Les 160 critiques de yvan sur Bd Paradisio...

Jacob, après un coma de 18 mois, se retrouve prisonnier d'une base souterraine secrète avec ses deux compères Ardell et Hannah. Il fera tout pour s’évader de cette base et échapper à son commandant, le névrosé Colonel Monday. Ce troisième tome est inspiré du comics The Invisibles où l’on retrouve également une base et un commandant qui s’appelle Friday au lieu de Monday. Le lecteur se retrouve ici dans un autre monde, à priori loin des mystérieux rayons. Mais même si Jacob ne peut sortir de la base, il parviendra tout de même à élucider quelques mystères concernant les rayons et fera la rencontre d’un étrange vieillard aux pouvoirs télépathiques très utiles. Si ce tome isole un peu le lecteur par rapport à son désir de suivre l’évolution et le mystère des rayons, il offre à Aymond une totale liberté d’expression au niveau du dessin. On sent qu’il a pris plaisir à créer se monde souterrain futuriste, loin de la réalité et des décors terrestres et le résultat est plutôt réussi.
Quatre rayons lumineux apparaissent simultanément aux U.S.A., au Groenland, au Sénégal et en Turquie. Leur origine apparemment extra-terrestre reste mystérieuse et ils semblent d’ailleurs accompagnés d’étranges phénomènes. Au Sénégal, l’armée nettoie le véritable carnage qui a eu lieu à l’aéroport. Jacob Kandahar, l’homme le plus intelligent de la terre, et la journaliste Hannah Osternik vont se retrouver mêlés à cette histoire, que les militaires considèrent déjà comme une menace à l’échelle mondiale. Ne vous fiez pas à la couverture hideuse et au titre plutôt primaire, qui ne sont qu’une grosse erreur marketing pour un produit dont le contenu mériterait de se vendre comme des petits pains. Tout en développant les principaux protagonistes, c’est avec grande précision que Bollée nous met l’eau à la bouche en développant une intrigue captivante à l’échelle planétaire. Le résultat est une mise en place fluide de la série avec déjà pas mal d’action, dont une chasse en pleine jungle sur des monstres extra-terrestres qui fait fortement penser au film «Predator». Le scénario de Bollée laisse beaucoup d’alternatives de développement à l’histoire, tout en livrant au lecteur quelques pièces d’un puzzle qui s’annonce passionnant. Le dessin aux superbes couleurs d’Aymond n’est pas spectaculaire, mais sert efficacement le récit, un peu à la manière de Leo. L’échiquier est mis en place pour une partie en 5 tomes qui s’annonce passionnante.
Afin de déterminer l’origine et la nature des quatre rayons de lumière qui frappent la terre, un colloque scientifique, auquel participent Jacob Kandahar et Ardell Clayton, est organisé. Malgré ce colloque Jacob décide de continuer ses recherches en solo, ou faut-il dire «en trio», car il entraîne Ardell dans l’aventure et est bien décidé de retrouver le témoin clef de la première tuerie au Sénégal qu’est la journaliste Hannah Osternik. Côté scénario les interrogations du premier tome sont confirmées, voire même amplifiées. Les scientifiques et les militaires vont, tels des enfants face à une nouvelle découverte, faire des expériences aux résultats souvent surprenants sur les rayons. L’intrigue demeure. Jacob est de plus en plus antipathique, ce qui change des héros plus classiques auxquels les lecteurs aiment s’identifier. L’histoire ne donne pas l’impression d’évoluer, mais reste tout de même passionnante et pleine de rebondissement car l’auteur joue avec les zones d’ombres pour tenir le lecteur en haleine, un peu à l’image de Corbeyran dans "Le chant des Stryges". Et il faut bien avouer qu’ici aussi, ça fonctionne totalement.
Derrière cette couverture assez sobre et intrigante se cache une véritable bombe au niveau scénario et graphisme. Si la couverture est orange, le contenu est bien noir : noir, dérangeant, glauque, malsain, envoûtant et parfois morbide. Après « Lola Cordova », « Le roi des Mouches » est mon deuxième trip sur papier de l’année 2005 : sexe, drogues et rock’n’roll. Mais à l’instar de « Lola Cordova », dont le trip interplanétaire se situe en pleine fiction, ce trip se situe dans la réalité de notre monde et cela, même si on a du mal à localiser l’endroit. Les maisons, les vêtements, le style de la BD et le culte du déguisement font penser aux Etats-Unis, alors que les voitures et la monnaie utilisée font penser à l’Europe. Sélectionné pour le prix du scénario à Angoulême 2006, cet album est composé de petites histoires qui peuvent se lire séparément. Les différents personnages se croisent au fil des histoires afin de former un tout très cohérent et abouti. On suit les délires quotidiens de jeunes paumés, bordés par l’ennui, les plaisirs artificiels, le sexe et l’alcool. Coincés dans la banalité de leurs existences, ils cherchent à s’enfuir via l’alcool, la drogue, les anti-dépresseurs et le sexe. La narration à l’humour très noir tranche comme une lame de rasoir. Le cadrage (face caméra) ajoute un côté malsain et dérangeant à l’histoire. Le dessin fait fort penser à la série « Black Hole », les traits sombres et beaucoup de couleurs, mais sans tomber dans le criard. Le tout crée une osmose envoûtante qui se dégage de ce microcosme de personnages désoeuvrés et dépourvus de toute morale. Très fort !
Etant donné que «Qui a tué l’idiot» figure toujours sur la liste de mes BDs à lire absolument, cet album est la première oeuvre de Nicolas Dumontheuil que j’ai lue. A la lecture des premières planches, c’est surtout l’absurdité et l’originalité du scénario qui m’a attiré. On se retrouve en compagnie de Simon Virjusse, dernier mort de la Première Guerre Mondiale avant l’armistice du 11 novembre. Seulement, la Mort en personne est écoeurée par le carnage de cette guerre et décide de remonter le temps de 9 mois, tout en présentant un Simon Virjusse (ignorant tout de son futur) comme le dernier mort de cette guerre. La mort signe un pacte avec les autorités afin d’éviter tout meurtre jusqu’à l’armistice, propulsant Simon en véritable héros national et symbole de l’armistice qui arrivera dans 9 mois. Un scénario complètement déjanté, une narration excellente et surtout un personnage de la Mort qui m’a totalement séduit. Cela m’a donc navré de voir ce personnage cocasse disparaître après quelques planches et abandonner Simon face à la société. C’est à ce moment que Dumontheuil prend plaisir à mettre en évidence la stupidité de la guerre, de ses dirigeants, l’absurdité de la société face à ses idoles et les péripéties de ce héros malgré lui. C’est avec brio que Dumontheuil met à nu ces héros qui naissent malgré eux, qui ne parviennent pas à vivre avec leur nouveau statut qui s’avère souvent éphémère. Malgré un scénario absurde à la base Dumontheuil parvient donc à mettre à jour un phénomène de héros soudains, qui est de plus en plus fréquent de nos jours depuis le boum de la télé réalité. Personnellement, j’ai fort apprécié les passages qui incluent le personnage de la mort, le dialogue avec Jésus et les scènes au Paradis. Le reste, même si c’est très bien narré et abordé, m’a moins accroché pour une raison que j’ignore. J’ai trouvé le dessin très agréable et je trouve qu’il sied parfaitement à ce récit très copieux (plus de 90 pages) et original.
Quelle bonne idée de Casterman de sortir un conte de Noël juste avant les fêtes. Par contre, si certaines planches apportent un côté féerique à ce one-shot, le lecteur retombe vite les pieds sur terre, dû à la noirceur du récit. Les dessins sont splendides, avec beaucoup d’expressions sur les visages et des planches féeriques sur deux pages. L’histoire est, quant à elle, assez sombre et donc en contradiction avec cette ambiance de Noël, mais cette noirceur est mélangée avec finesse aux fêtes de Noël. Le scénario, basé sur l’origine d’un père Noël qui porte un lourd fardeau derrière sa barbe blanche, n’est pas neuf et fait fortement penser au scénario d’un autre excellent conte de Noël édité chez Soleil «Un pas vers les étoiles». Par contre, à l’instar de «Un pas vers les étoiles» qui avait un côté plus fantastique, ce conte-ci est plutôt réservé aux adultes dû à sa noirceur et son réalisme qui ont tendance à nous faire basculer vers l’effroi. Personnellement, j’aurais aimé encore une ou deux planches en plus vers la fin, même si cette fin-ci colle parfaitement à ce surprenant conte de Noël qui aura sûrement le mérite de modifier fortement votre perception du père Noël.
J’avais ouvert le premier tome avec beaucoup d’appréhension, mais l’avait finalement refermé avec un sentiment positif face à ce nouveau monde et cette histoire dynamique d’Arleston. Et voilà que le premier tome à peine refermé, je découvre que le deuxième tome est déjà sorti (un avantage du travail moderne à la chaîne). Si dans le premier tome on avait encore la bonne surprise de découvrir un nouveau monde et de nouveaux personnages, dans ce deuxième tome l’aventure de Granite, Navarth, Caliste, Tao et Krurgor continue de façon intéressante, mais d’après une recette connue et réchauffée. Bon, c’est vrai que le dessin de Floch est irréprochable même si cela reste du typique ‘Soleil’, que la narration est excellente et que l’histoire est très dynamique. L’histoire connaît beaucoup de péripéties, on a droit à 62 pages (des planches ont été ajoutées en début d’album si l’on est attentif à la numérotation), le dénouement est un peu facile, mais on a surtout l’impression que maintenant que cette série est sur la route, ils ont branché le ‘cruise control‘ et qu’à la fin du voyage il n’y aura rien à retenir. Loin de moi l’envie de critiquer la créativité débordante d’Arleston, ce n’est d’ailleurs pas pour rien qu’il remplit une bonne partie de ma bibliothèque. Seulement j’ai parfois l’impression de me retrouver à la cantine Soleil-Arleston et de bouffer chaque fois le même plat, mais bon tant qu’il y a des milliers d’imbéciles qui, comme moi, vont acheter l’album, ils seraient vachement stupides chez Soleil de ne pas continuer à les produire à la chaîne. J’aime beaucoup les premiers tomes de chaque série d’Arleston ("Trolls de Troy", "Lanfeust des Etoiles", "Lanfeust de Troy", "Les Naufragés d’Ythaq") et je conseillerai d’ailleurs à tout le monde de lire ces tomes d’Arleston, mais ce qui est dommage c’est que je ne puisse conseiller de continuer ces séries par après. Donc, si vous n’êtes pas un habitué de la cantine Arleston-Soleil et que vous avez aimé le premier tome, courrez vite acheter ce deuxième tome ! Par contre, si vous en avez un peu marre de bouffer du réchauffé et qu’à l’approche des fêtes, vous voulez une fois manger du caviar : achetez un Brunschwig et ayez ensuite la patience d’attendre le prochain, car du caviar ça ne se mange pas tous les jours !
Suite et fin de ce merveilleux diptyque entièrement peint de la main de maître de Rosinski, qui nous plonge dans le plus grand procès que le monde de l’art ait connu dans le Paris romanesque du XIXe siècle. Si c’est surtout les peintures de Rosinski qui avaient impressionné lors du premier tome, alors que le scénario pouvait être interprété comme une piètre adaptation de l’oeuvre originale d’Alexandre Dumas (Le Comte de Monte Cristo), c’est le scénario d’Yves Sentes qui va surtout bluffer le lecteur dans ce deuxième tome. Car si le dessin de Rosinski reste incroyablement beau avec une couverture encore plus belle que celle du premier tome, c’est Yves Sente qui va étaler son génie en jouant avec l’oeuvre de Dumas et avec le lecteur. Finalement, on se retrouve avec un chef d’oeuvre, peint de main de maître, mêlant trahisons, meurtres, érotisme et (trop) nombreux rebondissements sur un fond historique ingénieusement utilisé afin de perdre le lecteur dans une adaptation théâtrale et virtuose de l’oeuvre de Dumas.
Attention, Brunschwig, le maître du scénario (« Vauriens », « Esprit de Warren », « Pouvoir des Innocents », « Makabi », …) vient encore de frapper et de frapper fort et surtout juste. Si Brunschwig avait l’habitude de nous emporter aux Etats-Unis, c’est avec un timing incroyable qu’il revient en France pour nous parler de ces banlieues qui font actuellement la Une des journaux télévisés avec la réinstauration du couvre-feu. C’est bel et bien la banlieue qui joue un rôle central dans cette histoire, une banlieue qui vit, qui souffre, qui chauffe et qui va finir par exploser. Le récit se construit lentement, mais arrivé à un certain moment, on sent bien que l’escalade est proche et que ça peut péter à n’importe quel instant. Ca s’embrase par moment, puis ça ce calme, mais c’est mal connaître Brunschwig et surtout les banlieues de croire que l’accalmie est définitive. Il y a bien deux clowns qui essayent de mettre un sourire sur le visage des habitants, mais il suffit d’une balle dans la tête ou dans le dos pour effacer définitivement le sourire du clown. Le petit Djin, incapable de parler depuis que le sourire du clown a disparu, représente le malaise qui règne dans la banlieue. Il a connu trop de misère et de malheurs et depuis, la souffrance de sa vie défile sans même laisser de traces sur son visage. Tout comme la banlieue, il encaisse les malheurs sans broncher, ne montrant qu’un masque afin d’exprimer son mal-être. Mais ça commence à bouillir et tout comme Djin, la cité des Hauts-Vents risque de ne jamais s’en remettre. Il faut aussi avouer qu’elle est belle cette BD avec une couverture et du papier de grande qualité. Un dessin à l'aquarelle somptueux aux couleurs pâles et alternant lumières et ambiances sur un papier épais. Le tout empêche le dessin de venir nous éclater au visage et nous oblige au contraire à plonger dans l’univers explosif des banlieues dessiné par Hirn. Ca donne un petit côté absorbant, voir envoûtant. Et afin d’être un brin critique vis-à-vis de ce premier tome qui s’annonce précurseur d’un véritable chef-d’oeuvre, il faut bien-entendu déplorer que la date gravée sur la pierre tombale de Groko ne corresponde pas à la date de sa mort. Mais bon, il est à supposer que les auteurs s’excuseront de cet erratum en produisant le tome suivant beaucoup plus rapidement que le dernier tome de « Esprit de Warren » et surtout que le deuxième tome « Urban Games » (on peut rêver non), afin de produire la suite tant que le sujet est encore chaud.
Le premier tome nous avait laissé au beau milieu d’une situation pour le moins explosive, à la veille d’une guerre des gangs et avec un Anthon courageux, mais dans une situation plus que précaire. Le deuxième tome de ce diptyque est plutôt explosif. C’est en compagnie d’un inspecteur de police assez futé que l’on va suivre la trace sanglante des événements qui propulse New York dans une vague de violence sans précédent. Et aux commandes de ces machinations qui font chanceler les mafias locales on retrouve notre attachant petit orphelin qui fera tout pour sauver ses frères et retrouver Anne, sa petite amie. Si le premier tome était déjà très bon, celui-ci est tout simplement excellent et conclu avec brio cette histoire haletante. Mais le petit Anthon est-il vraiment si bon ou est-il devenu un petit monstre au cerveau ingénieux et malveillant, capable des pires agissements et en passe de détrôner Johann de «Monster» en tant que manipulateur diabolique ? On est impatient de le découvrir dans le prochain diptyque prévu.
New York dans les années 30, en pleine prohibition. Le quartier de Manhattan (Little Italy) aux mains de la maffia italienne et dirigé par l’Ogre et son lieutenant surnommé le Tailleur. Chinatown aux mains des gangs chinois et leur trafic d’opium. Ajoutez à cela un quartier irlandais, des flics corrompus et un certain Double B qui, depuis les beaux quartiers, fait tout pour provoquer l’étincelle qui fera sauter ce cocktail ethnique et mafieux explosif. Le Tailleur est la cible d’une fusillade dans une boulangerie de son propre quartier. Les boulangers sont morts et le l’orgueil et le costume du Tailleur sont souillés. L’heure de la vengeance a sonnée et le petit Anthon, témoin de cette fusillade qui tua ses parents, semble être le seul atout du Tailleur afin d’identifier les tueurs. Ce nouvel orphelin culotté de 13 ans compte cependant tirer son épingle du jeu tout en veillant sur ses jeunes frères. Ce sont surtout les couleurs sépia et brunâtres qui contribuent à créer cette ambiance de début de siècle, idéale pour le déroulement de l’histoire. Je trouve le dessin en lui-même et surtout la couverture très réussis. Marie D. nous livre bien plus qu’une mise en place de série, avec une intrigue très bien construite et un tome assez dynamique. Et comment ne pas s’attacher à un personnage central qui n’a que 13 ans, qui vient de se retrouver orphelin avec tous ses frères et qui se voit obligé de s’en sortir au beau milieu de tous ces gangs. Bref, cette collection Turbulences de Vents d’Ouest m’avait déjà agréablement plongé dans la mafia italienne new-yorkaise avec la réédition en couleurs de «Spaghetti Brothers», avait su me servir un excellent polar à suspens avec les «Enchaînés» et me fait maintenant découvrir un excellent polar en plein milieu mafieux avec «La Cuisine du Diable». Vivement la suite et la fin de cette histoire dans le deuxième tome de ce diptyque.
Charles Masson fait tout pour sauver des vies et quand il n’y parvient pas, il nous en parle via la bande dessinée. Charles Masson est également un menteur professionnel, mais malheureusement ces récits et anecdotes correspondent bien à la réalité. Dans "Soupe Froide" il faisait parler ceux à qui on ne donne jamais la parole, ici il parle de ceux qui ne parleront plus jamais, ceux qui arrivent à l’hôpital avec leur cancer, leur pyjama et leurs pantoufles. Tout comme dans "Soupe Froide", il nous parle d’une injustice et il le fait souvent avec un certain sarcasme et humour noir qui peut choquer mais qui se prête à merveille dans ce genre de situation où il est nécessaire de se former une carapace vis-à-vis du malheur. Eh oui, c’est dur la mort, mais quand c’est la fin d’un cauchemar, on relativise. Tout comme à la fin de "Soupe Froide" on aimerait bien crier « Saloperie de monde ! », mais à l’instar d’un reproche à la société, on trouve dans ce nouveau récit une légère mise en question de Dieu, car tant d’horreur inutile peut finir par faire douter. Le récit est un peu moins fluide que dans "Soupe Froide" car divisé en 6 anecdotes/chapitres. Le dessin est toujours assez brut mais efficace et souvent merveilleusement décalé par rapport à la narration. Et si certains ont déjà du se rendre dans un hôpital début janvier en détournant le regard de ces gens qui se promènent en peignoir et pantouflent et qui sentent la mort, Charles Masson, lui, regarde la mort en face et lui souhaite une "Bonne santé" !
Ary et Alex continuent leurs recherches afin de retrouver le « rouleau du Messie ». Ils tentent de retrouver les cinq savants qui ont jadis étudiés les manuscrits de Qumran, mais ceux-ci sont assassinés un à un de manière cruelle. L’air de déjà vu qui apparaissait dans le premier tome se confirme ici. Des manuscrits mettant en cause le christianisme, une Eglise qui est prête à tuer pour préserver le secret et des courageux qui veulent percer le secret. Le mystère reste néanmoins complet et le récit fluide. Le dessin de Gemine reste assez classique avec quelques planches très agréables chez le professeur Almond suite à la prise de champignons hallucinogènes. Avec en plus une petite touche d’originalité de Gemine avec l’apparition ludique et très discrète de Dark Vador dans une des cases de la planche 7.
Des centaines d’androïdes sont venus remplacer certains humains à des postes clefs de notre civilisation afin de mieux gérer « émotionnellement » les décisions prises à ses postes. Mais, les émotions de ces androïdes sont conçues tellement proches de celles des humains (afin de ne pas se faire repérer), qu’ils ont également été programmés afin de ne pas dépasser une certaine limite de liberté. Une fois cette barrière détruite, ils vont également vouloir réaliser leurs rêves … Du côté de l’histoire je trouve que ce sixième tome est un des meilleurs de la série avec un sujet qui traite d’un futur pas si éloigné que ça. La narration du talentueux Alcante est toujours aussi fluide et agréable. Quant au dessin irréprochable de Henriet (John Doe, Golden Cup), c’est également un des meilleurs de la série. Il nous fait même le plaisir de dessiner un portrait d’Alcante dans la planche 40, avec les initiales de son vrai nom (Didier Swysen) et son année de naissance (1970).
Cathy Gatling arrive à Providence, New Hampshire afin d’y faire l’inventaire des biens du charpentier Spencer qui vient d’être assassiné. Il n’est pas le seul ces derniers temps et le maire compte bien mettre fin à cette fâcheuse tendance en trouvant le coupable de ces boucheries avant les élections. Si le fait de mélanger le western à d’autres genres est plutôt à la mode (W.E.S.T. et Hauteville House), l’amateur de western qu’est Eric Hérenguel nous a produit ici un petit hybride western et fantastique proche de la perfection. L’époque, 1880, est clairement western. L’histoire, elle, croise le fantastique en se frottant à la Kabbale. Et si d’après l’auteur il suffit de savoir dessiner des vaches, des fusils et des chapeaux pour illustrer un western, c’est bien plus loin qu’il nous entraîne à l’aide de décors succulents. Les couleurs et les lumières printanières nous plantent dans un paysage qui hume la feuille morte légèrement humide. Ces planches automnales aux couleurs sublimes, pourraient aisément se retrouver dans un album de la collection Aire Libre de Dupuis, mais se retrouvent ici en arrière plan d’un western fantastique. Fabuleux. Les personnages ont des tronches et des caractères bien marqués, nous livrant même quelques bonnes touches d’humour au passage. Le récit est fluide, l’intrigue intéressante et les bonus agréables. Seul point négatif : le nouvel emballage marketing sous forme d’enveloppe inviolable qui vous empêchera de feuilleter librement ce tome en librairie. Mais bon, toute bonne surprise mérite bien un emballage spécial. Vivement la suite et la fin de l’histoire dans le tome 2.
Dans l’ombre d’un port, un petit village coupé du reste du monde où cohabite une étrange communauté. La Bible est le seul livre autorisé, beaucoup aimeraient s’enfuir mais le grand maître Jason contrôle tout. Milova est sauvée de la noyade par Jeremiah et Kurdy en essayant de fuir le village et c’est la peur dans l’âme qu’elle rejoint le port brumeux en compagnie de nos deux compères. Il est vite évident que les étrangers ne sont pas les bienvenus dans le coin et certainement pas deux têtes brûlées comme Jeremiah et Kurdy. On retrouve dans ce 26ème tome une ambiance chère à Hermann : un décor mystérieux et brumeux, une secte aux personnages louches et la désolation à perte de vue. Et au milieu de cette ambiance typique, débarquent nos deux alcolytes. Ils n’ont peur de rien, les dialogues qu’ils échangent sont toujours aussi marrants et s’ils ont un plan pour se sortir de ce merdier, il sera de toute façon foireux. Le dessin de Hermann est comme d’habitude irréprochable. Les tons gris plongent le lecteur dans la brume de ce port désolé. Même les habitants du village n’ont pas le droit de porter des couleurs, ce qui accentue encore plus le manque de couleurs de plusieurs planches et contribue à l’ambiance mystérieuse. On tourne la page et voyant les couleurs, c’est presque simultanément avec Kurdy qu’on se dit : mais qu’est-ce que je suis venu foutre dans ce bled. Mais si le dessin de Hermann reste exemplaire et les dialogues très plaisants, l’intrigue n’a rien de neuf, n’accroche pas plus que ça et les rebondissements sont rares. Néanmoins, il faut également avouer que peu de séries parviennent à garder un niveau aussi élevé après tant de tomes, mais cela ne devrait évidemment pas être une excuse.
L’ONU n’a plus les moyens financiers suffisants pour continuer à envoyer des troupes afin de maintenir la paix lors de conflits. Ils décident alors de privatiser les missions militaires et de s’attribuer les services d’une armée privée fournie par la société Multicorps Security Inc. De son côté, Douglas Pistoia est désespérément à la recherche d’un emploi et parvient à se faire engager par la société Multicorps Security Inc. Il sort vite du lot parmi les nouveaux candidats et devient un des soldats vedettes de cette guerre retransmise en direct par cette même société privée qui compte bien faire des gros bénéfices via la diffusion télé. Après le succès du duo Matz et Jacamon dans le genre polar avec l’excellente série « Le Tueur », ils s’attaquent ici à la science fiction dans un futur qui semble extrêmement proche. Les dérives actuelles de notre société sont clairement à la base de ce scénario qui fait penser à la Star Academy, mais avec des mercenaires au lieu de « chanteurs ». Des types qui ne savent pas encore se battre, sont sélectionnés sur base de l’audimat qu’ils pourraient générer. Ils sont ensuite envoyés dans des combats retransmis en direct et sont plus ou moins sacrifiés sur base de leur cote de popularité. Cette télé réalité où des illustres inconnus deviennent des vedettes en très peu de temps sans pour autant avoir le profil de l’emploi résulte en l’ascension médiatique extrêmement rapide de Douglas Pistoia. Est-ce vraiment de la science-fiction où la suite logique des travers de notre monde actuel qui retransmet déjà bien vite les images de ses guerres et vit au rythme de la télé réalité ? Au dessin, on retrouve le trait efficace de Jacamon avec certains personnages qui ont un petit côté familier avec ceux du « Tueur ». C’est très bien fait et on a vraiment l’impression de suivre l’émission télé en question. Seule petit hic pour ma part, c’est le fait de faire croire au lecteur qu’un type qui a eu les meilleures cotes à l’université, qui a été un sportif quasi professionnel et qui a en plus un look d’enfer, ne peut pas se permettre de refuser un job qui ne l’attire pas trop car il ne trouve rien d’autre.
Bienvenu dans le monde étrange d’Olivier Cinna et de Hugues Fléchard, qui, pour un premier album, nous livrent un conte fantastique bien surprenant. Surprenant à travers les 3 personnages clefs aux traits plutôt enfantins : Tani, Mr. Deeds et le voleur ! Tani, constamment agressée par sa mère, est une petite fille rêveuse, passionnée d’étoiles et amie du gardien du musée où elle adore contempler une mystérieuse météorite. Notons que le nom de notre petite héroïne vient d’ailleurs du diminutif de la femme d’Olivier Cinna. Mr. Deeds, horloger et inventeur, dont le chapeau totalement disproportionné par rapport à sa petite taille est à l’échelle de son génie. Le voleur vient compléter le génie de Mr. Deeds et le côté rêveur de Tani par son côté péplum afin de former un trio bien complémentaire. Surprenant à travers une histoire bien étrange, dont ce « Mystère de l’étoile » forme le tome de mise en place d’une trilogie fantastique. C’est l’histoire d’une malédiction, d’une météorite mystérieuse aux étranges pouvoirs et d’un monstre aux traits d’enfant auxquels notre singulier trio devra faire face. Mais surtout surprenant à travers le dessin d’Olivier Cinna qui nous plonge dans un univers imaginaire des années 20 à Paris. Un dessin au crayon, couvert de tons pastel qui façonnent cette atmosphère bien étrange de Mr. Deeds. Alors que le terme « fadeur » viendrait cataloguer toute autre BD coloriée de telle façon, c’est bien de splendeur et de douceur qu’il faut parler ici. Un dessin sublime qui rend presque superficiel le peu de texte qui s’y trouve pour une BD qui se regarde plus qu’elle ne se lit.
Keiko Ichiguchi est une mangaka qui réside en Italie depuis plus de 10 ans et c’est donc imbibée de l’Europe qu’elle s’attaque à un récit sur fond de deuxième guerre mondiale. Avec Osamu Tezuka comme référence dans le genre avec l’excellente «Histoire des 3 Adolf», la barre fut placée très haut pour les autres mangakas voulant s’attaquer à la grande guerre. Tout comme Tezuka qui basa son histoire sur l’amitié impossible entre un Juif allemand et son ami qui se retrouve parmi les Jeunesses hitlériennes pendant le conflit, Ichiguchi signe ici un drame sentimental basé sur l'histoire d’amour impossible entre Alex, enrôlé dans les Jeunesses hitlériennes, et Elen, jeune Allemande qui s’oppose au régime d’Hitler depuis que sa meilleure amie, Rosa, une juive, fut déportée. Néanmoins, Ichiguchi parvient à se distinguer de l’œuvre de Tezuka en racontant son histoire d'un point de vue totalement allemand, tout en s’approfondissant sur le mouvement estudiantin allemand de la Rose Blanche, qui s'opposa au nazisme. Autre différence avec « l’Histoire des 3 Adolf » qui est un manga seinen (pour adultes), est que « 1945 » est plutôt un « shojo » (manga pour filles) dont le scénario est beaucoup plus léger et dont le dessin idéalise les personnages dépourvus de toute laideur (blonds aux yeux bleus) afin de plaire aux filles. Cette légèreté du scénario peut déranger durant les scènes de guerre au front et interroger le lecteur sur le fait que nos trois protagonistes se retrouvent où qu’ils soient en Allemagne, voire même à Stalingrad (le monde est petit n’est-ce pas !). D’un autre côté, avec le mouvement estudiantin de la résistance au nazisme, on prend plaisir à s’interroger sur les raisons de la guerre sur fond d’une histoire d’amour « shojo ». Il faut enfin souligner que « 1945 » fut le premier manga prépublié en ligne en Europe (sur le site du quotidien belge lalibre.be) suite à l’initiative de Kana qui a développé un moteur de lecture en ligne de manga, le Kanabox. Finalement je peux également me réjouir d’avoir reçu ma première dédicace d’un auteur manga, qui a en plus a eu l’originalité de dédicacer en kimono dans un magasin spécialisé du centre de Bruxelles que je tiens à remercier. Espérons que les autres mangakas suivront !
Adorant Davodeau, c’est sans la moindre hésitation que je me suis jeté sur Les Mauvaises Gens. J’ai directement retrouvé ce dessin simpliste mais efficace typique Davodeau, tout en étant agréablement surpris que dans ce récit il dessine aussi ses parents, mais également lui-même. C’est ainsi qu’on prend plaisir à voir le petit Davodeau un Astérix à la main ou sur une table de dessin avec en face de lui un plumier avec ACDC écrit dessus. Et petit à petit on découvre le petit Davodeau et ses origines. Ce côté autobiographique de l’ouvrage m’a bien plu. La perception du petit Davodeau de la religion est de la politique est narrée et dessinée comme seule Davodeau est capable de le faire. Seulement, le sujet principal de cet ouvrage n’est pas la famille Davodeau, mais les gens qui militent au sein de cette région catholique et ouvrière et comme le dit honnêtement Davodeau à la fin de cet ouvrage : ce récit est pour eux ! Et donc : pas pour moi ! Le sujet ne m’a donc pas accroché du tout, car lire un récit sur les syndicats, la religion, la politique et ses militants, dans un pays qui n’est pas le mien et une période qui date d’avant ma naissance ... désolé mais j’ai plus tendance à décrocher qu’à accrocher. Donc même si le côté autobiographique m’a intéressé, le côté plus historique et militant m’a plutôt ennuyé et je me vois donc dans l’obligation de donner ma toute première mauvaise note au grand dadais, ... ce qui lui rappellera peut-être l’école.
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