Les chercheurs de trésor sont au nombre de sept, tous de religion et de profession différentes. Ils sont confrontés au prophète voilé, qui vole les ombres des habitants de Bagdad pour se constituer une armée et détrôner le calife. L’histoire est pétrie dans le mysticisme et l’ésotérisme, un domaine que David B. maîtrise parfaitement. On retrouve beaucoup de métaphores, à la fois dans les événements et dans les dialogues, ce qui confère à l’histoire un côté poétique unique. Les symboles renvoient à des associations d’idées quasi universelles, qui ne demandent donc pas un savoir spécifique pour être appréciées. Au contraire des albums oniriques de David B., cette série est à la portée de tous, pour le plus grand plaisir des lecteurs. L’histoire s’accorde parfaitement avec les dessins, puisque David B. est un orfèvre des jeux d’ombres. La mise en page est au top, comme d’habitude. Les couleurs sont elles aussi superbes (voyez l’ange de la mort !). David B. nous livre avec « Les chercheurs de trésor » une excellente série, qui ne ressemble à aucune autre dans l’histoire de la BD. Seul bémol : jusqu’à présent, les 7 chercheurs de trésors jouent des rôles très inégaux, sans que la religion ou la profession de tous n’ait une importance significative. Par ailleurs l’histoire semble parfois être un prétexte pour faire jouer un rôle à certains symboles, comme si cela était aussi important que l’enchaînement des événements, comme si l’histoire avancait un peu à tâtons, dans l’obscurité. Mais puisque même ce défaut cadre finalement bien avec le thème de l’album, je laisse le bénéfice du doute à David B. et je mets 5 étoiles pour les deux premiers albums.