Les 352 critiques de yannick sur Bd Paradisio...

Pour moi, Dracula a toujours été un personnage sanguinaire, énigmatique, effrayant et mystique à l’image de sa représentation dans le film du réalisateur Francis Ford Coppola. Personnellement, ce long métrage représente le summum du film d’horreur avec ses mouvements de caméra vertigineux et cette forte ambiance gothique qui me donne du malaise. Tout cela, je ne le retrouve pas cet nouvel album des Hermann fils et père. Dans ce premier tome, le personnage de Dracula m’est apparu trop «humain » par rapport à l’idée que je me faisais de lui. Je n’ai ressenti aucune volonté de la part des auteurs de rendre épique la vie de cet « être sanguinaire ». A la décharges des auteurs, je n’étais certainement la cible privilégiée pour cette lecture puisque les Hermann ont y retracé au plus près la biographie réelle de ce personnage. Par conséquent, cette BD était loin de satisfaire à mes attentes. Le trait de Hermann est excellent mais il ne permet malheureusement pas de rattraper le manque de mysticisme du scénario. Même les scènes de bataille ne m’ont pas réussi à donner quelques frissons. Dracula ne m’est apparu ni attachant ni répugnant. Seuls quelques passages dans la façon dont Dracula traitait ses ennemis donnent une idée du caractère sanguinaire de celui-ci… Finalement, je pense que je ne suis certainement pas le type de lecteur privilégié pour cette BD et que je ne lirai certainement pas la suite. Par contre, pour tous ceux qui apprécient la véracité des faits historiques et se balancent complètement de l’image mystique des principaux protagonistes, « Sur les traces de Dracula » pourrait fortement leur satisfaire Au fait, malgré tout cela, je reconnais que « Vlad l’empaleur » est l’album que j’ai le plus apprécié des Hermann fils et père jusqu’à ce jour.
Je suis allergique au manga. J’ai essayé d’en lire plusieurs sans parvenir à les finir pour cause de déception ! Je n’aime pas les personnages aux grands yeux dont regorgent les mangas. Je déteste aussi les longues séquences de silence suivi de longs passages de combat que j’ai pu découvrir dans les mangas (sans finir…) suite à des conseils de mon entourage. Je n’aime pas également les séries à rallonge comportant une bonne dizaine de tomes. Et puis, je suis tombé sur un ami qui possédait « Quartier Lointain »… que je me suis empressé de le lire en souvenir des bonnes critiques de la plupart des bédéphiles et puis, 2 tomes pour une histoire complète, ce n’était pas la mer à boire ! Et… j’ai adoré ! Il faut dire que le dessin de Tanigushi ne ressemble pas à ce que j’avais lu auparavant, qu’il n’y a pas ces fameux regards immenses… Le dessin est très fin et très détaillé. L’éditeur a eu l’initiative de mettre la pagination de cet album dans le sens de lecture occidentale, bonne idée même si parfois certaines bulles sont involontairement mal disposées. Malgré cela, ma lecture de cet ouvrage fut agréable grâce à des choix de cadrages simples et une mise en page exempte de toute reproche. Je comprends mieux maintenant pourquoi l’auteur vient d’être primé au dernier festival d’angoulème : c’est mérité ! Le thème de cette histoire a tout pour qu’on se retrouve devant un scénario déjanté à l’image du film « Retour vers le futur »… détrompez-vous ! Le retour dans le passé de notre héros est fait d’une manière simple. Ce personnage principal va redécouvrir les joies et les plaisirs de vivre pleinement sa jeunesse. Il va aussi essayer de comprendre pourquoi ses proches ont réagi de telles ou telles manières. Le héros va ainsi avoir une vision moins sévère de sa famille. J’ai, cette fois-ci, apprécié les longs moments de silence. Ils sont disposés dans ce livre d’une manière pertinente et contribuent énormément aux grands moments d’émotion que j’ai pu ressentir lors de ma lecture. Seul le dénouement est un peu bizarre et brutal à mon goût. « Quartier lointain » est –enfin !- le premier manga que j’ai pu finir à lire et que j’ai –surtout- pleinement apprécié ! Cette BD m’est apparu comme une ode à la joie de vivre et aussi au respect mutuel. Le dessin de Tanigushi est un exemple de clarté. J’ai hâte de lire la série Le sommet des dieux du même auteur !
« La vallée des merveilles » est une nouvelle série de Sfar qui met en scène d’une façon imaginaire les carnets de l’auteur. Lassé de garder la trame habituelle de ses carnets, Sfar a eu comme idée de les raconter à la manière d’un récit d’aventure. Fan de BD de type « Rahan » et fasciné par « Conan le barbare », l’auteur a situé son récit dans la préhistoire. « La vallée des merveilles » apparaît donc comme un mélange de fantasy et d’autobiographie. « La vallée des merveilles » ne m’a pas franchement emballée. Je l’ai lu sans réel plaisir. Sfar a mis dans sa nouvelle série des scènes de combat qui, à mon avis, n’apportent franchement pas grand chose à l’histoire. Les passages qui apparemment mettent en scène les histoires quotidiennes de l’auteur ne me sont pas parus aussi enthousiasmants que lorsque celui-ci les racontait dans ses carnets. De plus, je trouve que ces séquences ne sont pas aussi abondantes que je ne le pensais surtout au regard de la pagination importante de l’album. Les personnages ne me sont apparus pas vraiment attachants et les péripéties des héros s’apparentent plus à une balade bavarde qu’à une aventure proprement dite. Je n’ai jamais aimé la colorisation faite par ordinateur des albums de Sfar, je préfère largement quand l’auteur les fait lui-même en couleurs directes comme dans ses séries « Klezmer » et « Pascin (le dernier tome) » et dans ses… carnets. Les seuls passages qui m’ont vraiment plu sont… les dernières pages de l’album dans lesquels Sfar donnent des précisions et des paradoxes sur la conception de la « vallée des merveilles » sous la forme d’un carnet ! Au final, ce premier tome de la « vallée des merveilles » ne m’a pas vraiment convaincu. C’est un album qui se lit sans plaisir ni déplaisir et que j’oublierai rapidement.
Loisel est un auteur que j’apprécie pour avoir adoré ses séries « Peter Pan » et « La quête de l’oiseau du temps ». Quand est apparue « Magasin général », je ne me suis pas trop posé la question de savoir s’il fallait l’acheter ou pas, seul le choix entre l’édition n&b ou couleur m’a un peu désorienté. L’histoire se déroule dans un village québécois dans les années 1920-30. Le scénario de ce premier tome est essentiellement basé sur le quotidien de ces habitants. C’est peut-être le seul reproche que je ferais à cet album car l’histoire n’évolue que très peu. Toutefois, ce défaut m’est apparu bien mineur par rapport à cette joie de vivre que j’ai pu ressentir tout au long de ma lecture. Loisel s’est associé avec Tripp, un dessinateur canadien qui officiellement encre cette nouvelle série. Mais Tripp ne fait pas qu’encrer, il seconde Loisel au scénario et apporte encore plus de détails à son dessin ! Le résultat donne une impression très encourageante, ce duo se complète à merveille comme si ces auteurs ne faisaient qu’un seul homme ! Les décors sont magnifiques, les personnages sont très expressifs et surtout, il y a énormément de séquences muettes qui m’ont apporté une importante touche d’émotion tout au long de la lecture. Ce premier tome est finalement une des meilleures surprises de ce début d’année 2006, il ne me reste plus qu’à espérer que la suite fasse avancer un peu plus la trame principale de cette histoire. Pour cela, je fais confiance à Loisel (et à Tripp) en souvenir de ses fabuleux « Peter Pan » et « La quête de l’oiseau du temps » ! Au fait… n’hésitez pas à acheter l’édition« noir et blanc » même si la version couleur est sans reproche.
Il y a beaucoup de nostalgie et de poésie dans cette BD. J’ai eu la sensation en lisant l’album de revivre une époque révolue. Une période où les parents n’avaient pas peur de laisser leurs enfants s’amuser librement hors de chez eux. Une époque où les gamins pouvaient jouer au football dans la rue sans crainte d’être renversés par un véhicule. Une période où les parents étaient quasiment sûrs que leurs enfants étaient accompagnés par d’autres enfants de leur âge. Une époque où les enfants pouvaient partager aux autres leurs rêves et essayaient ensemble de les concrétiser. Maintenant, la plupart des bambins -quand ils ne sont pas à l’école- restent enfermés à la maison en restant postés, souvent seuls, devant la télévision. Quand ceux-ci sortent, c’est pour taper dans un ballon dans un enclos fermé ou pour se promener dans un parc paysager où la notion de découvertes est pratiquement nulle. Tout ça semble être gouverné par cette idée que les enfants doivent être surveillés et surtout être à tout prix en sécurité ! (que cela soit justifié ou non). Je sais que c’est certainement une vision caricaturale voire naïve de ces époques de ma part mais c’est ainsi le ressentiment que j’ai éprouvé lors de la lecture de « l’empire des hauts murs ». Merci Simon Hureau pour m’avoir fait revivre ces moments magiques, féeriques et d’aventures de ma jeunesse !
Célébritiz par yannick
L’idée de ce scénario est amusante : Un homme trouve dans une rue une boite contenant des pilules. Lorsque ce dernier en avale une, il devient immédiatement célèbre pendant une durée indéfinie ! J’aime la première moitié de l’album, celle où notre héros a des démêlés avec son entourage direct. Cette séquence est une satire assez réussie de notre société avec les thèmes de l’argent facile et l’apparition de gens plus attirés par la célébrité de notre héros que par sa personnalité. La deuxième moitié de « Célebrity » m’est apparue nettement moins convaincante avec l’apparition d’un personnage ridicule et d’un changement de régime politique brutal dans notre pays. Cette séquence m’a semblé trop loufoque, trop surréaliste, trop décalée par rapport à la première partie pour que j’en apprécie particulièrement l’humour. Je n’ai pas du tout aimé ce passage au point de ressortir de cette lecture avec une très grosse déception. Le dénouement final (très court) est intéressant mais il ne me suffit pas à apprécier globalement cette BD. Dommage !
Après un tome 6 (Le sixième doigt du Pendjab) de toute beauté, j’étais impatient de lire la suite des aventures de Carmen Mc Callum. J’ai été déçu… La présence de créatures de l’antiquité dans ce nouveau tome m’a semblé normale par rapport au thème abordé. La manipulation génétique est actuellement arrivée à un stade où chacun peut se poser des questions sur les dérives qui peuvent en résulter à l’avenir. Ma déception, elle est d’abord due au manque de scènes d’action et aux longs passages calmes. Ceci m’a dérangé étant donné qu’à l’origine, Carmen Mc Callum est une série BD d’action et que le précédent tome m’avait enthousiasmé sur ce point ! Même le dénouement m’est apparu très quelconque… Au niveau de l’histoire, j’ai senti une grosse rupture dans cet album. Ce tome m’est apparu comme un one-shot de la série. Pourtant, « L’appel de Baïkonour » fait partie d’un nouveau cycle et qui finira avec le tome suivant… Seule la relation entre Carmen et son compagnon qui perdure dans cet album me permet de dire qu’il y a une petite continuité avec le « sixième doigt du Pendjab »… A propos de ça, cette « relation » ne m’a pas franchement convaincu. Graphiquement, l’album est nettement en-deça du « sixième doigt du Pendjab ». L’encrage est moins fouilli, les décors moins détaillés, les personnages sont parfois méconnaissables par rapport au tome précédent… Même la colorisation d’Isabelle Rabarot est à désirer ! « L’appel de Baïkonour » est finalement l’album que j’ai le moins aimé de la série, au point de me demander comment les auteurs vont rectifier le tir au prochain tome…
Cette série peut être classée comme une suite de la BD « Asphodèle », les auteurs et les personnages sont les mêmes. Le thème principal reste toujours basé sur une sombre affaire d’ésotérisme. L’originalité de « la loi des 12 tables » vient du pari, de la part des auteurs, de publier tous les 2 mois, et ce pendant un an, un nouveau tome. L’album est composé de 2 parties. Apparemment, chaque chapitre met en scène les personnages mois par mois (Janvier et Février 2006 pour le cas de cet album). Les principaux défauts qui me sont apparus dans « Asphodèle » sont supprimés dans cette BD notamment celui de l’emploi de couleurs trop vives par rapport au thème de l’histoire. Les tons employés dans « la loi des 12 tables » sont enfin en adéquation avec le scénario. Delcourt annonce des similitudes entre « la loi des 12 tables » et le feuilleton télévisé « 24 heures », je ne peux actuellement pas juger cette affirmation (je n’ai jamais vu « 24 heures »). Cependant, je trouve que l’histoire traîne trop en longueur. A la fin de ce tome, très peu d’informations nous sont dévoilées et certains passages m’ont semblé peu appropriés à l’avancement de la trame de l’histoire. Le travail de Defali est remarquable compte tenu des délais très courts de réalisation des albums. Son style est original, les décors sont assez détaillés et l’anatomie des personnages a ce fameux coup de patte inédit (assez bizarre, je le reconnais) de ce dessinateur. En conclusion, malgré de bonnes qualités graphiques, je pense qu’il faudra attendre le prochain tome pour voir si l’histoire commence vraiment à s’emballer… à suivre donc…
Coïncidence par yannick
Cette BD est la seule, jusqu’à ce jour et à ma connaissance, à proposer un comparatif d’une même planche (même histoire) dessinée par douze dessinateurs différents ! Le résultat est assez saisissant car les auteurs ont un style très différent les uns des autres. Pour cela, je ne peux que féliciter l’association « On a marché sur la bulle » pour ce choix varié des dessinateurs ! C’est ainsi qu’on retrouve un auteur japonais, un dessinateur allemand peu connu au trait complément farfelu (et très intéressant !) et un autre spécialisé dans la réalisation de comics. Personnellement, je n’ai de cesse de comparer et recomparer encore les planches, les apprentis dessinateurs vont se régaler ! Impossible d’avouer qui dessine le mieux, qui est le meilleur metteur en scène ! Pour ceux qui croient que cette idée de mettre en scène la même histoire par 12 dessinateurs différents serait trop répétitive, sachez que le scénario de Fabien Velhmann est parfaitement adapté à cet exercice de style. Il en explique d’ailleurs la façon dont il a appréhendé ce projet. Le seul défaut de cette BD est, à mon avis, de proposer une bibliographie assez fournie des auteurs qui pourraient lasser les grands amateurs et connaisseurs de bandes-dessinées. « Coïncidence » m'apparaît donc comme une BD novatrice réussie, je pense même que cette idée sera reprise par d’autres éditeurs. Encourageant !
Je me souviens d’une discussion entre JD Morvan et des internautes, c’était au sujet du tome 6 de sa série « Sillage » (« Artifices »). Il expliquait que tant il y aura des guerres, il fera toujours des albums antimilitaristes. Je ne peux que saluer son initiative. Jusqu’à ce jour, « La mandiguerre » est la série qui me semble la plus engagée dans son combat contre la guerre. A la sortie du tome 3 « Le revers de la médaille », l’album était vendu avec un bandereau annonçant une similitude avec « Starship Troopers ». Je suis en désaccord avec cette annonce car la série n’est pas, comme dans ce film, une satire de la guerre. « La mandiguerre » parle de la guerre avec gravité. La série dénonce aussi la manipulation de la population par des individus qui n’ont que des ambitions personnelles. La BD reprend la trame de la première guerre mondiale en la transposant dans le futur, à l’ère des vaisseaux spatiaux. La mentalité du début du XXème siècle, les tranchées, les « poilus », l’honneur de la partie, la propagande, tout ce qui était typique de la tragédie de 14-18 sont réunis dans cette BD. J’ai particulièrement apprécié la thème de la « peur de l’inconnu ». Dans « La mandiguerre », les soldats et la population sont manipulés par les politiciens et l’armée, ils ignorent tout ou ont une image déformée de leur ennemi. A titre de comparaison, ce thème est également abordé dans l’excellente série « la guerre éternelle ». Le choix du dessinateur pour réaliser cette série est assez bizarre. Tamiazzo a un coup de patte « manga » qui détonne dans ce milieu de la BD franco-belge. Au final, son graphisme apporte un style assez intéressant à « la mandiguerre » qui, une fois la surprise passée, s’adapte bien à la série. Malheureusement, je trouve que la mise en couleur trop informatisée dévalorise son trait (voir les magnifiques crayonnés de ce dessinateur dans le cahier supplémentaire du tome 2). Les auteurs semblent en être conscients puisque chaque tome a été réalisé par un coloriste différent ! A mon avis, il aurait fallu dès le premier tome une mise en couleur dans le même principe que la série « Okko ». Je pense que cela aurait été plus approprié à l’ambiance générale de « la mandiguerre ». Par son thème abordé et sa transposition de la première guerre mondiale dans un monde futuriste, « La mandiguerre » est une série qui mérite le détour !
Les lecteurs habitués aux deux premiers albums de R. Dillies (Betty Blues, Sumato) risquent d’être un peu déboussolés avec cette nouvelle BD car l’émotion y est pratiquement absente. Cependant, on retrouve bien entendu le fameux style précis, très détaillé et « cartoonesque » de Renaud Dillies. Personnellement, j’adore son coup de crayon ! « Mister Plumb » est le premier album de R. Dillies dans lequel il ne scénarise pas. Cette tâche a été léguée à Régis Hautière qui lui fait une histoire décalée, absurde à partir de personnages que Renaud avait créés avant que ce projet se concrétise. Et ma foi, je trouve que nos deux compères s’en tirent avec les honneurs ! Ils s’étaient mis en tête de se lâcher dans cette BD, le résultat est franchement enthousiasmant, on se marre bien ! Les personnages secondaires se révèlent très sympas. John-John est un de mes préférés quoiqu’il ne dise pratiquement rien tout au long de l’album. Des clichés à partir de référence cinématographique ou de dessins animés parsèment l’album sans que ça soit trop lourd, au contraire, ils contribuent beaucoup au capital sympathie que j’en ai finalement retenu. Notons aussi que la série sera composée uniquement d’histoire complète par tome. « Mister Plumb » est finalement une série sympa. Ce premier tome se révèle très humoristique et devrait permettre à Renaud Dillies de se « lâcher » de temps en temps, de prendre quelques distances par rapport à ses one-shots de la collection « Blandice » (ed. Paquet). Le résultat est plus que prometteur, j’attends avec impatience les prochaines aventures de Mister Plumb. Au fait, il ressemblait à quoi notre héros avant d’être un lapin ?
Très bon moment de détente et de rires bons enfants avec cette équipe de truffions ! Cette BD m’a fortement rappelé les mémorables joutes de « rolistes » auxquelles je participais dans ma jeunesse. Les personnages, que ce soit pour le nain, l’elfe, etc... sont à l’image des stéréotypes qu’on se faisait d’eux. Mais dans la BD, cette caricature des héros est poussée à l’extrême ! Le scénario est simple et tout est prétexte pour qu’on se marre à condition d’avoir gardé cet humour de bande. Le dessin est agréable, bien dans l’esprit humoristique de cette nouvelle série. Je reproche toutefois le réemploi trop systématique de certaines cases. Le tome 2 reste dans la lignée du premier avec cet humour bon enfant si caractéristique de la série. Cependant, je trouve que la colorisation faite par ordinateur est trop prononcée par rapport au premier tome (sous entendu "trop photoshop"), ça me gâche le plaisir de lecture.
Le dernier envol par yannick
Fils d’un colonel de l’armée de l’air, Romain Hugault a été fasciné par l’aviation dès son plus jeune âge. Cette proximité envers ces machines donnera l’envie à cet auteur de les dessiner. Après des années à bosser comme illustrateur, Romain a réalisé sa première BD « le dernier envol » en septembre 2005. A la fin de cette année, l’album est à sa 3ème édition et figure d’ores et déjà parmi un des plus gros succès des éditions Paquet. « Le dernier envol » nous conte 4 histoires courtes de pilotes pendant la seconde guerre mondiale. Ces récits peuvent se lire indépendamment. Cependant, une lecture complète de l’album révélera un scénario basé sur des chassés croisés entre ces pilotes. Le premier récit est inspiré d'une lettre d’un kamikaze à son père avant de partir au combat, c’est mon récit préféré par sa qualité des scènes d’action et sa capacité à nous transmettre énormément d'émotions. Cette séquence me rappelle fortement « Kamikazes » de Dimitri. Les autres histoires se révéleront également très prenantes grâce à la diversité des situations et des pilotes de nationalité différente. Chaque héros, à travers leurs réflexions sur la vie et cette guerre, font preuve paradoxalement d’une profonde humanité malgré le sort funeste qu’ils réservent à leurs adversaires. Chaque personnage semble être résigné face à cette guerre qui n’en finit pas. Le dessin réaliste de Romain Hugault est sublimé par la mise en couleurs d’une incroyable beauté. Il est fort possible que cette mise en couleurs ait contribuée à l’engouement du public pour cet album. Les scènes de combat aérien sont formidables de réalisme. Les avions semblent jaillir des cases. L’excellente représentation de tir de mitraillettes ou de mortiers suffisent largement pour qu’on devine leurs bruits ! (cf. la dernière case de la page 12). Le découpage et la mise en page ne souffrent d’aucune critique. Je considère « Le dernier envol » comme l'un de mes albums préférés de l’année 2005 et comme l'une des meilleurs BD ayant pour cadre l’aviation. Les fans d’aviation y trouveront largement leur compte grâce au réalisme de scènes de combats. Les autres lecteurs pourront également y leur bonheur grâce à ces scénarii chargés d’émotions. Le prochain album de Romain Hugault continuera à mettre en scène des avions mais dans une époque différente à celle de la seconde guerre mondiale. Wait and see !
Louis au ski par yannick
Je n’ai pas apprécié les premiers albums de la nouvelle collection « Shampooing » des éditions Delcourt. Par exemple, « Scoops à gogo » est une bédé dédiée pour les enfants dont l’humour m’est apparu vraiment léger. « Mister i » est un album aux gags qui m’ont semblé trop répétitifs. C’est donc avec une certaine réserve que j’ai découverte « Louis au Ski », je ne fus pas du tout déçu cette fois-ci ! Cet album présente les aventures comiques d’un adorable petit garçon aux sports d’hiver, il s’agit de Louis. Le gros problème de ce bambin, c’est qu’il est souvent isolé du monde qui l’entoure malgré la présence d’un garçon plus âgé que lui qui pratique des sentiers difficiles et qui est glouton en Gameboy. Quant à ses parents, n’en parlons pas ! Les sports d’hiver semblent être l’occasion pour eux de s’éclater sans s’occuper de Louis ! La bédé est totalement muette mais grâce aux expressions de chaque personnage, on a l’impression d’avoir affaire à un dessin animé très vivant ! Je me suis surpris en train de rigoler face aux péripéties de Louis. Je me suis aussi à m’inquiéter sur le sort de ce petit être perdu dans une forêt ou en train de chercher la bonne piste. Je me suis mis à me rappeler aussi ces instants dans la foule où je me sentais perdu au milieu de tous ces « grandes » personnes. Lorsque j’ai lu cet album, j’ai eu l’impression de revoir ma propre enfance et ce, pas nécessairement aux sports d’hiver ! Le trait de Guy Delisle est légèrement « cartoonesque » et sied parfaitement avec cette histoire. Le dessin est rehaussé par la mise en couleurs aux tons très poétiques et très agréables d’Etienne Simon. La mise en pages aux cases identiques me paraît idéale pour une adaptation en dessins animés de cette bédé. « Louis au ski » est la première bédé de « Shampooing » que j’ai vraiment adoré. Merci à l’auteur pour ce petit bijou, ce n’était pas si évident que ça pour un album totalement muet !
C’est un véritable plaisir de lecture que nous offre Guarnido ! Ce hors-série de la série « Blacksad » est un vrai régal pour tous les fans de cet auteur, je pense particulièrement aux apprentis aquarellistes. Pour ces derniers, Guarnido n’a pas hésité à mettre, dans ce recueil de recherches, la palette de couleurs qu’il a utilisé pour chaques cases représentées. Il y explique ses choix et nous partage aussi ses angoisses et ses hésitations pour élire les couleurs définitives. Ses commentaires sont très pertinents et plein de paradoxes aussi. C’est ainsi qu’on apprend, qu’à un moment donné, qu’il avait oublié une notion de base du dessin dans le tome 3 de « Blacksad » : la profondeur ! Comme un professeur, tout au long du livre, Guarnido répète sans cesse l’importance de la lumière et l'intérêt d’utiliser le blanc du papier pour illustrer un éclat. Ceci ne sont que des exemples parmi d’autres que l’apprenti dessinateur et même le bédéphile-qui-ne-connaît-rien-à-la-couleur auront énormément de plaisir à feuilleter « l’histoire des aquarelles » et y découvrir quelques « secrets » de cet auteur. Il est à noter que la plupart de ses esquisses sont paradoxalement très poussées et pourraient parfaitement convenir à une version finale d’une bédé ! Ce livre est décidément un grand cadeau pour tous les fans de « Blacksad », merci aux auteurs !
Plus qu’une bédé, « Le complot » est un formidable travail de recherches sur « les protocoles des sages de Sion » de la part de Will Eisner. Fruit d’une machination démoniaque de l’aristocratie Russe afin d’empêcher le tsar Nicolas II de s’ouvrir à l’occident, Will Eisner à partir de documents authentiques s’acharne à démonter les arguments des défenseurs de cet ouvrage hautement antisémite. « Les protocoles des sages de Sion » est un recueil recopiant d’une autre façon un ouvrage « Dialogue aux enfers entre Machiavel et Montesquieu » rédigé au 19ième siècle par un auteur français afin de critiquer l’empereur Napoléon III. A cette époque, la parution des « Protocoles des sages de Sion » avait pour objectif de manipuler la peur de la population contre le « péril juif ». Aujourd’hui encore et malgré de nombreuses comparutions dans des tribunaux qui ont catégoriquement classé ce recueil en propos mensongers, « les protocoles des sages de Sion » continuent d’être publiés dans de nombreux pays et d’être une référence pour les antisémites. Il est inutile de s’attarder sur le dessin très lisible et très agréable de Will Eisner, regardons un peu plus la façon dont l’auteur nous raconte la naissance des "protocoles des sages de Sion". Tout au long de la bédé, Will Eisner a mis en scène les personnages clefs. Cette façon de narrer permet aux lecteurs de bien comprendre les mécanismes qui ont abouti aux « protocoles des sages de Sion » et d’éviter de l’égarer dans des considérations politiques extrêmement complexes de cette époque d’avant guerres mondiales. A l’image de la séquence où Will Eisner expose le comparatif des pages entre «les protocoles des sages de Sion » et le « Dialogue aux enfers entre Machiavel et Montesquieu », l’auteur se montre très minutieux et très exigeant dans ses arguments. C’est cela qui pourrait rendre assez pénible la lecture de cette bédé pour certains bédéphiles. Pour ma part, c’est exactement le genre d’ouvrage qui me fait regretter que l’éducation nationale en premier lieu n’ait pas eu l’excellente idée de le proposer aux élèves. En fait, ce qui me fait peur dans cette histoire, c’est que je n’ai jamais eu connaissance de ce genre d’exemple de détournement de la presse à des fins diaboliques avant d’avoir lu cette bédé ! Tout cela me fait froid dans le dos, très froid ! LECTURE INDISPENSABLE !
Avec cette nouvelle série, Sfar a l’ambition de réaliser 2 à 3 albums par an. Au vu de sa capacité de production actuelle, cela me semble tout à fait à sa portée ! Sur la lancée du « chat du rabbin », l’auteur continue son « exploration » dans la religion juive. Cette fois-ci, l’action se déroule en Ukraine au début du XXème siècle. Les protagonistes sont des personnages paumés ou rejetés par les siens dont leur principal soucis est de profiter de la vie à tout prix. Pour cela, ils vont découvrir plus ou moins volontairement la musique et former un groupe joyeux qui les amènera à Odessa. A travers leurs péripéties, les personnages principaux se révèleront très attachants malgré le fait qu’ils n’ont rien en commun avec des héros. A noter que les réactions du personnage principal ressemblent énormément à celles du célèbre « chat du rabbin » et que la femme rappelle beaucoup Zlabya de cette même série. Deux choses ressortent à la lecture de cette bédé : Les réflexions liées à la religion juive sont toujours présentes dans la vie de nos personnages principaux bien que leur monde soit dur et soumis à des actes horribles. Cette dureté est d’ailleurs renforcée par une mise en couleurs adéquate. La musique va prendre une place de plus en plus importante dans cette bédé. Il s’agit du « Klezmer » issu de communauté juive russe. La deuxième moitié est quelque sorte totalement imprégnée de cette ambiance musicale. Pour ma part, Sfar a réussi à travers son récit à attirer la curiosité sur cette musique qui m’était complètement inconnue ! Chapeau l’artiste ! D’ailleurs, à la fin de ce tome, l’auteur donne des précisions très utiles sur le Klezmer. En dépit d’une longue introduction, ce road-movie se révèle finalement très attachant. « Klezmer » pourrait bien une excellente série aventure, elle a pour mérite de nous faire découvrir cette musique, et de nous emmener dans une Ukraine hostile et paradoxalement captivante. Dans une interview, Sfar s'identifie comme un « raconteur d’histoires », je ne peux pas mieux le définir !
A l’approche des fêtes de fin d’année, les éditeurs sont souvent tentés de sortir des bédés sur le père Noël. L’intention est louable à condition que ces nouveautés apportent quelque chose de plus à la montagne d’albums de ce type déjà disponible en librairie. « Mon voisin le père Noël » évite ce piège en proposant un scénario original et accrocheur, ainsi qu’un dessin d’une grande beauté. L’histoire est basée sur un personnage au passé sombre qui, à la suite d’une rencontre avec le père Noël va essayer de racheter ses « erreurs ». Certes, ce genre de scénario a déjà été traité sur d’autres bédés comme « Un pas vers les étoiles » mais « mon voisin le père Noël » se distingue de ceux-là par sa noirceur du propos. En effet, malgré la présence de certaines planches féeriques, la bédé est résolument tournée vers le conte pour adultes par la dureté de nombreuses scènes. Le réalisme de certaines séquences pourront faire sourire les lecteurs adultes comme dans la façon dont est exploitée la maison du père Noël. Et pourtant, le scénario accroche le lecteur car le dosage entre le récit fantastique, réaliste et dramatique est parfaitement réussi. La fin de l’histoire est d’ailleurs surprenante puisque ouverte… Il est difficile de donner son avis sur cette bédé sans parler de la beauté des dessins réalisés par Béatrice Tillier. Les tons employés s’inspirent de la trilogie « Fées et tendres automates » dont les deux premiers albums sont également dessinés par cet auteur. La mise en page et découpage ne souffrent d’aucune critique, la lecture est fluide. Une grande réussite ! Malgré la présence de scènes assez dures et qui peuvent donner quelques frissons aux lecteurs, « Mon voisin le père Noël » est un conte pour adultes qui arrive à nous transmettre la magie de Noël à travers un scénario assez original. Le dessin de Béatrice Tillier est tout simplement une invitation à la lecture de ce livre surprenant ! A lire absolument !
Alors qu’une intégrale des 6 premiers albums vient tout juste de sortir, voilà qu’apparaît le 7ème album des aventures de Julius Pinkas dit « Pascin » : « La java bleue ». Cette bédé marque une étape importante pour la série. La mise en couleurs utilise désormais toute la panoplie d’une palette d’aquarelle et de gouache, et les péripéties imaginées par Sfar de ce peintre, qui a vécu réellement entre 1885 et 1930, prennent une nouvelle tournure sentimentale. Lorsque le lecteur feuillette l’intégrale des 6 premiers tomes, il ne peut qu’être surpris par l’évolution constante du dessin de Sfar. C’est ainsi que d’un trait simpliste qui consistait plus souvent à délimiter les personnages et les objets, son style évoluera ensuite vers l’utilisation de hachures (rendus d’ombre) pour finir par l’emploi de plus en plus massive de l’encre. Malgré cela, l’ensemble de la série garde sa cohésion graphique grâce notamment à la vivacité caractéristique du trait de Sfar que l’on retrouvera également dans ce dernier album ! Pour « la java bleue », l’auteur nous en met plein la vue avec des mises en couleurs tantôt flamboyantes de dominante jaune ou vert clair (séquences dans les tropiques et dans le jardin du Luxembourg), tantôt sombres (séquences en huis-clos). Ce changement de style donne plus de poésie et de vie. Sans aucun doute, je trouve que ce nouveau traitement graphique apporte un vrai plus à la série. Scénaristiquement, « La java bleue » revient à la trame des deux premiers albums. Le monde de l’art et des peintres en particulier est moins abordé. Cette fois-ci, Pascin va tomber amoureux… Attention, amis lecteurs ! Ne vous attendez pas à voir Julius se transformer en une sorte de Roméo ! Au contraire, des scènes de sexe, voire pornographiques, sont légions dans ce nouvel opus. Malgré ces séquences crues, je parie que de nombreux lecteurs arriveront à se scotcher à ce récit. Sfar a un tel don de narrateur qu’il est difficile de s’en échapper ! Incontestablement, par son nouveau traitement graphique et par son virement scénaristique, « La java bleue » est un album important pour la série. Ajouté au talent de narrateur de Sfar, « Pascin » devient de plus en plus comme une de mes séries incontournables du moment. Seule ombre au tableau, « La java bleue » est vendue à 24 euros soit pratiquement le même pris que l’intégrale. C’est, à mon avis, excessif même si l’ouvrage est magnifique.
Ces 5 dernières années, de plus en plus de versions dites « de luxe » de séries bédés publiées chez de grands éditeurs sont apparues sur les étals des librairies. La sortie d’un album inédite de la série « Blacksad » est l’occasion de vous présenter un ouvrage sorti en 2002, il s’agit du « grand livre des recherches » de Civiello. Avant de vous énumérer les qualités d’une telle démarche, une présentation de cet album me semble nécessaire. « Le grand livre des recherches » est un hors-série de « la graine de folie » réalisée par Emmanuel Civiello. La bédé réunit tous les travaux préparatoires, les études de personnages et de décors de l’auteur. C’est ainsi que la plupart des lecteurs qui ont pu apercevoir Emmanuel dans des séances de dédicaces pourront reconnaître facilement ses crayonnés à la fois très détaillés et très vivants aussi. Tous les croquis sont commentés, disséqués par l’auteur lui-même. Une bonne douzaine de recherches pour la mise en page de planches sont également proposées. Certes, un nombre important de croquis est une des principales motivations d’achat des fans pour ce type d’ouvrage mais l’intérêt de l’album de Civiello est ailleurs… Toutes ces esquisses sont présentées pertinemment et chronologiquement. La recherche de personnages sera la première démarche que fera l’auteur. Les arrières plans et les engins viendront ensuite compléter l’univers de la « graine de folie ». Chaque extrait est explicité par Emmanuel d’une manière magnifiquement claire et objective. La mise en couleurs sera une étape importante pour placer l’ambiance de « la graine de folie ». Des anecdotes apportent une touche bienvenue d’humour à l’album. Plus qu’un ouvrage de croquis, « le grand livre des recherches » apparaît comme un gros complément à la série pour les lecteurs qui désirent comprendre les parti-pris graphiques de Civiello. Un des gros mérites de cette bédé réside dans son format traditionnel des albums de Delcourt et son prix très raisonnable (12€50) qui sauront séduire aussi bien le lecteur néophyte que les fans. Il est d’ailleurs dommage que les nouveaux ouvrages de ce type sont de plus en plus traités comme des produits de luxe…
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