Le testament des ruines de Jacques TardiJean Vautrin - 5 critiques

Série : Le cri du peuple - T. 4
Edition : Casterman
Pages : 80 pages en couleurs
Parution : septembre 04
Auteurs : Jacques TardiDessinateurJean VautrinScénariste

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Par : Mr Albert Voir les critiques de Mr Albert (23 déc. 2004)

Après le troisième tome à rallonge, voire peut être superflu, on pouvait craindre un enlisement dans cette fresque rouge mais ô combien passionnante...
Surprise ! Une nouvelle fois, Tardi fait mouche et porte brillamment l'estoc final à la boucherie révolutionnaire et dans un exercice qu'on ne lui connaissait pas encore : la série à suivre. Et il a tenu le rythme le bougre. Preuve s'il en était que l'on peut être une bête de travaille et un grand artiste et que la qualité peut aller de paire avec la quantité. Que d'autre en prenne de la graine ! (Dans un sens comme dans l'autre !). Mr Van Hamme, je vous salue ! C'est que du noir et blanc mais y'a des couleurs partout. La couleur du sang, celle de l'amour, de l'espoir et d'autre encore que seul le dessin toujours aussi magique de l'immense papa d'Adèle peut encore appliquer sur du papier tout connement blanc, lui.
Allez, petite critique pour ne pas avoir l'air de passer la brosse, le format même s'il met magnifiquement le dessin en valeur (voir la double planche de Paris qui brûle!!!!), c'est un peu pénible à tenir. Pas grave, j'm'achèterai un chevalet.
Tardi, comme Vautrin, se régale à étaler son penchant Anar sur chacune des pages, à cracher son venin au détour de chaque case, de chaque mot qu'il emprunte à un autre formidable poète révolutionnaire. Ca sent la colère et c'est good ! Sans déc, rien que pour ça, on lui refilerait bien un second sacre fin janvier !! A bon entendeur...

Par : Laurent Fabri Voir les critiques de Laurent Fabri (11 oct. 2004)

« Le testament des ruines», tome 4 de la série Le cri du peuple, par Tardi et Vautrin. Chez Casterman.

Tardi n'a jamais caché ses sentiments de vieil anar'. Mieux, il les assume haut et fort dans le quatrième et dernier tome de la saga historique qu'il a consacrée à La Commune. Et de ponctuer l'album d'un retentissant « Ni dieu, ni maître », slogan des anarchistes de tout crin. La série en quatre volumes se pose comme une oeuvre majeure dans le travail de Tardi. Si son dessin reste reconnaissable entre mille, on sent néanmoins le plaisir jubilatoire que l'auteur a pris au long de ces quelques centaines de planches toutes en longueurs. Il se renouvelle cependant en introduisant çi et là des hachures parmi les zones blanches ou noires qui se juxtaposent tel un damier. Une sorte de renvoi aux gravures de l'époque. Déjà très familier des adaptations, notamment celles des romans de Leo Mallet pour Nestor Burma (un personnage qu'il transmettra par ailleurs à Moynot), Tardi ne faillit pas à la règle dans ce Cri du Peuple. S'il dit avoir conservé mot pour mot les dialogues du roman initial de Vautrin, Tardi s'est aussi fait plaisir en rajoutant une sérieuse couche d'argot qui donne encore plus de gouaille à sa galerie de personnages de fiction. Ceux-ci évoluent dans un cadre historique rigoureux, l'histoire se mêlant à l'Histoire. Avec ce dernier tome du Cri du Peuple, qui constitue le point d'orgue sanglant d'un crescendo rythmé, Tardi démontre une fois encore son talent de raconteur d'histoire.

Par : Franz Voir les critiques de Franz (10 oct. 2004)

Le Cri du Peuple était déjà, au bout de trois tomes, une série exceptionnelle. Le quatrième et dernier volume vient parachever l'ensemble d'un trait sanglant où bouillonnent les émotions...
Les personnages de Vautrin mènent leurs petites histoires tragiques à leur terme en même temps que l'épisode sanglant de la Commune connaît le sien. Le parti des honnêtes gens dévoilait déjà à l'époque la haine qu'il a pour ceux qui menacent son confort au nom d'idéaux dont il n'a cure, et cette haine aveugle trouve un écho presque dérisoire dans le destin de Bassicoussé et Tarpagnan. L'intrigue mêle ainsi superbement petite et grande histoire, et le dessin d'un Tardi toujours brillant fait résonner avec éclat tous les sentiments des protagonistes, des plus importants aux plus humbles. On ressort choqué de cette histoire, du déchaînement de violence qui vint s'abattre sur les Communards coupables d'avoir voulu être libres, de la vague qui balaye tous les personnages et nous avec.
MM. Tardi et Vautrin, merci et bravo de nous faire vivre cette histoire tragique enchâssée dans la tragédie de la Commune. C'est du grand art, de l'histoire avec un grand H.

Par : Kelly Mullway (09 oct. 2004)

Un grand chapeau à cette série qui a le mérite de nous replonger dans ce bouillonnement intense qu'était la révolution communaliste à la fois aube de tous les mouvements révolutionnaires ouvriers qui suivront (notamment la révolution russe d'où cette phrase d'André Breton, "17 renverse 71") et crépuscule du cycle initié par la révolution française...
Un album qui a le mérite de ne pas idéaliser le Commune rendant ainsi paradoxalement la critique anti versaillaise plus incisive et plus violente. La seule chose que l'on a envie de faire à la fin de la série c'est de crier sa haine et de refaire l'Histoire en reformant les barricades!
Un seul petit bémol toutefois, l'expédition en quelques pages de l'intrigue policiaro-émotionelle autour de Bassicoussé-Tarpagnan alors que le début traine en longueur avec le récit des intrigues politiques, certes intéressant mais trop long. La série reste un pur bonheur.

Par : Pierre-Paul Voir les critiques de Pierre-Paul (01 oct. 2004)

5 étoiles pour toute la série ! Et vlan ! Je suis un dingue de Tardi, mais ça n'explique pas tout ! Le Cri du Peuple illustre le côté le plus glauque de cet épisode noir de l'Histoire de France, ces quelques semaines qu'on voudrait enterrer, et oublier... Nous voici donc en plein hallali: la Commune montre à quel point elle est désorganisée, dirigée par des philosophes n'ayant aucun sens de la gestion d'une guerre, et avec pour militants des illettrés faisant le jeu des Versaillais avec des exécutions sommaires de religieux, bien innocentes victimes de la folie populaire et d'une haine très mal contrôlée. Une boucherie qui sera suivie d'une autre, pire encore mais cette fois soutenue par la classe moyenne et la bourgeoisie, de même que par ce qu'on n'appelait pas encore la "Communauté internationale". Grondin et Tarpagnan se retrouvent face-à-face, avec l'issue qu'on imagine: ce sera match nul, Grondin n'a plus sa raison, Tarpagnan ne peut rien faire pour prouver sa bonne fois. C'est couvert de morts que ce duel se terminera. La conclusion de cette horreur sera l'espoir d'une certaine couche populaire, espoir qui sera relancé des années plus tard par le Front Populaire. L'autre conclusion est qu'il faut toujours être opportuniste: le seul à s'en tirer sans mal est Hippolyte, flic très zélé et bouffant à tous les ratelliers. Je me répète: c'est un chef d'oeuvre à tous les points de vue, un Tardi flambloyant, une intrigue bien ficelée, une éclairage brut mais réaliste d'un épisode tragique de l'Histoire. J'ai adoré ça, et recommande chaudement !


 


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