Les 352 critiques de yannick sur Bd Paradisio...

A mon avis, lorsqu'on feuillette « Achevé d'imprimer », on ne peut qu'être attiré le noir et blanc de Rémi Mabesoone. Et si je vous rapporte que l'histoire m'est apparue très prenante, il n'y a plus d'hésitation : Lisez ce one-shot ! « Achevé d'imprimer » est un road-movie qui met en scène Julien, un jeune écrivain raté. Celui-ci vit chez un homme qui l'a recueilli après la mort de ses parents. Frustré de ne pas avoir paru un seul de ses romans et vivant dans l'indifférence de ses confrères, Julien décide un jour de devenir un « écrivain d'action », c'est à dire un romancier qui fait ce qu'il rédige, c'est sûr, il va devenir célèbre en faisant ça ! Mais... quand on sait que notre bonhomme veut écrire un polar, on peut s'attendre à que ça gifle... fortement et avec folie ! L'histoire est assez violente, les morts s'accumulent au fil des pages. Rémi Mabesoone possède un style gras comme si son seul outil se résumait à un stylo plume « pentel », personnellement, j'aime beaucoup ce « coup de patte ». Rémi Mabesoone met beaucoup d'arrières plans sombres et de gros plans sur ses personnages. Ceux-ci apparaissent la plupart du temps avec un visage très expressif et déformé souvent représentatif de l'horreur que doivent affronter ces personnages, l' album présente finalement beaucoup de vitalité renforcée par une histoire qui nous fait parcourir une bonne partie de la France en très peu de temps ! A niveau du scénario, je n'ai que deux reproches à faire : En dehors de Julien, les autres protagonistes ont été vite congédiés alors que la plupart d'entre eux possédait une personnalité qui aurait pu être intéressant à développer. Mais d'un autre côté, si ça avait été le cas, « achevé d'imprimer » n'aurait pas été un one-shot... Certains passages ne me sont pas apparus très utiles à la trame de l'histoire. Quand un personnage tue froidement 3 ou 4 hommes, je comprends très bien que c'est un meurtrier, pas la peine d'en rajouter ! Les dialogues sont courts et efficaces, en tout cas, ils marquent les esprits. Mention spéciale à la fin qui surprendra plus d'un lecteur ! En conclusion je ne peux que vous conseillez cette lecture surtout si vous aimez les polars. Rémi Mabesoone possède un style gras que j'aime énormément et qui sied à merveille avec ce scénario. L'histoire est très prenante et la fin, à mon avis, vous déconcertera agréablement, j'en suis certain !
Ce sont peut-être des petits riens pour l’auteur mais pour moi, ce sont vraiment de vrais bonheurs de lecture. Trondheim a réalisé ces histoires en une planche à partir de ses observations, anecdotes qu’il a réunies dans un carnet et dont on peut en admirer sur son blog quotidiennement. Il faut un sacré coup d’oeil pour raconter ses petites histoires ! A partir de pas grand-chose, Trondheim a réussi le coup de force de me faire arracher quelques fous rires et parfois quelques appréhensions devant la réalité du quotidien. J’avoue avoir été, par exemple, sensible et surpris par l’attachement de Trondheim sur les arcs-en-ciel. De même, son séjour à la Réunion et ses pitreries avec son compère Joann Sfar à Angoulême me sont apparus irrésistibles de drôlerie. Pour « Les petits riens » est le premier album de Trondheim dans lequel il réalise lui-même la mise en couleurs. Le résultat m’est apparu franchement enthousiasmant. L’auteur a utilisé des tons à l’aquarelle parfaitement adaptés à l’ambiance de chacune de ses petites « aventures ». Son trait est très mature à l’image de ses séances de dédicaces où il réalise très rapidement des « crobars » sans passer par l’étape du crayonné. Le format poche de ce livre est parfaitement adapté pour l’emmener facilement dans un sac à doc et le papier est d’excellente qualité. Cependant, je déplore que les couvertures ne soient pas mieux protégées contre les salissures, un film plastiqué comme ceux des mangas aurait été le bienvenu. « les petits riens » m’est apparu finalement comme une BD autobiographique très distrayante basée principalement sur des anecdotes très sympathiques. L’album est actuellement mon livre de chevet. Au vu de son blog, Trondheim continue toujours à réaliser des planches basées sur son quotidien qu’on risque fort de les revoir dans un nouvel album des « petits riens » : chiche !!!!
Suite des aventures d’Alim après un premier tome (« le secret des eaux ») que je considère comme l’un des meilleurs albums « Delcourt » de l’année 2005, « Le vent de l’exil » m’a un peu déçu graphiquement. En fait, c’est la mise en couleurs que je trouve en deçà par rapport au « secret des eaux » surtout dans les séquences se passant dans la nef Iasoubine. En effet, les arrières plans me sont apparus trop flous. C’est gênant car le manque de contrastes sur ce fond verdâtre ne m’a pas permis d’apprécier pleinement les décors qui sont apparemment très détaillés. La faune ne m’a pas parue aussi variée et créative que je ne le pensais. A part la « silère », les autres animaux ressemblent beaucoup à ceux existant sur terre, mêmes les ânes sont présents dans cette BD se déroulant dans un monde imaginaire ! Sinon, j’aime beaucoup le trait tout en finesse de Virginie Augustin. Son découpage est toujours pertinent, la narration décondensée lui permet d’aérer la mise en page et c’est tant mieux ainsi ! Le scénario reprend, à mon avis, les évènements de l’époque romaine dans la période où les romains luttaient contre le christianisme. Ainsi, Alim, le « hors-caste », m’est apparu comme un messie malgré lui qui cherche à s’échapper aux adeptes de la religion de « Jésameth ». J’ai trouvé aussi certaines ressemblances entre certaines religions réelles qui incitent à lutter contre les « mécréants » et l’attitude des « jésamethiens » contre ceux qui refusent d’adhérer à leur croyance. Les scènes de tortures sont assez présentes dans cet album, en tout cas, bien davantage que dans « le secret des eaux » qui est une BD plus distrayante à lire. Cependant, l’humour est également visible dans « le vent de l’exil » surtout dans des scènes où Alim et sa fille Bul sont réunis. L’album comporte de nombreuses scènes d’action qui raviront les amateurs du genre. Après un premier tome que j’ai trouvé réussi, la suite des aventures d’Alim me donne envie d’attendre avec impatience le… prochain album ! Les personnages principaux sont très attachants et la mise en page aérée rend la lecture plaisante. Le scénario, derrière des séquences humoristiques et d’action réussies se situant dans un monde fantastique, est une critique des diverses croyances religieuses de notre société. « Le vent de l’exil » est finalement, à mon avis, un album d’aventure très réussi malgré un graphisme qui me semble légèrement en deçà du précédent album et la présence de scènes très sanglantes.
Lorsque j’ai lu ce titre et que j’ai feuilleté le début de la BD, je m’attendais à découvrir une histoire basée sur le plaisir que procure la pêche aux personnes âgées… eh bien, non, le scénario est à la fois plus complexe et plus simple que ça. « Les petits ruisseaux » est une histoire qui sort des sentiers battus par rapport à la plupart des récits qui mettent en scène la vieillesse. Dans cette BD, le personnage principal, qui possède une bonne santé, va vivre des péripéties assez similaires à celles qu’il avait certainement connu dans sa jeunesse. On le découvre ainsi goûter pleinement aux petits plaisirs de la vie, faire des choses dont la plupart des enfants ne verraient pas d’un bon œil de la part d’un parent veuf et âgé… « Les petits ruisseaux » est un de ces livres dont je suis ressorti plus optimiste vis-à-vis des personnes âgées. C’est une BD qui m’est apparue très tolérante envers nos « vieux » et dont on se dit que finalement ils ont bien le droit de vivre encore pleinement comme ils l’entendent… Juste une petite remarque en passant, je m’interroge et je m’inquiète beaucoup en ce moment sur la présence de plus en plus fréquente de scènes dans les BD où l’on voit des jeunes fumés des « pétards »… comme si le must d’une bamboula, de nos jours, est de la terminer avec un joint entre les lèvres. Fin de la parenthèse. Le trait de Rabaté m’est apparu parfaitement adapté à cette histoire, il est fin et rehaussé par une mise en couleurs simple et chaleureuse. Le tout forme une ambiance apaisante et poétique qui sied à merveille avec ce scénario. La narration est excellente, la mise en page et le découpage me semble exempt de tout reproche. La lecture est vraiment captivante et très agréable. « Les petits ruisseaux » est finalement une des BD qui m’ont le plus marqué depuis le début de cette année. Je trouve très agréable et très rassurant de voir qu’un auteur comme Rabaté n’est pas tombé dans la caricature facile de la personne âgée qui n’arrête pas de râler et qui n’attend que sa mort… C’est vrai quoi, moi, je les aime bien mes vieux et ils ont tout de même le droit de profiter pleinement de leurs jours jusqu’à la fin de leur vie surtout lorsque leurs santés le permettent ! Sans blague !
Drôle de titre lorsqu’on lit ce premier tome de la série (chaque album est une histoire complète), Corto Maltese n’y apparaît pas si jeune que ça ! Et puis, c’est sûrement la rencontre la plus surprenante avec un héros que j’ai pue lire dans une BD jusqu’à maintenant ! Pour moi, le vrai (faux) héros de cette première aventure de Corto Maltese est Raspoutine. Pourtant, ce personnage a tout pour déplaire le lecteur : il ment, tue, complote et prend du plaisir à accumuler tous les vices ! Bizarrement, dès les premières pages, malgré tous ses défauts, Raspoutine m’est apparu très attachant. Ses sautes d’humeur et son air de chien abattu lorsqu’il se retrouve dans une situation fort inconfortable m’ont contribués à le rendre sympathique. Quant à l’apparition de Corto Maltese, je me tairai les détails afin de vous laissez apprécier la rencontre avec l’un des plus célèbres aventuriers de la BD franco-belge ! J’ai apprécié la situation de cette histoire en plein milieu de la guerre russo-japonaise qui s’est déroulée entre 1904 et 1905. Si on n’apprend pas énormément de choses sur cette guerre en lisant cet album, il m’a semblé intéressant de constater les conditions de vie, la mentalité des soldats et surtout le code de l’honneur des japonais à cette époque. A mon avis, Casterman a eu la bonne idée - au risque de me faire chahuter par les fans des éditions originales des œuvres de Pratt - d’éditer les aventures de Hugo Pratt en format poche. Je trouve que la mise en page en 3 bandes se prête bien à ce format car les détails et le lettrage ne me sont apparus illisibles à aucun moment. J’aime beaucoup le coup de crayon au trait gras de Hugo Pratt. Ses décors apparaissent faussement simples, ils suffisent amplement à situer l’action. La lecture m’est apparue plaisante et intéressante, en aucun cas, elle ne m’a semblée ennuyeuse. Pour apprécier pleinement le premier album des aventures de Corto Maltese, il me semble indispensable de s’asseoir dans un bon fauteuil ou mieux dans une chaise relax en cette période propice au bronzage ! A mon avis, « La jeunesse » est une BD fascinante qui met en scène de façon très surprenante un personnage célèbre de la BD franco-belge. En tout cas, ce premier tome m’a vraiment donné l’envie de découvrir les autres albums de Pratt. A propos, sachiez que c’est en feuilletant le deuxième tome que vous comprendrez le titre de cet album…
C’est le résumé de l’histoire lu dans un magazine BD qui m’a motivé la lecture de l’album. En effet, j’ai été assez intéressé par ce scénario se situant dans un monde sans terre. Imaginez un univers semblable au notre avec pour grosse différence l’inexistence d’une terre. Les hommes vivent sur des îles flottantes, ils se communiquent entre eux au moyen d’engins volants. Ils n’ont pas de repères fiables étant donné que les « îles » ont tendance à s’éloigner les unes des autres. Ils évoluent donc constamment dans un ciel sans fin et sont soumis aux caprices de dame nature telles que des « raz de ciel » par exemple. Je dois avouer que je suis plutôt ressorti déçu de cette lecture. J’ai eu l’impression que les auteurs ont vite atteint les limites imaginatives de ce scénario original qui, à première vue, me semblait très vastes. Dès la seconde moitié du livre, j’ai éprouvé de l’ennui car l’intrigue se tendait de plus en plus vers une histoire de vampires sortis de nulle part qui ne m’intéresse pas vraiment. A partir de là, mon intérêt pour cette BD est vite tombé à plat… De plus, les personnages ne me sont pas apparus réellement attachants. Le dessin m’a semblé assez « fouillis ». J’ai éprouvé énormément de difficultés à bien distinguer ce qui se passait lors des scènes d’action… j’ai eu la sensation que le découpage et les cadrages étaient assez hasardeux par moments, ce qui a eu pour conséquence pas mal de retour de lecture de ma part pour bien saisir la compréhension de ces scènes. Le dessin de Di Giandomenico est un style que j’apprécie moyennement. Il est complété par une mise en couleurs informatique trop présente à mon goût. A mon avis, le coloriste a mis trop de dégradés et de détails (qui sont non encrés) dans les arrières plans. Par conséquent, de nombreuses cases présentent une « surcharge » de couleurs qui m’est apparu nuisible à la bonne lisibilité de la BD. Le monde imaginé et mis en place dans « la lande des aviateurs » avait tout pour me plaire. Hélas, les auteurs ont fait un virement scénaristique au milieu de la BD qui finalement ne me passionne pas vraiment. J’aurai préféré, au contraire, qu’ils continuent de nous faire découvrir ce monde (un peu à la manière de Loisel et Tripp dans « le magasin général ») que de mettre en place une sombre histoire de vampires. Dommage…
Lorsque j’ai découvert ce troisième tome des « nouveaux tsars », j’ai eu l’impression de feuilleter un nouveau cycle de la série. Ne vous fiez pas à cela car au fur et à mesure de la lecture, les mêmes personnages sont bien là et l’action se situe dans une suite assez cohérente des deux premiers tomes. Les évènements se situent cette fois-ci à Bakou, grande ville russe située au bord de la mer Caspienne. Il est surprenant de constater que les paysages et les habitudes des habitants de cette région ressemblent beaucoup au Middle West américain. Ainsi, les bars regorgent d’ouvriers venant se distraire à la fin de leur travail. A Bakou, point de paysage enneigé mais des décors désertiques traversés par des oléoducs. Avec cette diversité de lieux, je ne pouvais qu’être fasciné par cette série étant donné ma passion pour la géographie. Quant à l’histoire, la BD reprend la même thématique que les deux premiers albums : les hauts autorités russes sont toujours présents, l’empêcheur de tourner en rond chargé de la surveillance du arsenal nucléaire russe est également là et les terroristes tchétchènes également. Il m’a semblé bizarre que ce tome ne fasse pas régulièrement écho au terrible évènement final du deuxième tome « l’effet blast ». L’ambiance est toujours aussi malsaine et l’histoire m’est apparue –comme dans les deux premiers tomes- captivante. Je ne reviendrais pas sur le dessin de Delitte, il me plait beaucoup malgré des difficultés de reconnaissance sur les personnages que j’ai éprouvées parfois. Son style réaliste m’est apparu parfaitement adapté à ce triller. Une édition à part en noir et blanc a été réalisée à l’occasion de la sortie de ce 3ème tome, c’est une excellente nouvelle ! « Les fous de Bakou » confirme la bonne impression que j’ai ressentie lors de la lecture des deux premiers tomes. L’histoire est captivante et le dessin est parfaitement adapté à ce triller « russe ». Des lecteurs pourraient peut-être reprocher le manque de charisme des héros, personnellement, ça m’est égal car, pour une fois, ce sont les personnages qui servent l’histoire et non l’inverse ! Vivement la suite !
Le deuxième tome des « nouveaux tsars » est exactement la suite logique du précédent album. On retrouve donc les mêmes personnages : l’inspecteur chargé de la vérification du arsenal nucléaire de l’armée russe, le lieutenant, l’ex KGB, les hauts dignitaires corrompus et les… terroristes tchétchènes, et les mêmes lieux. Delitte a réalisé une BD triller/espionnage bien rodée et assez attachante. Dans cette série, j’ai l’impression de retrouver l’ambiance et la thématique du excellent roman « le cardinal du Kremlin » de Tom Clancy. Tout au long de la BD, l’ambiance est assez malsaine. Les autorités russes y apparaissent pourries et prennent à la légère toute menace terroriste. Grande nouveauté : plusieurs scènes de la BD se passent à Londres. Malgré une trame classique qui m’est apparue sans surprise sur le dénouement, ainsi qu’une vision de la Russie qui me semble stéréotypée (délabrement technologique de l’ex-URSS, armée incapable de résoudre ses problèmes, agents de l’ex-KGB aux attitudes détestables, argent blanchi…), la lecture est captivante et digne d’intérêt. Le trait réaliste de Delitte m’est apparu parfaitement adapté à sa série. Son style est incroyablement détaillée au vu de la rapidité de réalisation de chacun de ses albums et mériterait, à mon avis, une édition en noir et blanc d’un des tomes composant les « nouveaux tsars ». Cependant, il m’est arrivé de confondre certains personnages aux morphologies très proches l’une de l’autre. Il est à noter que l’auteur fait de nombreux clins d’œil à son éditeur et de la pub pour « Neptune », autre série réalisée par lui-même. Je n’ai pas de remarque particulière à faire au sujet de la mise en page, ça se lit facilement et avec plaisir. Le deuxième tome des « nouveaux tsars » est, à mon avis, un album sans surprise mais qui possède une trame assez captivante et narrativement très correcte pour que la lecture soit agréable. Personnellement, j’aime beaucoup le trait de Delitte même si, parfois, j’ai éprouvé quelques difficultés à reconnaître rapidement les personnages (c’est souvent le cas lorsque des dessinateurs utilisent un style réaliste). Finalement, parmi les séries BD espionnage/triller, « les nouveaux tsars » fait partie de celles qui me passionnent le plus.
Cette BD raconte le destin d’un être, J’On le Chninkel, qui se retrouve malgré lui dans la peau d’un messie. Celui-ci va affronter maintes péripéties afin de convertir des peuples à la cause de l’« Unique » (Dieu). J’ai vécu cette lecture comme un divertissement, charmé par les aventures majoritairement humoristiques du Chninkel dans un monde imaginaire pas si éloigné finalement du notre. Il est intéressant de constater que le scénariste s’est inspiré de la vie de Jésus et de Mahomet, des romans de Tolkien et du film « 2001, l’odyssée de l’espace » pour concevoir cette histoire. Le tout forme une sorte de compilation très réussie, le scénario est bien rodé et plaisant. Le personnage principal m’est apparu attachant et sympathique. Le gros point fort de cette BD est, à mon avis, la scène finale où le roi déchu prononce des paroles qui ne peuvent pas laisser de marbre les lecteurs, surtout ceux qui pratiquent régulièrement la religion… en dehors de cette séquence, l’histoire m’est apparue amusante et exempte de message particulier à nous transmettre. Le trait de Rosinski est fascinant. Son dessin est précis et très détaillé. Pour moi, le débat pour le choix entre la version colorisée et celle en noir et blanc est un sujet caduc. Chaque version a ses avantages et ses inconvénients, je pense que l’édition couleur conviendra aux lecteurs qui cherchent une meilleure lisibilité alors que celle en noir et blanc fera le bonheur à ceux qui aiment la virtuosité graphique de Rosinski. « Le grand pouvoir du Chninkel » est une BD divertissante et agréable à lire. Elle est dessinée par un auteur ayant un trait en noir et blanc remarquable. Mais de là à classer cette série comme « culte », c’est un pas que je ne franchirai pas !
Que peut-on attendre d’autres que des histoires déjantées de la part d’un auteur déjanté ? Rien d’autre finalement ! Edika n’a réalisé que pour l’instant des récits courts. Autant le dire tout de suite, ses scénarii sont politiquement incorrects et grossiers la plupart du temps : ça parle de cul, de pipi, de caca, de nénettes aux gros nichons, d’obsédés sexuels, de mamies gâteuses, de jeunes trop curieux de la nature, de parents irresponsables et égoïstes, de politiciens corrompus, de fausses pubs, de l’éditeur Fluide Glacial, de ses copains-copines dessinateurs-dessinatrices, d’animaux avides de sexes, de ses retards dans la réalisation des planches, de recherches d’une chute à ses histoires, de poésies parfois (si ! si !), de pépés peureux, de jeunes rockers irrespectueux, de clochards dégueulasses… le tout et à chaque fois avec un humour noir qui fait mouche ! Une bonne douzaine d’albums d’Edika sont disponibles actuellement, j’avoue qu’au bout de 5, 6 tomes, les gags me sont apparus répétitifs. Mais je reconnais que le dessin comique d’Edika et l’absurdité des récits sont à chaque fois irrésistibles ! Finalement, je ne pense pas qu’il est indispensable de posséder tous les albums d’Edika car, à moins d’y être fan absolu de son humour assez provocateur, ses gags me sont pas apparus répétitifs. Mais j’avoue que ça fait énormément de bien de lire de temps en temps une bonne connerie d’Edika !
Le premier tome « les nouveaux Tsars » annonce une suite d’espionnage/action fort prometteuse. C’est une BD qui m’a bien captivée. L’action se passe en Russie principalement dans la base sous-marine de Mourmansk… l’auteur semble s’être inspiré de l’actualité de ses vingt dernières années pour réaliser cette série. Ainsi, on retrouve les problématiques russes liées au vieillissement de l’armée, au conflit tchétchène, à la main-mise de la mafia et à la corruption de l’administration. Le scénario m’est apparu assez accrocheur et dense puisque plusieurs faits se déroulent en même temps. Je trouve que la mise en page et le découpage sont efficaces. En tout cas, je n’ai pas de remarque particulièrement à faire sur une éventuelle incompréhension du sens de lecture dans cette BD. Le dessin de Jean-Yves Delitte est assez personnel, il est surtout précis et fort détaillé. Je ne serai pas surpris de savoir si cet auteur utilise des photographies pour accomplir ses albums. Personnellement, je serai curieux de voir une de ses BD entièrement réalisée en noir et blanc car j’aime son trait. La mise en couleurs est assez froide mais s’avère adéquate à l’ambiance d’espionnage de ce récit et à la représentation des paysages enneigés proches de l’arctique. Au fait, je suis admiratif devant la rapidité de réalisation des albums de Jean-Yves Delitte. Ses albums paraissent moins d’un an l’un après l’autre, je trouve que c’est très surprenant pour une série ayant un dessin au niveau de détails aussi élevé ! « La chasse est ouverte » présente un premier tome qui m’est apparu captivant et qui est doté d’un dessin que j’aime. Le scénario n’est pas très originale et s’inspire des faits d’actualité russes de ces 20 dernières années, mais il se révèle bien « rodé » et suffisamment réaliste pour que je lise cette BD avec intérêt. J’espère bien que les tomes suivants seront exemptés de retournements de situation abracadabrants et que l’auteur (et l’éditeur) ne rallongera pas l’histoire sinon il y a de fortes chances pour que je me décroche de cette série… A suivre !
Voies off par yannick
Si je devais classer « Voies off », je dirais que c’est un « polar sympa ». L’album est décomposé en plusieurs histoires courtes, ces dernières présentent à chaque fois une chute assez drôle et souvent surprenante. Les histoires sont assez variées, tantôt elles présentent des enquêtes policières, tantôt elles mettent en place des personnages proches de nous qui vont créer un méfait, tantôt ce sont des règlements de comptes entre bandits… et je n’en dis pas plus car certaines d’entre elles sont réellement très inattendues et la plupart me sont apparues très réussies ! J’ai aussi apprécié la diversité des lieux et des époques parfaitement adaptés aux scénarii. La voix off qui accompagne majoritairement ces histoires ne m’est pas jamais apparue lassante, parfois j’ai senti qu’elle me parlait directement ! Les scénarii ont un parfum de cynisme et un arrière goût humoristique qui m’a fait souvent sourire. La narration est vraiment excellente ! Si je n’ai pas découvert « Voies off » plus tôt, c’est à cause de la mise en couleurs par informatique qui me rebute : je trouve que les aplats et les dégradés sont trop lisses. Je pense qu’un papier plus granuleux ou un traitement se rapprochant de la mise en couleurs de Matz, le dessinateur de « Le tueur », devrait escompter ce rendu graphique trop fluide à mon goût. A part ça, les tons utilisés sont en parfaite adéquation avec l’ambiance de chaque histoire. La mise en page et le découpage sont excellents, tout cela concoure au grand plaisir de lecture que j’ai pu éprouvé en découvrant cette BD. Je tiens à saluer la perf’ de Yannick Corboz d’avoir réussi à créer une bonne cinquantaine de personnages différents pour ce recueil ! Chapeau l’artiste ! Avec ce recueil d’histoires courtes « polaristiques », le scénariste de « Ratafia », Nicolas Pothier, change totalement de registre avec, à mon avis, beaucoup de réussites. J’ai apprécié, dans cette BD, l’originalité des scénarii et le petit ton humoristique. Grâce également à un découpage et à une mise en page excellents, j’ai éprouve énormément de plaisir à lire cet album. J’espère bien que les auteurs auront l’idée de sortir une suite à « Voies off ». Etant donné que ces histoires sont courtes et peuvent être réalisées entre albums ou séries aux scénarii longs, je me dis que c’est parfaitement possible même si ça prend des années… En attendant, je pense que j’aurai toujours énormément de plaisir à relire ces histoires courtes !
Cet album conte la vie d’un jeune homme allemand, Martin, et de son entourage avant l’avènement de la seconde guerre mondiale. Le gros intérêt de cette BD est de nous emmener dans l’Allemagne d’entre guerres et nous faire participer à la fulgurante montée du nazisme. Le scénario est essentiellement basé sur le changement lent mais durable de la mentalité des principaux personnages selon les évènements ou les lois qui ont été imposés par les nazis. Martin est le personnage principal de l’histoire, c’est un homme timide et qui n’ose pas avouer son amour à Katarina, une jeune voisine qui vient de s’installer avec ses parents en face de chez lui. C’est aussi à travers son regard que le lecteur suivra l’évolution de son entourage et de l’Allemagne traumatisée par la défaite, le chômage galopant et la mésentente des partis politiques. Face à ces problèmes, le parti national-socialiste semble être aux yeux d’une grande partie de la population le seul groupe politique pouvant relever le pays et leur promettre une vie meilleure. J’ai ainsi été littéralement accroché à cette histoire, intéressé par la vie de Martin et par tout ce qui l’entoure. La scène du chat et la séquence finale sur les parents de Katarina me sont apparues très émouvantes, je salue le talent du scénariste qui a évité de mettre en scène des tueries, ces séquences citées en exemple suffisent à elles-seules de démontrer les méfaits du nazisme. J’ai été particulièrement touché par la façon dont les victimes de ce régime étaient pratiquement privées du jour au lendemain de dignité, de reconnaissance, de considération de la majorité d’un peuple. Et dire tout ceci a été voulu au nom de l’intérêt « général », aux noms du « bien-être » de tous les « bons » allemands ! La narration est excellente, le dessin est agréable à contempler et l’ambiance majoritairement mise en couleurs par des tons ocres à l’aquarelle est bien adaptée à cette BD. Le premier tome d’ »Amours fragiles » est finalement un album historique très preneur. C’est une BD qui, à mon avis, retransmet bien l’Allemagne entre guerres mondiales à travers le regard d’un jeune citoyen soucieux et inquiet des changements de comportement de ses compatriotes. A découvrir !
Cet album clôt le premier cycle qui m’a fait découvrir des lieux et des faits réels comme le démontrent Christian Perrissin dans le carnet de croquis de la version limitée en noir et blanc du « paria de Célèbes ». Le scénariste a parcouru le monde. Lors de son périple dans le pacifique, il a rencontré des peuples et des faits qui l’ont inspiré pour réaliser cette histoire. Je suis plutôt un bon lecteur de récits d’aventure surtout lorsque les personnages principaux voyagent beaucoup à l’image des péripéties de Corto Maltese. Véra, l’héroïsme de « El Nino » se retrouve souvent dans situations abracadabrantes mais qui se révèlent suffisamment réalistes pour que je suive ses aventures avec un grand intérêt. « El Nino » m’a permis de découvrir le peuple du pacifique donnant ainsi un côté exotique à cette histoire et les terribles trafics -toujours d’actualité- des pirates dans la mer de Chine. Cette série m’a fait découvrir également un dessinateur et un coloriste hors pair. Je me suis procuré la version limitée en noir et blanc du « Parai des Célèbes » et ainsi la comparer avec la version courante en couleurs, il m’est apparu évidemment le travail de Sébastien Gérard apporte plus de lisibilité et d’ambiance au trait réaliste pourtant très bon de Boro Pavlovic. Ce duo formé dès le 3ème tome (« L’archipel des Badjos ») se complètent à merveille et rendent « magique » la lecture de la série grâce à leurs talents graphiques. « Le paria des Célèbes » clôt le premier cycle d’ « El Nino » d’une manière qui me fut très satisfaisante, ce tome final apporte suffisamment d’éléments de réponses pour ne pas frustrer lecteur en le « forçant » à lire le prochain cycle. C’est un aspect que j’apprécie énormément car de nombreuses séries ont souvent tendance à jouer les rallonges dès qu’elles rencontrent un grand succès commercial… Pour peu que vous ayez une âme aventurière, « El Nino » est une série suffisamment intéressante pour que vous le feuilletiez. De plus, le trait de Boro Pavlovic complété par un grand coloriste (Sébastien Gérard) est vraiment excellent et rend la lecture d'« El Nino » très agréable… alors, que demander de plus ?
Troisième tome des « aventures rocambolesques de… », « Le fléau de Dieu » est le premier album de la série non dessiné par Larcenet. Ce dernier assure le scénario et Casanave réalise le dessin. « Le fléau de Dieu » met en scène Attila, cet empereur et son armée se retrouvent en Beauce pour livrer sa dernière bataille. Les soldats livreront un ultime combat dont ils sortiront frustrés… Sachant que le monde entier lui appartient désormais, Attila va se trouver un prochain adversaire en la personne de Dieu ! Cet album est drôlement surréaliste. J’ai beaucoup aimé la séquence de la réincarnation de Dieu en un brin d’herbe, les dialogues entre Dieu et Attila sont très amusants de même que ceux avec un mutilé. Je trouve que cette BD offre plusieurs niveaux de lecture, je pense que chacun d’entre nous aura une vision différente du déroulement de cette histoire et surtout de la chute de l’album où il me semble que l’auteur a voulu dire que l’enfer, c’est de rester sur terre… Par rapport à « la ligne de front », le 2ème album de la série, « Le fléau de Dieu » m’est apparue plus humoristique et plus intéressante au niveau de l’histoire. L’album est dessiné par Casavane. Malgré un trait plus gras, son style est assez proche de ce que fait Manu Larcenet. Personnellement, je trouve que Casavane s’en tire très bien surtout par rapport à la situation de l’histoire où les décors ne peuvent pas se prêter à des dessins aux nombreux détails (en dehors du camp et de la scène de l’étang). « Le fléau de Dieu » est un album que j’ai apprécié. Le déroulement de l’histoire est suffisamment amusant et ouvert pour que chaque lecteur ait sa propre version de ce récit. Rien que pour ça, je ne peux que vous conseiller vivement cette lecture !
« Les oubliées de Kra » est l’album le plus « calme » de la série. Il sert de mise en place pour le prochain tome qui clôt le cycle. Dans cet album, Véra voyage toujours autant que dans les précédents tomes. Cependant, elle ne se retrouvera pas face à des situations vraiment dramatiques. La BD m’est apparue donc comme un tome de transition où on la voit collecter de nombreuses informations pour essayer de retrouver son frère. J’aime beaucoup Véra. Généreuse, naturelle, très belle, passionnée, courageuse, cet héroïsme est certainement le personnage féminin le plus attachant que j’ai pu découvert jusqu’à maintenant dans la BD. Le dessin réaliste de Boro Pavlovic est parfaitement adapté à cette BD. Sa mise en page et son découpage m’ont parfois surpris par son originalité avec ses nombreuses cases qui de temps en temps entourent une grande image centrale (plus visibles dans le tome précédent) mais qui ne m’a jamais fait perdre le sens de la lecture. Sébastien Gérard est certainement un des meilleurs coloristes que je connaisse. J’avais déjà été impressionné par son travail dans « l’archipel des Badjos » (tome 3), il confirme mes bonnes impressions dans cet album. Il est l’un des rares auteurs qui me démontre que l’outil informatique peut donner un très beau travail de colorisation en évitant d’utiliser à l’excès les effets « photoshop ». « Les oubliées de Kra » est finalement un album magnifiquement illustré (comme dans l’ensemble des albums d’El Nino) qui marque une pause dans la série. Les scènes d’action laissent la place à des séquences où on voit Véra collecter le maximum d’informations pour essayer de retrouver Kolya. Cette BD ne m’est pas apparue comme le meilleur de la série car j’ai eu l’impression qu’il soit le tome de trop d’ « El Nino », sous entendu que la trame de ce cycle aurait pu être plus courte (réalisé en 5 tomes), mais l’album se laisse lire agréablement.
« Les maîtres de l’orge » est, à mon avis, l’une des meilleurs séries scénarisées par Van Hamme, c’est aussi une BD qui a fait l’objet d’une adaptation télévisée réussie. L’histoire se déroule du milieu du 19ème siècle à nos jours, elle met en scène une famille de brasseurs qui va devoir lutter pour sauvegarder l’entreprise. J’ai particulièrement apprécié dans cette série les premiers tomes où la brasserie évolue selon les nombreuses découvertes industrielles et les luttes sociales (en Belgique) de cette époque. Les derniers tomes mettent l’accent sur les aspects économiques avec les opérations boursières que devront faire face la famille Steenfort. J’ai donc lu les 4 premiers tomes avec enthousiasme fascinés par l’époque et la forte passion des Steenfort pour la brasserie. L’apparition de Margrit est, à mon avis, le plus grand moment de la série dans un contexte marqué par les guerres mondiales. Ensuite, les considérations personnelles et financières feront la part belle dans les derniers tomes où la brasserie ressemblera en plus en plus à un simple décor au scénario. J’ai eu beaucoup à finir de lire cette seconde moitié de la série où les personnages me sont apparus moins attachants. Le style réaliste de Vallés qui parfaitement adapté à cette BD. La mise en page et le découpage sont très bons et permettent, par conséquent, aux lecteurs d’entrer facilement et complètement dans le récit (du moins, dans les 4 premiers tomes pour ma part). « Les maîtres de l’orge » vaut le coup d’être lu surtout pour les 4 premiers tomes où le contexte de l’époque avec ses découvertes technologiques, ses guerres, ses luttes sociales m’ont complètement fascinés. La deuxième moitié m’est apparue nettement moins intéressante avec les opérations boursières et l’intérêt grandement financier qu’auront les Steenfort pour la brasserie… bien que cela soit, à mon avis, cette évolution soit assez représentative de notre société actuelle. A découvrir !
« La tentation » est une BD autobiographique de Renaud de Heyn qui raconte son voyage au Pakistan au milieu des années 1990. Par rapport aux deux premiers albums de la série, ce dernier tome aborde un ton plus grave et change radicalement de rythme. Dans cette BD, on découvre un Renaud De Heyn moins naïf et plus réfléchi par rapport à ses premières semaines d’existence au Pakistan décrites dans les tomes 1 et 2. Il y aborde des commentaires plus engagés et n’hésite pas désormais à nous faire partager ses opinions. L’auteur apparaît désabusé par les contraintes de la vie islamique et nous livre sa véritable motivation de la venue dans cette région relativement isolée. Ainsi, son objectif majeur de cette aventure était de rencontrer les Kalashs. C’est un peuple athée cerné par le monde musulman qui a su garder son indépendance vis-à-vis du mode de vie extérieur et qui physiquement ne ressemble pas aux peuples l’avoisinant. C’est en contact avec cette population que Renaud de Heyn va prendre du recul par rapport à tout ce qu’il avait vécu avec les pakistanais et les afghans. Il va aussi rencontrer un homme avec qui il va se rendre compte que le combat contre l’antisémitisme est loin d’être gagné… Ce passage qui oppose ces deux personnages et qui occupe plus de la moitié du livre est sans contexte la séquence la plus dure et la plus importante de la série. L’aquarelle est une technique rarement utilisée dans la bande dessinée, de nombreux auteurs pensent qu’elle n’est pas adaptée à ce média. Dernièrement, Joann Sfar en a fait un long commentaire dans son album « Bon anniversaire Scylla » (« Klezmer T2 ») où il nous fait part des avantages et les inconvénients de l’utilisation de l’aquarelle dans une BD. Je suis persuadé que l’aquarelle est une technique qui peut être employée avantageusement dans la mise en couleurs d’une BD à condition d’avoir le talent d’un auteur comme Renaud De Heyn… ce dernier est sans contexte un excellent aquarelliste ! Ainsi je vous invite à découvrir ses magnifiques dégradés étonnants de fluidité et de flous, il utilise pour cela une technique difficilement réalisable (il faut absolument savoir gérer le dosage de l’eau !) que seule l’aquarelle permet la réalisation de ce rendu pour illustrer des fleurs par exemple. Renaud De Heyn excelle aussi dans la mise en ambiance et dans la création de croquis qui illustrent abondamment les séquences en voix off de l’auteur. Ce troisième tome conclut les aventures de Renaud De Heyn d’une façon dure et engagée une série initialement abordée dans la contemplation et dans des anecdotes très sympathiques. Le lecteur découvrira enfin la principale raison de ce voyage et l’intérêt de l’auteur à la retranscrire. Plus qu’une BD de voyage, « La tentation » dénonce les dérives d’une religion pratiquée par des fanatiques et par des gens qui l’utilisent pour leurs propres intérêts. Je note aussi que l’auteur a su me faire partager ses joies de la découverte vers ses craintes d’une façon très efficace aussi bien par ses dessins magnifiquement mis en couleurs que par sa narration accrocheuse : Chapeau !
Que vient faire cette histoire sorte de croisement entre « Robinson Crusoë » et « le Bounty » dans la série ? Le thème du tome 2 (la philosophie dans la baignoire) était très différent du premier album mais il y avait une continuité/logique dans les aventures du petit mousquetaire que je n’ai pas retrouvée dans cette nouvelle BD et qui, au vu du dénouement, ne reviendra pas à la trame des deux premiers albums. En effet, dès la première page de « On ne patine pas avec l’amour », je me suis demandé si j’avais loupé quelque chose au tome précédent car l’histoire démarre en trombe sur un galion. Dans ce nouveau décor, notre héros tente de séduire une femme qui n’est autre que l’épouse du célèbre « Scorpion » ( ?!) de la série dessinée par Marini… Seul point commun avec les deux premières BD de la série, le « petit mousquetaire » ne renoncera jamais tout au long de ce nouvel album à calmer ses grosses pulsions sexuelles. Il y a de nombreuses scènes qui m’ont paru totalement illogiques dans cette BD notamment dans la façon dont le héros va naviguer sur l’océan. Certes, des séquences loufoques de ce type, ils en existaient déjà dans les deux premiers albums mais elles ne m’ont jamais autant agacé que dans « On ne patine pas avec l’amour ». Cependant, je reconnais que la lecture de ce troisième album reste assez plaisante et amusante. Graphiquement, Sfar a colorié l’album avec de l’aquarelle. Contrairement aux séries « Klezmer » et « Pascin » du même auteur, le résultat m’a moyennement convaincu car ses choix de tons ne me sont pas parus suffisamment adaptés à l’ambiance des différentes séquences. Peut-être que tout cela est dû au format du livre ou au nombre de bandes par page supérieur à « Pascin » et « Klezmer » ? « On ne patine pas avec l’amour » est, finalement, une BD qui créé une grosse rupture dans la série aussi bien au niveau du scénario que du dessin. L’histoire ne m’est pas apparue aussi intéressante que les deux premiers tomes de la série même si, grâce à l’excellente narration de Joann Sfar », elle reste plaisante et assez agréable à lire. En fait, dans cette BD (plus que les deux premiers tomes), j’ai du mal à comprendre pourquoi l’auteur a créé un univers sensé être minuscule alors son héros évolue dans un monde quasiment semblable au notre dite de « taille normale »… La mise en couleurs à l’aquarelle m’a moyennement convaincu car elle n’arrive pas, à mon goût à créer une ambiance adéquate aux différentes séquences. De plus, cette nouvelle mise en couleurs crée une rupture graphique trop visible à l’ensemble de la série qui était jusqu’à présent coloriée par ordinateur. Personnellement, je ne pense pas que je serai aussi enthousiaste à suivre cette série car le thème du prochain album intitulé « la bataille d’Angoulème » ne me donne vraiment pas l’envie… et parce que j’ai le sentiment que « le petit mousquetaire » manque de plus en plus de cohérence scénaristique entre chaque tome.
De la même façon que le film « Titanic », Dimitri nous conte le destin dramatique d’un monstre de technologie à la manière d’un récit d’aventure et documentaire. Comme à son habitude lorsqu’il réalise ses one-shots, l’auteur a créé une BD dont l’action se passe sous le régime nazi. Dans ses BD, Dimitri met majoritairement l’accent sur le destin tragique de ses héros. Ainsi, dans « D-LZ129 Hindenburg », le personnage central est le commandant du dirigeable accompagné de sa fiancée… Une façon comme une autre, pour Dimitri, de démontrer aux lecteurs que derrière une tragédie technologique ou une guerre, il y a avant tout des drames humains quelle que soit la nationalité des victimes. Dans la plupart de ses one-shots, Dimitri emploie un ton neutre dans ses histoires que j’apprécie énormément même si dans « D-LZ19 Hindenburg », j’ai senti une petite « attaque » contre les américains de la part de l’auteur dont il les accuse d’être responsable de l’embrassement du dirigeable. Grâce à une narration agréable, j’ai suivi avec intérêt et plaisir le destin de ce Zeppelin. La voix off dont Dimitri a eu tendance à trop l’utiliser dans ses derniers albums (« Kurst » et « Le voyage ») est ici suffisamment discrète pour ne pas lasser la lecture. Le style de Dimitri est, à mon avis, parfaitement adapté à cette BD. Dans cet album, j’aime beaucoup sa mise en couleurs et sa mise en page aérée. « D-LZ129 Hindenburg » est une BD historique qui n’échappe pas à une romance entre deux personnages clés de l’histoire, mais qui possède un aspect documentaire suffisamment développé et neutre pour retenir l’attention du lecteur. Une réussite.
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