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« Corruption », Finkel 7, de Gine et Convard. Delcourt, collection Terres de Légendes.
Convard est un grand conteur. Après un premier cycle très réussi, développé dans un univers cohérent, il a relancé Finkel de belle manière avec le précédent album, « Esta ». Dans « Corruption », il va plus loin, menant ses personnages au drame, usant du sexe comme un véritable ressort de scénario quand il n'était jusqu'alors qu'une donnée de façade, un élément destiné à poser une tonalité. Mais autant le dire, ce septième Finkel n'a pas tout à fait la saveur des précédents. Sans doute cela vient-t-il du changement de ton, d'une ligne brutalement durcie. Plus bavard, plus claustrophobique, ce dernier opus est également plus âpre. La sensualité y laisse place à la violence, la détermination au désespoir. Le trait de Christian Gine semble en souffrir, plus serré, plus directement centrée sur les personnages, notamment au cours d'une approche froide et peu accessible de la passe du Vorüm Häwein. Les (trop) rares planches consacrées à l'architecture de la cité engloutie donnent heureusement un peu d'air à l'ensemble. Bref, en première lecture, « Corruption » dérange. Mais au final, il marque un véritable tournant dans la série. Les héros y sont (très) fatigués. La suite devrait n'en être que plus intéressante.
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