokal ne change pas grand chose à sa formule. Il balance un Canardo plus désabusé que jamais dans un milieu petit bourgeois où il ne fait pas bon ouvrir les placards. Manipulation, mensonge, sexe, drogue… la routine pour Canardo, même s’il n’est pas à l’abri de mauvaises surprises. Evidemment, Sokal est loin de nous refaire le coup de “Noces de Brume” ou de “L’Amerzone”, mais cette enquête a un petit goût de retour aux sources pas désagréable. Après s’être définitivement (?) débarrassé de Raspoutine et avoir fait un détour peu convaincant par la science-fiction, il se “contente” d’une intrigue policière classique mais efficace. Ajoutez à cela quelques répliques cinglantes comme il en a le secret et vous obtenez un bon Canardo.
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