Jeronimus T. 3 de Christophe DabitchJean-Denis Pendanx - 2 critiques

Série : Jeronimus - T. 3
Edition : Futuropolis/Gallimard
Pages : 88 pages en couleurs
Parution : août 10
Auteurs : Christophe DabitchScénaristeJean-Denis PendanxDessinateur

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Par : yannick Voir les critiques de yannick (05 déc. 2010)

Ce dernier album de la série confirme l’excellente impression que j’avais eue pour les deux premiers tomes : c’est un récit historique dramatique terriblement attachant que nous proposent Christophe Dabitch (au scénario) et Jean-Denis Pendanx (au dessin).

Dans ce troisième tome, par la force des choses, la représentation des Pays-Bas au XVIIème siècle est pratiquement absente du récit. Sans vouloir trop vous en dévoiler, l’histoire se déroule dans l’océan indien et nous plongent vers des faits incroyablement terribles… et (paradoxalement) assez pertinents par rapport à la situation dans laquelle tout l’équipage va se retrouver.

En fait, dans cet album, ce sont les ordres de Jéronimus qui seront décrites et disséquées par les auteurs : Christophe Dabitch ne nous cache pas ses sentiments (à travers la voix off assez présent dans l’album) pour son personnage. Ainsi, pour expliquer le comportement de Jéronimus, l’auteur pointe le fait que cet homme a géré les siens d’une manière comptable pour essayer de les extraire d’une situation critique. En clair, Christophe Dabitch pense que Jéronimus a été victime d’un système basé sur le profit (le capitalisme) au détriment du bonheur de tous les êtres humains. Mais, d’autre part, il est clair aussi que Jéronimus fut un être tourmenté par sa vie sentimentale gâchée et par son désir de s’en sortir dignement après l’échec de la mutinerie. Le lecteur se retrouvera donc devant un récit mettant en scène un personnage très complexe et fascinant malgré tous les horreurs qu’il ait pu commises.

Rien à redire au niveau du dessin, c’est vraiment du très beau boulot ! Pour avoir vu les planches originales réalisées à la peinture acrylique et exposées au festival bd de Saint-Malo 2010, j’avoue avoir été bluffé par la beauté de son travail ! Seul, le manque de lisibilité dans certaines cases peut lui être reproché… et encore !...

« Jéronimus » figure sans problème parmi mes récits historiques préférés (Les situations géopolitique et culturelle des Pays-Bas au XVIIème siècle au niveau mondial y sont passionnément décrites dans le premier tome), j’y ai apprécié le magnifique dessin de Jean-Denis Pendanx et le scénario de Christophe Dabitch qui nous fait interroger longuement sur les gestes qu’a commis Jéronimus Cornelitz.
Un must !

Par : Jean-Marc Lernould Voir les critiques de Jean-Marc Lernould (17 oct. 2010)

C’est la fin (effectivement terrifiante comme le vante un autocollant apposé sur la couverture) du somptueux récit concocté chez Futuropolis par le duo Dabitch/Pendanx, qui nous habituent à l’excellence, déjà présente au fil des pages d’  « Abdallahi ». En trois tomes étoffés (près de 80 pages chacun) les deux auteurs ont peaufiné un récit somptueux à partir d’un fait réel, donnant un caractère d’universalité à ce qui n’aurait pu demeurer qu’une tragique anecdote historique.

Au dix-septième siècle, Jeronimus fait office de pharmacien dans une ville des Provinces Unies (grosso modo la Belgique et les Pays bas actuels), mais, hérétique et accusé de pratiquer la sorcellerie, il se résout à l’exil en s’embarquant sur un navire de la puissante Compagnie des Indes Orientales. Le long et épuisant périple de ce bateau, parti pour les mers du Sud, est un condensé des souffrances humaines et un révélateur de toutes les perversions, et s’achève d’abord sur une mutinerie, puis par un désastreux naufrage sur des îlots désolés, au large de l’Australie. C’est là que va se dénouer l’histoire de Jeronimus, qui prend la tête de quelques dizaines de rescapés, hommes et femmes, mais qui se mue en véritable tyran, dans une folie semblable à celle d’Aguirre. La moindre opposition est résolue par l’assassinat, on achève les malades, bouches devenues inutiles, on viole les femmes. Jeronimus personnifie la tyrannie, incarne cet étrange cheminement qui fait qu’un homme ordinaire prend un tel ascendant psychologique qu’il devient maître de l’univers, même s’il se réduit à un misérable bout de sable.

Déjà forte en elle-même, cette histoire est transcendée par Dabitch et Pendanx, par un découpage inexorable et minutieux, par un graphisme qui fait de chaque case un tableau. Une recherche que l’on va jusqu’à retrouver dans les ombres de la quatrième de couverture : c’est sublime, de la première à la dernière page.


 


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