Encore quelques heures à vivre de Luc BrunschwigDelphine Rieu Servain - 6 critiques

Série : L'esprit de Warren - T. 4
Edition : Delcourt
Collection : Sang Froid
Pages : 56 pages en couleurs
Parution : juin 05
Auteurs : Luc BrunschwigScénaristeDelphine RieuColoriste ServainDessinateur

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Par : blondin (07 avr. 2006)

A l'heure où j'écris ces lignes, "L'esprit de warren" est devenu ma série bd préférée... Et pourtant, c'est tout d'abord avec un certain scepticisme que j'ai entamé sa lecture! Quelle histoire... Un tueur schyzophrène, persuadé d'être la réincarnation d'un "sauveur" de la cause indienne, poursuit la vengeance de celui-ci jusqu'au jour où, en proie à de nombreux doutes sur le sens de sa "quête", il en vient à épargner sa dernière victime... Des personnages forts, torturés entre le bien et le mal, une histoire puissante, dérangeante, fascinante et complexe. Le dessin est lui aussi très réussi, surtout lorsqu'il s'agit de faire passer les émotions des protagonistes, et dieu c'est qu'il y a ENORMEMENT d'émotions diverses dans cette série!!! L'esprit de Warren est, pour moi, la meilleure série de Luc Brunschwig à ce jour.

Par : Arnaud Reymann Voir les critiques de Arnaud Reymann (05 sept. 2005)

"Encore quelques heures à vivre", L'Esprit de Warren tome 4 , de Brunschwig, Servain et Rieu chez Delcourt.


Neuf années se sont écoulées depuis la parution du premier album, presque sept depuis le tome trois : et voici enfin le dénouement de cette série. Scénariste des plus prolifiques, les parutions signées Luc Brunschwig se font plus discrètes ces derniers mois. Hasard des calendriers ? On ne boude donc pas son plaisir en clôturant ENFIN la lecture de ce cycle. Brunschwig est toujours aussi efficace dans sa narration. Rythme, suspense et action tout en insistant sur la psyché des personnages : le scénario est véritablement ciselé de main de maître. On constate au passage que Brunschwig tient à établir une cohérence entre ses différentes séries. Ainsi par exemple le clin d'oeil au « Pouvoir des innocents » en utilisant certains des personnages dans les deux séries. Tout aussi efficace, le dessin réaliste de Servain colle au genre. Reste cependant une impression étrange, en refermant l'album. Le sentiment non pas d'une fin facile ou prévisible, mais en tout cas surprenante par son côté lapidaire. Difficile d'en dire plus sans dévoiler le dernier acte. Un conseil : relire les trois premiers tomes pour bien comprendre toute la subtilité de la série.

Par : Tiburce Voir les critiques de Tiburce (05 sept. 2005)

Une lecture qui ne laisse pas indifférent, c'est clair, mais qui m'a laissé un peu sur ma faim. Après trois tomes très accrocheurs, j'ai trouvé le final tant attendu inégal, et un peu en-dessous de ce que j'attendais. La note mise reflète cette déception, mais est un peu sévère si on compare ce tome à d'autre BD, car le résultat reste de fort bonne facture. Le dessin reste très bon, réaliste et précis, et rendant très bien les expressions des visages (mention spéciales pour les regards hébétés et dans le vide de certains personnages).
La déception vient du scénario, que je trouve trop emphatique pour etre vraiment percutant. Une critique précédente parle - à juste titre - de tragédie grecque : certains adorent, moi ca a plutôt tendance à m'agacer. C'est là une rupture avec les tomes précédents, où le scénario devient nettement plus linéaire, donc prévisible, et truffé de symboles qui n'apportent pas grand chose. L'histoire perd aussi un peu de ce côté étouffant et pervers qui me prenait aux tripes. Et les deux dernières pages, au demeurant très fortes, ne suffisent pas à relever l'ensemble.
Je tiens quand même a relativiser mon point de vue : si toutes les publications récentes avaient ce niveau de qualité, je serais un homme comblé (et probablement ruiné par mon libraire). Warren reste une oeuvre excellente. Mais on ne peut s'empecher de comparer cette fin avec celle du Pouvoir des Innocents, et se remémorer les longs mois d'impatience à attendre la fin du cycle. Et là, je dois avouer être un peu déçu...

Par : yvan Voir les critiques de yvan (03 août 2005)

Brunschwig parvient une nouvelle fois à clôturer de façon magistrale une série au scénario sensationnel ! On aurait pu croire que Warren s’était rangé et était devenu "bon", mais le mal était trop profond et tel Tarantino dans ses films il fallait que Brunschwig fasse éclater cette folie meurtrière une dernière fois avant de conclure avec brio. On appréciera particulièrement le petit clin d’œil au Pouvoir des Innocents avec l’apparition de Jessica Ruppert, maire de New York et personnage principal dans Le Pouvoir des Innocents, qui vient assister en tant que "guest star" à l’apogée de cette série. Bravo !

Par : titeuf24 Voir les critiques de titeuf24 (29 juin 2005)

Je préviens tout de suite, la critique qui suit va être très, très longue, avec des masses de SPOILERS…Pour plus de clarté, Warren désignera toujours “Scott Green”, alors que Wednesday sera toujours l’”original”.

La première remarque, c’est que cet album ne laisse pas indifférent. On en ressort avec un sentiment de malaise confus, une certaine tristesse. Si je ne devais retenir qu’une chose dans cette série, c’est sa puissance émotionnelle, et ce tome est largement au niveau.

Pourtant en lâchant la BD, quelque chose me gênait. Je crois que c’est parce qu’il y a une petite rupture de style entre mon souvenir des 3 premiers et ce tome 4. Je m’explique: les 3 premiers, si on met de côté la personnalité quasi-surnaturelle de Warren, étaient un modèle de scénars évoluant avec une fluidité parfaite et une logique implacable. On était dans le thriller psychologique, dans le réalisme. Le tome 4 est pour moi plus dans le registre de la tragédie grecque. Le principal changement, c’est que les péripéties sont moins importantes que les situations. On sait grosso modo où on va (vers le bain de sang final) et il y a des passages obligatoires. Malgré les tentatives des héros pour échapper à leur destin, celui-ci les rattrape toujours…

Ce qui me fait dire ça ? L’élément principal est la répétition du passé à travers les indiens pris au piège et la prise d’otages sanglante. La façon dont les indiens réagissent au film, la prise de bec avec Warren, le coup de feu et l’émeute qui s’en suit, tout ça va un peu vite, tout ça est en soi un peu facile dans une lecture strictement réaliste. Tout ça est inévitable dans une lecture « tragique » (c’est le destin de Warren de revivre ce que Wednesday a vécu et de refaire, au moins en partie, les mêmes mauvais choix).

La fin est aussi de la pure tragédie. Pas seulement dans son côté sanglant et la mort d’à peu près tous les personnages principaux, mais aussi dans le fait que tout personnage qui meurt le mérite, au moins en partie (même si souvent la punition est disproportionnée). Jonathan s’est laissé bouffer par cette histoire au lieu de vivre. Il a négligé sa vie mais aussi les sentiments et les désirs de sa nouvelle petite amie, pour une vengeance. Warren lui avait laissé une deuxième chance et il l’a refuse. Sa mort n’est que l’accomplissement du premier meurtre à la fin du tome 1. Warren mérite aussi la mort, bien évidemment. Il a longtemps eu l’excuse de son éducation et de sa vengeance, enfoncées dans son crâne depuis sa plus tendre enfance. Mais après, la conversation avec sa mère semble lui ouvrir les yeux sur son inhumanité et le manque de sens de sa vie jusque là. Quelle est la première chose qu’il fait juste après ? Il bute 2 ou 3 ambulanciers, prouvant qu’il n’a toujours rien compris, malgré sa nouvelle vie de Scott Green, malgré sa famille, malgré sa mère, il n’a toujours pas le moindre respect pour la vie humaine. La petite copine de Jonathan (désolé j’ai un trou quant à son nom) est celle dont la mort est la plus injuste. Elle est loin d’être un ange, mais son amoralité la rend plus innocente que tous les autres.

Le dernier élément qui discrédite la lecture purement réaliste du tome 4 est bien évidemment Flocon. Vu au premier degré, Flocon pose souci : c’est une espèce de Rintintin félin, aveuglement fidèle, infatigable et franchement intelligent. Pas très convaincant…C’est déjà plus crédible dans la grille de lecture « tragique » où le chat a, à la fois, un rôle symbolique, un rôle « psychologique » et un rôle plus directement « scénaristique » ou de « rouage tragique ».

Le rôle symbolique est relativement simple : Flocon représente l’animalité de Warren. Son Totem, en quelque sorte pour reprendre l’imagerie indienne. Cette animalité est présente chez tout humain, mais beaucoup plus chez Warren. Il a essayé de la chasser (mettant Flocon dans un refuge) mais il ne peut s’en défaire. Elle le sauvera (le coup des commandos), mais finira par entraîner sa perte. Au passage, c’est la meilleure lecture que j’ai trouvé pour le fait que Flocon ait essayé de tuer l’enfant de Warren. Son enfant représente son côté humain et sa tentative d’échapper à son destin. Son « animalité » lutte donc contre cela. Je reviendrai là-dessus dans le passage sur le rouage tragique.

Ce qui nous amène au deuxième point, le rôle psychologique du chat. Ce que je veux dire par la, c’est que le chat est la preuve vivante que Warren existe. Lui-mème n’en est pas persuade, il hésite entre plusieurs identités et se voit souvent comme une coquille vide qui est capable de « devenir » quelqu’un d’autre. Flocon aime Warren, quelque soit son déguisement ou sa pseudo - personnalité du moment. Cet amour est la preuve que Warren reste toujours Warren malgré ses tentatives de transformations. Le moment où Warren verse une larme est pour moi une indication qu’il comprend cela, que l’amour de ce chat lui prouve qu’il n’est pas Wednesday et met en relief la violence de ses propres actions.

Le dernier point sur Flocon est qu’il est le vecteur du destin de Warren. Il est arrivé dans la vie de notre tueur au moment où celle-ci changeait. Au moment où Warren avait une deuxième chance où il était libéré des vengeances et des pactes de son passé. Flocon était le symbole de son passé comme de sa possible rédemption, mais aussi celui de son destin, qui n’attendait que le moment propice pour frapper. J’ai déjà expliqué plus haut la tentative de meurtre de Flocon sur le bébé comme une tentative de faire renoncer Warren à son humanité. Flocon qui revient, contre toutes probabilités au moment fatidique. Flocon qui sauve Warren et qui guide Johnny dans la ruelle fatidique où tout se dénoue et Flocon qui tue la pauvre jeune fille. Flocon est un peu le deus ex machina de l’esprit de Warren.

La dernière lecture, plus rigolote, est que Flocon est le diable en personne. Ca colle avec le paragraphe précédent et avec la remarque de Warren (« le chat est une créature diabolique », ou un truc du style, juste avant la larme). Le diable qui prend un plaisir infini à la sanglante manipulation du psychopathe illumine. Le diable qui tue la fille à la fin car elle a cassé son jouet…Flocon est le mal absolu !!!!! Comme Catbert, dont il est visiblement un cousin ou une connaissance (je m’égare).

Au passage, c’était super marrant de voir Jessica Ruppert et sympa de préciser qu’elle n’a pas fini victime de Warren (c’aurait été très, très vicieux de la part de Luc…).

Voila pour l’instant tout ce que j’y ai vu. Un très, très bon album, un peu en rupture avec les précédents, mais avec toujours autant de densité et de richesse…

Par : david (27 juin 2005)

Aaargh, c'est quoi ce final ? Comprenons-nous bien. J'adore cette série et ce dernier tome est très bien construit mais on a l'impression que le scénariste a été rattrapé par les aléas du bouclage. En clair ; c'est trop court et la personnalité de Warren a l'air de passer à la trappe entre le tome 3 et le tome 4. L'évolution est trop brutale pour être crédible. Bah, semi-déception mais bon moment de lecture malgré tout, et le dessin est à la hauteur. Par contre, on ne pourra pas m'empêcher de préférer le final du "Pouvoir des Innocents".


 


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