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Féroce de Eric OmondOlivier Supiot
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2 critiques
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Par :
yannick
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(29 avr. 2005)
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Nouvel album d’un dessinateur que j’apprécie énormément, « Féroce » est une bédé assez difficile à appréhender. L’histoire est pourtant simple, elle met en scène un guerrier chef viking qui se questionne sur la vie et lutte contre une malédiction issue de ses actes barbares. Pour cela, il sera aider tout au long de ce récit par un shaman et un enfant qui l’ont recueilli après la décimation de son équipage. Il y a, dans cet album, un parfum de philosophie et de conte. Tout au long de ce récit, le scénariste à travers son personnage s’interroge sur la portée des actes de tuerie et leurs utilités. « Féroce » est donc à milles lieux des récits d’héroic fantasy qui inondent le marché de la bédé. Le dessin de O. Supiot est en totale adéquation avec le scénario. En fait, c’est la fabuleuse mise en couleurs qui impressionne le lecteur. Tantôt apaisante avec les tons pastel, azur, verdâtre qui représentent l’immensité de la toundra ou la banquise, tantôt violente avec l’utilisation de tons rougeâtres lors des scènes de combats, le lecteur en prend plein les yeux dans le bon sens du terme ! Le format inhabituel pour une bédé est parfaitement maîtrisé par le dessinateur qui en profite pour glisser pertinemment des grandes cases représentatives de l’immensité des paysages contribuant ainsi à l’aspect épique de ce récit. Après « le dérisoire », O. Supiot confirme son grand talent de coloriste secondé en grande partie par un scénariste qui lui va comme un gant ! « Féroce » est, à mon avis, un album moins attractif à lire que « Le dérisoire » mais il mérite amplement qu’on s’y attache !
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Par :
Philippe Belhache
(30 mars 2005)
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« Féroce » de Omont et Supiot. Glénat, Carrément BD.
Etrange objet que ce « Féroce », nouveau titre de la non moins surprenante collection Carrément BD. Le graphisme de Supiot, évoquant pourtant plus volontiers les productions Milan ou Bayard que la fantasy pure, explose littéralement dans cette nouvelle collaboration avec Eric Omont, après le remarquable et remarqué « Le dérisoire ». Malgré les apparences, « Féroce » est avant tout un conte. Un conte initiatique à la violence crue et stylisée, empreinte de la tradition barbare, parcours d'un guerrier viking auquel les combats ont donné le goût de la mort, une femme et un enfant le goût de la vie. Un guerrier perdu dans les glaces comme en lui-même, fuyant la bête qui décime son équipage. Et qui voulant affronter « l'ours de cendre », finit par affronter ses propres démons. Une histoire simple et puissante, tour à tour naïve et sauvage, opposant les bonheurs simples à la terreur pure, dont la force réside dans une véritable osmose entre scénario et traitement graphique. Olivier Supiot mène sa barque en pro, dévoyant le format pour exposer des scènes de violence et de transports oniriques virtuoses. Et impose la couleur comme composante à part entière du processus narratif. L'homme joue avec bonheur de couleurs crues et de contrastes tranchés que n'aurait pas reniés Mattoti. Chaque nuance est un code, une référence, à la folie comme à l'innocence, à la fureur comme à l'absence. La saga de Bödvar est une réussite qui mérite qu'on passe outre une couverture « hallucinée » qui pourrait rebuter le lecteur lambda. Laquelle reste pourtant, à mon sens, la meilleure des entrées pour aborder ce récit.
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