![](/empty.gif)
« Mercenaires princiers », Narvalo 1 de Yann & Juszezak (Dargaud)
Que penser d'une nouvelle livraison « action » de Dargaud, quelques mois après Black Op, quelques semaines avant le XIII nouveau ? Pas grand chose si Narvalo ne bénéficiait de la caution de Yann, scénariste qui capitalise sur son approche anticonformiste de la bande-dessinée classique, très attendu sur un terrain balisé par Greg, Van Hamme ou Desberg. L'homme a choisi d'explorer l'univers des barbouzes du XXIe siècle, par les yeux d'un Bob Denard moderne employé d'une compagnie inspirée en droite ligne des Exécutive Outcomes. Un univers où chacun se connaît, se déteste ou s'estime, travaillant indifféremment avec ou contre l'autre.. Un parti-pris qui permet à Yann de balader son personnage d'un paysage à l'autre à la manière d'un Bernard Prince plus choc que chic, en l'occurrence dans le petit monde des micro-états artificiels fondés en dehors des eaux territoriales des nations établies. Le travail de documentation est remarquable, le dépaysement de rigueur, le rythme impeccable.. Que manque-t-il donc ? Le petit plus signé Yann. Sans doute faut-il le chercher dans la personnalité saillante de Narvalo, un ancien ingénieur dont la vie a basculé après un enlèvement, qui peine pourtant à provoquer l'empathie. Ou dans la manière abrupte et un peu vacharde dont ce scénariste roué calcule ses rebondissements, sabordant au besoin ses personnages sans autre forme de procès.. Mais cela est-il suffisant ? Tout en restant une bonne série d'action, servie par le graphisme nerveux et sans fausse note d'Erik Juszezak, Narvalo doit faire ses preuves. Et marquer sa différence. Affaire à suivre.
|