L'homme sans talent de Yoshiharu Tsuge - 4 critiques

Edition : Ego comme X
Pages : 224 pages en noir & blanc
Parution : janvier 04
Auteurs : Yoshiharu TsugeScénaristeDessinateur

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Par : Telemak (01 août 2004)

J'ai trouvé ce livre par hasard (et par chance puisqu'il semble assez introuvable) à ma mediateque. Je l'ai pris, me souvenant avoir vu des critiques positives sur BDpara... mais en fait j'ai été un peu déçu, souvent dérouté par le rythme de ce livre assez étrange qui se finit d'une façon assez abrupte. Je n'est pas vraiment senti ce que voulait exprimer l'auteur même si c'est vrai c'est attendrissant. Une curiosité pour moi avec un dessin bizarre qui parfois est franchement beau et parfois franchement moche ^^. Si vous tombez dessus, essayez-le ! C'est peut-être moi qui suit resté imperméable à cet auteur (ça arrive rarement pourtant ;)

Par : Thierry Bellefroid Voir les critiques de Thierry Bellefroid (22 mars 2004)

« L'homme sans talent » de Yoshiharu Tsuge. Chez Ego Comme X.

Quel bonheur que ces traductions de grandes oeuvres japonaises qui nous arrivent enfin, parfois après avoir attendu des décennies pour trouver un public francophone. Depuis le début de cette année, plusieurs « pavés » de deux cent cinquante à trois cents pages sont arrivés sur les présentoirs, chacun étant plus captivant que le précédent. 2004 sera l'année de la BD japonaise, de la grande BD japonaise. Même si le manga pour enfants ou pour adoss se taille encore la part du lion dans les ventes, la bande dessinée japonaise pour adultes est en train de faire un raz-de-marée éditorial, dépoussiérant les considérations un peu facile que l'on pouvait émettre « sans savoir ». Désormais, il faut compter avec des livres comme celui de Tsuge, qui nous emmènent très loin dans l'autobiographie. D'abord parce qu'ils possèdent un rythme que n'ont pas toujours leurs équivalents francophones. Ensuite parce qu'ils atteignent sans effort l'universalité du propos sans jamais s'éloigner de la vie quotidienne japonaise. « L'homme sans talent » en est la démonstration. Ce pauvre dessinateur de BD convaincu de pouvoir sortir de la misère en vendant des pierres trouvées dans une rivière est touchant de vérité. Pourquoi ? Parce qu'il n'est guère différent de ces losers utopistes qui nous entourent -ou que nous sommes, parfois, à un moment de notre vie. Persuadés d'être dans le bon, ils s'entêtent dans l'erreur, s'endettent inutilement, négligent leurs devoirs familiaux pour mieux revenir vers les leurs une fois riches, pensent-ils. Car ces « héros » ne sont pas vénaux dans l'âme. Leur obsession de la réussite, c'est le besoin de nourir leur famille qui l'entretient. Leur persistance dans l'erreur, c'est leur manque d'instruction, leur crédulité ou leur naïveté qui la provoquent. Ne ratez pas la lecture de ce classique.

Par : géraud Voir les critiques de géraud (18 mars 2004)

Si vous avez des doutes sur vos capacités, si vous doutez de votre utilité dans ce bas monde, si vous pensez que vous êtes un looser et que votre vie ne sert à rien, faites comme moi, lisez ce livre.
Bien que quelque peu déprimant, ce livre installe un mal-aise qui peut être salvateur...
Si comme moi, vous attendez d'un livre qu'il vous surprenne, qu'il vous touche, qu'il suscite chez vous une prise de conscience et qu'il vous fasse vous poser des questions, lisez ce livre.
Une des belles découvertes de cette année, malgré son prix et la difficulté de le trouver. Définitivement à tenter.

Par : CoeurDePat Voir les critiques de CoeurDePat (05 févr. 2004)

Album vraiment très cher (25 euros), tiré à seulement 2000 exemplaires, il mérite très largement d'être lu.

Ce livre est glauque. De fait, il commence par " Pour finir, je suis devenu marchand de pierres ". Le personnage principal -- Sukezo -- vit avec sa famille dans la misère, et ils essaient de s'en sortir tant bien que mal... plutôt mal, d'ailleurs. Le tableau est loin d'être tendre. Tensions familiales, problèmes d'argent, reproches... Et Sukezo, loin de s'en sortir, sombre de plus en plus, plus ou moins imperceptiblement.

Ce livre est drôle. Oui, certains passages font sourire avec tendresse, sympathie, ou encore avec moquerie. Et parfois on rit franchement malgré la lourde chape de déchéance qui pèse.

Ce livre fait fortement appel à l'empathie du lecteur. Si on parvient à s'identifier un tant soit peu à Sukezo, à le comprendre un peu, alors la magie fonctionne, et à merveille. D'un autre côté, si on s'identifie plus à sa femme qui le harcèle et essaie de trouver des solutions réalistes pour s'en sortir, alors on risque de l'apprécier très différemment.

Ce livre, c'est en effet une lutte. Lutte de cette famille contre la misère, la déchéance. Lutte entre Sukezo et sa femme. Mais surtout, surtout, lutte entre les aspirations, le domaine du rêve, de l'imagination, de la liberté et la sordide réalité. Cela est d'autant plus apparent qu'à chaque fois que Sukezo rêvasse, son fils arrive et dit " Pôpa, ch'uis v'nu t'chercher ". Ca donne lieu à une scène particulièrement forte, chapitre 3.

L'homme sans talent n'est pas dénué de talents. Loin de là même. Simplement, il n'en veut pas. Il ne veut pas de ces choses qui, loin de le libérer, l'enchaînent à la réalité. Il aspire à fuir le monde, et le temps d'une lecture on le fuit avec lui.


 


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