Série :  Koblenz - T. 4 Edition :  Delcourt Collection :  Conquistador Pages :  48 pages en couleurs Parution :  février 05 Auteurs : Thierry Robin

Par : Tiburce (08 avr. 2005)

Ayant toujours eu une certaine tendresse pour Koblenz et son ambiance si atypique, je suis resté sur ma faim avec ce tome 4 (attendu pourtant depuis si longtemps). Le dessin de Robin est toujours aussi prenant, mais le découpage est moins inspiré que dans les épisodes précédents. Robin adopte dans son découpage un style très "jeu vidéo" qui ne colle pas du tout à l'ambiance de l'histoire. Autre petite déception, les personnages, qui, pour la première fois manquent de finesse pour tomber presque dans une caricature. En conclusion, une histoire plaisante, dont le potentiel reste grand, mais qui est un cran en-deçà des tomes précédents.

Par : Philippe Belhache (15 mars 2005)

« M pour Anarchie », Koblenz 4, de Thierry Robin. Delcourt, collection Conquistador. Assisterait-on à une renaissance ? Poursuivant après trois ans d'absence les aventures de l'énigmatique Koblenz, Thierry Robin reprend pied dans un genre que l'on réduit un peu trop souvent à l'oeuvre d'Andréas, fantastique hérité des oeuvres de H.P. Lovecraft, Edgar Allan Poe ou même Jean Ray. Robin ressuscite littéralement Koblenz en reposant les bases de sa mythologie personnelle. Il lui trouve même un Olrik en puissance, en la personne de « M », ancien condisciple versé dans le crime, dont le nom-initiale est un hommage ouvert à l'ignoble Mabuse. Un « M » dont ont retrouve la préfiguration dans le Docteur Méchant du Petit Père Noël. Au-delà, Thierry Robin fait oeuvre engagée, se fendant d'une diatribe contre un usage dévoyé de la politique et des idéaux. Clara Lemke, véritable héroïne de l'album, se voit contrainte d'infiltrer le milieu anarchiste berlinois pour sauver un Koblenz mourant. Elle intègre ainsi un groupe composite, formé de pères de famille s'abritant derrière la cause pour assouvir leurs pulsions, de militants cyniques dotés d'un reste de conscience ou de simples criminels se servant de l'organisation pour acquérir pouvoir et fortune. Robin malmène avec rudesse son personnage, qu'il contraint à aller jusqu'au bout d'actes qu'elle réprouve au nom de son amour pour Koblenz. Au final, « M pour anarchie » s'avère un album riche et dense, mais malheureusement inachevé, le final ouvrant à une (ou plusieurs) suite(s). Ce quatrième tome est aussi un véritable régal pour les yeux. Robin s'est fait visiblement plaisir, chahutant le découpage, se jouant des cases en fonction de l'environnement, intégrant dans son graphisme le fruit de ses expériences les plus récentes. Il y donne également libre cours à son amour de l'architecture en général et de l'Art Nouveau en particulier. Une architecture qu'il traite comme un personnage à part entière, tour à tour menaçante ou déroutante, libre ou torturée. Une série à (re)découvrir.

Par : James (15 mars 2005)

Je me laisse à chaque fois tenter par l'achat d'un nouveau tome de cette série en espérant que le goût de trop peu du tome précédent sera enfin comblé. Mais non. Le dessin très anguleux mériterait une mise en couleur mieux travaillée encore, plus en clairs-obscurs expressionnistes. Les personnages ne m'ont jamais été sympathiques et je trouve que pour une série c'est une lacune. Et puis les intrigues fantastiques de "Koblenz" fantastique me paraîssent toujours sortir du vide et disparaître dans le vide. Beaucoup de potentiel mais la série n'a pas encore atteint les sommets qu'elle promettait.

Par : Zou (05 mars 2005)

Eh bien, il en aura fallu du temps, pour pouvoir lire ce tome 4 de Koblenz ! Mais cela vallait vraiment le coup, tant cette histoire est palpitante. La voici en 2 mots : dans un Berlin à une époque indéfinie, Clara rejoint un groupe terroriste anarchiste dirigé par un mystérieux M. Les bombes qu'elle place pour le compte de cette organisation ignoble font des dégats humains et matériels considérables et la ville, à feu et à sang, vit dans la terreur. Et Koblenz dans tout ça ? Il est entre la vie et la mort... mais je ne vous en dis pas plus pour ne pas vous gacher la lecture, c'était juste de quoi vous mettre l'eau à la bouche et vous donner envie de lire cet album. Car graphiquement, c'est superbe ! Le trait de Robin est très anguleux, mais le dessin n'est absolument pas rigide, au contraire, il est très dynamique ! De plus, il ne se limite pas à un seul style puisque parfois, certains de ses personnages ne sont pas sans rappeler ceux des comics américains. C'est là que l'on voit toute la virtuosité du dessinateur. Le jeu des couleurs a été également bien étudié, puisque l'on peut séparer l'album en 4 parties grâce à ce point là uniquement : un premier quart d'album rouge, un autre bleu, un autre vert et un dernier jaune, le tout étant bien sûr très nuancé. Le découpage et les cadrages sont aussi parfaits, mais ça, j'aurais tendance à dire que c'est la marque de fabrique de la série. Concernant à présent les personnages, c'est jubilatoire. Les personnages secondaires ont une telle densité... j'ai vraiment de la peine pour les terroristes anarchistes, véritables bouffons complètement grotesques, qui se rendent compte qu'ils sont manipulés mais qui sont tellement endoctrinés qu'ils suivent les ordres de M au doigt et à l'oeil. Et leur bétise est navrante ! Quant à M, le grand méchant de l'histoire, je ne vous dévoile rien sur lui pour que vous le découvriez vous-même, mais sachez qu'il justifie à lui seul l'achat de cet album ! Une dernière petite remarque : je ne sais pas si c'est fait exprès et si Robin est amateur de jeux vidéos, mais la première partie de l'album (la scène d'intro puis l'attentat du train) fait très fortement penser au jeu Final Fantasy 7 (les amateurs reconnaitront sûrement les scènes). C'est un détail amusant, un de plus.

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