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« Allergies », Agrippine 7, de Claire Brétécher. Editions Brétécher.
Inutile de représenter le phénomène Brétécher, ses prises de positions, son regard d'une ironie décalée sur le monde. Une constante sur trente ans de carrière : tout ce qui est « branchouille » inspire cette sociologue dans l'âme, des vrais bobos aux faux jeunes, en passant par les ados scolarisés en ZEP (Zone à exclusion de problèmes). Sur ce créneau, elle a frappé fort avec Agrippine, héroïne attachante et insupportable, adolescente que l'on aimerait avoir chez soi pour mieux pouvoir lui taper dessus. « Incluse » dans un milieu de gauche bourgeoise vaguement friquée, elle affecte le QI des huîtres qu'étudie son père, se complait dans une médiocrité scolaire pas trop fatigante, ne vit que par les potins et les tentatives « pour conclure » tout en assumant (mal) un physique de pouffe. Le tout - trait de génie - saupoudré d'un vocabulaire « in » (même si le terme est déjà out) propre à occuper plusieurs générations de linguistes. La pique fait mouche : six albums et vingt-six épisodes animés produits par Ellipse. Pour le coup le septième a un air de déjà-vu. La jeune fille a évolué en jeune femme, ses relations avec la famille ont changé, certaines de ses préoccupations aussi... Les mises en situations sont bien vues, mais semblent avoir perdu de leur mordant originel. Et les illustrations sado-maso en forme de provoc', pour amusantes qu'elles soient, tombent à plat. La chimie fonctionne toujours, mais un ton en deçà. La surprise s'émousse.
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