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« Claudiquant sur le dancefloor », de Luz. Hoëbeke BD
Trois ans après « Cambouis », le Luz nouveau déserte la scène politique pour aborder d'autres rivages, ceux de la scène électro. Le chroniqueur de Charlie Hebdo n'y perd ni en énergie ni en radicalité dans ses positions. « Claudiquant sur le dansefloor » est un recueil en forme de carnet de routes des observations de Luz depuis l'espace VIP - « le pays où la bière est moins chère » - à l'occasion de grands rendez-vous musicaux comme les Transmusicales de Rennes, et de concerts parisiens. Une vision comme il se doit ironique et complètement décalée. Luz fait son miel (amer) du comportement des artistes sur et hors scène, aussi bien que des nombreux à-côtés des concerts. Et se met lui-même en scène sans concession, assumant ses prises de positions tranchées, parfois même son propre ridicule, voire son penchant pour les boissons roboratives en tous genres ou les pilules à rêver. Le graphisme est tendu, expressif, mais souvent inégal, partant même parfois en vrille, selon l'humeur ou l'état de l'auteur. Avec ses moments de grâce, tel le concert de PJ Harvey ; d'autres de désespérance, à l'image des victoires de la musique. L'ensemble, à condition de glisser sur ce qui pourrait être interprété comme une apologie des pilules sus-citées, est particulièrement jouissif. Et (très) bien vu. L'affreux s'y connaît. Lire et aimer Luz, c'est aussi prendre le risque de mettre une bonne partie de sa cédéthèque à la poubelle...
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