Les 370 critiques de herve sur Bd Paradisio...

Avec un petit peu plus d'un an d'attente (normal, cet opus fait 58 pages, contre 48 pages pour les deux précédents), les auteurs Vanyda (à qui l'on doit le merveilleux "Immeuble d'en face") et François Duprat nous livrent donc le troisième et dernier volume de cette série. Beaucoup plus sombre, ce dernier épisode, plus sombre, plus grave mais aussi plus émouvant. Nous sommes loin ici du centre aéré et de l'humour potache et grinçant de Frank, le héros. La maladie, l'incompréhension, le mal de vivre sont abordés ici avec justesse et émotion. D'un chassé croisé amoureux à l'autre, c'est bien la peur d'affronter la vie d'adulte (et ses responsabilités) que raconte François Duprat. Pourtant l'optimisme reprend le dessus dans l'album (avec la naissance du petit neveu et la dernière page, véritable pirouette scénaristique). Une tranche de vie comme j'aime les lire. Notez que j'ai eu la surprise de découvrir dans la présente édition, à la fin, des "bonus" (storyboard, croquis, génèse) sans que ceux-ci soient annoncés par d'affreux sticks fluos. Un très bon album ménageant humour (avec les pages où apparait "le dragon") et tendresse.
Ce troisième opus est encore plus fort que le précédent puisque les relations compliquées entre Frédéric et Adam Zinguleski (par Eliza interposée) prennent un tournant inattendu (enfin, pas autant que cela, à la relecture des précédents volumes). En 48 pages, Makyo et Richaud réussissent ainsi le pari de faire tournoyer l'histoire de la Pologne, les difficultés d'Adam Zinguleski, le désarroi de Fredéric et le déchirement de son frêre, le prêtre, sans pour autant occulter l'amitié qui liait le jeune peintre à Nikolas. Un véritable tour de force mais à aucun moment le lecteur n'est perdu dans ce tourbillon de la vie ou de l'histoire, puisque la peinture rassemble les protagonistes. On se prend même d'amitié voire de tendresse envers Adam, mari trop vieux, trop violent parfois, trop dépassé peut-être par les événements, mais toujours amoureux de sa femme, lorsqu'il se remet à la peinture. (il faut croire que le vieux lion n'est pas encore mort). Le dessin de Faure, reconnaissable entre tous, soutient cette formidable histoire avec brio. La couverture, comme celle des précédents volumes, invite à la lecture. Je ne suis pas un grand fan de Faure mais je trouve (comme le dit Odrade-désolé private joke-) que son trait soutient formidablement le scénario, en occultant souvent les arrières plans (le décor est absent dans de nombreuses cases), privilégiant ainsi les nombreux personnages tourmentés de cette histoire à l'accent slave.
Ah que c'est beau ! Hub a transformé son essai en nous offrant ici un superbe second album. Je n'ai pu attendre janvier 2006 pour lire la suite d'Okko ; c'est donc sur l'édition spéciale en noir et blanc (limité à 2.700 exemplaires) que je me suis rué. On ne s'ennuie pas une seconde dans cet opus, qui clôt un cycle (le cycle de l'eau). Hub nous livre sa vision d'un Japon médiéval et fantastique qui vaut vraiment le détour, narré à la manière du "Nom de la rose", par un novice que l'on retrouve à la fin de sa vie. D'ailleurs, dans cet épisode, Tikku vole quelque peu la vedette à son maître Okko. Par contre, je suis toujours aussi fasciné par Noburo, frère d'armes d'Okko, sorte de Hébus, l'humour en moins. Car cette série est basée sur un univers très masculin, une association de personnages que l'on retrouve plus ou moins dans d'autres bd : le sage (Okko), l'élève (Tikku), le compagnon bourru (Noburo) et le rigolo de service (le moine). La seule présence féminine, normal pour cette époque, réside dans l'apparition (et surtout la disparition) de Geisha. Hub confirme là son talent de narrateur et surtout de dessinateur dans cette version noir et blanc de l'album. Et j'attends avec impatience la version couleur de l'album. Une série est née. Je ne peux que la saluer. Chapeau bas à l'auteur.
Fan de cette série depuis le début, j'ai trouvé que cet opus se lisait un peu trop vite et que les références et dialogues des premiers numéros étaient mis entre parenthèses ici. Un scénario un peu trop convenu qui reste en deça des précédents albums . Peut-être que cette impression est dûe au rythme de parution assez rapide. Comme l'a précisé Tiburce auparavant, on a parfois du mal à distinguer les différents personnages, notamment chez les loups. Une petite déception donc mais cet album clôturant un cycle, espérons que cette petite baisse de régime sera oubliée pour le cinquième tome de cette série que je ne manquerai pas d'acheter.
Comme Alban, je ne peux que me féliciter de cet ouvrage qui met en évidence les trois versions successives de l'Ile noire - comme l'avait déjà fait Philippe Soumois dans un livre intitulé, comme par hasard "dossier Tintin" - il y a déjà quelques années. Possédant moi-même les trois variantes de l'album, je n'ai pas hésité pourtant à acquérir ce superbe objet éditorial, qui me réconcile avec les éditions Moulinsart, suite aux désastreuses idées du genre "Tintin et les animaux"... à quand "Tintin et les chaussettes" pour faire survivre ce mythique héros ? J'ai relu avec plaisir la version de 1938 en bichromie (vert et rouge) que j'avais découverte dans la superbe et indispensable série de Philippe Goddin, "Hergé,chronologie d'une oeuvre". Cependant je ne peux que m'attrister devant le prix élevé de ce livre qui privera sans doute nombre d'amateurs de Tintin d'une telle bd. Malheureusement, ce must pour les amateurs d'Hergé restera sans doute l'apanage des collectionneurs ; comme les titres suivants, qui ne manqueront sans doute pas, dans cette collection : je gage d'ailleurs que le prochain portera sur "L'or noir".
"L’Association" réussit là le pari de se hisser au dessus des plus grands éditeurs avec la sortie du tant attendu "Quimby mouse" (Ware) et celle de cette septième aventure de "Pascin", après plus de 3 ans d'absence. Cette histoire pornographique (si, si!) de Pascin est agrémentée, en outre, de superbe pleines pages. Est-ce une volonté de Sfar mais beaucoup de changements dans cet opus. Certes, il a choisi de quitter le noir et blanc pour des aquarelles en couleurs directes mais les personnages évoluent. Pascin se détache de l’image de Gainsbourg qui lui collait à la peau depuis le premier opus. Le monde de la peinture parisienne est beaucoup moins présent. Cet album est un huis clos entre Pascin et sa maîtresse, avec quelques bouffées d’oxygène au début dans le jardin du Luxembourg ou encore sous le soleil des tropiques. Un album presque intimiste, mais très cru aussi. Sfar ne s’encombre pas d’artifices pour dessiner Pascin dans ses ébats amoureux. La forme a aussi changé (euh…le prix aussi, soit dit en passant) : d’une couverture souple, on passe à un objet de luxe. Incontestablement, l’utilisation des couleurs directes pour cet album donne de la vie à cette histoire « sentimentale » (c’est Sfar qui utilise ce terme, j’en aurais choisi un autre en l’occurrence) de Pascin et donne de la poésie à plusieurs pages. « La java bleue », ou une joie de vivre ; « Pascin », un artiste épicurien qui tombe ici dans le piège de l’amour (« mais l’amour physique est sans issue » chantait Gainsbourg ! tiens on revient encore à lui, il ne doit donc pas être si loin que cela).
Ouvrage tout à fait passionnant et indispensable pour tout bédéphile qui se respecte. A la lecture ce livre, j'ai relu les trois volumes de Blacksad, sous un angle différent. Certes, Blacksad, c'est d'abord le dessin superbe de Guarnido, mais ici, le dessinateur se mue en artiste tellement c'est beau. Ce livre s'apparente à un bonus de DVD, à la seule différence que je ne visionne jamais les bonus DVD. Je reste béat d'admiration devant certaines aquarelles. Entre l'esquisse et la case définitive, mon coeur balance souvent tant le produit fini gomme souvent le travail de Guarnido. Un bel ouvrage didactique réservé aux amateurs de Blaksad et aux passionnés de bd. A classer dans votre bdthèque parmi les indispensables.
Et oui, n'en déplaise à certains grincheux (je les connais), Marniquet est de nouveau dans les bacs. Après la très cinématographique "Cité de l'éternel retour", voici une nouvelle série, "lL brigade de l'étrange" toute aussi fidèle aux précédents albums de Marniquet. En effet, même si ce n'est pas lui qui assume le scénario (mais Philippe Chanoinat), le cinéma n'est guère éloigné car on y rencontre les visages de John Wayne (en irlandais, en référence à un film célèbre), de Stewart Grangers en Gentleman Farmer, de Robert Stephens (le Sherlock Holmes de Billy Wylder) à travers le Professeur... Bref, une galerie de personnages bien connus du 7ème art.. Même le cirque présent dans la bd semble tout droit issu de "Freaks ", film réalisé par Tod Browning en 1932. "La brigade de l'intrigue" ne pouvait que débuter au pays de l'Ankou, et notamment à Ploumanac'h (et non Ploumanach comme l'indique le titre - je suis natif du coin alors...) J'avais toutefois des doutes sur la présence d'une gare à Perros Guirec dans ces années là, mais ce doute fût ôté par ma famille qui m'a bien confirmé la présence d'un chemin de fer dans cette ville jusqu'à 1950. Si l'enquête menée par l'Inspecteur Louis Carette (encore un nom d'un des plus grands seconds rôles du cinéma français des années 30) est statique, j'ai toujours plaisir à regarder les dessins très style ligne claire de Marniquet. Une lecture agréable.
Après l'étonnant "jeunesse sovétique", Nikolaï Maslov nous livre ici huit nouvelles, qui, pour la plupart, se déroulent dans la campagne Russe. Ceci permet à l'auteur de nous offrir de superbes paysages en noir et blanc. Encore une fois, Maslov illustre les deux gangrènes qui ravagent la Russie contemporaine : la Vodka et les conséquences de la guerre d'Afghanistan, véritable fil rouge de cette bd. Sans oublier la présence de l'éternelle police politique à travers, notamment, la première nouvelle. Certaines m'ont vraiment touché ("La barine de la forêt", "Ils ont anéanti l'ennemi", ou encore "La fille"), d'autres sont très - voire trop - prévisibles ("Un fils","Le départ de mon pote"). Il est dommage que Maslov ne mette pas son talent de dessinateur au service d'un scénario plus riche (comme je l'avais écrit pour son précédent album, il manque un "déclic" pour que ses albums sortent du lot). A lire tout de même pour les amoureux, comme moi, de Dostoïevski, de Tolstoï, bref de la Russie d'antan, qui n'en a pas fini avec ses vieux démons.
Mea Culpa, Mea Maxima culpa. J'étais de ceux qui avaient trouvé le scénario d'Yves Sente non pas original, mais assez calqué sur le roman d'Alexandre Dumas, "le comte de Monte-Cristo" pour le premier volume. Pourtant au vu de ce diptyque, certes Dumas reste omniscient, mais d'une autre manière. Et je dois dire que l'histoire, qui prend ici un autre tournant, m'a littéralement bluffé. Si les personnages "parisiens" sont toujours dessinés à la "Daumier", je trouve les nouveaux arrivants moins caricaturaux. Très riche en rebondissements, cette seconde partie nous entraîne, entre autre, loin du palais de justice de Paris, où le talent de Rosinski peut s'exprimer, avec des couleurs plus vives (jetez un coup d'oeil pages 8 et13 ). Une histoire qui ne peut que ravir les amateurs d'aventures avec un grand A. Yves Sente joue avec le temps, avec ses personnages et surtout avec nos nerfs qui sont mis à l'épreuve avec ce scénario complexe mais ô combien réussi. Un régal pour les yeux, un plaisir de lecture...du grand art, du bonheur. Foncez l'acheter.
Derrière une couverture superbe se cache l'histoire de Marilou (réminiscence d'une certaine Marilou de Gainsbourg, peut-être ?), l'histoire d'une solitude matérialisée par ce mystérieux Philibert, être hybride entre Barbapapa et Prosopopus-version De Crécy. Certes, ceux qui ont apprécié "Corps de rêves", comme moi, peuvent être dérouté par cet album, complétement différent, qui retrace le mal de vivre d'une certaine génération (à l'image de "Dérives" de Schmitt, édité par la boite à bulles). Le dessin de Capucine est toujours aussi lumineux et expressif. Un scénario pessimiste d'Olivier Ka qui marque les esprits car très éloigné du dernier album de Capucine mais remarquablement mis en image. Entre conte philosophique et histoire fantastique voire grotesque (au sens d Edgar Allan Poe), à vous de choisir. Moi, j'ai aimé cette mise en abîme. Une bd dérangeante et qui ne laisse pas indifférent. A lire ou à découvrir pour ceux qui ne connaissent pas encore le dessin de Capucine.
Quelle originalité : Petra devient le lieu de la bataille finale pour le saint Graal (ou plutôt ce que l'on croit être la coupe sacrée) ... comme dans un certain "Indiana Jones et la dernière croisade"; Petra sert une nouvelle fois de décor... comme dans "coke en stock". On nous ressert encore les templiers (ah! que serait devenue la bande dessinée contemporaine sans ces croisés!): Renaud de Chatillon est très présent depuis un moment : cinéma, Bd... quelle popularité post-mortem ! Après "Le troisième testament", le "Triangle secret","Le linceul", "Extra muros", "L'expert", "A l'ombre de la croix", et j'en oublie certainement, je frise l'overdose de templiers ! Si j'ai trouvé l'histoire plus intéressante dans cette deuxième aventure, je ne suis toujours pas convaincu de l'intérêt d'une telle série, qui ne renouvelle pas le genre. La seule originalité sympathique de cet épisode réside dans l'apparition d'un Chrétien de Troyes assez inattendu. Dommage car "la série B" de Delcourt a toujours été pour moi gage de qualité et d'heureuses découvertes.
Dérives par herve
Quel vent de fraîcheur à la lecture de cette bande dessinée tragi-comique. Dans certaines scènes, j'ai retrouvé l'atmosphère du film d'Eric Rochan "un monde sans pitié" (dans les années 90). Le héros Luc, à la fois pathétique et odieux, est un véritable égoïste romantique, parfaitement ancré dans notre époque. Le dessin simple mais expressif, et le mode narratif choisi, apportent à cette bd un côté très réaliste voire autobiographique. Incompréhension d'un père et d'un fils, amour d'une mère, parcours d'un trentenaire paumé dans une sociéte trop formatée à son goût, bref une superbe histoire éditée, une fois de plus, par "la boite à bulles". Une très belle découverte, pour moi, en tout cas.
Malgré une couverture superbe réservée à la première édition , j'ai peu accroché à cette histoire qui mêle, une fois de plus, fantastique et religion. Un scénario confus, doublé d'un dessin où j'avais du mal à reconnaître les personnages d'une page à l'autre ont vraiment gâché ma lecture. Revisiter l'Histoire et la Bible n'est guère original depuis quelques années en bande dessinée. Bref, les auteurs surfent sur la vague de la catholique-fantaisy. Certes, je ne suis pas un lecteur des séries "Arcanes" et "Arcane majeur", donc peu familier de cet univers. Décevant.
Un peu fatigué des "carnets de voyage" et des bd autobiographiques, j'avoue garder un faible pour Renaud De Heyn ("La tentation" conseillé par l'ami Yannick) et pour Simon Hureau et ses aventures asiatiques. Nous avions quitté Simon Hureau, en mauvaise posture au Cambodge, et très affecté par le vol de son carnet de croquis. Dans ce second opus, le ton est plus tragique, moins frivole, je trouve, au moins pendant les 2/3 du livre (d'ailleurs l'épisode du chien, viande de fête, nous refroidit quelque peu). On sent le héros paumé sans son carnet de croquis, il n'a même plus rien à lire ! Confronté à la faim, au mal de ventre récurrent, aux indigènes (non dans un sens péjoratif) et à la corruption, on a pitié de lui. Heureusement que les tracasseries administratives sont là pour apporter la grande dose d'humour qui était absente au début de l'album. Entre les tentations de terroriste de Simon Hureau et ses gaffes (ah, l'épisode désopilant du post-it, et celui du général), rien est épargné au lecteur qui retrouve ici le héros nonchalent et cocasse du premier volume. Dommage que les éditions Ego comme X n'aient pas gardé la même qualité de papier pour le tome 2. Au papier glacé blanc, succède un papier plus jaune qui met beaucoup moins en valeur le dessin de Simon Hureau. Mais je pense qu'il s'agit d'une question de coût. (28 € pour le premier volume contre 20 € pour celui-ci). Un ouvrage réussi, réaliste et souvent drôle que je recommande vivement.
Reléguée au rang de "lecture en attente", j'avais remis toujours au lendemain, la lecture de cet album (peut-être à cause du scénario assez absent du tome précédent). Et là Ô surprise, Gradimir Smudja fait l'effort d'élaborer un scénario digne de ce nom, avec cette amourette de Toulouse Lautrec et Mimi (ah "Mimi, mon petit bout de chou de rien du tout, Mimi! est -ce que tu m'aimes..." comme le chantait Maurice Chevalier !). Comme dans un tourbillon de la vie, on rencontre le Grand Tolstoï qui reprendra la fin tragique de Mimi dans un de ses plus beaux romans, "Anna Karénine". Oui, car le génie de Smudja est de faire rencontrer les principaux artistes de la fin du 19ème siècle au même moment, au même endroit, à l'image de l'exposition chez Nadar, page 8 et 9. Smudja est donc à la bd, ce que Sacha Guitry était au cinéma avec des films commme "Si Versailles m'était conté". Avec notamment des running gags présents tout au long des deux albums (Eiffel, Le capitaine Dreyfus). L'humour, en outre, n'est pas absent de cet album : la sérénade page 37 et l'artiste qui prend le dessus sur l'amant, toujours page 37 ! En outre, et cela m'a fait plaisir car j'avais adoré le fabuleux "Vincent et Van Gogh", il entremêle dans un formidable chassé-croisé son premier album avec celui-ci. Je ne vais pas revenir sur le fabuleux dessin de Gradminir Smudja (allez jeter un coup d'oeil page 7 ou encore page 27, par exemple, d'ailleurs repris sur la couverure) ni sur les superbes couleurs, pour vous démontrer le talent ce cet auteur complet. Des mises en pages audacieuses (la scène du miroir, page 46) viennent en plus pimenter l'histoire. Si vous aimez la peinture (les impressionnistes), le cinéma (avec des scènes dignes du film "French Cancan" de Renoir), et la bd, lisez le "Bordel des muses", à la fois drôle, tendre et instructif.
Aïe! J'avais beaucoup apprécié le tome 1 de Mertownville qui avait apporté un vent de fraicheur et de mystère dans les sorties de l'année dernière, mais là, franchement, j'ai été très déçu. Je me suis précipité chez mon libraire dès la parution du tome 2, et à lecture je n'ai pas retrouvé le charme communicatif de Lydia. J'ai l'impression d'être passé à côté de cette "initiation", qui n'apporte rien dans l'histoire. Cet opus rélève plus d'un épisode d'un "Beverlly Hills" que de l'intrigue qui s'était développée dans le précédent album ; en un mot je me suis ennuyé. Et puis surtout, il manque le père de Lydia dans cet épisode ; ce beauf à la Cabu, facho mais attendrissant qui me faisait rire. Bref, une lecture décevante. J'espère que la barre sera vite redressée avec le troisième volume de cette série.
Avant toutes choses, cette bande dessinée surprend à deux titres : d'une part pour son format assez inhabituel en bande dessinée, et d'autre part pour son étui assez réussi, qui font de ce livre tout d'abord, un bel objet éditorial. J'étais déjà sous le charme des précédents albums de Nataël et Béjà, réédités chez E.Proust mais là, je trouve leur nouvelle collaboration encore plus réussie. En abandonnant les couleurs classiques pour une quasi monochromie, Béja semble plus s'éloigner de la ligne claire, et il n'y a pas à dire, il dessinne superbement bien les femmes. Ahh! la belle Lyzia. Très mystérieux, le scénario de Nataël, et j'avoue que l'on reste intrigué par ce Fantic, arlésienne de l'histoire. Un véritable jeu de masques où les personnages ne sont vraiment pas qui l'on croit être, où ,à l'image de la page 12, plusieurs portes s'offrent à nous, comme échappatoire ou comme énigme : qui est le révélateur ? Que veut Padelou ? Un véritable jeu de pistes aussi puisque ce que je pensais être un huis clos dans un immeuble, prend des tournures plus dramatiques dans le temps et dans l'espace. Une machination bien menée. Vivement la suite.
"Le tsar fou", enfin pas si fou que cela. Tarek nous amène dans la sainte Russie d'Antan, à l'aube d'une révolution (non, non pas celle là), ou plutôt à l'époque des soubresauts révolutionnaires. Entre Louis XI - qui parait-il, d'après le roman de Walter Scott, aimait se déguiser pour écouter son peuple - et "le prisonnier du Zenda" (sans la gemmélité, entre Ruy Blas et "le dictateur" (de Chaplin), ce tsar, sans nom, mélange de Nicolas II pour l'époque, et d'Alexandre I, pour le romanesque (il disparut pour vivre en tant que moine, dit la légende) force notre sympathie malgré les traits sévères que lui a affublé Lionel Chouin, qui dans cet album me fait penser au style d'Hervé Tanquerelle Des ministres comploteurs (Hugo ne les aurait pas renier) ridicules, des situations amusantes et un dessin coquasse font de cet opus (qui forme une histoire complète) un amusement tout à fait agréable, loin de l'univers sombre et complexe de "Sir Arthur Belton", scénarisé par le même Tarek. Il signe là, "un tsar épatant"... d'ailleurs c'est lui qui le dit à la dernière image. Une lecture divertissante.
Embarquez pour la grande aventure avec "Cap Horn", titre qui à lui tout seul est évocateur des grandes traversées maritimes. Surprise, au niveau du scénario, alors que je m'attendais à entendre chanter "Valparaiso" ("Au cap Horn, il ne fera pas chaud, Haul away, hé! Oula Tchalez!) par des rudes marins, et bien non... ce sont les sabots de chevaux et des cow boys (des gauchos, plutôt) qui ouvrent le bal. Habitué aux grands espaces et aux grandes équipées avec la très bonne série "El Niño", Christian Perrisin joue entièrement la carte du dépaysement avec cet opus. La seule chose que je peux reprocher c'est que, dans cet album, on passe trop rapidement d'une intrigue à une autre (l'histoire de Johannes Orth, la traversée en solitaire de Jason Low, la mission du navire "bisson"). Mais les transitions sont si bien amenées que l'on pardonne aux auteurs (la vision du "gust of wind" dans les jumelles -page 8-, l'albatros baudelairien quelques pages suivantes, la neige -page 42). Reste un très bon dessin réaliste, et des superbes paysages (voir pages 12/13 ou encore page 36) sous le pinceau d'Enea Riboldi. Bon scénario, très beau dessin... Bravo aux auteurs.
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