Série :  Peter Pan - T. 6 Edition :  Vents d'Ouest Collection :  Fantastique Pages :  48 pages en couleurs Parution :  octobre 04 Auteurs : Régis Loisel

Par : Rodolf (29 nov. 2005)

On aime ou on n'aime pas Régis Loisel mais une chose est sûre le bonhomme ne laisse pas indifférent. Plus encore que ces autres séries, celle de Peter Pan aura fait beaucoup parler d’elle. Certains criant au génie quand d’autres parlent d’usurpateur démystifiant le mythe de Peter Pan. Autant le dire tout de suite, je suis de ceux qui ont adoré la série. Oeuvre complexe sombre, drôle, attachante mais surtout déstabilisante. Oui, Loisel se joue du mythe de Peter Pan mais invite le lecteur à réfléchir, à remettre en cause certaines idées notamment sur la jeunesse et sur le terrible pouvoir de l’oubli. Cette BD possède plusieurs grilles de lecture qu’elle est susceptible d’intéresser un large public. Malgré toutes ces louanges, il m’a fallu un peu de temps pour digérer le dernier tome « Destins». Dans un premier temps, j’ai été assez déçu, ce dernier volet laisse beaucoup de questions en suspens et certaines, notamment sur la paternité de Crochet, sont balayées en une ou deux pages. Cela m’a donc mené à une certaine frustration et puis je me suis dit que finalement, et on l’oublie trop souvent, un auteur reste seule maître de son oeuvre et il a le droit d’en faire ce qu’il veut tant que c’est fait également dans le respect du lecteur. Je pense qu’ici Loisel a voulu laisser libre cours à notre imaginaire pour nous laisser interpréter la fin de l’histoire. J’ai été sensible à ce que certains ont écrit en disant que Loisel avait conduit son Peter Pan là où commence celui de Disney. Je me suis réconcilié définitivement avec cette BD et je mets le maximum pour l’ensemble de cette oeuvre dont le final m’a certes un peu déçu mais que je finirai peut être par comprendre avec le temps..

Par : titine (14 déc. 2004)

La piste intéressante de cette série était de montrer que les mondes imaginaires pouvaient parfois se montrer aussi, si pas plus, impitoyables que la réalité. Loisel démystifiait l'univers de Barrie/Disney en en montrant les coins obscurs. Après quatre premiers tomes absolument magiques et malgré un tome 5 décevant, on attendait avec impatience ce nouveau et dernier "Peter Pan". Verdict ? Six tomes pour aboutir sur un non-dénouement qu'on n'est pas sûr de bien comprendre (quel véritable rapport entre Jack et Peter ?) mais qu'on est sûr d'oublier. Pourquoi les personnages ne réagissent pas toujours en toute logique ? Pourquoi sont-ils parfois méconnaissables ? Mon avis est que Loisel a laissé bien trop de temps s'écouler entre les tomes et qu'il semble avoir perdu en cours de route sa ligne directrice sur le projet ainsi que le souffle inspirateur (le dessin de ce dernier tome ne possède aucune magie). Il aurait dû clôturer en quatre tomes. Alors que la qualité "La Quête de l'oiseau du temps" se dévoilait progressivement pour aboutir sur un final sublime, "Peter Pan" s'était avérée une série accrocheuse dès le départ mais qui déçoit très lourdement. Je suis dégoûtée.

Par : Roses (16 nov. 2004)

Intéressant la critique de "Schtroumpf le lecteur", du coup en le lisant, j'ai compris le message de Loisel et de son Peter Pan : rester enfant a aussi ses inconvénients : les enfants vivent dans un monde merveilleux, mais leur destinée est de grandir et de devenir adulte, s’ils restent enfants, ils restent immatures, sans compassion pour les autres, cruels et sans mémoire : le comportement de Clochette entre dans ce schéma ainsi que celui des enfants perdus et de Peter Pan. Le monde merveilleux à son revers de médaille : c'est un monde monstrueux. Loisel présente Jack l'éventreur comme un personnage à deux facettes : un médecin la journée et un être puéril (comme Peter Pan) la nuit. Un être prêt à tuer ce qui représente l'adulte dans tout son horreur (pour lui et Peter Pan) le sexe sans amour. (les femmes assassinées étant toutes des prostituées). Merci Loisel. J'ai compris pourquoi il t'a fallu six albums pour décrire cela !

Par : Schtroumpf lecteur (16 nov. 2004)

Contrairement aux critiques précédentes, je n'ai pas du tout aimé cet album, hormis les dessins qui sont fantastiques (d'où la présence de 2 étoiles dans mon appréciation). Loisel finit enfin la genèse de Peter Pan qu'il a imaginée. Déjà, c'est appréciable que la série soit finie et qu'elle ne reste pas inachevée. En revanche, je n'ai pas du tout aimé l'histoire. Le lien de parenté entre Crochet et Peter Pan qui était un élément fort du 5ème tome est évacué d'un retour de manche : Crochet décidant que Peter Pan n'est pas son fils puisqu'ils n'ont pas la même couleur de cheveux (il aurait aussi pu dire que Peter Pan n'avait pas de crochet à une main, c'était pareil !)... Clochette se révèle être particulièrement méchante. Pourquoi ? On ne sait pas réellement ! ... Les enfants songent à tuer un des leurs qu'ils finissent par abandonner devant la maison de la mère de Peter qui est morte... Tout le monde oublie tout et c'est le remède à tout ce qui se passe. Ce qui ne permet pas de comprendre pourquoi Peter Pan se rappelle qu'il avait une vraie mère et où elle habite, alors qu'il oublie la mort causée volontairement par Clochette... Jack l'éventreur se ballade toujours et on se demande vraiment ce qu'il est venu faire dans cette histoire (d'ailleurs Jack l'éventreur ressemble à Docteur Jeckill). Il a dû se tromper d'album ! ... Etc., etc. Beaucoup trop de choses dans cet album sont baclées pour arriver à un dénouement final qui n'en est pas un et qui laisse vraiment un sentiment de frustration. Dommage que Loisel n'est pas su mieux finir sa série qui était fort intéressante.

Par : Laurent Fabri (15 nov. 2004)

Destins, Peter Pan tome 6, Loisel, Vents d'Ouest Loisel termine sa réécriture de Peter Pan de la pire ou de la meilleure manière qui soit. De la pire parce qu'il détruit irrémédiablement le mythe du gentil Peter Pan érigé tant par Walt Disney que par Barry lui-même (mais je dois bien avouer que je n'ai pas lu l'original). De la pire parce qu'il laisse un tas de question en suspend. Mais de la meilleure aussi parce qu'il laisse un tas de questions sans réponse. Et donc au lecteur de se faire sa religion sur la paternité de Crochet, sur l'identité de Jack L'Eventreur... Et cela fait aussi partie de la lecture que de s'interroger et de laisser libre cours à son imagination. De la meilleure parce qu'il atteint le paroxysme de la tragédie. L'innocence des enfants de l'île enchantée se mue en une cruauté sans fard. Témoins, la disparition de Maman Rose dans un « crock » affreux, la folie de Picou dont les yeux respirent la souffrance, l'insouciance des enfants qui cherchent la solution pour se débarrasser de ce « bébé fou qui n'arrête pas de geindre »... Avec cette faculté tout aussi horrible qu'ont les habitants de cette île « merveilleuse » d'oublier rapidement les souvenirs les plus affreux. Et de pardonner, forcément, ce dont on ne se souvient plus. Loisel, dont le dessin reste fidèle à lui-même, faussement frais, tremblotant, lumineux et formidablement lisible, pousse également jusqu'au bout la psychologie de ses personnages, particulièrement celui de la Fée Clochette, assassine par jalousie, et celle de Peter, en dictateur aveugle de son royaume. Personne n'échappe à cette fable cruelle. Pas même le lecteur.

Par : janoel (15 nov. 2004)

Tout le monde connaît le livre (ou le dessin animé) de Peter Pan, mais, ses origines, beaucoup moins. La saga de Loisel nous raconte extraordinairement cela, beaucoup plus réaliste que le livre, beaucoup plus dur et cruel que le Disney (évidement!!!), cette série tient du génie !!! Ce dernier opus est le bienvenue, paradoxalement, je suis bien content que ce soit le dernier car Loisel a su s'arrêter au bon moment, là où commence le livre, on pourrait croire que c'est lui qui a inventé les personnages et que Barry ne fait que reprendre la suite (Spielberg a, quant à lui, bouclé la boucle). Bravo à monsieur Loisel, et mille merci pour cette bd d'anthologie.

Par : Claude (13 nov. 2004)

Etonnant et superbe album qui clôt une des plus belles séries de ces dernières années. En lisant certaines interwiew de Loisel, on apprend qu'il désire passer à autre chose que la BD, alors merci d'avoir respecté le public, et de terminer Peter Pan d'une façon aussi magistrale. Alors d'accord, l'album est dur et cruel, il laisse également plusieurs questions en suspends, mais c'est bien là le rôle de cet univers magique, faire travailler l'imaginaire. 2 univers devenus mythiques, La Quête de l'Oiseau du Temps et Peter Pan, Bravo Monsieur Loisel de m'avoir fait rêver !

Par : faust (27 oct. 2004)

Bien, la série se termine, elle est pour moi spéciale en effet elle m'a permis de découvrir une autre BD, celle qualifiée "d'adulte". La fin est parfaite, et renvoie dos a dos ce qui en avait présumé : Peter est-il Jack the Ripper ? Ou bien le Fils de Crochet ? Autant de suppositions farfelues d'un lecteur en mal d'une fin romanesque. Il n'y avait pas de fin, de chutte à attendre, le Mythe de Peter Pan est basé sur l'éternelle jeunesse du héros, le livre de Barry montre bien ce recommencement (Wendy n'est qu'une petite fille parmis d'autres avant elle et d'autres après elle). Crochet existera toujours il ne pourra être "vaincu" et bien sur ne vaincra jamais Peter Pan. Loisel a fini sa série là où le livre commence, tout y est : les enfants Perdus, Clochette, Les Pirates et Crochet, Le Gardien... Tout est prêt pour que le livre commence. Il n'y avait pas d'autre fin à attendre, elle est logique et bien ammenée. Merci Loisel et bravo.

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