Les 352 critiques de yannick sur Bd Paradisio...

« Vingt mille lieues sous les mers » est un des ouvrages les plus connus de Jules Verne. Ce roman a été maintes fois adapté au cinéma et en… bandes dessinées. Parmi ces adaptations, celle de Brüno tire son épingle du jeu par son originalité et son style très personnel. L’auteur a situé sa série à l’époque des premiers cuirassés, dans un monde où l'on peut imaginer le premier conflit mondial du vingtième siècle. L’ensemble donne des engins au design très différent par rapport au roman initial. Bien que la plupart des lecteurs connaissent le dénouement final du roman, cette version bédé réalisée par Brüno m'a captivé car le déroulement de l’histoire est différent à la trame de l'oeuvre de Jules Verne. Un des points forts de « Nemo » est dans l’évolution psychologique des personnages "Ned" et de "Conseil". J’ai senti que l’auteur a voulu mettre l’accent sur le poids de l’isolement des hommes dans un sous-marin pendant des semaines et des semaines. Les cauchemars de Ned, le changement de comportement de Conseil, l’attente interminable, la peur lors des affrontements entre le Nautilus et les navires de surface, la haine de Némo vis à vis du monde terrestre sont des thèmes que Brüno a su me transmettre avec émotion dans sa bédé. J’admire le dessin très personnel de cet auteur, il est d'une lisibilité exemplaire. Le découpage et la mise en page me sont apparus excellent. L’ensemble m’a beaucoup captivé et ma lecture fut très agréable. Mon seule reproche concerne la séquence où les personnages découvrent le monde sous-marin : l’emploi de couleurs un peu trop ternes à mon goût gâche l’idée que je me fais de la beauté de ces lieux... un détail ! Finalement, « Némo » est une adaptation très originale du célèbre roman de Jules Vernes que je vous recommande fortement à découvrir ! Ne loupez pas non plus le très beau coffret et son carnet d’esquisses !
Le dessin de Karl T au trait gras est un style que j'aime énormément. L'ambiance de New-York aux sombres heures de la prohibition est très bien rendue grâce à la mise en couleurs adéquate aux tons bruns et grisâtres. Les gueules des personnages me font penser à celles des oeuvres de Sergio Léone avec ce côté sale et parfois caricatural. L'histoire est menée tambour battant, le premier cycle met en scène l'ascension fulgurante d'un adolescent, qui a vu ses parents tués par la mafia, vers la criminalité. La mise en place du scénario se fait d'une façon très romancée avec le jeune homme orphelin qui aime une jeune bourgeoise et essaie de la protéger. C'est, pour ma part, cet aspect de l'histoire qui déplait dans cette série. Et puis, il y a cette façon de voir un adolescent qui arrive à plier les gros mafiosos... pas très réaliste mais bon, ça canarde, ça gifle, ça remue, c'est une bonne bédé d'action et très divertissante. Personnellement, je préfère "Ce qui est à nous", autre série ayant pour cadre la mafia dont elle fut l’objet de grosses recherches historiques et véridiques de la part des auteurs.
Grossier, voyeur, obsédé, comique, franc, poète, rigolo, sensible, pervers, ironique, philosophe,… voilà comment Frantico est désigné par les lecteurs... Autant dire que ce personnage ne nous laisse pas indifférent ! A la base, ce qui devait être un blog destiné à le faire connaître et permettant à celui-ci de nous partager sa vie réelle ou pas quotidiennement et sa vision de la société s’est vite transformé en véritable phénomène internet. Jugez par vous-même : 8 000 visiteurs par jour au bout de 6 mois ! Et à la clé, une publication de ses « aventures » chez un grand éditeur ! Alors, pourquoi ce succès ? A mon avis, il y a la personnalité unique de l’auteur qui le fait ressorti au milieu du monde de la bédé. Cet élément, on le retrouve aussi dans ses dessins au style dépouillé, très lisible, facilement identifiable et à la mise en couleurs qui fait dire à de nombreux lecteurs que Frantico est Trondheim. Peu importe ! Personnellement, j’adore les réflexions de cet auteur qui sont à la fois grinçant, réaliste de « l’enfant qui coince les doigts aux sports d’hiver » au « client avec le portable constamment allumé au supermarché ». Le coup d’œil de Frantico est bluffant ! D’ailleurs, je suis prêt à parier que l’auteur avait réalisé de nombreuses planches avant de se lancer dans ce blog, j’ai du mal à croire qu’il a ce fameux « don » quotidiennement ! Ma seule réserve concerne le déballage sexuel sur un bon tiers du blog qui m’est apparu trop cru…
Le premier cycle vient de se terminer et j’avoue avoir eu beaucoup de plaisir à lire « Le messager ». Le mélange intrigue historique, enquête, action et religion rend cette série divertissante conformément à l’esprit de cette collection. Au niveau du scénario, l’histoire tient la route malgré quelques erreurs historiques notamment pendant les séquences lors de la seconde guerre mondiale. De même, l’utilisation de la haute technologie pour traquer les personnages principaux fera certainement sourire le ministère de la défense… Néanmoins, l’immersion dans l’énigmatique « Opus Dei », même si cela se révèle fictif, est intéressante. La trame de l’histoire ne part pas dans tous les sens et permet aux lecteurs de se concentrer sur l’intrigue principale. Les personnages sont attachants en particulier le père Gabriel par son caractère trempé et son passé inconnu qui nous force à s’intéresser à lui. Sarah est une héroïsme que j’apprécie énormément par ses côtés féministe et fragile. De nombreux personnages secondaires interviennent dans cette série et se révéleront attachants eux aussi. J’éprouve de la sympathie pour Aaron par exemple bien qu’il n’apparaisse que dans le premier tome. Dans le premier album, le trait de Mig est parfois bizarre surtout dans l’anatomie des personnages où les imperfections s’estomperont dans les tomes suivants. Les arrière-plans sont souvent dessinés d’une façon simpliste mais permettent de garder une excellente lisibilité à la lecture tout au long du cycle. La mise en couleurs est très bonne car elle retransmet bien l’ambiance de l’histoire sauf dans « La sainte lance » où l’emploi de tons vifs a gâché un peu mon plaisir de lecture. A mon avis, le découpage et la mise en page ne souffrent d’aucune critique. Finalement, j’ai beaucoup apprécié le premier cycle du « Messager ». Mettez-vous à l’esprit que la série a été conçue pour divertir bien que le scénario se révélera intéressant malgré le fait que celui-ci surfe sur l’actuelle déferlante de récits d’enquêtes sur l’ésotérisme.
Alerter les lecteurs sur les méfaits des nouveaux lotissements ultra protégés est quelque chose de louable. Christin tient là un récit d’actualité du moins aux USA où ce type de cités enclavées permet aux résidents de bénéficier d’une police privée et d’être protégés de la population extérieure. Le scénariste met l’accent sur le risque d’isolement de ces habitants vis à vis de la réalité quotidienne située à deux pas d’eux ! L’histoire met en scène un groupe de jeunes riches, ces enfants sont constamment en manque d’excitation. L’un d’entre eux, collectionneur d’objets nazis, vient de recevoir un uniforme et un fusil. Ce sera une bonne occasion pour lui de distraire ses camarades. Mais pourquoi diable le scénariste a incorporé cet adorateur de l’Allemagne hitlérienne ? Je pense que ce récit aurait été plus réaliste et juste sans ce personnage et… la jeune française parachutée dans ce « paradis de riches » aux propos moralistes. Quand une histoire met en scène un jeune adorateur du nazisme, on peut s’attendre au pire et c’est –sans surprise- le cas. A partir de là, à mon avis, le récit perd beaucoup de sa crédibilité et de son originalité. Le graphisme de Mounier au trait réaliste sied parfaitement à cette histoire. « Mourir au paradis » est finalement une bédé basée sur un fait d’actualité qui me laissait présager un scénario intéressant, malheureusement ce n’est pas le cas à cause de la présence tout au long de cette histoire de personnages trop stéréotypés.
Cette intégrale réunit les 6 petits ouvrages sortis à l’origine à « L’association ». Pascin est le surnom d’un artiste de « la belle époque ». Ses frasques sont aussi célèbres de ses oeuvres. Sfar nous conte sa version de la vie de ce peintre. Ce qui frappe d’entrée, c’est la présence de propos et scènes très pervers dans le premier tiers de ce « pavé ». D’habitude réfractaire à ce genre de récit, j’ai malgré tout dévoré ce récit ! Sfar m’a littéralement scotché à cette histoire très « voyeuriste ». Quel don de narration de la part de l’auteur ! Les deux derniers tiers de l’ouvrage méritent qu’on s’y attarde. En effet, le propos devient en effet plus intéressant que le début (très érotiques voire pornographiques) avec les réflexions philosophiques sur l’art et la vie en général. Sfar semble s’être fait plaisir en réalisant cette bédé, il varie son style avec bonheur passant du crayonné à l'encrage avec des intermèdes mixant les deux. Certaines cases sont vraiment très belles à l’image de la page 145. Que du bonheur ! Je suis moi-même étonné d’avoir éprouvé ce sentiment dans cet ouvrage étant donné qu’à l’origine, je n’aime pas le dessin de Sfar !
Le renouveau de Futuropolis dirigé par Luc Brunschwig (scénariste apprécié par de nombreux bédéphiles) ne pouvait pas mieux démarrer avec ce nouvel album de De Crecy. Fruit d’un partenariat assez insolite avec le musée du Louvre, « Période glaciaire » est apparemment la première bédé d’une longue série mettant en scène ce célèbre haut lieu de la culture française. De Crécy est un auteur que j’ai découvert récemment en lisant « Salvatore ». Ce qui m’a frappé avec son nouvel album, c’est la présence de chien-cochons parmi les principaux personnages. Cet animal semble être le héros fétiche de l’auteur et c’est avec plaisir que j’ai accompagné leurs péripéties humoristiques. Le scénario est précepte à une redécouverte du musée du Louvre à travers des personnages qui ignorent tout de l’art et de la présence de cet édifice. L’histoire démarre dans un futur où notre planète est entrée dans une période glaciaire. Un groupe d’explorateurs au comportement assez similaires à nos ancêtres du début du XXième siècle, accompagné de chien-cochons, sont à la recherche de toutes traces d’une civilisation disparue. Ils feront la découverte de notre célèbre musée grâce à un fabuleux coup de chance… Ce récit fantastique est plein de poésie. L’ambiance, la présence d’animaux qui parlent, la mise en couleurs aux tons apaisants, l’humour assez décalé et typiquement « De Crécienne » contribuent beaucoup à nous enchanter. Seuls, les dialogues m’ont semblé trop envahissants par moment, malgré le ton humoristique employé. A noter, la présence de grandes cases présentant les paysages de toundra ou neigeux très réussies qui apportent beaucoup à l’ambiance mystique de la bédé. A noter aussi l’excellente qualité de l’impression et de la reliure du livre ! Si les albums suivants de cette collection sont aussi réussis et originaux que « Période glaciaire », il est fort possible que Futuropolis (re)prenne vite une place affective importante chez de nombreux bédéphiles !
L'auteur a repris des références au cinéma américain des années 50-60 pour réaliser cette série, ça se voit et il ne le cache pas au vu de ses commentaires finaux ! La mise en page, les cadrages, le dessin ne souffrent d'aucun défaut. Seule, la mise en couleurs m'a semblé par moments bizarre avec les cheveux de la femme qui passent du roux au blond... Le scénario est accrocheur, le suspens est parfaitement dosé. Sur ce dernier point, à mon avis, Hérenguel est un des auteurs qui réussit le mieux à gérer les scènes d’horreur. Loin d’être une critique de ma part, certaines scènes ne dépayseront pas les lecteurs habitués aux bédés d’Herenguel. Toutefois, je reconnais que l'ensemble m’est apparu tout de même très classique dans son traitement...
J’ai beaucoup d’appréhension lorsque apparaît une nouvelle série de Morvan car j’ai toujours peur, au vu de sa capacité à être un des plus prolifiques scénaristes du moment, qu’il me déçoive un de ces jours. Et pourtant, « Ronces » est bien partie pour m’être une de ses séries préférées. J’ai été tout de suite happé par l’ambiance néo-gothique de cette bédé. La mise en couleurs aux tons sombres s’adapte magnifiquement au monde urbain dans lequel notre personnage principal évolue. Ce dernier nous apparaît comme un gentil géant naïf qui sort de sa campagne pour affronter la ville. Personnellement, j’ai eu envie, au début, de lui prendre la main pour l’aider à s’orienter dans ce milieu qui lui est totalement inconnu à l’image de la vieille dame… J’ai senti de l’affection pour cet anti-héros. Le style de Nesmo est particulier, jetez un coup d’oeil sur ses effets de cadrage que j’ai du mal à décrire ! J’ai trouvé son trait fascinant car il confère un cachet original au livre qui lui sied à merveille. L’univers de « Ronces » est riche, très riche même à tel point qu’au milieu de l’album, j’ai eu l’impression d’être perdu dans ce monde dur aux personnages en pleine déconfiture affective. Et pourtant, le dessin de Nesmo et l’efficacité narrative de Morvan aidant, je me suis intéressé à cette étrange histoire au point de souhaiter une rapide sortie du prochain tome ! Prometteur !
Le premier cycle m’avait laissé une très bonne impression sur cette série, c’est donc avec plaisir que j’ai accueilli ce nouveau tome. Ma seule appréhension était dans le changement de dessinateur, Chetville ne tire pas trop mal finalement de la relève de Mig. Son coup de patte garde la lisibilité du dessin des premiers albums et la mise en couleurs reste toujours aussi bonne. Il m’a même semblé que cet auteur avait plus de facilités que Mig à dessiner les personnages. Cependant, le style de Chetville m’est apparu cependant moins personnel que ce dernier… un détail. Quant à l’histoire en elle-même, j’ai été plutôt déçu car l’effet de surprise sur la rencontre des principaux personnages s’estompe fortement à force de voir les héros se croiser et se recroiser tout au long de cette aventure. A la décharge du scénariste, le contexte historique et politique de l’après Vietnam est aussi un élément qui m’a moins intéressé que le premier cycle. Cependant, ce nouveau tome présente une intrigue d’espionnage, politique qui se révèle être un bon triller. Personnellement, j’adore le personnage de Sam Lawry. Dans « il était onze heures et quart, Sam… », notre héros apparaît comme un homme abattu, dépassé par ce don involontaire attrapé lors de ses péripéties au Vietnam. Ses prises de position, la façon dont il « gère » son handicap me le rendent très attachant. Malgré ces quelques défauts à mon goût, ce troisième tome est finalement une bédé divertissante et agréable à lire.
Aller simple par yannick
Cette bédé raconte les péripéties d’un soldat transalpin lors de la seconde guerre mondiale. « Péripéties » est d’ailleurs un grand mot car cet homme va vivre la période loin de l’idée que se fait la plupart d’entre nous, en tout cas, loin surtout de la thématique des films comme « Le jour le plus long » ou plus récemment « Il faut sauver le soldat Ryan ». Le scénario relate l’histoire réelle de ce soldat pendant le débarquement des alliés en Italie sous un ton assez neutre, les états d’âme du personnage principal sont peu présents dans cette bédé. Toutefois, au fil de la lecture, on retiendra surtout que le ras-le-bol des soldats envers cette guerre, qui n’en finit pas, sera le sujet principal de l’album. Certaines situations sont d’ailleurs significatives de l’état d’esprit de ces militaires qui ne savent plus pour quelles raisons ils se battent encore… Macola utilise deux styles de dessin différents dans sa bédé, il s’inspire de la ligne claire lors des scènes courantes et use d’un coup de patte plus « brouillon » pendant des moments de tension. Ce parti-pris graphique se révèlera finalement bien adapté à la thématique de la bédé qui –je vous rappelle- parle de la seconde guerre mondiale. Le découpage et la mise en page sont classiques et nous invitent pleinement à découvrir cette histoire d’une manière reposée. « Aller simple » est finalement une bédé assez intéressante qui nous démontre encore une plus fois l’absurdité de la guerre sous un angle de vue originale par rapport à la majorité des livres qui traitent de cette période.
Ahhhh !!! Le revoila mon Largo Winch du début à moi que j’aime ! Celui qui évoluait au milieu des corrompus et d’un scénario solide et qui se battait pour sauver à tout prix son immense empire économique ! Personnellement, depuis le tome 7, je me lassais des aventures de ce milliardaire. J’avais l’impression que notre héros avait évolué dans les péripéties étrangères à la survie du groupe. Ce nouveau cycle m’est apparu plus approprié à la thématique des premiers albums avec le retour aux affaires de notre beau gosse. Bien que ça soit difficilement réaliste pour un groupe comme celui de Largo Winch, les problèmes financiers rencontrés et surtout les situations présentées (la mondialisation, les stocks-options, …) dans ce nouvel opus sont apparus très intéressants. Les scènes d’action, autre trait caractéristique de la série, sont toujours efficaces et contribuent agréablement à me détendre au milieu des problématiques financières. Finalement, ce cycle me renoue avec intérêt aux aventures de notre célèbre milliardaire de la bédé franco-belge ! Vivement la suite !
J’aime le coup de crayon de Taduc. Le découpage, la mise en page, les recherches de celui-ci au niveau du cadrage, la mise en couleurs ont été et sont toujours d’un très bon niveau de qualité. Chinaman était jusqu’au 5ème tome une de mes séries préférées. Les scénarii étaient très originaux, ils abordaient des situations qui m’étaient inconnues et qui se sont révélées très intéressantes (« La montagne d’or », « Les mangeurs de rouille ». A défaut d’être originaux, certains albums de cette série étaient pour moi des modèles de sensibilité et d’émotion (« Pour Rose », « A armes égales »). Mais j’avoue que depuis deux-trois tomes, je ne retrouve plus ce plaisir de lire les « Chinaman » de la même manière que lors des premiers albums. Dans « Les pendus », j’ai eu la forte impression que Chinaman n’était qu’un spectateur au milieu des évènements qui se produisaient, comme si cela n’avait que peu d’incidences sur la vie de notre héros. Malgré le fait que les scènes d’action sont assez courantes dans « Les pendus », je n’ai pas été très intéressé par l’histoire. Je sais qu’il est très difficile de proposer une idée originale dans chaque album mais j’aurai voulu au minimum que les auteurs puissent me donner des émotions… ce n’est malheureusement pas pour ce nouvel album. Dommage…
« La tentation » est LA série bédé que j’emmène à chaque fois que je vais en voyage. Pourtant, il m’a fallu un fabuleux hasard de circonstances pour dénicher le premier tome tiré en 700 exemplaires. Tout est parti d’un petit commentaire d’un magazine sur ce livre où l’auteur faisait mention d’une bédé illustrée par des croquis de voyage et parlant de l’Islam. Il n’en fallait pas plus pour me convaincre que cet album serait tout à fait que ce que je recherchais… Ma première réaction en voyant « Carnet de voyage au Pakistan – 1ère Partie » fut mon admiration devant la beauté de la couverture et de l‘excellente qualité d’impression. Ensuite, ce ne fut que du bonheur ! Bonheur de voir de très beaux dessins aquarellés ! Bonheur de lire une histoire qui m’intéressait fortement ! Bonheur de retrouver de temps à autre des croquis ou des crayonnés illustrant le voyage de Renaud comme si je vivais ses aventures ! Bonheur de voir un auteur ayant un excellent don de narrateur qui puisse me prendre par la main et m’emmenait dans un pays hostile à nous les occidentaux ! Ce que j’ai adoré dans cette bédé, c’est le ton neutre dans lequel Renaud nous conte ses péripéties au Pakistan. Ici, point de réaction négative ou positive de la part de l’auteur, c’est à nous de se faire une opinion de ses aventures. Péripéties auxquelles j’ai parfois du mal à y croire et dont il m’est arrivé de lever la tête du livre pour réfléchir sur ça tout en abordant un beau sourire devant la naïveté de Renaud. Le premier tome est assez surprenant dans ce sens, l’auteur se laisse « guider » par les habitants de ce pays avec toutes les conséquences qu’on peut imaginer… J’ai été fasciné par la curiosité de Renaud qui se met dans des situations assez abracadabrantes et comiques à la fois. J’ai été aussi charmé par le deuxième tome où cette fois-ci, l’auteur nous emmène dans l’intimité des habitants. Une fois encore, certaines situations vécues par Renaud sont assez bizarres, décalées pour un européen ! Graphiquement, j’ai préféré le premier tome au deuxième. Dans la première partie, le dessin est délimité par de l’encrage qui le rend très lisible. L’ambiance par sa mise en couleurs en tons gris et bruns qui s’y dégage est envoûtante. Le dessin de la deuxième partie apparaît plus grossier, l’auteur utilise des couleurs vives qui sont eux-aussi en adéquation avec le récit. J’ai relevé quelques erreurs de perspective dans ce deuxième tome notamment lors du passage à la « foire ». Néanmoins, l’ensemble est vraiment magnifique ! Renaud De Heyn présente un style personnel qui me fascine énormément ! « La tentation » est mon gros coup de coeur ! Si vous trouvez cette bédé dans une libraire ou dans un autre endroit, n’hésitez pas ! Achetez !
Cette bédé est très difficile d’accès, il a fallu m’accrocher et me battre avec ce désir d’abandon pour enfin savourer cette lecture. La narration est assez rebutante au départ avec cette succession ininterrompue de petites histoires. Pourtant, ces dernières sont révèleront cohérentes et se rejoindront pour nous faire découvrir l’absurdité de l'époque coloniale en Afrique. Les dialogues eux-aussi sont au départ durs à saisir avec ses quipropos de sourds et d’humour très noir. « Safari Monseigneur » est finalement une bédé qui faut s’accrocher et dont je ne manquerai pas de la relire pour en saisir toute la richesse de son propos !
Heureuse surprise de revoir une mise en page aérée dans ce nouvel album de Sillage, celle des premiers albums ! Du coup, « Nature humaine » m’est apparue très agréable à lire et m’a permis de bien apprécier le dessin de Buchet. Par contre, l’histoire ne m’a pas franchement emballée à cause d’absence de surprise. Dès le début de cette aventure, on sait que Nävis va faire et va rencontrer… et la suite des événements m’a donné ce même sentiment. Le comportement de ces « créatures » m’a semblé un peu trop pessimiste, trop stéréotypé comme si le scénariste a voulu nous balancer tous les méfaits de cette « race ». Question de point de vue ! Cet album marque une petite étape dans la vie de Nävis où elle voit ses certitudes envers les siens en prendre un sacré coup de bambou, mais globalement je n’ai pas eu la sensation que la série prenait un (gros) tournant…
« Purgatoire » ? C’est l’histoire de Benjamin, un jeune homme orphelin vivant seul qui vient tout juste de se mettre à travailler à son propre compte et qui vient tout juste aussi d’hériter de la maison de sa tante dont il vient de s’installer. Seulement, un jour, sa demeure crame complètement et il se retrouve dans la rue dans l’attente d’une aide de la part de son assureur… « Purgatoire » ? C’est aussi la première bd en couleurs réalisée par Chabouté que je lis. Sincèrement, depuis j’ai découvert le dessin en noir et blanc de cet auteur, je le considère comme un des meilleurs spécialistes du genre… mais là, avec cette colorisation, j’ai été bluffé ! Oui, charmé parce que cette mise en couleurs sert le récit ! Je veux dire par-là que ce n’est pas un hasard que Chabouté l’a utilisée ! Tous les bédéphiles qui ont lu « La Saison de la Couloeuvre » me comprendront ! Quant au scénario, le titre de la série est suffisamment explicite pour que les lecteurs aient une idée de ce que ça va raconter… Sachiez juste que j’ai adoré le premier tiers de l’intégrale (ou le livre 1) où Benjamin va être confronté à l’indifférence et à la rue. Ce chapitre m’est apparu assez touchant et captivant, je me suis souvent demandé comment j’aurais réagi à la place de Benjamin !. Ensuite, le récit bascule du roman graphique au genre fantastique… à partir de là, j’ai moins accroché à cette histoire car dans le dernier tiers, je trouve que les bons sentiments y abondent un peu trop souvent : ça m’a un peu énervé... Toutefois, les dialogues et les réflexions que les lecteurs découvriront dans le deuxième tiers m’ont semblé assez satiriques et marrants. Au final, « Purgatoire » m’est apparue comme une bd agréable à lire. J’ai hautement apprécié le livre 1 (ou premier tiers de l’intégrale) où je me suis pris d’affection pour Benjamin, le personnage principal qui essaie d’affronter ses difficultés. Les livres 2 et 3 font basculer le récit vers un genre que je n’affectionne pas vraiment : le fantastique. Le tout donne une série divertissante avec un graphisme vraiment magnifique de la part de Chabouté. C’est une lecture que je conseille à tous les lecteurs mais ce n’est certainement pas la meilleure bd de Chabouté que j’ai pu lire jusqu’à maintenant.
Zoé par yannick
Parce que j’ai adoré « Tout seul » et « Henri Désiré Landru » de Chabouté, je me suis mis à découvrir quatre autres œuvres de cet auteur pour le début de 2009. Et ça tombe bien ! Parce que j’ai apprécié le premier d’entre eux : « Zoé ». Zoé est une jeune femme qui vient de sortir de prison, elle y a passé dix ans de sa vie… elle va vivre dans un petit village perdu au fin fond de la France, là où sa grand-mère qui est décédée depuis peu lui a légué sa maison. Malgré les réticences des habitants qui voient d’un mauvais œil l’arrivée d’une « étrangère », Zoé aspire à habiter dans ce bled qui semble respirer la tranquillité. Elle va faire connaissance d’un simple d’esprit, d’une vieille folle dans le cimetière et de choses qui semblent très louches… On ne peut pas dire que c’est une lecture sympa que nous propose Chabouté parce que son histoire est assez noire, parce que son dénouement est désespérément immoral ! Mais voilà, moi, j’aime beaucoup qu’un auteur sorte des sentiers battus d’un « happy end » à la hollywoodienne, qu’un scénariste arrive à m’impressionner et ne me laisse pas indifférent à la fin d’une lecture ! Bref, j’ai trouvé cette lecture très captivante et attachante par son atmosphère étrange. Mais revenons un peu sur le récit proprement dit : Chabouté nous présente une galerie impressionnante de personnages du « terroir », ces derniers peuvent paraître très stéréotypés car ils s’apparentent la plupart du temps à des brutes, à des types forts en gueule très attachés à leur terre… bref, ce sont des paysans très conservateurs, à la limite idiots, en tout cas, ces gus sont très loin de ressembler à José Bové et ceux dont je garde de très bonnes relations ! L’arrivée de Zoé, la seule « étrangère » et aussi la seule jeune de ce patelin, va faire ressortir des vieilles histoires pas si innocentes que ça ! Et tout ceci prend sa source à partir d’une « mise à mort » d’une sorcière et d’autres trucs ésotériques de ce genre… ça peut absurde tout ça mais dans ma région (la Picardie), il existe des endroits où on trouve des tissus accrochés à des branches d’arbres au bord des petites routes départementales : ce sont des femmes qui les attachent lorsqu’elles viennent d’avoir un enfant, ceci afin que ça leur porte bonheur… alors, toutes ces croyances que nous balancent Chabouté à travers son récit, je me dis « Pourquoi pas ! ». Ce qui fort avec cet auteur, c’est que la plupart des personnages qu’ils soient mauvais, inquiétants ou pas me sont apparus captivants, Chabouté est à ma connaissance un des rares scénaristes à nous intéresser à ce point à ses protagonistes. Pour moi, Chabouté est actuellement un des meilleurs metteurs en scène de la bande dessinée : il le doit au format de ses livres qui lui permet de faire respirer ses récits, d’ailleurs, il serait assez intéressant de le voir à « l’œuvre » sur des albums standardisés aux 48 pages… Chabouté est aussi –à mon avis et de nos jours- un des meilleurs dessinateurs en noir et blanc. J’aime beaucoup son travail pour les ombres qui lui permet de créer des ambiances : ceux-ci sont de plus en plus noirs lorsqu’une scène va vers une atmosphère tendue. Seule, la représentation de Zoé ne m’a pas parue très convaincante car elle parait avoir 25 ans alors qu’elle vient de passer dix ans en prison… Il est clair que « Zoé » ne vous laissera indifférent à la fin de la lecture, un peu comme « Henri Désiré Landru » du même auteur… moi, j’apprécie beaucoup qu’un récit me marque à ce point (surtout le dénouement) ! Et ce, malgré des clichés sur les habitants du monde rural dont cette histoire se situe. Le dessin et surtout la mise en scène de Chabouté sont –à mon avis- comme d’habitude excellents. Pour tous les bédéphiles qui n’ont pas peur d’être découvrir un dénouement pessimiste : cette bd est à lire impérativement !
Je ne sais pas si c’est le cas pour vous mais moi, plus je vieillis, plus je pense à mes parents et plus j’éprouve du plaisir à revenir sur ma terre natale (il faut dire aussi -sans chauvinisme excessif- que j’ai vécu dans une belle région !). Pourquoi dis-je ça ? C’est parce que « Le journal de mon père » m’a fait penser vachement à ma famille et à mon enfance avec émotion… alors que je ne m’attendais à lire qu’une longue et simple autobiographie d’un homme. En fait, ce n’est pas vraiment les souvenirs d’un être que nous propose l’auteur japonais Jiro Taniguchi, c’est une œuvre de fiction mais de nombreux éléments qui la composent sont indiscutablement inspirés de faits réels. Ainsi, lorsque Jiro Taniguchi aborde avec cette bd le cas du divorce, moi, j’ai la chair de poule et j’essaie de me mettre à la place de Yoichi Yamashita, le personnage principal de ce manga, sur la façon dont je me serais comporté. Et puis, comment peut-on être indifférent à la mort d’un des membres de sa famille surtout lorsqu’on voit de quelle façon Yoichi Yamashita a été chaleureusement accueilli à son retour au village natal et lorsqu’on découvre la manière dont ses proches lui racontent la vie de son père ? Mais, le vrai coup de force de Jiro Taniguchi est d’avoir réussi à me faire chialer ! Vous vous rendez compte ? Moi, qui d’habitude reste de glace devant les films mélodramatiques, qui déteste à mort les romans à l’eau de rose, j’ai pleuré en lisant « Le journal de mon père » ! A ma connaissance, cet auteur japonais est le seul auteur avec Art Spiegelman (avec l’excellent Maus) à être parvenu à m’arracher des larmes, rien que pour ça, je dis chapeau l’artiste ! Si j’apprécie autant Jiro Taniguchi, c’est aussi parce que j’aime beaucoup son dessin. J’apprécie le fait que sa représentation des personnages ne reprenne pas celle de la majorité des mangas où les protagonistes ont des grands yeux et des expressions très exagérées (j’ai horreur de ce type de dessin !). Dans ce sens, Jiro Taniguchi peut être considéré comme l’un des auteurs japonais les plus « européens » au niveau du style employé. Son coup de patte m’est apparu clair et précis, en tous cas, je trouve que son dessin est très agréable à contempler d’autant plus que les décors sont fouillés et ses perspectives m’ont semblé sans défaut. La seule chose qui m’a gêné lors de la lecture du « Journal de mon père », c‘est la disposition des bulles à contresens dues à la mise en place des pages dans le sens occidental (lecture de gauche à droite) alors qu’à l’origine elle était japonaise (lecture de droite à gauche). Fallait-il réaliser une édition de ce manga dans le sens occidental ? Je ne sais pas mais ça peut encourager des lecteurs réticents aux œuvres nipponnes à les découvrir… Après « Quartier lointain », « Le journal de mon père » est le second manga que j’ai lu de Jiro Taniguchi et que j’ai adoré ! Cette bd m’est apparue très touchante car l’auteur aborde des thèmes universels (le divorce, l’attachement à sa famille et sa terre natale, l’enfance…) avec beaucoup de pudeur et de sensibilité. En plus, j’apprécie beaucoup son coup de patte. Bref, « Le journal de mon père » est un manga à découvrir absolument même pour ceux qui –à l’origine- n’aiment pas les bd japonaises (comme moi !).
J’ai eu beaucoup de mal à démarrer la lecture du « chat du rabbin ». En fait, il m’a fallu au moins un an pour que je me mette enfin à lire cette série encouragé par les excellents avis des bédéphiles. Il faut dire que je n’aimais guère le dessin de Joann Sfar, je le trouvais très laid, trop brouillon, trop lâché, trop, trop quoi !… Ce n’est qu’après avoir fait une virée chez des éditions indépendantes où des albums du même type composaient leur catalogue que j’ai commencé à apprécier ce style graphique et à, enfin, commencer la lecture du « chat du rabbin »… Bon, finalement, il est comment le trait de Joann Sfar ? Eh bien, après avoir découvert d’autres séries de cet auteur comme Klezmer, Pascin, Le Minuscule Mousquetaire, Petit Vampire… je le trouve très personnel, en tout cas, Joann Sfar a réussi à m’imposer son style… c’est très fort de sa part ! En fait, maintenant que j’apprécié le coup de patte de cet auteur, il y a une chose à laquelle je n’ai jamais pu me faire : c’est que je n’aime pas la colorisation informatique de ces albums, je préfère quand Joann Sfar la réalise lui-même en aquarelle. Incontestablement, l’un des points forts du « chat du rabbin » est dans les dialogues qui sont savoureux, philosophiquement marrants, ironiques, pertinents… c’est un vrai bonheur de suivre les pensées du chat d’autant plus que l’auteur n’hésite pas à remettre en cause certains travers du judaïsme. C’est aussi un vrai plaisir de découvrir des personnages très attachants comme le rabbin ou Zlabya. L’autre point fort du « Chat du rabbin » est dans sa thématique principale où la religion juive est présentée d’une façon instructive, claire, honnête et sans détour. Au niveau des scénarii, j’ai eu l’impression de lire une trilogie puis des one-shots. Les tomes 4 « Le paradis terrestre » et 5 « Jérusalem d’Afrique » peuvent se lire indépendamment. « Le paradis terrestre » est une bd à part de la série où Joann Sfar s’est inspiré d’un conte qui lui avait été rapporté par sa grand-mère. J’avoue que cette histoire ne m’a pas laissé un souvenir impérissable d’autant plus que l’auteur aurait bien pu en faire un album ne faisant pas partie du « chat du rabbin ». « Jérusalem d’Afrique » est aussi une bd qui aurait pu être indépendante de la série. L’auteur y dénonce le racisme. Le lecteur peut y retrouver les célèbres diatribes de Joann Sfar entrevues dans ses carnets (édités par l’association et la collection « Shampooing » de Delcourt). Cet album est un hymne au respect et à la tolérance ! Quant aux trois premiers tomes, ce sont ceux que j’ai préférés dans cette série. Le chat du rabbin y est le héros (il est pratiquement absent dans les troisième et quatrième tomes) et le tout forme une histoire très plaisante à lire et très accrocheuse ! Amis lecteurs ! Il serait regrettable de ne pas être tenté par cette série car les dialogues sont très savoureux ! Laissez tomber votre appréhension sur le graphisme et délectez-vous des trois premiers tomes qui me sont apparus très plaisants à lire ! Croyez-moi, parler de la religion n’est pas toujours ennuyeux surtout quand c’est raconté d’une façon aussi simple, rigolote et intéressante comme le fait Joann Sfar ! A découvrir impérativement ! (surtout les trois premiers tomes !)
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