Les 370 critiques de herve sur Bd Paradisio...

Comme beaucoup, et surtout comme certain, "Je suis né dans un siècle qui regardait en arrière". Alors Montparnasse, ses intellectuels, ses peintres et surtout leurs muses, je les connais depuis longtemps. Ce monde tant de fois dépeint, notamment par Yves Courrière dans "Jacques Prévert, en vérité" (édition Gallimard, Folio) : "Elles s'appelaient Kiki, Thérèse, Treize, Lucie Krohg&.et tas d'autres. Modèles, femmes du monde ou de demi monde, aventurières... égéries..." Lisez voire relisez cet ouvrage et vous retrouverez tout l'univers décrit par Bocquet et Catel, qui après l'étonnant "sang des Valentines" nous livre ici une oeuvre magistrale, une biographie fort bien documentée, digne de figurer dans votre bibliothèque près de celle de "Marie Laure de Noailles" (Laurence Benaïm), personnage d'avant-garde pourtant assez méconnue dans la présente bande dessinée et également mise en valeur par Man Ray, amant officiel de Kiki (son nom n'est mentionnée que dans une seule case). Fort de 336 pages, cet ouvrage se lit pourtant d'une traite. Découpé en courts chapitres relatant la plupart des épisodes de la vie de Kiki, j'ai apprécié ce pavé extrêmement bien documenté et très intéressant. Instructif, passionnant et parfaitement illustré, Casterman nous offre, une fois de plus, un livre qui, je l'espère restera dans les incontournables de cette année 2007. Hasard de l'histoire récente et de l'histoire des années folles, ce livre s'achève sur le cimetière de Thiais, cimetière des indigents et des oubliés, tristement célèbre lors de la canicule de 2003 mais aussi, cimetière où repose Kiki, oubliée de tous ...
Acheté presque par hasard, "Aarib" (édité chez Vents d'Ouest) est une bande dessinée mystérieuse à plus d'un titre. On sent l'aventure humaine, le dépaysement avec des thèmes assez proches que ceux abordés dans "la tentation" de Renaud de Heyn mais aussi le traquenard dans lequel semble être tomber le héros,François Le Guennec. Mais avant tout, le dessin et les formidables couleurs de cette bd vous sautent aux yeux. On nage entre les paysages de "Fort Saganne" et ceux de "Lawrence d'Arabie". Ce premier volume mérite vraiment toute votre attention. Jérôme Heydon, qui signe dessin, couleurs et scénario, est fort inspiré dans cet opus qui allie la grâce des dessins avec une certaine poésie et nostalgie. Une petite découverte donc...
Drôle de titre, drôle de format, drôle de collection. Cette bande dessinée s'inscrit clairement entre le manga et la bande dessinée franco-belge. La nouvelle (?) collection Discover des éditions Paquet s'inspire directement de la collection "Mirages "de Delcourt eu égard à son format. Sinon, sur le fond, l'histoire est assez étrange. Elle se situe dans le monde de l'adolescence, celle qui n'est pas encore parvenue dans la réalité du monde adulte mais se comportant comme (voire pire) que les adultes. Je ne dirai pas que Tony Sandoval décrit une "guerre des boutons en plus glauque" mais cette histoire mèle fantastique, réalité, sordide et histoire d'amour en à peine une centaine de pages. Cette histoire se lit vite, un peu trop vite d'ailleurs (ce qui donc, rend le marque-page, style la pléaïde, parfaitement inutile). Différents styles graphiques se côtoient curieusement le long de ces 94 pages : planches bi-chromiques et couleurs alternent ici. Cette bande dessinée se lit bien, elle est prenante et l'histoire oscille sans cesse entre réalité sordide et mythe rêvé par un gosse dont on arrive difficilement à connaître l'âge. De belles pleines pages, un scénario bien construit, cette bande dessinée certes n'est pas indispensable à tout bdphiles mais mérite tout de même une attention particulière.
The Mood, nouvel album de la maison d'édition "des ronds dans l'O ", ne peut pas passer inaperçu. Tout d'abord, le dessin de Lem (c'est son premier album) est formidable et m'a fait songer un petit peu à l'univers graphique de Christian Leger dans "Labienus " (édition Théloma), qui malheureusement n'a pas eu beaucoup de retentissement. J'ai eu la chance, lors d'un festival de la bande dessinée à la Conciergerie à Paris, de voir les planches originales de Mood (avec l'amabilité de François Boudet) et j'avoue que tout de suite, Lem nous fait entrer ou plutôt plonger, par son talent, dans l'atmosphère noire de cette bande dessinée. Ensuite le scénario d'Yves Leclercq, auteur de l'étonnant et controversé (enfin sur bdparadisio) "Hurlevent" (Casterman) paru en octobre dernier. Car le récit n'est pas un récit simple et linéaire mais un véritable puzzle, avec des flashes back et une enquête en cours menée par deux flics assez réussis, que le lecteur rassemble dans un Hollywood des années 50. Une sorte de roman à clefs où les noms et les situations renvoient à l'Age d'Or du cinéma américain (dont je suis, en outre, un grand fan). Car évidemment, on y croise sous d'autres noms Marylin Monroe mais aussi Lana Turner et sa fille Cheryl Crane (toutes deux impliquées dans le scandale du meurtre de Stompanato). J'ai même cru déceler à travers le sénateur Connely, un certain Kennedy, qui a fait carrière par la suite. Mais l'histoire illustre beaucoup plus le côté glauque et sordide d'Hollywood que celui des paillettes et de la comédie. A ce titre la scène entre Virginia Race et Joe Sylvano (alias Stompanoto) est particulièrement sordide voire insoutenable. Un regard froid et sombre sur Hollywood, ses frasques, ses moeurs, ses crimes et ses combines. Un polar noir, très noir, qui mérite certes une lecture soutenue (voire une relecture) pour connaître les tenants et aboutissants de cette intrigue prévue en deux volumes. Une réussite, mon coup de coeur du moment.
Rahh! Cela faisait longtemps qu'un polar en bande dessinée ne m'avait pas autant remué. Si vous avez aimé le film "Ocean Eleven", cette nouvelle série est pour vous. L'histoire est pourtant apparement simple : une reconstition d'une équipe pour le casse du siècle.... c'est simple mais très efficace, brougrement efficace. Pourtant, lors de sa prépublication dans le journal bodoï, le dessin, un trop aidé par l'informatique, m'avait quelque peu intrigué voire rebuté. Le scénario est bien ficelé et on finit par s'habituer à l'ambiance très particulière qui se dégage de l'album. J'espère seulement que Mariolle ne me décevra pas comme dans sa précédente série "de sang froid" où après un premier volume prometteur, l'histoire finissait par retomber à plat. A l'image de la couverture très intriguante, je vous invite à lire ce premier opus, intriguant et passionnant.
J'ai été déçu par ce premier opus d'une série que l'on annonce ici et là prometteuse. Ce volume d'introduction est trop confus et j'ai fini par m'ennuyer au fil des pages. Par exemple, l'épisode lié à l'épilepsie d'un des deux enfants m'a semblé inutile, juste un pretexte gratuit aux déambulations de Juliane dans un Paris futuriste. Seules les dernières pages liées à l'apprentissage aux méthodes de téléportations de Lou et Fish ont relancé l'intérêt de l'histoire. Je reste perplexe sur le voyageur, sorte de "juif errant" imaginé par Stalner et Boisserie. Les dessins de Stalner (je parle sur l'édition en noir et blanc) sont réussis mais la mayonnaise ne prend pas.
Le dernier Christophe Bec (mais cette fois-ci au scénario), Pandemonium est une réussite. On le lit d'une traite et j'ai déjà hâte d'avoir le deuxième volume de cette série. On trouvera toujours des grincheux pour dire que l'histoire, c'est du déjà vu (genre le film "le sixième sens") mais le dessin de Stefano Raffaelle met parfaitement en relief l'angoisse et l'inquiétude qui ressortent du scénario. En relatant les mystères qui planent dans ce sanatorium de Walverly Hills (histoire fondée sur des faits réels), Christophe Bec s'éloigne encore plus de son univers fantastique (comme "Sanctuaire") mais prouve là, en se consacrant uniquement aux scénarii, son éclectisme. Après le très réussi "Carême", je ne peux que vous recommander "Pandemonium", bande dessinée qui vous donnera des frissons.
Annoncé comme une nouvelle déclinaison du monde des stryges, les hydres d'Arès n'en demeurent pas moins une série à part, qui est pour l'instant, indépendante des spin-off de l'univers créé par Eric Corbeyran. Même si le héros, Soho, ne vient pas révolutionner le monde de la bande dessinée (un ancien militaire, râleur, frondeur, buveur, méprisant toute autorité, volontiers misogyne), l'équipe qu'il forme avec la stricte et mystérieuse Donna fonctionne plutôt bien. Un univers à la "Blade runner" mais qui se déroulerait sur une planète quasi-désertique. Le scénario, certes, ne brille pas par son originalité dans ce premier volume mais on sent au fur et à mesure du déroulement de l'intrigue, que le rythme de l'histoire s'accélère, tout comme la métamorphose de la chère Miss Mc Spayne. De l'humour, de l'action, le tout illustré par un dessin d'Alexis Sentenac, un peu trop desservi, à mon goût, par des couleurs trop sombres. Si vous aimez le monde de Corbeyran (monstres, poursuites, aventures), vous aimerez sa nouvelle série.
Je m'étais pourtant bien juré de ne plus acheter un seul Wayne Shelton, après le désastreux titre "La vengeance". Si ce dernier opus ne sombre pas autant dans la mièvrerie que le précédent, il n'atteint tout de même pas des sommets au niveau du scénario, et surtout des dialogues, qui sonnent souvent faux. Tout d'abord, l'incipit où tel un diable sortant de sa boîte, Wayne Shelton surgit en héros dans le bar pour sauver son pote. Et puis la scène du "Quand j'ai dit non, c'est non!" avec Honesty, franchement ce n'est pas très original. Je trouve les personnages peu convaincant : une Honesty dans un rôle de maîtresse faussement éplorée ; un otage dont, dès la rencontre avec Wayne Shelton, on a deviné les motivations, un faux marabout, des militaires français naïfs, un apprenti putchiste d'opérette... allez j'arrête là une galerie de portraits simpliste et sans consistance. Et je passe sous silence la fin de l'album (en particulier la dernière page) qui se veut pathétique et larmoyante, mais qui, au final, comme l'ensemble de l'album, sonne faux. La seule chose que j'ai apprécié dans cet opus, c'est le dessin formidable de Denayer, qui se bonifie d'album en album. Voilà, encore une déception.
Christophe Bec, scénariste très prolixe depuis sa "retraite" de dessinateur, ne cesse de nous offrir une palette d'histoires, ma foi, fort bien agencées: après un "Carême" bien éloigné de son univers graphique (mais au demeurant très réussi), "le temps des loups"( fort énigmatique) et un étonnant et angoissant "Pandémonium", voici que Christophe Bec replonge dans un univers familier, celui des grandes profondeurs, thème développé avec "Sanctuaire" (mais avec cette fois-ci Xavier Dorison au scénario). On peut, en exagérant un peu, situer cette nouvelle aventure, entre "les dents de la mer" et "Sanctuaire" effectivement. Pourtant, le rythme est nettement plus soutenu que dans cette dernière série et, malgré le nombre de flash back de cet album, j'ai été littéralement happé par le récit. Une histoire, certes bavarde, mais que je trouve, pour ma part plausible, et qui je pense va nous réserver de nombreuses surprises dans le prochain volume. On nage (sans jeu de mot gratuit) entièrement entre aventures (scientifiques et individuelles), intérêts financiers, légendes et mystère familial. Bref, Christophe Bec a frappé un grand coup, et le dessin d'Eric Henninot est vraiment à la hauteur du récit.
Ce n'est qu'en fermant le livre que j'ai remarqué que "Là où vont nos pères" était publié dans la collection "Long courrier" de Dargaud, tant cette bande dessinée tranche avec la production actuelle (et le style Dargaud). Ce type d'ouvrage se rapproche au niveau graphique plus de la collection "Mirage"de Delcourt, à l'image d'un "Fritz Haber" de David Vandermeulen que d'une série de Dargaud. En effet, il s'agit ici d'une bande dessinée muette, mais qui, de part son étonnante palette de vignettes peut se passer de dialogue. "Là où vont nos pères" aurait pu être un portrait triste et poignant de l'immigration, mais non. L'auteur, Shaun Tan, a choisi une toute autre voie, qui oscille sans cesse entre Chaplin ("Modern times", ou encore "L'émigrant") et un monde à la Kafka, où tout nous est inconnu : alphabet, animaux, transports, language etc. Si j'ai été, dans un premier temps, assez désorienté par le scénario, j'avoue qu'il faut une seconde lecture pour bien appréhender la richesse de l'histoire. Mais c'est vrai que le scénario est peut-être étouffé par la beauté des illustrations, d'ailleurs, je n'ai eu de cesse de contempler les superbes pages à plusieurs reprises depuis que j'ai acheté cette bande dessinée. Ce livre est une fable, fable sur l'émigration, fable universelle et magnifiquement illustrée, et surtout qui ne sombre pas dans le misérabilisme mais au contraire dans l'optimisme et la joie de vivre. C'est beau, souvent sombre et angoissant, mais résolument tourné vers l'avenir, vers l'espoir (comme le montre la dernière page). Cette bd c'est le rêve américain sans le Krack de 29. Un petit ovni vient de débarquer ce mois-ci chez votre libraire... Achetez-le.
Mélant fiction et réalité, le scénario d'OPA sur le Kremlin, repose sur des évènements très récents liés à l'actualité russe. Entre mafia, pouvoir politique et coups tordus des services secrets, notre belle Najah doit surnager dans un monde hostile où son passé remonte brutalement à la surface. Même s'il s'agit d'un troisième cycle, il faut tout de même se souvenir de l'ensemble des personnages et des situations des précédents volumes, rappelé d'ailleurs par de nombreuses notes de bas de page. Le scénario est bavard mais sans redondance, et surtout colle à la réalité (voir par exemple le redressement fiscal lancé sur une grande entreprise russe, sur ordre du Kremlin). Malgré la mention légale, présente au début du livre " toutes ressemblances avec des personnes ....", on a du mal à ne pas faire l'amalgame avec certaines situations politico-économiques de l'ex -URSS; bref on sent la patte journalistique de Bartoll. Une superbe série, pleine de rebondissements, surtout dans ce cinquième volume, où on'a pas le temps de s'ennuyer ; le tout servi par le dessin réaliste de Garreta. Regardez le quatrième de couverture, si vous hésitez à parcourir le vaste monde en compagnie de Najah (si ce n'est pas une invitation, cela y ressemble, non ?)
On retrouve ici aux commandes, les trois auteurs de "Dies Irae" pour ce nouveau thriller ésotétique, un de plus diriez vous! Pourtant ce premier opus ne manque pas ne nous surprendre ; par sa couverture assez repoussante, il faut l'avouer, et par sa narration. Une présentation assez froide des personnages (quasiment une fiche antropométrique) par un mystérieux personnage, qui est renforcée par un dessin très noir de Max (dessin mieux maitrisé à mon goût que sur sa précédente série). Les auteurs réussissent à nous plonger rapidement dans un climat malsain, inquiétant et sordide. Même si parfois, le dessinateur use (voire abuse) de l'informatique sur certaines scènes, j'ai vraiment aimé cette ambiance. Le scénario est bien maitrisé et cela se lit d'une traite.
Le scénariste, Philippe Thirault reste ici assez éloigné de ses productions antérieures dans la collection "empreinte(s)" de Dupuis. Après les grands espaces du far west, place aux croisades et à la Jérusalem céleste. Mais qui dit "Jérusalem" dit également "prise de Jérusalem" déjà magnifiquement illustré par Alex Alice dans le quatrième tome de "troisième testament". J'ai donc beaucoup de mal à me dégager de cette version. L'histoire de "la milice sacrée" est, il faut l'avouer très sanglante, et l'auteur ici, remet au goût du jour , la notion de catholic-fantaisy qui a connu moult succès ces dernières années. Pourtant, je n'ai pas été complétement convaincu à la lecture de ce premier opus.Peut-être à cause d'un dessin mettant trop en relief le côté sanguinolent et violent de l'histoire mais sans doute en raison d'un scénario auquel j'ai du mal à adhérer; les pouvoirs fantastiques de guérisons mélés à la religion me laissant en effet, un peu perplexe voire complétement indifférent. La série prévue en quatre volumes reste tout de même interessante et une fois le postulat des pouvoirs d'Hermance posés et admis, on adhère totalement au déroulement de l'histoire. Une série à suivre mais pas indispensable.(au regard de la publicité assez importante pour la sortie de ce premier épisode)
Dans le précédent volume, les auteurs avaient fait évoluer Kim vers une série plus adulte . Le virage pris à l'occasion de "la fabrique des mères éplorées"était payant, même si "Madame" prend au fil des épisodes une place de plus en plus prépondérente , à tel point que le présent opus s'intitule "Madame". Zidrou nous a une nouvelle fois concocté un scénario qui nous glace le sang et nous fait frémir.Rien que la couverture nous laisse apercevoir la noirceur de l'histoire. J'ai été vraiment très pris par les nouvelles mésaventures de Kim et c'est avec fébrilité que je tournais rapidement les pages pour enfin connaitre la suite. On arrive presque à oublier qu'à l'origine, la série "Kim, mèche rebelle" était plutôt destinée à un jeune public . Une série qui se bonifie au fil des volumes. A lire bien sûr!
Comment ne pas faire le parrallèle avec la série "le tueur" de Luc Jacamon et Matz, publiée également chez Casterman, dans la collection "ligne rouge"? Même si le thème est différent, on ne peut que faire allusion à cette formidable série à la lecture de "Malone" J'ai éte vraiment bluffé par ce premier numéro de ce dyptique. Ce premier opus alterne sans cesse scènes bavardes (voire très bavardes), et scènes muettes. Nous suivons le parcours d'un tueur cynique et froid , que l'aspect souvent silencieux de certaines pages, rend encore plus mystérieux. Je déplore pourtant certains effets de style à la "matrix" (voir page 16 ) qui n'apporte rien à l'histoire et font plus sourire qu'autre chose , atténuant ainsi le côté spectaculaire de l'intrigue. Le scénario de Michel Rio repose essentiellement sur le personnage du tueur (dont on ne connait même pas le nom tout au long de cet épisode); élèment assez paradoxal pour une série qui s'intitule "Malone" , du nom du commissaire divisionnaire chargé de l'enquête, que l'on découvre seulement à la fin de l'album. J'ai apprécié la maîtrise scénaristique mettant en évidence le sang froid de ce tueur, sans état d'âme et calculateur. Convaincu par cette nouvelle série, j'en conseille évidemment la lecture.
Les éditions Soleil s'inspirent du "Décalogue" ou encore du "Triangle Secret" pour nous proposer une nouvelle série d'ésotérisme alternant époques et dessinateurs. Déjà prépubliée dans la revue "suprême dimension", cet opus souffre pourtant d'un scénario que l'on a déjà rencontré quelque part : l'équipage d'un sous-marin se trouve confronté, dans une grotte, à des créatures terrifiantes et inconnues de l'espèce humaine ; cela ne vous rappelle rien ? Si voyons, plongez dans la lecture de "Sanctuaire" de Christophe Bec et de Xavier Dorison et vous trouverez la solution (d'ailleurs la page 34 d"opération Gremikha" fait sérieusement songer à l'univers graphique de Christophe Bec). En faisant abstraction de ce "léger" détail, l'histoire se lit bien, même si la sempiternelle représentation des popes orthodoxes comme clones de Raspoutine finit par me lasser. Nicolas Tackian et Alain Brion ont certes intégré dans leur scénario des éléments actuels et rééls (tel le naufrage du "Koursk" ou encore la situation de la péninsule de Kola) pour étayer leur histoire sur "le corpus hermeticum" ; mais cela ressemble à du déjà vu. Dommage car la couverture et le dessin sont vraiment sympas.
Malgré la présence d'un nouveau dessinateur, l'univers de "Valamon" (qui rime avec le fameux "Valmont"), nouvelle série de Jarry, reste proche de "La rose et la croix" (éditée chez Soleil). Etrangement, il existe une similitude entre la couverture du tome 2 de "La rose et la croix" et le premier opus de "Valamon". Le scénario, assez simple, entre héroïc fantaisy soft et histoire médiévale, dans lequel nous suivons les aventures de Valamon, brave gars, sage et paisible qui devient rapidement un proscrit et un guerrier (bref, rien de neuf sous le soleil). Si le genre "cape et d'épée" est privilégié ici, nous sommes loin de la grande originalité. Le dessin en outre, qui relève beaucoup des techniques informatiques (surtout au niveau des couleurs), est plaisant et donne du relief à l'histoire. Une bande dessinée plaisante mais sans plus (un héros trop sage au début, un maître spirituel, un maître d'arme mystérieux et une jeune fille prête à tout pour suivre son galant... du déjà vu donc). Dans cette lignée, j'ai nettement préféré "La prophétie des deux mondes", qui réactualisait plus le monde de l'héroïc-fantaisy. Cette série est donc à placer entre "La rose écarlate" et "la prophétie des deux mondes". Le scénario, certes commun, est assez dynamique et j'acheterai sans aucun doute le prochain volume.
Alice aux pays des merveilles a bien grandi et elle s'appelle désormais Coraline. Et ses rêves sont devenus plus osés. Filippi nous offre là un véritable conte pour adultes magnifiquement mis en relief par Terry Dodson, dessinateur plus habitué aux comics. Les Humanoïdes Associés rivalisent ici avec Albin Michel et sa série sur les Borgia, en flirtant avec un érotisme assez léger dans le présent opus, il faut l'avouer. La couverture, fort agréable et attirante, rappelle en effet les dernières production de Manara et Jodorowsky chez cet éditeur. Coraline, aux formes bien généreuses, évolue dans un monde souvent proche de l'univers de Jules Vernes (avec un soupçon d'érotisme en plus). Un scénario qui oscille sans cesse entre rêve et réalité, entre mystères et inventions insolites, entre paysages champêtres et monde barbare; scénario que j'ai suivi avec plaisir. La beauté du personnage féminin ne me laissant pas vraiment indifférent. C'est drôle, léger et suffisamment prenant pour que l'on attende la suite avec impatience. Un album original, agréable et particulièrement réussi au niveau du dessin. Bref, j'ai littéralement été emballé par ce livre.
Il y a du Cyrano de Bergerac ou encore du baron de Münchhausen chez cet étrange personnage qu'est Nelson Lobster. Ses exploits sont dignes d'un conte pour enfants mais très vite Corbeyran ajoute une note plus dramatique avec l'apparition de la Camarde et le récit se transforme en "conte des mille et une nuits". Mais j'avoue que j'ai hésité avant d'acheter cette bande dessinée car, au vu des robots pages 38, j'avais peur de revoir Corbeyran dériver vers des rivages plus fantastique . Que nenni, le récit allie aventures maritimes, contes et légendes pour ma plus grande joie et les seuls monstres que l'on rencontre sont des monstres marins. Même si le dessin et les couleurs relèvent beaucoup de l'informatique, j'ai été séduit par le trait de Florent Calvez, qui avait auparavant travaillé sur "U-29" (éditions Akiléos), livre que j'avais apprécié. Corbeyran s'éloigne du monde d'Asphodèle (qui me lasse réellement) pour nous livrer une saga maritime originale et réussie. Un bon livre pour débuter l'année.
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