Les 65 critiques de Nathan sur Bd Paradisio...

Petit peintre par Nathan
Il est parfois de "vieux albums" que l'on remet au goût du jour et qui gardent toujours autant de saveur. On connaît bien maintenant le tandem Dupuy-Berberian.. mais ce n'était pas nécessairement le cas il y a 15 ans lorsqu'ils ont réalisé le Petit Peintre... Et déjà, tout leur savoir faire était présent, tant dans la création des situations, les mises en scène que dans les caractères et la sensibilité de leurs personnages, le trait à la fois sarcastique, caustique parfois dramatique de petites scènes de tous les jours. Le Petit Peintre est peut-être davantage un conte qu'un ensemble de scènes de tous les jours (contexte auxquels les auteurs nous ont davantage habitués ces dernières années), il n'en reste pas moins excellent. Un petit bonhomme, hyper doué, son talent non reconnu par ses parents, mais exploité par un autre adulte sans scrupules, la sagesse d'un enfant face à la bêtise et la cupidité des adultes.. Un brin caricatural, mais tellement attendrissant. A ne pas manquer, absolument !
Quelles sont les attentes d'un lecteur lorsqu'il ouvre un album de bandes dessinées ? Qu'on lui raconte une histoire, qu'on lui permette de s'évader, de rêver, d'avoir peur, d'éprouver des sensations.. ? Peut-être cherche-t-il simplement à se changer les idées ou à être surpris... ? Tous ses ingrédients, il les trouvera à la lecture de Cuervos... au minimum.. plus le reste ! Les auteurs n'ont pas cherché à nous raconter une belle histoire ou un gentil conte, loin de là. Mais plutôt de nous plonger dans la dure réalité des enfants de la rue en Colombie, problème connu mais pas souvent traité en BD. C'est une histoire dure, réaliste, sans concession. On ne fait la part belle à personne, que ce soit aux enfants ou aux adultes. Pas de scrupules, pas de sensiblerie gratuite, peu d'espoir... Gloups ! C'est terrifiant. Terrifiant de réalisme. Là où un lecteur se dira peut-être : oui, mais c'est un enfant, les auteurs vont lui faire des cadeaux.. ou cela va bien se terminer finalement... Il n'en est rien. Ca fait mal, ça bouge, ça déménage. On referme l'album avec l'impression d'avoir fait partie du voyage, un voyage au bout de l'enfer.. Et c'est pas pour les chochottes.. alors, imaginez pour ces enfants... !?
Faure aime la peinture, on l'avait déjà compris avec Elsa... Le voici de retour dans Eliza, premier tome du Maître de peinture, toujours sur un scénario de Makyo. Le peintre à la recherche de l'inspiration ultime, à la recherche de sa muse, quête éternelle d'un artiste, thème déjà rencontré plusieurs fois en BD et en littérature. Alors qu'est ce qui fait la différence entre cet album et les ouvrages précédents sur le même thème.. Peut-être une recherche de cet artiste au-delà du désespoir, puisqu'elle le mène à défier la mort à tout bout de champs... afin de tenter de retrouver cette "lumière" qui lui est apparue lors d'une expérience "entre-la-mort" précédente. Mais la confrontation avec la réalité n'est malheureusement pas toujours à l'avantage de celle-ci.. et ne remplit pas non plus nécessairement ce vide insassiable ressenti en son absence. Un peu long, mais néanmoins attractif, cet album est-il le début d'une nouvelle série à rebondissements ? Curieux de voir le développement réservé à celle-ci.
Alors là, je pense que Vehlman a trouvé un bon créneau ! Les robots peuvent-ils éprouver des sentiments et avoir eux-mêmes des comportements dits "humains" ? Sans niaiserie ou discours moralisateur, on se laisse séduire par IAN et à le trouver plus humain que certains réels bipèdes dont on ne se permettrait pas de remettre la réputation en doute. Une aventure assez classique, un bon scénario bien fouillé, des personnages séduisants et fort de caractère... et une dernière page sublime, très sensible.. et très émouvante. Bravo. Merci pour ce très bon moment. NB : Bémol complet pour la couverture. Vraiment, je me demande si elle n'est pas un frein à l'achat, elle n'attire absolument pas, bien du contraire... vraiment pas très attrayante, limite assez laide. Erreur vraiment regrettable dans un si bon album.
Qu'il doit être difficile actuellement de prendre une place dans le marché des jeunes auteurs de BD. Les scénarios foisonnent, les bons dessinateurs également... Bref, comment encore arriver à se distinguer de la masse dans la profusion éditoriale de ces dernières années ? Disons que "Dies Irae" a le mérite d'accrocher l'attention du lecteur. Même si ce n'est pas réellement un ovni dans la production actuelle, le thème est relativement original et assez bien traité dans son ensemble : arriver à faire exaucer tous ses souhaits... suite à la découverte d'une "formule magique", qui n'en rêverait pas ? Les personnages et leurs caractères sont assez bien campés, on ne croule pas sous une multitude de détails et on comprend en quelques traits quels sont les liens qui les lient entre eux... Le personnage principal est très intéressant.. et ses désirs et fantasmes de jeune homme également. Reste à savoir bien entendu comment tout ce petit monde va réussir à surmonter le prix à payer pour ces "cadeaux" tombés du ciel. Pour un premier album, le lecteur en a franchement pour son argent, la lecture de celui-ci donne clairement envie d'en savoir plus, d'autant plus que les premières pages de l'album sont suffisamment évocatrices pour laisser présager du pire... Notons cependant, au niveau du dessin quelques lourdeurs et raideurs assez difficiles à digérer, des couleurs parfois un rien trop sombres... et une créature surgie de nulle part, soi-disant fantasmante, qui aurait fait fuir n'importe quel homme normal... Mais ne boudons pas notre plaisir, n'hésitez pas à acquérir cet album, un bon moment de lecture en perspective.
Max et Nina, c'est un couple normal, ordinaire, si ce n'est que c'est un couple animalier.. Pourquoi ce choix ? Peut-être pour souligner le caractère humoristique de certaines situations.. Sinon, ce n'était pas réellement nécessaire. Juste pour le plaisir ;-) Max et Nina forment donc un couple ordinaire, que l'on suit depuis trois tomes, et qui attendent actuellement un heureux événement.. Gentil conte de la vie de tous les jours, avec les angoisses d'un futur papa, les rêves et cauchemars d'une jeune femme active qui attend un bébé, les réactions des parents et amis, ex-copains et collaborateurs.. Bref, la vie, quoi.. C'est agréable à lire, souligné par un dessin et des couleurs très chatoyants. Max et Nina, ce n'est ni une critique, ni une satyre, mais beaucoup d'humour et de fraîcheur.. Bref, un bel album. Dommage qu'il semble passer inaperçu aux yeux du grand public.
Etonnant que l'on ne trouve aucune critique sur cet album.. Vous avez aimé "Monsieur Jean" de Dupuy et Berberian ? Vous avez aimé l'ambiance du "Journal de Bridget Jones" ? Alors, vous aimerez "Lucie", album dans lequel vous retrouverez un savant mélange des ingrédients qui ont fait le succès des oeuvres citées ci-avant. Disons-le, Lucie est un album abouti, tant au niveau du dessin que du scénario... et petite cerise sur le gâteau : les auteurs sont deux femmes, et cela se sent ! Drôles, sensibles, vécues et crédibles, les scènes qui jalonent la vie de Lucie nous parlent, nous émeuvent, nous font rire.. Sur un ton résolument réaliste, sans oublier le côté humoristique de certaines situations, on sent quelque chose de profond, d'intime, d'existentiel.. et quel merveilleux vecteur que celui de la bande dessinée pour se poser ce genre de questions et les soumettre à ses lecteurs ?? Des thèmes biens actuels, vécus par une jeune femme d'aujourd'hui; concilier par exemple la vie d'une jeune mère avec celle d'une vie professionnelle attractive et bien remplie, celle d'une jeune épouse pleine d'idéaux et celle d'une jeune femme très séduisante qui peut encore tomber amoureuse d'autres hommes que son mari, etc.. Au final, le récit reste assez ouvert, absolument pas moralisateur, ni donneur de leçon.. Curieux de voir comment les deux auteurs vont faire évoluer leur héroïne..
Lorsqu'un premier album comme celui de Blacksad a autant marqué les esprits, il est difficile d'en faire un second du même niveau ; les attentes des lecteurs étant très grandes, les déceptions risquaient de l'être encore plus... Et c'est là que les auteurs montrent tout leur génie.. parce qu'il y a du génie, là-dessous, messieurs ! En effet, non seulement cet album est dans la digne lignée du premier, mais il est même un cran au-dessus. Le dessin reste extra-ordinaire, le sens des mimiques, qui est un langage tout autant que les paroles des personnages, l'humour et le professionnalisem qui se dégagent du dessin, sont déjà un plaisir à part entière. Quant au scénario, si certains avaient été déçus du premier tome - alors que celui respectait en tous sens les "règles" du bon polar des années trente - Arctic-Nation ne pourra donc que les combler. Loin d'être un récit "facile", il n'en reste pas moins classique, tout en étant excellent. Tout y est et l'ambiance est un régal ! Précipitez-vous, ne boudez pas cet immense plaisir que nous offrent deux auteurs de talent ! Merci messieurs !!
L'échangeur par Nathan
Chronique de la banlieue où l'on rêve tellement de grands espaces qu'on se prend à y croire.. et à faire rêver les autres. Chronique d'un fils prodigue qui revient après 20 ans d'absence et qui a du rêve à revendre.. peut-être même un peu trop. Toute la cité ne rêve plus que par lui interposé... mais la réalité, aussi dure soit-elle, n'est pas si facile à oublier.. et se rappelle très vite à l'ordre. Confrontation entre rêve et réalité ? Qui peut gagner ? C'est le récit d'un retour de voyage, c'est le récit d'une ambiance de cité, c'est le récit d'une vie.. C'est tendre et amer à la fois, on a tellement envie d'y croire.. C'est un récit à la Davodeau, mais c'est du Marc Vlieger, et c'est tout aussi bon... C'est un album en noir et blanc, c'est un album à découvrir absolument !
Corbeyran a décidément plus d'une corde à son arc.. et une fois de plus, il nous montre un nouvel aspect de la panoplie de son talent. On pourrait probablement dire d'Asphodèle qu'elle présente des arguments très classiques dans le genre de l'aventure fantastique, mais le plaisir et le suspens tiennent le lecteur en haleine jusqu'au bout. Nouvel album, d'une nouvelle série, dans une nouvelle collection "Insomnies" chez Delcourt.. bel étendard que voilà. Laissez vous envoûter.. et dites-vous que toutes les sorcières ne sont pas nécessairement méchantes, au nez pointu et au menton poilu, bien au contraire... ! Asphodèle est une sorcière moderne, qui semble avoir déjà souffert elle-même de son "art".. Elle met ses talents au service de ceux qui peuvent se les payer.. même si ceux-ci ne lui plaisent pas particulièrement.. mais il faut bien vivre.. Et ses personnages, aussi peu reluisants qu'ils n'y paraissent, ont encore bien des choses à révéler sur eux. Le lecteur est surpris, et attend avec impatience la suite.. Histoire en deux tomes, de quoi ne pas s'impatienter trop longtemps. Lecture recommandée !
Souvenez-vous de la cité et du monde de Samba Bugatti (Dufaux et Griffo chez Glénat). C'est sur un rythme impitoyable similaire, dans une cité aussi dévorée par la rouille, la corruption et un régime politique draconien et sans pitié que l'on retrouve l'ambiance des âmes d'Hélios. Même type d'ambiance, même type de combat désespéré pour arriver à sauver sa peau, dans une société qui n'en est plus une, où c'est la politique du "chacun pour soi" qui l'emporte. Mais ne confondons pas, il ne s'agit pas de plagiat, loin de là. Simplement une similarité de mondes, de contextes. Le premier album des âmes d'Hélios plante donc un décor très fort, des personnages lucides et crédibles, attanchants tant par leurs faiblesses que par leurs forces... Les faibles ne peuvent pas s'en sortir dans ce monde rude et sans pitié... et Ylang est une jeune fille très sensible, qui ne peut croire à la dureté de cette existence, et qui ne peut cacher ses sentiments et ses émotions. Et pourtant, Mira, sa mère, a décidé qu'elle sortirait sa fille de cet enfer en en faisant un Dragon, race endurcie et impitoyable qui vit dans l'une des plus hautes castes... Défi quasi impossible à relever.. mais Mira est prête à tous les sacrifices, mêmes les plus vitaux pour la sortir de là. C'est juste, rapide, bien construit, tant au niveau de l'action que des émotions. Très bon 1er album du genre. A découvrir !
Une aventure de Caroline Baldwin qui tient en trois tomes, même si ceux-ci sont relativement lisibles séparément, c'est la première fois que Taymans fait une histoire sur plusieurs albums. Est-ce un bien ou un mal.. ? La question n'est plus trop là. Caroline Baldwin est un personnage intéressant, construit au fil des albums, et dont la personnalité et les problèmes personnels sont réalistes et identifiables pour tout un chacun.. Mais depuis quelques temps, notre héroïne stagne.. Pourquoi lui avoir collé cette séropositivité ? A part se morfondre d'album en album sur son état, cela ne fait pas beaucoup avancer le schmilblik... Plusieurs albums plus loin, on en est toujours au même point. Cela n'apporte pas grand chose.. Baldwin se promène toujours dans le monde, elle a toujours le même caractère, les mêmes attentes... Elle pleure et boit peut-être un peu plus mais au final... rien de changé. Quant à ses aventures, ce sont plutôt de beaux voyages.. comme si Taymans avait envie de reprendre en BD des voyages effectués par lui-même.. et dans lesquels il a envie de voir évoluer son personnage.. Mais attention à ne pas trop la faire tourner en rond.. Plus vraiment de surprise, plus rien de nouveau.. Ce serait dommage que la série s'essoufle après un si bon départ.
Superbe album. Subtil mélange de genres. D'abord le dessin hyperréaliste de Boccar, dont je découvre pour la première fois le trait fin, superbe, traité à l'ordinateur. Un trait, un dessin et des personnages qui m'ont plongé dans une ambiance proche de Matrix et du 5ème Elément de Besson... sans que le scénario n'ait rien à voir avec les deux références. Parlons de celui-ci. Très loin de Sambre mais déjà plus proche du XXème Ciel, Yslaire nous concote ici un petit bijou de science-fiction, très lisible, très homogène et beaucoup plus digeste que le XXième Ciel. Et à nouveau, je n'ai pu m'empêcher de ressentir une autre influence : proche du roman "Moi qui n'ai jamais connu les hommes" de Jacqueline Harpman. Les personnages, 3 femmes, entièrement "construites" et "éduquées" pour l'expérience qu'elles mènent (retrouver un vaisseau et son équipage précédemment disparus), vivent en huis-clos (celui d'une navette spatiale), avec ce que cela peut avoir d'étouffant dans les rapports humains. Problèmes de conserver son propre univers personnel, son intimité, tout en étant obligé de faire les concessions nécessaires à ce type de confinement. Jalousies, rancoeurs, craintes, besoin de reconnaissance,... besoin d'amour... Ces femmes sont vierges.. et sont parties en compagnie de deux hommes, qui n'ont jamais pu être réveillés au terme du voyage.. donc elles sont seules, sans quasi aucun espoir de retour sur Terre. Comment peut-on se résigner à faire le deuil de l'amour ? Une liaison avec la Terre les met régulièrement en contact avec une psychologue (tiens, étonnant cela, de la part d'Yslaire ;-) ?!), censée les aider à supporter cet isolement et cette expérience. Et bien, sûr, son intervention est plutôt considérée comme un catalyseur des frustrations plutôt qu'une aide et un support réels. Bref, comment expliquer ensuite que l'une d'elles se retrouve enceinte ? Comment empêcher que ce huis-clos ne tourne à la tragédie... ? Bien des questions auxquelles on est impatient de trouver une réponse.. Un très bel objet également qui est accueilli dans la collection Carrément BD chez Glénat. Bref, une réussite sur toute la ligne.
Je suis loin d'être aussi optimiste que la moyenne des "critiques" émises pour cette BD. Reconnaissons que Meynet a un très bon coup de pinceau (même si ses femmes sont décidément très caricaturales et plus proches de Tomb Raider que de la réalité, mais c'est un genre qu'il assume). Par contre, bémol complet au niveau du scénario. J'ai pourtant l'habitude de faire confiance aux auteurs lors de la lecture d'un album. J'attends, au fil de la BD, que ceux-ci distillent les éléments qui apportent l'éclairage suffisant à la compréhension du récit. Yann, notamment avec les Innommables et Pin-up a déjà une très belle expérience derrière lui, mais Les Eternels ne sont décidément pas très convaincants. Bon nombre d'éléments incompréhensibles sont jetés dans la mêlée (notamment comment se fait-il qu'Uma comprenne tout le jargon du milieu diamantaire, sachant qu'elle travaille dans la morphologie et collabore avec la police... ?). Les caractères des personages sont un peu construits à l'emporte-pièce et l'on sous-entend dans la lecture certains éléments connus du public qui ne le sont absolument pas. Bref, un récit cahotique, un scénario un peu léger, beaucoup de flou qui donnent à cette BD une lecture fastidieuse et fatigante. Attendons la suite pour se prononcer plus avant...
Très joli coup ! Original, tant au niveau du scénario que de la technique et du dessin, "Sulis et Demi-Lune" emmène le lecteur dans un monde à part, un monde régi par quelques corporations.. parmi lesquelles celle des bouchers et celle de l'eau s'affrontent pour une raison obscure que tout le monde a oubliée mais qui reste bien ancrée au fond des mémoires. L'ambiance, faite d'eau et de souffre, devient régulièrement oppressante, tant par le fait que l'île semble menacée par une épaisse couche sombre qui la recouvre entièrement, symbole de l'affrontement des différentes corporations qui y vivent (?) que par le vase-clos dans lequel on finit par enfermer Sulis. Les aventures de ces deux personnages, Sulis et Demi-Lune, ne sont pas banales.. Roméo et Juliette des temps futurs et indéfinis, nés pour se haïr mais attirés irrémédiablement l'un vers l'autre, ils tenteront néanmoins de se tuer mutuellement... A découvrir absolument !
Le premier album de ce dyptique nous avait emmené sur les traces de la famille de Giacomo, nous dressant le portrait d'un homme sensible découvrant l'existence d'une soeur...pas tout à fait comme les autres, comme de bien entendu. Cet album était censé nous faire connaître les conséquences que cette révélation aurait sur le comportement de Giacomo ET de ladite soeur. Et je ne peux m'empêcher d'être déçu. C'est assez convenu, attendu et limite de la mièvrerie. Dufaux n'oserait-il plus prendre de risque avec ce personnage qui joue de plus en plus souvent la note romantique. La fiammina est un personnage attachant, toujours en révolte... ces deux personnages avaient quelque chose à se dire.. et certaines choses à vivre ensemble.. mais elle ne fait que passer.. pour mieux s'en aller.. et le récit tourne court, sur une pirouette de rencontre avec le père de Giacomo qui en profite pour mourir en quelques cases, et la découverte d'un autre demi-frère... qui n'émeut aucunement ni les personnages ni la mémoire des lecteurs. Légèrement décousue, étonnamment résolue... voici une aventure qui avait bien commencé et qui nous laisse décidément sur notre faim.. Dommage.
C'est toujours aussi magique, aussi poétique et envoutant que le premier album, Le Livre de Jack. Là où le lecteur se laissait submergé par la beauté du dessin et la limpidité de l'histoire, il est, dans le livre de Sam, surpris et pris à revers par le scénario. Lui qui croyait à une petite histoire gentille, un petit conte fantastique, où Sam accompagnait Jack dans son périple, et n'en était que la gentille et tendre compagne, on se rend compte que c'est Qam qui est le centre de l'histoire et que le premier Livre, n'était qu'un prétexte pour parvenir à elle. Boiscommun prend toujours autant de plaisir à dessiner ses personnages dans d'incroyables décors. Ses couleurs sont splendides. Rien à redire. Quant au scénario, chapeau. Bravo messieurs, ne tardez pas à nous offrir la suite.
Dans une autre vie, Lincoln a dû être schtroumpf grogon. Il déteste tout et tout le monde. Même lui... Il n'a de goût pour rien, il fait le mal comme d'autres font le bien, c'est inné, il ne réfléchit pas.. ni aux conséquences de ces actes ni aux victimes qu'il pourrait laisser derrière lui. Il ne se pose même pas de question. Il constate, il subit sa vie... Qq'un qui ne ressent rien, ni joie ni peine, ni peur, ni scrupule... Pourquoi Dieu a-t-il choisi ce sujet pour faire son expérience ? Nul ne le sait.. Peut-être parce que c'était l'un des êtres les plus vierges de tout sentiment.. Quoiqu'il en soit, Dieu a donc décidé de se matérialiser sur Terre et de faire de Lincoln un preux défenseur de la veuve et de l'orphelin.. un héros comme on n'en fait plus. Lincoln n'en a rien à f.. et entend bien continuer à n'en faire qu'à sa tête.. même si c'est pour devenir héros malgré lui. Savoureux, tant au niveau du scénario que du dialogue, Lincoln se lit d'une traite, sans reprendre son souffle. Après "La Région", Jouvray s'associe à son frère et nous concocte un petit bijou de noirceur et de regard sur la vie d'un homme solitaire, dans le contexte d'un western. Certaines influences se font ressentir, mais c'est peut-être purement subjectif en fonction des lectures de chacun.. notamment, le début de l'album fait un peu penser au début du "Parfum" de Suskind, quant à certaines thèmes ou réflexions, on pourrait penser à Sfar dans certains de ces ouvrages,... mais Lincoln finit par trouver son rythme seul, sa personnalité, soutenu par un trait jeté et des couleurs assez sombres qui servent parfaitement l'album. Bravo messieur ! Du bon boulot ! On en redemande...
J'ai découvert Liberge, comme beaucoup, à la plume de Mardi-Gras Descendre, où il s'exerçait au noir et blanc, soutenu par un trait d'une finesse extraordinaire et nous contait la dérive d'un être perdu au paradis ou en enfer, c'est selon... Le récit m'avait déjà enchanté, même si j'eu un peu de mal à m'accorcher à la fin du second et début du troisième album. Avec Tonnerre Rampant, Liberge nous montre qu'il est capable de manier la couleur aussi bien que le noir et blanc, et que même si le sujet de son histoire est assez classique, sa manière de le traiter, le rendu de ses couleurs, de ses planches, de ses dessins est absolument incomparable avec tout ce qui se fait en BD de nos jours. Original, innovateur, plein d'idées, de souffle et d'énergie, cet album embarque le lecteur dans une sombre histoire d'esprits frappeurs et de maison hantée. Le lecteur frissonne, on sent un courant d'air glacial et une odeur de souffre qui se dégagent des pages... Un grand moment de lecture. Tonnerre Rampant est l'un des tous premiers albums de la très belle collection Lattitudes des éditions Soleil. Très bel objet. Ne manquez pas ce joyau. En espérant qu'il soit remarqué à sa juste valeur lors du prochain festival d'Angoulême notamment !
Que penser d'un album lorsque l'auteur a sorti, quelques années auparavent, un véritable chef d'oeuvre réunissant poésie, dessins superbes, personnages finement observés et représentés, sensibilité, etc... avec Le Sursis. Lorsque l'auteur prend le risque de reprendre les ingrédients relativement similaires pour recommencer un cycle de la même veine, il sait probablement qu'il s'expose à la déception des lecteurs, qui, finalement, n'attendent que la suite du Sursis. Or, le vol du Corbeau, même s'il nous offre certains parallèles, comme le contexte de la seconde guerre, comme le plaisir du huis-clos entre certains personnages, comme des dialogues savoureux et prédominants sur des scènes d'action grandiloquantes, etc..., le vol du Corbeau n'a donc rien d'une suite du Sursis... Et c'est probablement pour ça que s'exprime tant la frustration des lecteurs. Et pourtant, Gibrat nous offre toujours autant de poésie, de magie et de plaisir. Laissez de côté le Sursis. Il a le mérite d'avoir existé et d'avoir marqué bon nombre d'entre nous. Mais que reste-t-il à Gibrat s'il ne peut poursuivre, dans une veine qui lui plait. Il exsite quelques petites passerelles d'uu Corbeau vers le Sursis, mais c'est justement pour faire plaisir à ces lecteurs. Sinon, les deux peuvent se lire et s'apprécier complètement indépendamment l'un de l'autre. Tout ça pour dire que le Vol du Corbeau présente de très nombreuses qualités, que j'y ais pris énormément de plaisir .. mais qu'à aucun instant, je n'ai voulu comparer les deux... Il en vaut la peine à lui tout seul... Et j'en recommande vivement sa lecture.
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