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La Maison de pénitence de Eric Omond Yoann
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2 critiques
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Par :
Tiburce
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(14 avr. 2006)
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Une oeuvre décalée, drôle, subtile, et teintée d'un charme délicieusement désuet : je me suis régalé. L'histoire se déroule dans un univers burlesque et cocasse du début du XXe siècle, où la société subit de plein fouet les soubresauts de l'instabilité politique de l'époque : anarchisme, montée en puissance des fascismes, communisme révolutionnaire, émancipation des femmes. Dans ce décor qui rappelle souvent Jules Vernes, on suit les amours légères et contrariées d'une apprentie journaliste qui joue les voleuses (version Fantomette) et d'une créature mi-homme mi-chat... Le tout sur fond de turbulences politiques en tout genre, où tous les coups sont permis. Bref, ca n'a rien à voir avec tout ce que vous avez lu auparavant ! Le ton est désuet, mais l'intrigue est subtile, et menée tambour battant tout au long de ces trois tomes. L'univers et les personnages sont cohérents et riches, les sujets abordés nettement moins légers qu'il n'y paraît (notamment la montée du fascisme, ou l'utilisation de la presse écrite comme instrument de manipulation), et il n'y a aucun temps mort. Le dessin si particulier de Yoann donne ici toute sa mesure, en rendant un mélange délicat et touchant de fantaisie, d'expressivité et de légèreté. On met quelques pages à "rentrer dedans", mais ensuite quel régal ! Bref, c'est excellent, touchant, fin, et très innovant. Je recommande vivement.
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Par :
Philippe Belhache
(27 sept. 2005)
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"La maison de pénitence", La voleuse du Père Fauteuil 3, de Yoann et Eric Omond. Dargaud, collection Poisson Pilote.
Difficile de faire le tri tant cette rentrée est riche en titres et en qualité. Pour preuve cette nouvelle livraison des excellents Omond et Yoann. Hommage avoué aux feuilletons romanesques de la fin du XIXe siècle et du début du XXe, "La voleuse du Père Fauteuil" est une merveille d'invention et d'humour, dans l'exploitation d'un genre que l'on pensait pourtant définitivement codifié. L'univers développé par Omond renvoie aux Fantômas de Souvestre et Allain ou plus sûrement encore aux romans de Gustave Le Rouge à commencer par "Le mystérieux docteur Cornélius". Une voleuse par amour, un homme-chat toxicomane, des savants fous, des politiques qui ne le sont pas moins... Tout y est ou presque, sur fond de structuration d'un régime totalitaire. Eric Omond se fait plaisir, y apposant sa patte en surimpression, distance amusée qui transparaît jusque dans le jeu de mots du titre. Il structure son récit en chapitres, introduisant chacun d'entre eux par des manchettes de journaux engagés, illustrant avec humour son essai de politique fiction. "La voleuse..." est tout aussi riche visuellement. Yoann donne libre cours à son délire graphique dans des pages immuablement découpées en registres, intégrant aussi bien des envolées steampunks que des hommages appuyés aux maîtres du post-impressionnisme. Le résultat est proprement réjouissant, confirmant les deux papas de "Toto l'ornithorynque" parmi les auteurs les plus intéressants du moment.
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