Les 352 critiques de yannick sur Bd Paradisio...

Pour moi, Joann Sfar est avant tout un formidable conteur. J’ai toujours eu l’impression qu’il pouvait aborder n’importe quel sujet sans lasser le lecteur. Dans cette BD, l’auteur raconte les péripéties d’un mousquetaire réduit à la taille d’un insecte qui évolue dans un monde aussi minuscule que lui. Dans cet univers, il va se retrouver dans des situations aussi cocasses et aussi inattendues les unes des autres loin de sa condition de mousquetaire. Il y a des parfums de Cyrano de Bergerac, de gargantua et des aventures de Gulliver dans cet album ! J’ai eu le sentiment que Joann Sfar se moquait beaucoup de la société actuelle. Ainsi, notre mousquetaire s’exposera dans une salle en plein milieu d’un public féminin, une occasion en or pour l’auteur d’ironiser les beaux-arts… Je passe sur le dessin qui peut rebuter certains lecteurs. Personnellement, il m’a fallu beaucoup de temps pour s’attacher à ce style. Ainsi, grâce à une narration très efficace, le premier tome me fut très agréable à lire. Toutefois, je n’ai pas eu l’impression que Joann Sfar ait conçu à l’avance son scénario comme la plupart de ses albums en passant… Bref, j’ai le sentiment que ce livre permet à l’auteur de raconter un peu de tout avec parfois des réflexions philosophiques… comme d’hab’ de la part de Joann : J’en redemande !
Quand un bon scénariste rencontre un bon dessinateur, ça peut donner quelque chose de géant… Ma foi, j’ai été ébloui par cette BD ! Serait-ce parce que : - l’histoire m’a fortement rappelé la catastrophe écologique qu’est en train de vivre la mer d’Aral en Russie ? Ce grand lac, qui faisait le double en superficie d’aujourd’hui, est victime depuis des dizaines d’années d’une politique visant à irriguer massivement des terrains agricoles en détournant les rivières qui alimentent cette mer. Actuellement, ce projet est catastrophique pour la population locale qui vivait de la pêche et écologique car de nombreuses espèces marines et fauniques (en bordure de mer) ont disparu. De plus, le retrait des eaux a entraîné des zones desséchées qui sont actuellement inexploitables. Étant passionné par la géographie, je fus donc facilement fasciné par le contexte de cette histoire. - les personnages sont très attachants et leurs destins inspirent de la curiosité ? « Le désespoir du singe » possède tous les ingrédients pour que les lecteurs soient fascinés par les aventures de Joliette, Josef, Edith et Vesperine : amours sur fond de dictature avec une révolution que l’on sent proche et qui pourrait changer complètement le destin de ces personnages et de tout un peuple. - le magnifique dessin d’Alfred ? L’auteur passe avec bonheur d’un style doux à un trait nerveux suivant les séquences sans que cela crée une impression de cassure graphique : du grand art ! Les décors sont admirables, les expressions des personnages sont bien travaillées, la mise en couleurs est parfaite. La mise en page et le découpage sont exempts de défauts. Notons également que j’ai impressionné par le rendu « flou » voire « élastique » qu’Alfred glisse par moments dans son dessin. Finalement, ce n’est pas qu’une réponse mais bien ces trois arguments qui m’ont permis d’apprécier pleinement ce premier tome du « désespoir du singe » : vivement la suite !
Des « Pascal Brutal », j’en ai côtoyé pendant plusieurs années, je n’avais jamais eu rien à leur reprocher. Ils « tunaient » leurs voitures, se tapaient des femmes, écoutaient de la techno, s’en foutaient royalement de la culture et des études, et ils allaient ensemble à leur salle de musculation de « leur quartier ». Moi, je n’en avais rien à faire de ce sport et je laissais ma voiture telle que je l’avais eue à l’achat… Le Samedi soir et pendant tous les après-midi de l’été à la plage, on se retrouvait ensemble pour se marrer, draguer et jouer au beach-volley. Malgré nos différences, je m’éclatais vraiment avec eux et je me réjouissais qu’on se respecte à ce point-là comme on respectait les autres. Franchement, ça ne me serait jamais venu à l’idée de se moquer de ces gars-là comme le fait Riad Sattouf dans la totalité ( !!!) d’un album ! Certes, par moments, l’auteur glisse des scènes de tendresse pour que les lecteurs puissent s’attacher à son (anti ?)héros… mais cela ne m’a pas suffi à gommer le sentiment qu’il se fout royalement d’eux. Je me demande encore ce que vient faire Alain Madelin dans cette histoire et pourquoi l’auteur l’a transposé dans le futur. Il me semble que notre société est déjà suffisamment libérale pour que ces « Pascal Brutal » puissent réaliser tout ce qui est à leur portée (je n’irai pas dans les détails). Je suis bien conscient que Riad Sattouf caricature à donf ses personnages et que ce n’est que du second degré mais rien à faire, je n’ai jamais vraiment apprécié ce genre d’humour. L’auteur peut maintenant se moquer des intellectuels, des politiciens ou des « bourgeois », ça ne changera pas mon point de vue.
Il y a beaucoup de similitudes dans la façon de dessiner/conter entre Florence Dupré La Tour et Joann Sfar ! C’est assez amusant aussi de voir que l’album est tiré d’une collection dirigée par… Joann Sfar en personne ! Cette BD oscille entre le conte, le fantasy et l’aventure. J’ai suivi avec curiosité et amusement les aventures de Capucin. Cet enfant m’est apparu à la fois insupportable et attachant. Insupportable car il n’hésite pas à mentir, voler, tuer parfois et à arroger pour pouvoir revenir dans la haute bourgeoisie. Attachant car il peut aider et s’attirer des amis. Dans cette BD, l’univers créé par Florence Dupré La Tour est très riche bien que de nombreux clins d’oeil aux classiques du genre fantastique moyenâgeux apparaissent comme la présence du roi Arthur. Capucin évolue dans un monde cruel où des enfants sont assassinés, où la moindre erreur peut reléguer un être chevaleresque en un pauvre paysan. Paradoxalement, de nombreuses séquences humoristiques parsèment l’album. Je pense notamment aux scènes où les amis de Capucin sont surprenants de naïveté. Globalement, l’action est prépondérante dans cet album où les péripéties de Capucin s’enchaînent sans temps mort ! Florence Dupré La tour est irrémédiablement une excellente narratrice. Cela est visible dans sa façon de mettre en page son scénario et dans sa capacité à nous capter à son récit. Son dessin ressemble à celui de Joann Sfar. La colorisation est faite par ordinateur. Personnellement, que ce soit pour l’un ou l’autre dessinateur, je préfère quand ce style est en noir et blanc ou coloriser par de l’aquarelle. A mon avis, « La mauvaise pente » est un premier tome très divertissant, quoique classique dans son traitement, qui devrait combler les amateurs de récits d’aventure et d’action. Capucin est un personnage qui m’est apparu attachant et qui devait facilement se faire une place dans la mémoire des bédéphiles. Réjouissant !
Dans ce deuxième tome des aventures de ce groupe de 7 repris de justice, de gros progrès au niveau du dessin et de narration ont été réalisés par les auteurs. Hardoc dont cet album est sa deuxième BD « complète » (il a réalisé une histoire dans le collectif « les nouvelles de Jules Verne ») présente un trait plus mature par rapport au premier tome. Les perspectives et l’anatomie des personnages sont, désormais, très convaincants. La mise en page apparaît très aérée. Par conséquent les gros plans sur les personnages ou les vues d’ensemble sont plus visibles dans ce tome. J’ai particulièrement apprécié la scène d’action dans la montagne au début de l’album, le découpage est exempt de tout reproche et la séquence est relativement originale. La mise en couleurs est magnifique même si l’impression –en progrès par rapport au premier tome- n’est toujours pas fidèle à la beauté des planches originales. Scénaristiquement, Régis Hautière semble avoir mis de côté un de ses principaux défauts : les dialogues n’ont pas cette sensation de bavardages que j’ai pu, par moment, apercevoir dans le premier tome de la série. Le résultat m’a donné une sensation de (re)lecture très agréable. Les personnages sont particulièrement attachants, il me semble que le nain prend de plus en plus d’importance dans l’histoire. Cependant, je trouve dommage que certaines scènes comme celle sur la mort d’un personnage aient été vite expédiées. Il y avait dans ces moments-là la possibilité au scénariste de montrer la dureté de cette mission aux lecteurs. Sans cela, j’ai eu la sensation de suivre des aventures palpitantes mais pas vraiment dangereuses pour nos héros à part ce poison qui les ronge petit à petit. Au final, « le livre des ombres » apparaît plus abouti que le premier album aussi bien au niveau du dessin que du scénario. Le tout donne une BD agréable à lire et très divertissante. Je me demande bien comment les auteurs vont réussir à boucler ce cycle sachant que nos héros sont apparemment à la moitié de leurs aventures…
Cette BD est, à ce jour, le dernier album de Dimitri ayant pour cadre la seconde guerre mondiale. Ce thème est l’un des sujets favoris de l’auteur dans lesquelles ses scénarii sont majoritairement basés sur des soldats allemands (Kaleunt, Lindeburg) ou japonais (Kamikazes). Cette fois-ci l’histoire se déroule sur le front russe, en Ukraine plus précisément, en compagnie d’un soldat allemand et de son régiment. Je suppose que le scénario débute lors de l’offensive allemande puisque la bataille a pour objectif la prise de « Koursk » (ou « Kursk »). Tout au long du livre, j’ai ressenti de la part de l’auteur une volonté de décrire l’horreur de la guerre. Dans cette BD, il n’y a aucune explication sur le mouvement des troupes russes ou allemandes et aucune date. Tout est centré sur le destin d’un soldat allemand dont le lecteur partage avec lui ses espoirs et ses craintes. J’ai un avis mitigé sur cet album, autant le dessin et le thème me plaisent, autant la voix off utilisée par l’auteur tout au long de cette BD m’irrite. Je trouve que cette narration est trop présente et gène fortement le plaisir de lecture. Il est d’ailleurs assez bizarre que Dimitri ait utilisé ce mode narration car ses autres albums étaient moins « bavards » en voix of est donc, à mon avis, plus plaisants à lire. « Kurts » est finalement une BD de plus qui montre l’horreur de la guerre. Par rapport aux autres BD ayant traitées ce thème, je trouve dommage que Dimitri utilise trop la voix off. Ceci m’a considérablement gêné mon plaisir de lecture. Un conseil pour ceux qui veulent découvrir les one-shots de Dimitri : jetez un coup d’œil sur « Kaleunt », « Kamikazes » ou encore « Lindeburg » qui sont plus agréables à lire que « Kursk ».
Wimbledon Green par yannick
« Wimbledon Green » est incontestablement un bel objet, c’est une BD belle à regarder, à toucher… ce serait dommage que ça soit le contraire avec un prix de vente de 21 €00… Ensuite, au niveau de la présentation, le lecteur a doit le droit à une préface de l’auteur lui-même où celui-ci nous fait part de ses craintes, de la façon dont est venue cette idée de scénario et dans sa façon de la dessiner. Seth avoue avoir dessiné « Wimbledon Green » pendant ses « heures perdues » (voir préface) à la manière d’un carnet de notes, il s’excuse même auprès des lecteurs d’avoir utilisé un dessin « peu léché »… personnellement, il y a de quoi être étonné car je trouve que le graphisme est parfaitement adapté à ce scénario. Ce trait simple est d’ailleurs bienvenu car celui permet d’améliorer de mieux distinguer les personnages dont l’histoire regorge (une bonne vingtaine si je m’en souviens bien !). En gros, je n’ai pas vraiment eu l’impression que l’auteur ait « raté » son dessin. C’est même assez surprenant de découvrir une BD aussi bien « dessiné » pour ce qui devait être une sorte de BD « faite à la va-vite » ! La mise en page m’a un peu rebuté au début car elle contient une multitude de petites cases pas très faciles à distinguer dans ce petit format d’édition. Malgré cela, l’album tient toutes ses promesses graphiquement grâce notamment à un découpage sans reproche ! Scénaristiquement, Seth a fait très fort ! La BD comporte de nombreuses séquences où chaque personnage donne sa vision de « Wimbledon Green » entrecoupées de passages historiques sur ce « héros » et celles sur l’intrigue principale. Malgré cette complexité, la BD reste accessible à tous ne serait-ce parce que l’auteur possède un grand don de narrateur. Et pourtant… malgré toutes ces qualités, je n’ai pas vraiment accroché à cette histoire car le monde des collectionneurs n’est pas un univers qui ne me passionne pas beaucoup. Je me suis senti comme un étranger envers cette histoire où les différents protagonistes cherchent à surpasser ses concurrents afin de posséder la pièce unique à un prix démesuré, la BD où ils pourront « se la péter grave ». « Wimbledon Green » est une BD au graphisme vraiment très plaisant et très agréable à contempler. Elle possède une narration quasiment parfaite. Cependant, je n’ai jamais accroché à cette histoire de collectionneur qui ne me m’intéressait pas vraiment et qui ne m’intéresse toujours pas… Peut-être est-ce une BD qui s’adresse spécialement aux bédéphiles qui ont une « vraie » âme de collectionneur ?
J’ai trouvé ce nouvel album meilleur que « La conquête de l’Est » (le premier tome de la série) ! Cette BD est une formidable invitation à la fête, jugez-en plutôt les paroles de la première page du livre : « Allez, on s’y remet !… On retourne à Odessa dans cette nuit étoilée… Les fenêtres ouvertes de l’élégante maison laissent la musique juive se répandre dans les rues endormies… profitons de cette drôle de fête. Souvenons-nous longtemps de cette nuit merveilleuse car c’est à ce moment-là que nos musiciens sont vraiment devenus amis.»… Pour tout vous dire, je m’en souviendrais toujours de cette lecture car bien que l’album soit sorti depuis environ un mois seulement, je l’ai relu au moins 4 fois avec toujours un grand plaisir ! J’adore cette histoire assez folle qui se passe quasiment en huis-clos où notre groupe de musiciens se produit sur scène toute la nuit dans une grande maison bourgeoise. J’adore ces instants où j’ai eu l’impression de partager des moments intimes avec chacun des personnages lorsqu’ils faisaient une pause. J’adore quand l’auteur se permet par l’intermédiaire du personnage de Tchokola de raconter de courtes histoires à la fois drôles, dures et émouvantes (pages 31 à 39 et de 42 à 62). Sfar a vraiment un talent de narrateur extraordinaire ! J’adore ce dessin nerveux, expressif et vivant qui sied merveilleusement à cette histoire joyeuse et qui a réussi à me faire « sentir » cette musique dite « Klezmer ». J’adore aussi cette mise en couleurs qui crée des ambiances tantôt chaudes, tantôt froides, tantôt reposantes tout au long du livre. Sur ce dernier point, à la fin de l’album, Sfar nous fait partager sous forme de notes son point de vue très intéressante sur l’utilisation de l’aquarelle dans une BD. J’adore aussi l’excellente travail de reliure des éditions Gallimard pour l’ensemble de cette collection dont est issue « Klezmer ». « Bon anniversaire Scylla » est un album qui peut se lire indépendamment du premier tome de la série. Même si vous n’avez pas aimé « La conquête de l’Est », je vous recommande très vivement de feuilleter le deuxième album de la série car l’ambiance, le lieu sont assez différents du premier tome. En tous cas et personnellement, ça fait bien longtemps que je n’ai eu autant de plaisir à lire une BD ! Merci Joann !
Capsis (Nébulo) par yannick
Malgré une histoire assez simple et très linéaire, les méninges n’ont pas le temps de se reposer dans cet album ! La faute à la trame de l’histoire qui va très vite, très très vite, trop vite ! Le scénario est riche en rebondissements, un peu trop à mon goût car certaines séquences sont assez téléphonées et auraient mérité un peu plus d’éclaircissements. Pour l’instant, l’histoire, bien que sympa, ne m’a pas permis de m’habituer et de m’attacher aux principaux personnages. Finalement, je pense que le scénario de cet album aurait été plus apte à être séparé en deux tomes afin de mieux poser les personnages et « d’éclaircir » certaines séquences qui m’ont parues trop vite réglées. Néanmoins, j’aime bien ces représentations aux formes géométriques très simples et tout en douceur. Le graphisme est « cartoonesque », les expressions de personnage sont assez exagérées : ça se voit bien que Zébé (l’auteur) vient d’un studio de dessin animé. Les décors et le design des véhicules valent le coup d’œil ! Le coup de crayon de Zébé est vraiment impressionnant ! La mise en couleurs est très chatoyante et assez originale. Elle contribue beaucoup à l’attirance que j’ai eu envers cette BD bien qu’elle m’est apparue assez « flashies » par moments. En conclusion, le premier tome de « Nebulon » m’est apparu assez impressionnant graphiquement. Mais je trouve dommage que les séquences, au niveau du scénario, s’enchaînent trop rapidement !
Ce premier tome de « Aya de Yopougon » est vraiment une BD très sympa à lire. L’histoire n’est pas très originale car c’est une énième version d’un scénario qui met en scène des jeunes filles insouciantes cherchant des mecs riches pour « réussir » leurs vies. En réalité, ce qui fait la force de cette nouvelle série, c’est dans le contexte où les personnages évoluent. Cette histoire se passe dans les années 70, à une époque où la Cote d’Ivoire était un pays relativement calme. Les principaux héros de cette BD sont des jeunes qui ne pensent qu’à s’amuser… comme tous les jeunes européens d’ailleurs… Les dialogues retransmettent bien le dialecte qu’utilisent les Ivoiriens, sorte de mélange entre les langues locales et le français sans pour autant que cela paraisse lourd à comprendre pour nous lecteurs francophones. Les personnages sont assez attachants quoiqu’un peu trop stéréotypés à mon goût. Aya par son sérieux et sa volonté de réussir sa vie professionnelle détonne au milieu de ses copines aux tempéraments assez « explosives » Je ne suis pas particulièrement fan de ce genre de dessin mais il se révèle simple et agréable à contempler. Le tout donne une BD sympa à lire, plaisant et qui nous change des images négatives de l’Afrique diffusées par les médias. Distrayant !
Avec un tel titre, il n’y a aucun doute que l’histoire se passe pendant la première guerre mondiale. J’ai un avis mitigé sur cette BD : Autant j’aime la première partie de l’album où le héros se retrouve face à une dizaine de soldats suspectés d’avoir tué l’un des leurs, autant la deuxième partie me déçoit par son éloignement envers l’intrigue initiale. J’ai l’impression que l’histoire se glisse de plus en plus vers une démonstration de l’absurdité et l’horreur de la guerre. C’est un thème que l’on retrouve dans de nombreuses séries, je pense particulièrement au « Cri du peuple » de Tardi qui est très complet sur ce point. J’aime le dessin de Marchetti, son trait gras et sombre s’adapte bien au thème de l’histoire. Certaines scènes m’ont demandé toutefois un effort supplémentaire de lecture afin de bien reconnaître les personnages notamment lors des séquences de combats dans les tranchées où la mise en couleurs est très sombre. J’ai le gros sentiment que le deuxième tome va fortement influencer mon avis final envers cette série. Personnellement j’espère bien que l’histoire va revenir à la trame initiale avec cette « enquête » qui s’annonçait intéressante. Wait and see !
Ce deuxième tome de « Salvatore » est aussi loufoque et sympathique que le précédent. Dans cet album, la grosse nouveauté vient de l’apparition d’un nouveau personnage qui se révèle être le compagnon « idéal » du garagiste (Salvatore). Au contraire du premier tome, l’action se passe essentiellement en ville où ce mécano va essayer d’obtenir la pièce rare, la merveille qui lui permettra de faire démarrer son formidable véhicule et ainsi, lui permettre de rejoindre sa bien-aimée (Julie). Pendant ce temps-là, Amandine, la porcine, est à la recherche de son petit dans cette même ville… Le scénario est donc une histoire basée sur le chassé-croisé entre Amandine et Salvatore. Le dessin est assez épuré et la mise en couleurs utilise des tons pastels qui sied parfaitement à l’ambiance poétique et sympathique de ce récit utilisant des personnages animaliers. Le thème de l’histoire est à mi-chemin entre le conte et la satire de notre société. Certaines séquences sont à la fois paradoxalement dramatiques et humoristiques à cause des réactions comiques des personnages. Je donne une mention spéciale à la narration : elle est parfaite et elle a beaucoup contribué au plaisir que j’ai pu ressentir lors la lecture de cette BD. Au final, ce deuxième tome confirme la bonne impression laissée lors de ma lecture du premier album. « salvatore » se révèle être un excellent conte pour ceux qui cherchent une BD distrayante et pouvant leur procurer beaucoup d’émotions. Quant aux autres : n’hésitez pas à feuilleter « Salvatore » !
Il n’y a rien à redire sur cette nouvelle BD du duo Delaby-Dufaux, j’avais adoré le premier cycle de « Murena » et ce nouvel album inaugure le deuxième avec beauté. Le dessin de Delaby est toujours aussi époustouflant. Les décors, l’ambiance de l’époque, les tenues vestimentaires sont retranscrits avec justesse. La narration est excellente. La mise en couleurs est parfaite, le découpage est magnifique : il suffit de feuilleter la séquence sur la course de chars pour admirer le brillant travail de cet auteur ! Du grand art ! Quant au scénario, j’ai un moment « tiqué » sur la présence d’une femme dans la course de chars et sur l’identité du nouvel amour de Murena (personnage fictif de la série) mais je fais confiance à Dufaux sur la véracité de cette première scène et pour que la relation qu’entretient le personnage principal entre sa nouvelle fiancée n’entrave pas la réalité historique de son récit. En effet, le scénariste a, comme dans le premier cycle, fait un impressionnant travail de recherches, de documentations (voir les références en fin de lecture) pour « réécrire » la saga de Néron, fils de César. Crimes, trahissons, amour… semblent repartir de plus beaux pour mon grand bonheur de lecture. « Murena » est actuellement ma série historique préférée. Ce nouvel album ne fait que confirmer l’excellent impression que j’ai ressentie lors des 4 premiers tomes de la série. A lire absolument !
Angela par yannick
Je suis un fan inconditionnel de Vatine. En fait, j’aime beaucoup sa façon de mettre en page ses histoires. Ce dessinateur a un sens du cadrage et du rythme qui me convient parfaitement. J’avais adoré le quatrième tome de la série « Aquablue », ses one-shots « Adios palomita » et « 500 fusils ». C’est d’ailleurs en souvenir de ces westerns que j’attendais ce nouvel album de Vatine. Je suis un peu déçu de cet album. Je n’ai pas eu la sensation de retrouver l’absurdité et l’humour de certaines séquences de « 500 fusils » ou de « Adios Palomita ». « Angela » m’est apparue trop classique dans son thème (attaque d’un train) et la BD se lit même très vite tant la mise en page est très aérée. A mon avis, le scénario aurait mérité d’être un peu plus folichon… là, je suis resté sur ma faim. Toutefois, j’ai été –comme d’habitude- sous le charme de la mise en page et le sens du cadrage de Vatine. « Angela » est finalement une BD divertissante qui souffre d’un scénario très classique. A moins d’être un fan de Vatine, préférez la version colorisée où Isabelle Rabarot a parfaitement su créer une ambiance chaude et parfaitement adéquate à cette BD « spaghetti », comme toujours chez elle suis-je tenté de dire..
Cette histoire est assez surprenante aux premiers abords. Je m’attendais à découvrir des séquences de combats et la guerre mais c’est le quotidien de 3 jeunes amis que l’on découvre. Ces trois hommes ne savent pas quoi faire, ils glandent en plein milieu d’une campagne, d’une guerre (Yougoslavie ?) dont ils ne comprennent rien. Bref, comme la plupart des jeunes, ils rêvent d’aller en ville et de s’amuser. Pour ça, il leur faut du fric… A partir de là, tout s’enchaîne et je me suis demandé ce que j’aurai fait à leur place dans cette « putain de guerre » ? Toute la force de « notes pour une histoire de guerre » vient de cette question : qu’est-ce que j’aurai fait pour survivre dans un pays en guerre ? L’histoire ne comporte que très peu de scènes de combat. En fait, l’auteur met en scène ses personnages principaux majoritairement dans des ruines où ceux-ci passent leurs journées à attendre d’autres hommes, à passer leur temps à bavarder, à espérer un monde où ils pourraient réaliser leurs rêves… Ces séquences me sont apparues au départ assez agaçantes car j’ai eu du mal à entrer dans ce récit mais, finalement, c’est ce quotidien assez noir de ces 3 paumés qui m’a pris à la gorge et qui m’a fait apprécier cette BD. Il faut aussi dire que la narration est parfaite, je pense que la pagination importante de l’album (pas de nombre de pages limitées de la part de l’éditeur ?) a sûrement aidé l’auteur à mettre en page son histoire très librement. Il n’y a aucun message clair de la part de l’auteur a tiré de cet album, Gipi met en scène ses personnages d’une façon assez neutre. C’est assez déroutant et très intelligent de la part de Gipi car cela force chacun d’entre nous à s’interroger. Le dessin assez détaillé et très personnel de Gipi est parfaitement adapté à son récit. L’utilisation de nuances grisâtres à l’aquarelle donne pertinemment une atmosphère froide à son histoire. « Notes pour une histoire de guerre » est finalement une BD à lire absolument et qui, à mon avis, a mérité son prix au festival d’Angoulème… paradoxalement, je ne crois pas que je la relirai de sitôt à cause de son sujet grave et la noirceur du quotidien de ces 3 jeunes paumés.
Le voyage par yannick
Dimitri est un auteur que j’apprécie pour avoir adoré ses one-shots sur les guerres mondiales comme « Kamikaze », « Kaleunt » ou encore « le convoi ». Cette fois-ci, Dimitri change son registre habituel pour nous prononcer un récit basé sur l’antiquité et la mythologie grecque. L’histoire met en scène Pythéas le Massaliote (marseillais) et son équipage qui auraient mené un périple marin vers le nord. Ce voyage aurait été ponctué par des apparitions mystiques. Ce récit m’est apparu agréablement à lire mais il m’a semblé manquer quelque chose, un « plus » qui m’aurait fait dire qu’on a affaire à une bonne BD. En fait, je trouve que la voix off est trop présente dans cet album. J’aurai aimé que certains passages soient quasiment muets afin que le lecteur puisse ressentir une émotion et pour que ces séquences soient plus « épiques » qu’elles ne le sont. A mon avis, le dessin de Dimitri est suffisamment expressif pour que la voix off n’interviennent pas dans des scènes. C’est dommage… Finalement, « Le voyage » est un album agréable à lire et instructif mais la BD est, à mon avis, trop envahie par une voix off qui m’a enlevé une partie des émotions que j’aurai pu ressentir lors des scènes « mystiques ».
Avec « code Mc Callum », les lecteurs découvrent le passé de Carmen lorsqu’elle oeuvrait avec l’IRA. L’héroïsme apparaît ici sous les traits d’une jeune femme insouciante à peine sortie de l’adolescence. L’histoire est menée tambour battant et comporte une grosse séquence qui devrait hautement satisfaire les amateurs de récits d’action (comme d’habitude de la part de Duval !). Le scénariste a parsemé son histoire de flash-backs sur l’IRA qui permettent aux lecteurs de mieux « rentrer » dans ce récit et de rendre crédible ce futur. L’univers de cette nouvelle série m’est donc apparu cohérent et riche. La narration est exempte de toutes reproches, la lecture de « Code Mac Callum » se fait agréablement et sans ennui (ce serait dommage de la part d’un récit d’action !). Cependant, je n’aime pas le dessin et cette mise en couleurs informatisée. Certaines cases comportent des effets de flou qui me dérangent. J’ai aussi remarqué un décalage en blanc entre l’image et le contour noir dans de nombreuses cases, est-ce un problème dû à l’impression ? Finalement, malgré un dessin que je n’aime pas, ce premier tome de « Code Mac Callum » m’est apparu intéressant et possède un scénario bien plus fascinant que l’autre dérivé de cette série (Carmen+Travis). A suivre…
Ce deuxième tome est, hélas, dans la continuité du premier : l’histoire n’évolue que très lentement, il faut attendre le dernier tiers de l’album pour apercevoir une scène d’action et pour que des suspects apparaissent clairement. Paradoxalement, ce récit arrive à me donner l’envie de lire la suite… du même principe qu’un feuilleton télévisé captive des téléspectateurs. Je pense que cela est dû à l’ambiance fantastique et assez inquiétante qui se dégage tout au long de cette histoire. La mise en couleurs m’est apparue excellente et parfaitement adaptée au scénario de Corbeyran. J’aime le trait de Defali et son souci du détail dans certains décors. Pour ce dernier point, je le soupçonne énormément d’avoir réalisé des recherches et des story-boards avancés avant de commencer à dessiner « la loi des douze tables ». En plus de la lenteur de l’intrigue, mon autre reproche envers cette envie est dans la présence est de longs bavardages qui m’ont lassé par moments et par conséquent m’ont donné l’envie de tourner les pages. Par contre, Asphodèle est une femme très indépendante qui m’est apparue assez attachante et qui possède un tempérament de battante qui me fascine. « La loi des 12 tables » est une des rares séries d’ésotérisme qui a réussi à me scotcher malgré le peu d’évolution de l’intrigue. J’espère que la suite ne me décevra pas surtout au niveau du scénario…
J’ai été agréablement surpris par cette nouvelle série de science-fiction : Le dessin est magnifique et le scénario est captivant. A ma connaissance, « Orbital » est la première série de Pellé. Son trait est étonnamment mature. Les personnages sont très expressifs, les cadrages sont recherchés et s’associent bien avec cette mise en page dynamique. L’architecture des vaisseaux et des villes est très travaillée, les extra-terrestres ont des morphologies très différentes des unes des autres. « Orbital » respire décidément le bon space-opéra ! La mise en couleurs aux tons assez sombres de Véronique Grobet dessert parfaitement cette histoire de science-fiction. C’est magnifique ! Mon seul reproche envers cette BD concerne le fait que j’ai eu, par moments, quelques difficultés à bien saisir le bon sens de lecture. « Orbital » est la deuxième série de Sylvain Runberg, celui-ci scénarise « Les colocataires » qui m’avait moyennement convaincu. Personnellement, je trouve qu’il est apparemment plus à l’aise dans le registre de la science-fiction que dans le roman graphique. Le scénariste semble avoir créé avec cette nouvelle série un univers riche et parfaitement cohérent. Le thème de « Orbital » est assez similaire à la série « Sillage » de Buchet et Morvan. Les deux héros sont des agents d’une sorte d’ONU futuriste chargés de désamorcer les conflits prêts à s’écarter dans l’univers, Caleb et Mézoké forment un duo qui m’est apparu finalement très attachant. Là où chaque tome de « Sillage » est une histoire complète, « Orbital » prend apparemment le parti-pris d’utiliser 2 tomes par histoire. J’espère de tout cœur que les auteurs feront le nécessaire pour que le délai de parution entre chaque album (du moins pour une histoire complète) soit correct (= un an et demi au maximum). Finalement, par son dessin magnifique, par son scénario captivant, par ses personnages attachants, par son univers très diversifié, « Orbital » possède beaucoup d’atouts pour être une excellente série !
Avec cet album, René Pétillon prouve que l’islam peut être abordé dans une BD sans froisser les musulmans. Pour cela, l’auteur utilise un humour bon enfant et un sens de l’observation remarquable sur la pratique religieuse de ces pratiquants. L’histoire met en scène Jack Palmer dans un quartier habité par une forte population musulmane, celui-ci est chargé par une mère de retrouver sa fille fugueuse qui se serait convertie à l’islam. René Pétillon fait majoritairement évoluer son personnage favori chez deux imans dont la pratique de l’islam diffère. J’ai énormément apprécié l’humour de Pétillon pointant du doigt les contradictions entre les écrits du Coran et la pratique réelle des croyants. L’humour employé n’est jamais grossier, il reste toujours respectueux envers les musulmans. Les personnages sont traités avec beaucoup de tendresse et ne me sont pas apparus aussi caricaturaux que je le craignais. Comme dans les autres religions, l’islam comporte plusieurs courants religieux avec son lot d’extrémistes et de modérés. Si Pétillon avoue avoir voulu parler des conditions de la femme musulmane dans son ouvrage, j’ai principalement ressenti de la part de celui-ci une envie de démontrer que les écrits du Coran sont imprécis et par conséquent se prêtent à trop d’interprétations différentes. Personnellement, au plan du scénario, j’ai trouvé beaucoup de similitudes entre « Le grand fossé » de la série Astérix et « l’affaire du voile » avec pour ce dernier un dénouement qui permet de rapprocher les deux imans. J’avais moyennement apprécié « L’affaire corse » dont l’humour et les péripéties de Jack Palmer dans l’île de beauté m’ont parus quelconque. Avec « L’affaire du voile », Pétillon est parvenu à m’intéresser à cette histoire tendre et respectueuse des croyances religieuses ou non de chacun. Cette BD est sans contexte une grosse réussite au niveau de l’humour employé et m’est apparue comme une grosse bouffée d’air frais au milieu d’une actualité aux gros relents anti-islamiques.
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