Quatre ans après «L’échangeur» et muni de couleurs, Marc Vlieger nous livre un nouveau one-shot chez Delcourt.
En quelques planches, cet auteur bruxellois bien sympathique, parvient à placer l’ambiance de son récit et ses différents personnages.
Tout d’abord, à l’image de Davodeau ou Gipi, le graphisme de Marc Vlieger nous installe immédiatement dans cette ambiance de chronique sociale.
Ensuite, les personnages principaux, Mélodie l’adorable grand-mère SDF et Ralph le chef de bande charismatique et sans scrupules, ne ratent pas leur entrée dans cette ambiance pleine d’authenticité. Si, à la base, ces deux personnages n’ont rien en commun, c’est de leur rencontre que découlera pourtant cette belle tranche de vie.
Tout comme dans «Les petits ruisseaux» ou «La mémoire dans les poches», on retrouve donc à nouveau le troisième âge aux avant-postes dans cette histoire. Si, au départ, les paroles de Mélodie ne sonnent pas comme de la musique dans les oreilles de Ralph et de sa bande de voyous, au fil des pages, cette petite vieille atypique va lentement gagner la confiance de ces banlieusards aux âmes sombres.
Malgré un message par moments un peu trop appuyé et un vocabulaire parfois légèrement trop développé pour des voyous, Marc Vlieger nous livre une histoire touchante et non-dépourvue d’humour.
Une grand-mère qui décrocherait sans problèmes un rôle dans la série «Les Routes du Paradis», pour une invitation à écouter ces voix intérieures qui, dans le silence, nous font entendre l’essentiel et nous invitent à vivre un autre quotidien plein de richesses.
Un album à classer en compagnie de tomes comme «Fritz Haber» ou «Pourquoi j’ai tué Pierre» dans cette collection «Mirages» de chez Delcourt qui s’embellit au fil du temps. Une collection qui n’est peut-être pas un gage de ventes astronomiques, mais qui semble bel et bien devenir un gage de qualité.
Le genre de BD qu’il serait dommage de louper au milieu de ce Neuvième Art en surproduction.
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