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Le mauvais oeil de Jean-Jacques ChagnaudValérie ManginFrancisco Ruizgé
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2 critiques
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Par :
zoom
(07 juin 2005)
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Féru d'histoire, j'attendais beaucoup de cet album vu en pré-publication... Le concept, original, était alléchant... Mais bon, la sauce ne prend pas. Elle a même un gout âcre. Déjà, le côté fantastique, traduit plus d'un coup fantasque et commercial, qu'autre chose. "L'Inca" avec ça boule de cristal en plein front est d'un risible... On se demande ce que "Robin des bois" vient faire là-dedans, c'est comme mettre une pissottière dans un salon, ça ne colle pas! Le scénario est un peu plat et on a du mal à se passioner pour ces personnages sans saveur. Le dessinateur a beaucoup de problème avec les proportions humaines : surtout les mains, trop petites ou ratés ! Quant à l'architecture de l'époque, elle manque de rigueur historique et de soins dans les perspectives. Pour ce qui est des bons dessinateurs historiques, il vaut mieux Glénat, ou encore cet éditeur issu de ma terre natale, Assor BD. Déjà les "Grecs dans l'espace" c'était plutôt limite, mais là... et pourquoi pas un "spécial Maïté contre les Tortues Ninjas défendant le terroir aux Etats-Unis" ?
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Par :
Philippe Belhache
(07 juin 2005)
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« Le mauvais oeil », Luxley 1, de Valérie Mangin et Francisco Ruizgé. Soleil.
Et si... ? Le « What if ? » est le principe fondateur de l'uchronie, cette mouvance particulière de la littérature fantastique qui explore les alternatives de l'histoire, dont l'un des sommets reste le « Maître du haut château », de Philip K. Dick. Et si... les peuples dits précolombiens avaient « découvert » et surtout colonisé l'Europe, dès le XIIe siècle ? L'idée ne pouvait qu'inspirer Valérie Mangin, férue d'histoire et de fiction. La scénariste des Chroniques de l'antiquité galactique développe sur ce canevas un univers original, s'offrant au passage le luxe de détourner une figure littéraire emblématique de l'époque, Robin de Luxley, le fameux Robin des Bois. Un pari gonflé qu'elle emporte en jouant sur le choc des cultures, introduisant en outre une note bienvenue de fantastique. Graphiquement, les choses n'étaient pas gagnées d'avance. Ruizgé a eu à charge d'unifier dans Luxley un contexte médiéval et des artefacts précolombiens. L'homme avoue volontiers avoir souffert, semble même avoir bridé son trait. Quelques hésitations, un souci évident de maîtrise d'un graphisme classique mais expressif transparaissent dans les premières planches, certains raccourcis cassant la dynamique de scènes de bataille. L'homme relève avec succès le défi architectural. Il centre ensuite son découpage sur les quelques personnages principaux, quitte à induire quelques répétitions. Ce positionnement prend tout son sens une fois installé le face à face entre Robin de Luxley et le fils de l'Inca. Au final « Le mauvais oeil » s'avère un album de mise en place maîtrisé, Luxley s'annonçant comme une série à fort potentiel. Reste aux auteurs à se lâcher un peu.
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