Arthur Berckmans est passionné par le dessin dès sa plus tendre enfance. Il suit à Bruxelles les cours de la section Arts décoratifs de l'Institut Saint Luc et, à Louvain, ceux de dessin d'anatomie. A l'âge de 18 ans, il trouve un job chez les jésuites à Louvain : mi-temps administratif et mi-temps pour l'illustration de la publication religieuse « Pro Apostolis » dans laquelle il relate la vie des saints en bande dessinée.

Huit années s'écoulent et Berck se présente aux éditions du Lombard où il réalise des illustrations pour le journal "Chez Nous". Il fait également du dessin publicitaire pour la firme de chocolats "Victoria".

Raymond Leblanc le fait débuter dans TINTIN avec « Strapontin » (un chauffeur de taxi parisien) d'après un scénario de Goscinny. Ils animent ensemble cette série durant six ans puis Berck la poursuit avec le scénariste Accar durant deux ans.

L'humour de Berck est souvent un peu grinçant. Cela apparaît surtout dans les aventures qu'il imagine lui-même. C'est ainsi qu'il crée « Ken Krom », un pastiche assez mordant de James Bond très à la mode en 1961. Il lui faut abandonner cette veine car son éditeur craint de provoquer des protestations.

Avec Yves Duval comme scénariste, il dessine « Rataplan », jeune tambour napoléonien accompagné d'un grognard bien sympathique.

En 1967, il quitte Tintin pour le journal de SPIROU où il dessine l'histoire du capitaine « Mulligan » et de son remorqueur dans le port de New York en 1920 sur un scénario de Delporte et Macherot.

Dès 1969, Berck propose à Raoul Cauvin de créer une BD sur des détectives qui évolueraient dans les années vingt-trente. Cauvin, qui trouve qu'il y a trop d'histoires d'incorruptibles, lui suggère plutôt d'animer une série qui aurait pour héros des gorilles.

Aussitôt dit, aussitôt fait ! Sammy Day (le p'tit noir) et Jack Attaway (le grand blond et le patron) apparaissent dans SPIROU en mars 1970. Ce célèbre duo tient une agence à Chicago de "Gorilles en tout genre" à l'époque de la prohibition et du banditisme. Mais Sammy et Jack sortent de Chicago et vont partout dans le monde. Et c'est vrai qu'ils ne chôment pas... Accidents, carambolages, bagarres, poursuites échevelées se succèdent à un rythme endiablé.

Berck par ailleurs aimerait se lancer dans une série humoristique sur les cow-boys, mais il n'a pas le temps. Car outre sa production abondante chez Dupuis, il dessine aussi pour la Hollande : « De Donderpadjes » (une histoire de scouts) et « Lowietjes » (les aventures d'un petit garçon, orphelin et bientôt riche héritier, série que Dupuis a reprise pour l'édition française de Spirou (Lou)).

L'art de Berck a été influencé au début par Macherot (Sybilline) puis par Franquin (Gaston Lagaffe) qu'il considère comme le "meilleur dessinateur de bande dessinée du monde". Il dessine pour les jeunes avec un clin d'oeil à l'attention des adultes. Il trouve que le dessin seul doit déjà faire comprendre l'histoire mais que le texte y apporte la finesse qui achève le travail. Il se documente en regardant des vieux films ou en lisant des revues qui y sont consacrées.

Après tant d'années, Berck est enfin reconnu comme un grand dessinateur avec deux Prix Saint Michel, l'un en 1973 en tant que meilleur dessinateur humoristique, l'autre en 1975 avec Cauvin pour la meilleure histoire humoristique : "Les gorilles font les fous".

A ce jour, Berck a décidé de prendre une retraite bien méritée. C'est Jean-Pol qui a repris les dessins du dernier album de Sammy (La B.A. des Gorilles - mars 1996), et ce, avec beaucoup de talent.

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