Les 352 critiques de yannick sur Bd Paradisio...

Après un 1er tome récompensé par de nombreux prix dont celui insolite de la bédé chrétienne (tous ceux qui ont lu cet album me comprendront) et dont Dieu en personne avait une place prédominante, un 2ème tome où le Diable et Dieu se partageaient équitablement les rôles, voici donc ce 3ème tome avec en vedette le diable qui va essayer de prendre en main à sa façon notre cow-boy préféré Lincoln. Ça ne sera pas une mince affaire pour Satan, dès les premières pages, le ton est donné, à la question du Diable "t'es prêt ?", Lincoln répondra par "je vais t'humilier !"... La grosse différence de "Playground" par rapport aux autres albums est dans le décor, l'action se passe dans le domaine préféré de Satan : la ville, New-York plus exactement. Tout l'intérêt de cette série est dans les propos de ces 3 personnages, ils sont toujours teintés à la fois de philosophie et d'ironie, c'est toujours un vrai régal ces échanges. L'autre intérêt est dans le personnage de Lincoln. Ce cow-boy aurait bien pu faire partie de la génération étudiante dite "Bof" ou "grunge" des années 90. Lincoln n'a rien à faire de la vie, tout ce qu'il veut c'est qu'on le laisse en paix... Le dessin très personnel de Jérôme Jouvray côtoie l'excellent avec les décors de New-York du début du XXème siècle et ceux quelconques de la scène de l'hôtel. Néanmoins, je suis toujours admiratif de l'efficacité de la mise en page et la fluidité exemplaire de l'enchaînement des séquences. Sur ce dernier point, je classe "Lincoln" parmi les meilleurs dans ce domaine. Scénaristiquement, Olivier Jouvray a le don à chaque fois de nous mener dans une aventure dont on ne sait pas trop les enjeux. L'histoire se déroule comme un road-movie dont on se posera toujours la question de savoir où va Lincoln... Pour ma part, j'A-DO-RE cette démarche scénaristique ! Dans le milieu du Western, "Lucky Luke" ne m'a jamais convaincu. "Blueberry" depuis l'abandon de Giraud ne m'accroche plus. Avec cette nouvelle série de chez Paquet, je reprends goût au Western. Pour moi, "Lincoln" est mon "Lucky Luke" à moi rien qu'à moi que j'ai !
"Le loup, l'agneau et les chiens de guerre" est une nouvelle série fantasy dans le milieu de la bédé. "Encore !" diront certains avec pour argument la surproduction de ce genre littéraire chez certains éditeurs… seulement voilà, parmi eux figure les éditions Paquet dont le catalogue est pour l’instant modeste et dont il est nécessaire pour cet éditeur d’étoffer le genre fantastique. "Mercenaires" est le premier album de Hardoc et d'Hautière. Cela se ressent dans le dessin où les traits manquent de maturité. Toutefois l'ensemble reste de bonne qualité avec des cadrages pertinents et parfois assez surprenants (la vue du pont par exemple). La mise en page se révèle fluide. Les couleurs sont très agréables. Graphiquement, je trouve que ce premier album est une réussite et qu’Hardoc devrait par la suite progresser dans son coup de crayon. Au niveau du scénario, l'histoire se révèle très classique avec l’apparition de personnages dignes du monde de Tolkien tels qu’un elfe, un nain, un hobbit..., cependant la richesse de l’univers de "Le loup, l’agneau..." et de ses situations se révélent suffisamment captivantes pour que je suive avec plaisir les aventures assez cocasses de cette équipe de condamnés. Les personnages se révèlent attachants et je suis assez curieux de connaître l’évolution de ce groupe dont les tempéramments sont très différents des uns des autres. Cet album me rappelle beaucoup les premiers jeux de rôle sur PC tant sur le traitement graphique que dans le scénario, je pense notamment à « Land of Lore » qui reste pour moi une référence du genre. Ce premier tome de "Le loup, l’agneau et les chiens de guerre" est une série agréable et suffisamment attachante pour que j'attende avec impatience le prochain album de ces nouveaux venus dans le monde de la bédé. Encourageant !
Constellation par yannick
C’est court mais c’est trop bon ! Voilà en gros ce que je retiens de la bd « Constellation » de Frédérik Peeters. Cet auteur, je l’ai découvert en lisant Lupus puis Pilules bleues que j’avais énormément appréciée. « Constellation », c’est un one-shot d’une trentaine de pages de la collection « Mimolette » de l’éditeur « L’association » au prix sympa de six euros. Ce récit se passe dans un avion de ligne en plein ciel et dans les années 50. Un homme est en train de se rappeler les derniers moments qu’il a vécu et fait un bilan de sa vie. Puis, une belle jeune femme au fort accent slave s’assoit à côté de lui, une conversation entre ces deux êtres s’ensuit… Lorsque j’ai commencé à lire cette bd, je ne comprenais pas trop où l’auteur voulait nous emmener et puis au fur et à mesure de la lecture, je me suis vachement intéressé à cette histoire jusqu’à ce que j’en sois bluffé par le talent de Frédérik Peeters ! Pourquoi bluffé ? Parce que cet auteur a un sacré don de narrateur au point qu’il est difficile de décrocher du livre une fois la lecture entamée ! (ceci est valable aussi pour ses autres bds !). Quant à l’histoire proprement dite, elle est très classique et présente un dénouement qui tombe à plat. Cependant, le récit comporte une atmosphère étrange (qui s’adapte parfaitement à cette période se passant lors de la guerre froide) et envoutante, et une mise en scène originale (pour une bd) qui m’ont finalement convaincu. Graphiquement, le bédéphile amateur reconnaitra tout de suite le coup de patte de Frédérik Peeters. Son style est personnel, on le voit rapidement en contemplant son trait gras et sa façon de représenter ses personnages. Moi, j’aime beaucoup son dessin. « Constellation » est exactement le type de bd que je relirai avec beaucoup de plaisir. L’histoire n’est pas très originale, ça se lit vite mais j’ai énormément apprécié la façon dont Frédérik Peeters l’a narrée. A six euros, ce serait bête de vous passer de ce petit bijou !
« Le combat ordinaire », ça raconte la vie d’un trentenaire nommé Marco… … … euh, c’est tout ? Bin, oui, c’est presque ça, c’est un gus qui au début vit mal son quotidien, qui se demande ce qu’il doit faire sur cette fichue planète… ah j’oubliais une chose : c’est que ce n’est pas une autobiographie et que contrairement à ce que je vous laisse croire, cette bd m’a fait passer de très bons moments ! Trois tomes sont sortis à ce jour, le premier album du « Combat ordinaire » en 2003 a été primé à Angoulême et a fait l’objet d’une espèce de mode sur les fora de bd où les intervenants s’interpelaient entre eux par des « Georges ! » (Pour comprendre, il faut absolument lire l’album, je vous assure que ce n’est pas si simple que ça de vous l’expliquer !)… et pourtant, ce premier tome ne m’avait pas si enthousiasmé que ça. Je dois reconnaître que les thèmes abordés dans cet album dont les « gros pétards » et la crise du trentenaire (avec les consultations de Marco chez le psy…) me désintéressaient com-plè-te-ment ! Cependant, il y avait dans cette bd des passages qui m’avaient tout de même touché grâce à la qualité de narration et des moments de silence qui étaient franchement émouvants ! C’est d’ailleurs en souvenir de ces séquences que je me suis mis à lire le 2ème tome. La grosse claque ! Voilà comment j’ai ressenti la lecture du second album de la série « les quantités négligeables » ! Bon, il faut dire aussi que j’ai été très fortement sensibilisé par le sujet qui tourne autour de la relation entre Marco (le personnage principal) et son père. A mon avis, cette liaison dont le lecteur devinera rapidement qu’elle touche à sa fin par la force des choses, est très émouvante. Une fin de relation à laquelle la plupart des trentenaires (dont je fais partie) pensent de plus en plus et qu'ils ont du mal à admettre, à accepter cette idée que leurs parents (adorés, pour mon cas) vieillissent et s’approchent irrévocablement de la mort. Mais, il n’y a pas que ce thème dans cette bd, j’ai été également touché par les réactions de la compagne de Marco qui lui fera (enfin) comprendre son envie de fonder une famille. Que dire aussi de l’apparition d’un ancien soldat qui a vécu l’Algérie ? Une rencontre qui démarrait entre Marco et ce personnage et va se compliquer ensuite… Bref, « les quantités négligeables » m’est apparu comme un album très riche en émotions, très riche aussi en réflexions, très riche en passages mémorables… et j’en passe ! Une vraie claque je vous dis ! Le troisième album « Ce qui est précieux » m’est apparu également comme très intéressant et très émouvant aussi. Dans ce récit, Marco va rencontrer des hommes et femmes qui ont travaillé avec son père. Ces derniers ont la particularité d’être ouvriers d’un chantier naval et l’auteur va dresser à travers les commentaires un exposé réaliste (car je partage leurs craintes) de leur vision de l’industrie française. Et puis, il y a aussi ses moments touchants lorsque Marco revient au domicile de ses parents et lorsque sa tendre et chère va le mettre face à ses responsabilités… sans oublier l’ancien de la guerre d’Algérie… « Ce qui est précieux » m’est donc apparu comme un album plus engagé que « les quantités négligeables », une bd qui pourrait rebuter certains lecteurs par les choix à tendance politiques de Manu Larcenet. Pour ma part, la seule chose qui m’a fait tiquer dans cette bd, c’est le retour de Marco aux entretiens avec un psy… Eh oui, que voulez-vous ? Je déteste la psychanalyse ! Il n’y a pas grand’chose à dire sur le traitement graphique de la série : le dessin est très expressif mais les grandes qualités de cette bd sont à rechercher au niveau de la narration qui m’est apparue irréprochable et au niveau des nombreuses séquences silencieuses qui sont très émouvantes. Après trois tomes parus et un premier album qui ne m’a pas convaincu, je dois reconnaître que « le combat ordinaire » fait partie des séries qui m’ont le plus ému. Les thèmes abordés notamment dans « les quantités négligeables » (à mon avis) sont la plupart du temps très touchants et très intéressants. La série comporte des séquences silencieuses très émouvantes qui ont depuis fait « la marque de fabrique » de Manu Larcenet. Une série à lire absolument !
C’est lors d’une visite chez un ami qui possède la série que j’ai pu ainsi me procurer « Le troisième testament ». Un rapide coup d’œil sur quelques pages du premier tome et je fus rapidement séduit par les somptueuses planches d’ensemble, je me suis dit que j’allais me régaler à sa lecture… hélas, je fus finalement assez déçu par cette bd… Graphiquement, "Le troisième testament" est un vrai régal pour les yeux sauf peut-être dans le dernier tome. Le grand coup de force d’Alice est d’avoir réalisé des cadrages époustouflants dignes des films à grands spectacles d’Hollywood ! Ainsi, j’ai été bluffé par les vues d’ensemble de la cathédrale de Reims et par les scènes d’action dans le premier album (« Marc ou le réveil du lion »). J’aime beaucoup le trait d’Alice, je n’ai jamais vu la version noir et blanc du "Troisième testament" mais je serai très curieux de la consulter ! La mise en couleurs est également bonne, elle retransmet bien l’ambiance mais au fil des tomes, elle deviendra, à mon avis, trop pesante du fait de son manque de variété dans ses couleurs (les tons orangés, jaunâtres, rougeâtres et bleuâtres… ça va un moment !). Quant au scénario, il faut que vous sachiez que je ne suis pas un fan de récits ésotériques ou de thrillers médiévaux religieux. "Le troisième testament" emprunte de nombreux clins d’œil au film "Le nom de la rose". Ainsi, le personnage principal semble tout droit sorti de ce long métrage (rappelez-vous, Sean Connery était le héros du "Nom de la rose"…), il a les mêmes traits et la même façon de mener ses recherches, il m’est apparu charismatique… Les grosses différences de la bd par rapport au film résident dans ses nombreuses séquences en extérieur et la présence d’une « force du mal » qui apporte une touche de fantastique à la série. Le récit se déroule au XIVème siècle. L’histoire tourne autour de la recherche d’un fameux testament rédigé directement par la main de Dieu. Conrad de Marbourg, un inquisiteur rejeté par les siens est sur les traces de ce document et sera accompagné ensuite par Elizabeth d'Elsenor, sa nièce (à confirmer). Malheureusement (et comme par hasard…), ils ne sont pas les seuls à vouloir s’approprier le testament et seront poursuivis par des « guerriers corbeaux » terrifiants sortis de nulle part… Les énigmes sont intelligemment distillées au compte-goutte par Dorison, elles se révèlent assez cohérentes dans l’ensemble. Cependant, je dois avouer que les courses poursuites entre Conrad de Marbourg et les « fameuses forces du mal » m’ont rapidement lassé : les nombreux rebondissements sont, à mon avis, trop téléphonés et m’ont amené à ne plus croire à cette aventure. J’ai trouvé le dénouement assez quelconque mais il est vrai aussi que –je le répète- je ne suis pas un fan d’histoires ésotériques… "Le troisième testament" est une série qui devrait plaire à ceux qui aiment (beaucoup) les enquêtes moyenâgeuses ayant rapport à la religion sur fond d’ésotérisme. Quant à moi, lecteur peu intéressé par ce type de bd, je dois avouer que je fus bluffé par la virtuosité du dessin d’Alice… heureusement ! Pour les amateurs du genre…
J’avais dit beaucoup de biens sur les deux premiers albums de la série surtout sur le scénario. J’espérais des améliorations au niveau du dessin pour le troisième tome sachant qu’aux dires des auteurs et du scénariste rencontrés lors d’un festival que « Kurts » allait être exceptionnel. Le résultat est une énorme déception, il y a bien eu quelques progrès dans le dessin mais franchement, ce n’est pas encore ça ! En fait, les cadrages sont mauvais et l’agencement de la mise en page se révèle par moments catastrophiques. Prenons par exemple les premières pages, il faut une sacrée dose d’observation et d’imagination pour comprendre qu’il s’agit de trains… ces choix de cadrage (vues de dessus) lors de l’attaque du train de Floa Sadon ne facilitent pas la compréhension, les engins ressemblent à de longs traits rectilignes quelconques. Autre exemple au niveau du cadrage, à la planche 29, Lien marche le long des quais mais la perspective est ratée. C’est d’autant dommage car certaines cases se révèlent bonnes comme la vue sur les trains planche 39 qui me font penser les dessinateurs n’ont pas pu donner le meilleur d’eux-mêmes tout au long de l'album. Certes, ces défauts étaient présents dans les deux premiers tomes mais ils étaient à mon avis moins probants. L’autre grosse tare concerne les dialogues, je n’ai pas apprécié les commentaires du genre « regardez ! », « ces hommes… leur costume ! », « ce sont des pirates », « c’est impossible », le tout pendant l’assaut des pirates alors que « les otages » ne tentent pas de s’enfuir ou de se défendre… Enfin le scénario de ce tome ne m’a pas vraiment accroché, l’idée de l’assaut des pirates est un peu téléphoné comme si l’auteur voulait mettre de l’action dans cette aventure alors qu’à première vue, ce n’était pas vraiment nécessaire… peut-être que les tomes suivants me diront le contraire… Point positif pour les magnifiques couvertures dessinées par Lidwine. En conclusion, la « compagnie des glaces » a été, à ce jour, transposée en 3 tomes et force de constater que ce n’est franchement pas une réussite. Pourtant, l’univers de cette série avait tout pour plaire avec son scénario captivant (du moins pour les 2 premiers tomes…) et la possibilité de réaliser de somptueux paysages. D’autres albums de cette série viendront mais cette fois, je serais moins enthousiaste à les découvrir…
Kady par yannick
« Kady » est une satire de notre société de consommation. Dès les premières pages, le ton est donné : le « colporte de Roplan », sorte de supermarché flottant est en route vers un port. L’équipe est en plein préparatif pour la quinzaine commerciale. Dès son accotement, il est assailli par une foule impressionnante s’arrachant les promotions, ça ne vous rappelle rien, ça ? Du côté des organisateurs, tous les moyens sont bons pour appâter le client : venu de stars, de personnages du milieu politique, corruption, règne de l’apparence. Tout va pour le mieux pour les organisateurs jusqu’à l’intervention plus ou moins volontaire de plusieurs personnages. Parmi eux figurent Shaker, héros que l’on retrouvera dans « Balade, balade » du même auteur ; Kady, jeune mannequin victime de cette société et avec qui tout va commencer ; Fidji et son ours blanc apprivoisé. Il est assez difficile de classer cet album, tour à tour, les séquences s’enchaînent plus ou moins rapidement. Tout est une succession de passages calmes entrecoupés par des scènes d’action. Humour, tendresse, poésie avec la présence irréaliste d’un ours, sarcasme sont présents tout au long de cette bédé. Ce qui fait que « Kady » est un livre assez difficile à aborder : des idées, des détails foisonnent et une relecture s’avère à mon avis indispensable pour saisir la richesse du propos. Ça dérange, ça émue parfois, ça enfante bref la lecture de cette bédé ne m’a pas laissé indifférent ! La qualité du découpage et de la mise en page s’avèrent excellentes grâce à un format inhabituel dans le monde éditorial (112 pages) laissant une liberté de narration aux auteurs. « Kady » est finalement un livre attachant et qui se classe parmi les albums les plus surprenants de ma bédéthèque.
Autant le prévenir tout de suite : « Al Togo » est une bédé d’action. Dès le début, ça démarre à 100% : un membre de l’équipe d’al togo (le héros) vient le chercher à moto servant de prétexte à une série d’acrobaties au milieu de la circulation bruxelloise. Arrivés à la gare de Midi Zuid, les 2 personnages sont confrontés à une prise d’otage suivi d’une course poursuite avec le terroriste… Le scénario n’est pas franchement folichon MAIS cette bédé possède un grand nombre de qualité. L’enchaînement des scènes d’action est excellent, la lecture se fait avec aisance et avec très peu de retour en arrière. Sur ce dernier point, c’est la contrainte du port de casque des personnages qui nous obligent à revenir en arrière pour savoir qui intervient. Malgré tout, Savoia s’en sort avec des honneurs car c’était tout de même un challenge difficile auquel de nombreux dessinateurs auraient contourné ce problème en coloriant d’une façon différente les casques de chaque personnage... De nombreuses cases sont petites mais, pour ma part, cela ne nuit pas à la mise en page de cet album au contraire, elles dynamisent l’histoire. Le trait de Savoia est assez personnel, c’est clair, il n’y a pas de détails superflus bref il est en adéquation avec le thème de la bédé. J’ai aussi apprécié le fait que chaque tome d’Al togo soit une histoire entière indépendante des unes des autres. Parmi les défauts, je citerais la présence de nombreux clichés pas vraiment génants au demeurant, certains sont même plutôt sympathiques. Dans un des films de Sergio Léone «le bon, la brute et le truand», le truand après avoir flingué un pauvre type dit : «quand on tire, on ne raconte pas sa vie»… je pense que cette affirmation reflète bien l’esprit de cette bédé. C’est vrai quoi, j’en ai marre des discours interminables sur les raisons d’un fait… quand votre chef vous dit de faire tel ou tel travail, vous lui demandez tout le temps pourquoi ? Hein ?
Ambiance pluvieuse de la bretagne de la pointe du Raz où se terre une auberge oubliée de tous, ton pastel et sombre, passer l’intro on est tout de suite capté par cette bédé à l’atmosphère teintée de surréalisme et de mystère ! Malgré une certaine apparenté avec bon nombre de contes celtes, le récit nous tient en haleine et j’ai été littéralement captivé par le dessin d’Oger. Son trait rappelle celui de Loisel si ce n’est que la couleur est ici utilisée de forte belle manière en exploitant pleinement la palette d’aquarelle ou de gouache. Irène, Yann, le père de cette fille, le patron de la société, l’aubergiste sont tous des personnages attachants. La narration est efficace car elle nous tient en haleine jusqu’à la fin de l’album. Bref, « l’auberge du bout du monde » est un livre très agréable à lire. A découvrir !
« Pankat » est le nom d’un sport de combat ressemblant beaucoup à la boxe et déchainant les passions dans « Iraq ». Mané est un jeune provincial qui rêve d’incorporer une grande école de « Pankat », il se rend donc dans cette grande ville dans l’espoir de se faire un nom. Il sera vite déchanté car il y découvre corruption, violence et indifférence. Il devra aussi faire son choix entre le bien et le mal.. même si à première vue le lecteur et le personnage principal se demanderont vraiment qui est le bien … Chapeau bas pour « Merwan » qui signe tout simplement « son » premier album en proposant un scénario captivant mélangé avec un dessin agréable et assez personnel. Les personnages sont énigmatiques et Mané avec sa naïveté d’un jeune découvrant ce monde sans pitié se révèle attachant. L’ambiance de corruption dans cette ville est bien rendue avec ses ruelles étroites d’une filiation graphique avec les villes arabes et des séquences où le héros dorme dans des culs de sac, vole de la nourriture pour ensuite se cacher dans une sombre ruelle. Mes reproches concernent les scènes de combat où il y a –à mon avis- un manque de lisibilité, il est assez difficile de reconnaître au premier coup les personnages. Certaines séquences manquent de fluidité, malgré tout, l’ambiance de l’arène avec ses foules en liesse est bien retranscrite. Dommage aussi pour la couverture qui n’attire pas les regards et qui est en retrait face au bon contenu graphique de l’album. Aucun doute, je serai un des premiers à vouloir suivre les aventures cet apprenti « pankat » au prochain tome !
Peu importe si un scénariste s’est inspiré d’un autre roman ou bédé pour réaliser une série à partir du moment que c’est bien fait ! « Je suis légion » en fait partie. Certes, on y voit des influences du côté des romans de Dan Simmons et en particulier pour « l’échiquier du mal » mais bon dieu, que cet album est réussi ! « Le faune dansant » est une bédé accrocheuse, haletante et vraiment bien scénarisée. Elle m’a littéralement captivé jusqu’à la dernière page. « Le faune dansant » est un bon mélange d’espionnage, de fantastique, de politique et d’action. Que l’histoire se passe pendant la seconde guerre mondiale n’est pas, à mon avis, le gros intérêt de cette bédé. Le scénario pouvait bien être adapté pour une autre guerre comme celle du Kosovo ou encore lors du conflit yougoslave. En fait, les gros points forts de cette bédé sont sa mise en page et la façon dont l’histoire est racontée. Tantôt elle prend des aspects documentaires, tantôt la fiction rejoint la réalité avec les séquences des résistants en Roumanie. Le tout est mis en page comme si un orchestre jouait avec ses moments calmes qui au fur à mesure s’accélère pour prendre un rythme rapide puis retombent d’un seul coup pour repartir de nouveau. J’ai senti vraiment que Fabien Nury menait la barque, qu’il savait où emmener le lecteur ! Le trait de Cassaday est très réaliste. Les dessins ressemblent à des photos, un peu trop même car les personnages sont assez difficiles à reconnaître au premier coup d’œil. Les cadrages sont très inspirés du cinéma, ça bouge, c’est recherché bref ça me fascine beaucoup. Sur ce point, le style et l’histoire me rappellent beaucoup une autre bédé dessinée par Jean Claude Claeys « Luger et paix ». La mise en couleur est bonne mais par moment les mauvais effets photoshop se font un peu trop sentir en particulier quand il y a une source de lumière. Malgré tout, le ton orangé est bien adapté à l’histoire, il fallait une ambiance assez stressante à ce récit et ce choix de couleur est finalement bien adapté pour cette bédé qui dérange, fascine, nous prendre par les tripes ! « Le faune dansant » est un excellent premier tome. Pour mon cas, ça a été une des meilleures surprises de l’année.
Si « Golden city » est devenu un best-seller de la bédé, ce n’est pas par hasard ! A l’époque, je me souviens de l’avoir acheté pour sa mise en page efficace et le dessin agréable. J’avoue avoir été capté par la mise en couleur unique en son genre avec des teintes de dominante bleue et jaune. Par la suite, cette ambiance sera en quelque sorte la marque de fabrique de la série. La relecture de ce tome me fut toujours aussi agréable. Je pense notamment aux recherches au niveau du cadrage qui est toujours pertinent et de l’excellente maîtrise de la perspective comme la vue sur la cité à la page 11. Harrison Banks, le héros de « Golden City » est un milliardaire beau gosse, intelligent (quoique…). C’est une sorte de Largo winch qui va découvrir à son insu le monde extérieur. De nombreux personnages secondaires attachants tels que Léa, Mifa, Kumiko et l’énigmatique Chacal apparaissent dès ce premier tome. C’est d’ailleurs une heureuse surprise pour moi de les découvrir parce que l’attitude d’Harrison me gonfle franchement, il se rapproche trop des héros sans peur sans reproche. Dommage aussi que la série tombe dans la caricature du bien et du mal. L’univers futuriste dans lequel évolue l’histoire est assez cohérent avec les conséquences du réchauffement climatique, la recherche du paradis fiscal et d’une sécurité absolue. Ce premier tome de « Golden city » se révèle finalement assez captivant à lire et divertissant.
Le dérisoire par Yannick
Ne vous fiez pas à la couverture du « Dérisoire » qui est à mon avis ratée et jetez un coup d’œil sur les pages intérieures, à moins d’être allergique à la couleur, vous en prendrez plein la vue dans le sens le plus positif du terme ! Le « Dérisoire » est une bédé pleine de poésie. C’est aussi un conte qui reste d’actualité, celle de l’individu qui privilégie son travail à sa vie familiale. C’est l’histoire d’un capitaine solitaire d’un vieux cargo qui découvre peu à peu qu’il existe une vie en dehors de son métier, il rencontre une femme qui l’invite à sortir de son « moule » et à l’occasion l’amour. O. Supiot, habitué à dessiner des bédés pour enfants, nous surprend agréablement avec « le dérisoire ». Il nous montre la pleine mesure de son talent en dessinant et surtout en coloriant cet album, les planches d’ensemble comme celles des pages 7 et 26 font franchement magnifiques ! Les ambiances changent selon que l’on trouve à l’intérieur du cargo avec les teintes rouilles, dans la forêt à dominante verte et j’en passe… C’est tout simplement de l’art ! Difficile en effet d’imaginer une version noire et blanche car la transition entre le monde maritime et celui extérieur aurait été ratée dès la page 18. Le format inhabituel pour les amateurs de la bédé est parfaitement adapté à l’histoire et au trait d’O. Supiot Cependant, je regrette dans cet album la qualité inégale de certaines planches comme celle de la page 41 où les décors sont absents et les couleurs un peu trop « flashy » à mon goût. « Le dérisoire » est une bédé que tous les amateurs de la bédé se doit de découvrir ! Si la couleur était une diplomatie, O. Supiot serait certainement un de ses meilleurs ambassadeurs ! Bravo messieurs !
En seulement 3 albums, « El Nino » est devenu une de mes séries aventures préférées. C’est d’abord le dessin réaliste de Boro Pavlovic qui m’a convaincu. Son trait est assez gras, ça manque un peu de finesse mais je lui reconnais un certain charme. Je trouve que son dessin se démarque assez des autres pour reconnaître un premier coup d’œil que c’est bien « El Nino » qu’on est en train de lire. Ensuite, Véra l’héroisme voyage beaucoup, ce qui est fait pour me plaire car j’adore découvrir de nouvelles contrées. Après un premier tome en Afrique et en plein milieu du pacifique, un deuxième sur les côtes de l’Amérique du Sud, le troisième quitte ce dernier continent vers l’Asie. Les deux premiers tomes m’ont agréablement surpris par la richesse des décors, « L’archipel des Badjos » ne fait pas exception à la règle et sur ce point, il est même plus documenté puisqu’on trouve dans le désordre une statue d’un éléphant dans l’ile de Bornéo, les « trois dames » que les lecteurs auront l’occasion de découvrir sa situation géographique et pleins de lieux encore. Ces « déplacements » sont l’occasion aussi pour les lecteurs de se mêler à la vie quotidienne des habitants que Véra rencontre au fur et à mesure de son « périple » pour la recherche de son frère. Christian Perrissin, le scénariste, a rassemblé une documentation impressionnante pour cette histoire et a parfois été lui-même sur place, cela se ressent à la lecture de la série lorsque Véra rencontre ses habitants des îles du pacifique. Christian Perrissin et « Les humanoïdes associés » ont cherché pendant 2 ans le « bon » dessinateur pour enfin démarrer « El Nino », ils sont bien tombés ! Je suis sur le charme du personnage principal : Véra, c’est une (belle) femme possédant un fort tempérament, qui marche beaucoup à l’instinct et qui est parfois un peu trop naïve. D’ailleurs, un des (rares) points faibles de cette série vient peut-être sur le fait que Véra arrive toujours à se sortir des circonstances assez improbables et dramatiques. Je pense particulièrement à la scène où elle retrouve seule en compagnie d’une « princesse » en plein milieu du pacifique. Mais cela fait partie intégrante des séries d’aventure, « Tintin », « Navis » pour ne citer qu’eux ont bien eu leur lot de chances ! L’histoire est assez complexe et ce troisième tome pose de nouvelles énigmes notamment par l’apparition d’autres personnages qui ont connu Kolya le frère de Véra. C’est clair qu’on a affaire à une série qui ne se lit pas en un quart d’heure ! « L’archipel des Badjos » est pour moi le meilleur tome de la série grâce notamment à la mise en couleurs de plus en plus belle. Le coloriste et Boro ont réalisé des planches exceptionnelles, je pense notamment aux nombreuses vues sur la jonque sur les pages 21 et 22. Elles valent à elles-seules le coup d’œil ! La mise en page est excellente et le choix des cadrages cohérent, le tout donne une fluidité très bonne à la lecture de cet album. En conclusion, je recommande vivement cette série à tous ceux qui ont une âme aventurière, « El Nino » vous charmera !
Nouveau venu dans le monde de la bande dessinée, D. Etien impose un style personnel selon une technique consistant à mettre en place les couleurs avant d’encrer. C’est assez original et le résultat me fait penser à une bédé sortie tout droit d’un dessin animé. C’est beau quoique son trait mériterait tout de même d’être plus dynamique surtout pour une histoire mettant en scène un western. Le dessin est figé mais les expressions des personnages sont bien rendues. Le choix du cadrage et la mise en page sont excellents, c’est fluide et agréable à lire. Les couleurs aux tons pastels sont en adéquation avec l’ambiance du récit. C’est finalement une réussite sur ce point. Au niveau du scénario, c’est classique, rien de neuf à se mettre sous la dent. L’intérêt de cette trilogie réside dans le passé de Chicot Grant et on n’est pas surpris de se demander pour quelles raisons il est devenu borgne et de deviner qu’il vient dans ce village paumé pour savoir pourquoi son père adoptif est mort et qui sont ses vrais parents. En conclusion, « Chicot Grant » est un western classique, beau, bien mis en scène cependant il lui manque un je-ne-sais-quoi qui le rendrait indispensable, une espèce d’étincelle qui rendrait le lecteur impatient de lire le prochain tome. Dans l’état des choses, il faudra attendre le 2ème tome pour se faire une idée plus précise de la qualité de cette trilogie, on peut d’ordre et déjà admettre que le jeune D. Etien est un dessinateur qu’il faudra suivre, surtout s’il parvient à dynamiser son trait.
Bien qu'appréciant moyennement le style manga et le coloriage à la photoshop, j'ai aimé "Les poussières de l'infini". Le moins qu'on puisse dire dans cet album, c'est que par rapport au 1er tome, il est en net progrès sur tous les plans. Au niveau du dessin, Zerriouh a apparemment simplifié la mise en page, l'ensemble est plus fuide et plaisant à lire. Cependant, je déplore les quelques cases où les personnages semblent "flotter" dans leur environnement et un choix du cadrage par moment inadapté à la fluidité d'une action (notamment dans les scènes de combat). Le futur est bien imaginé, le design des véhicules et des batiments sont particulièrement plaisants et recherchés même si on sent une (bonne) inspiration liée au film "le 5ème élément". La mise en couleur est exceptionnelle, le studio 2HB a fait du beau travail et montre, à l'occasion, qu'avec une utilisation intelligente de l'outil informatique qu'on peut mettre une ambiance (gros progrès sur ce point par rapport au premier tome !) et éviter des couleurs "flashies". J'ai vraiment adoré les doubles pages. L'histoire avance doucement, un peu trop même à mon goût, des révèlations apparaissent et les personnages me semblent de plus en plus attachants. "Les poussières de l'infini" est actuellement loin d'être indispensable mais sa lecture est très plaisante pour tous les amateurs de science-fiction et accessoirement de mangas. De plus, au risque de me répéter, la mise en couleur est vraiment magnifique ! Une bonne découverte finalement !
Je serais moins enthousiaste que les avis prononcés ci-dessous. Pour qu’une bédé soit culte, il faut qu’elle soit irréprochable, inoubliable. « Les guerriers des ténèbres » est loin d’en arriver là ! Cependant, sa lecture est très agréable et surtout lorsqu’on ferme cette bédé, j’ai éprouvé l’envie de savoir comment ce premier cycle va se terminer… c’est là, un point positif qui me pousse à vous conseiller la lecture de cette série à condition bien sûr d’aimer le dessin de Civiello ! Il est indéniable que le trait de Civiello apporte un plus à « Les guerriers des ténèbres », ce dessinateur possède un style inimitable, unique dans le monde de la bédé actuelle. Un style très réaliste, sombre qui va bien avec cette histoire inspirée des légendes celtiques. Dans cet album, l’auteur retrouve un peu de sa fougue qu’il avait lorsqu’il dessinait « la graine de folie », les cadrages redeviennent impressionnants. Néanmoins, on a parfois l’impression que les personnages se détachent du paysage en particulier dans les séquences où ils sont en pleine campagne. Le scénario des « guerriers de la nuit » est plus intéressant que le premier tome de la série, d’autres personnages apparaissent ou disparaissent dans ce nouveau volume. Et surtout la fin , contrairement au début classique (un peu trop même) et sans réelle surprise, est assez novatrice. Par rapport à « les enfants de la nuit », le gros changement au niveau du scénario vient du fait que Mosdi raconte son récit en enchaînant 3 évènements en même temps (la fuite des habitants de la forêt, le périple de Luaine et de ses amis, et le combat entre la femme-louve et des « fils » de Balor), exercice difficile qui réussit à en tirer avec les honneurs ! Mes seuls reproches concernent la mise à l’écart de Luaine, on n’en sait pas plus sur elle et ne m’apparaît pas très attachante, et de la difficulté de retenir tous les noms des personnages car ils sont trop originaux, trop peu fréquents à mon goût. Finalement, « Les guerriers des ténèbres » rehausse le niveau de la série grâce au scénario plus intéressant et sa principale qualité est de nous donner l’envie de lire la suite ! Bon dieu, il va falloir attendre ! Aaaargh !
Ce premier tome est une bonne bédé sans plus… Pourtant, j’adore le graphisme de Civiello, chaque page est une œuvre d’art ! Tous ceux qui ont pu un jour contempler les planches originales savent ce que je veux dire ! La mise en page est très bonne, le découpage efficace, le tout donne une bédé dont la narration est fluide et agréable à lire. Paradoxalement, tout cela ne me plait pas vraiment parce que Civiello semble avoir laissé tomber ses recherches de perspectives qu’on pouvait admirer dans « la graine de folie », l’ensemble donne une impression de lire une bédé nette mais manquant d’audaces, de piment au niveau des cadrages. L’histoire est classique et le monde dans lequel évoluent les personnages est noir, un peu rebutant même car l’humour est pratiquement inexistant. Cependant, ce scénario me plait bien car il me permet de découvrir une de ces légendes celtes, univers qui m’est inconnu. Un reproche toutefois au niveau des personnages que je ne trouve pas assez attachants, ils sont trop sages, trop gentils par rapport au monde dans lequel ils évoluent. « Les enfants de la nuit » est le premier tome d’une série d’une grande beauté graphique mais dont l’histoire ne laisse pas un souvenir impérissable. Sur ce dernier point, le deuxième tome est scénaristiquement plus intéressant et plus prenant…
Betty Blues par yannick
Décidément, Paquet est un excellent découvreur de nouveaux (bons) talents. « Betty blues » fait partie de cette nouvelle génération d’auteurs dont le coup de patte s’apparente aux Blain (Issac le pirate), Sfar (le chat du rabbin) et compagnie. C’est un style de dessin qui ne me fascine pas spécialement mais dont je reconnais son dynamisme et son pouvoir de nous transmettre facilement des sentiments. Contrairement aux autres avis, je n’ai pas eu envie d’écouter du jazz en lisant cet album mais par contre j’avoue avoir été touché par cette histoire triste, celle d’un amour déchiré et l’envie ensuite de changer de vie, de tout repartir à zéro. Certes, la vie est difficile pour notre petit canard mais il y a des passages dans cette bédé qui nous fait arracher un beau sourire (surtout ceux liés au parcours de la trompette) et puis, les personnages secondaires sont attachants et peuvent être assimilés à ceux que l’on rencontre dans notre quotidien avec leurs rêves et leurs manies. L’auteur a utilisé des personnages animaliers et son parti-pris est finalement cohérent, cela nous permet d’identifier rapidement les acteurs et de nous de les rendre attachants. La mise en page est très simple, elle est composée de 6 cases. Si cette disposition est très lisible, son défaut réside par des vues d’ensemble qui ont été injustement découpés afin de garder cette structure narrative. Les couleurs de A.C. Jouvray sont en adéquation avec le trait de R. Dillies, sobres, elles permettent de mettre en avant le travail en n&B du dessinateur. C’est du beau boulot ! Cependant, je serais assez curieux de voir une version N&B de cet album… « Betty Blues » est finalement une excellente bédé, très touchante. Une réussite !
C’est avec joie et tristesse que j’ai refermé cet album. De la joie parce que j’adore cette série, ce dernier tome est ce que j’attendais depuis toujours, j’ai retrouvé l’esprit du fameux dessin animé « Diabolo et satanas », du rire à gogo, de l’action, des engins aussi loufoques les uns que les autres, de la bonne humeur et surtout… une course au tout au long de l’album ! Du bonheur pour moi qui aime les courses automobiles ! Par rapport aux tomes précédents, le trait de Vastra est plus fin, un tout petit peu moins dynamique, il est cependant plus mature. La mise en page et les cadrages sont excellents, de temps à autre, de superbes vue d’ensemble viennent occuper les planches, on ressent dans « les 24 heures du monde » plus de recherches au niveau des cadrages par rapport aux autres tomes, sur ce point, cet album est plus abouti et plus spectaculaire. Une nouvelle coloriste Carole Beau apparaît sur cet album, là encore, gros changement, les teintes sont plus lisses, moins termes que ceux d’Afoula mais moins réalistes aussi. En effet, il ne faut pas oublier que l’univers de Machefer se passe en plein désert au beau milieu de la poussière, les couleurs utilisées par Carole pour les voitures me semblent très propres, trop propres par rapport à l’environnement où évoluent les bolides ! Sur ce point, les teintes d’Afroula étaient plus réalistes ! Outre Machefer, les autres personnages sont très attachants, j’adore le personnage de Jean-mi, type un peu neuneu mais tellement sympathique dans son « pot de yaourt », il ne faut pas oublier qu’il est champion du monde de « boules » (d’après Seb’..) ! Il y a donc beaucoup d’action, beaucoup d’humour aussi et du sentiment dans « les 24 heures du monde ». De la tristesse aussi parce que cet album est apparemment le dernier de la série, d’après « Vents d’ouest », les ventes de « Machefer »se sont pas assez élevées… je ne comprends pas cette désaffection du public, serait-ce l’absence de violence, de sexe dans cette série qui rebutent les lecteurs –SIC !- ? ou serait-ce le manque de pub de la part de l’éditeur ? « Golden Cup » chez un autre éditeur, autre série qui met en scène des voitures est un succès alors que « Machefer » m’apparaît bien plus intéressant et distrayant que ce dernier… bizarre ! J’espère tout simplement que « Vents d’ouest » reviendra sur sa décision et qu’il laissera cette excellente série se poursuivre !
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