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« Petit Père Noël et le cadeau perdu », Petit Père Noël (tome 5). Par Trondheim & Robin, chez Dupuis.
Y a-t-il quelque chose que Lewis Trondheim ne sache pas faire ? Dans le domaine de la bande dessinée d'humour, tout du moins ? Le bonhomme se sent aussi à l'aise dans l'univers de l'enfance que dans l'humour parodique ou le délire non-sens. Mais surtout, il affirme au fil des albums une belle constance dans le propos, une véritable exigence de qualité. Une faculté plus qu'utile lorsqu'on développe un concept aussi casse-gueule que « Petit Père Noël », une bande dessinée vierge de dialogues, narrant les aventures Père Noël du Pôle Nord, le vrai, l'authentique, juré-craché, aussi vrai que la marmotte, elle met le chocolat dans le papier alu. Et cela fonctionne ! Ce forçat de l'humour décalé qu'est Trondheim a mitonné là un petit bijou qui ravit les plus petits, qui construisent eux-même leur histoire, fait rire les plus grands, et interpelle même les déjà vieillards que nous sommes (la technique du Père Noël pour faire la vaisselle me parle beaucoup). Surtout, il apporte une nouvelle preuve de la richesse de son univers, de la justesse de son propos. Il développe dans ce (déjà) cinquième opus une belle histoire enfantine, en respectant les codes qui font l'unité de la série, entre comique de répétition et exploration systématique de l'imaginaire de Noël, s'autorisant au passage une sortie très Droopy. Thierry Robin, à des années lumière de « Rouge de Chine » ou de « Koblenz », est visiblement très à son aise dans une série qui mise beaucoup sur le mime, le délire et l'invention graphique. Il n'y a dès lors aucune raison de ne pas offrir un peu de ce rêve aux enfants. Et de ne pas y prendre soi-même du plaisir...
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