Les 370 critiques de herve sur Bd Paradisio...

J'avais été de ceux qui avaient salué le retour triomphal de "Tanguy et Laverdure" en 2002, sous la plume de Ladin et du superbe dessin de Fernandez. Malgré une couverture réussie de Garreta, je suis un peu déçu par cet opus (au demeurant numéroté 2 alors que l'édition originale du précédent portait le numéro 19, faut que Dargaud m'explique cette numérotation... à la Trondheim). En effet nous avons le droit sur 48 pages, à plus d'une diziane de planches (trop) didactiques sur le 11 septembre, les talibans, la fabrication de l'opium. Honnêtement, je pense que Laidin aurait pu s'en passer, vu l'actualité des évènements relatés. Parfois, j'avais l'impression de relire un Buck Danny des années 60 - qui d'ailleurs fait sa guest star ici - de Charlier, tant les références sur les techniques et les notes de bas de pages sont nombreuses. Ce que j'appréciais chez Buck Danny, ceteris paribus, ne vaut plus guère aujourd'hui. En fin de compte, Jean-Claude Laidin, grand reporter à TF1, n'arrive pas à occulter son travail de grand reporter dans cet opus, qui reste trop ancré dans le temps voire dans l'instant. Autant "prisonniers des serbes" m'avait vraiment accroché (la situation tactique - la sitac, dans le jargon militaire - étant résumée sur une seule page), autant ce dernier volume a été difficile à apprécier tant les personnages principaux, Tanguy et Laverdure, sont peu présents (ou plutôt peu actifs) dans l'aventure. Bref, le dosage "reportage TV" et aventure fonctionne mal dans cette 20ème (ou deuxième, je ne sais plus) aventure. En outre, le dessin de Garreta (certes réussi) passe mal après celui de Fernandez, plus réaliste dans les personnages et les détails. Une déception donc pour ce nouvel épisode. Dommage. Nos héros ne seraient-ils pas fatigués ?
Difficile de passer de la mythique Istambul à la néanmoins envoutante Afrique. J'ai, en effet, eu du mal à retrouver l'atmosphère des mystères (et de la sensualité voire de l'érotisme développé dans le premier cycle) de l'Orient dans cet opus où les principaux personnages (Lord and Lady Nelson, et la superbe Jade) semblent effacés voire subir leur sort. Bref, ils passent du premier au second plan, ce qui ne va pas avec leurs personnages (en particulier pour Jade), avec l'apparition notamment de Charles Augéry qui focalise sur lui toute l'intrigue de l'album. Pour l'instant, j'ai l'impression qu'il n'y a aucun lien entre le premier et le deuxième cycle de Djinn (qu'en est-il du trésor, de Mister Prim etc). Une petite déception en somme. Reste le magnifique dessin de Miralès, aussi à l'aise dans le décor des mille et une nuits que dans la steppe africaine. J'attends donc avec impatience le prochain album d'une série qui, pour le moment, de m'a pas déçu.
Je ne sais vraiment pas s'il faut en rire ou en pleurer. Je sais vraiment pas s'il faut le lire au second degré, mais j'en doute vu le lectorat auquel s'adresse ce dernier (?) opus d'Astérix. Si c'est au second degré, ce "combat des chefs" raté entre l'école franco-belge et les mangas relève plus d'un combat d'arrière garde, Uderzo semblant en effet rester figé dans les années 80, ayant fait fi des décennies suivantes. Les extra terrestres grotesques, (du télétubie à la sauterelle, en passant par Goldorak), se fondent mal dans l'univers d'Astérix le gaulois. Mais nous avions déjà eu des prémisces d'un l'univers fantastique insolite dans "La galère d'Obélix", album très pauvre au niveau scénario. Et que dire des effets à retardement de la potion magique sur notre Toon, qui montrent, une fois de plus, qu'Uderzo a besoin d'artifices pour tenir ses 44 pages traditionnelles. Si le dessin d'Uderzo est toujours aussi alerte, voire très bon, je ne peux que regretter le grand nombre de planches sans paysage (relisez-le, les décors sur fond bleu sont légions-romaines o-)))-) Cet hommage, voulu à Walt Disney, méritait-il un scénario aussi pauvre ? Enfin, il reste quelques bonnes réparties, les "oui chef" des romains, l'obsession d'Obelix pour ses sangliers et nos yeux pour pleurer (de rire ?). Sans vouloir semer la zizanie, la seule chose positive qu'il faut retirer de cet album, c'est la version crayonnée qui permet d'admirer le fantastique travail du dessinateur Uderzo (à ne pas confondre avec un certain Uderzo, scénariste). Alors baroud d'honneur d'un auteur écrasé par le poids du marketing, ou autodérision ? On peut en douter lorsqu'à la planche 45, le toon dit "moi, aussi, je peux faire des miracles ! afin de faire oublier cette aventure grotesque, je vais faire en sorte que les gaulois n'en gardent aucun souvenir!" Moi aussi, j'aimerais n'en garder aucun souvenir.... Les enfants adoreront peut-être, (encore qu'avec un tirage de plus de 3 millions d'exemplaires, on se demande si cette bd est vraiment faite pour eux ; et puis Goldorak ; ce n'est plus leur génération, non ?) signe sans nul doute que j'ai vieilli..
un petit ovni dans le monde de la BD que nous présente Delcourt dans sa collection prestigieuse "mirages". Certes, assez difficile d'accès de prime abord, cette bande dessinée se révèle être un pur chef d'oeuvre. Difficile, car le thème choisi, l'histoire d'un scientifique allemand Fritz Haber (1868-1934), tourmenté par deux questions, son nationalisme et son judaïsme, ne prête pas à rire. David Vandermeulen continue un étonant tour de piste d'auteur avec des styles très différents qui vont de l'étonnante "littérature pour tous" au "cid , version 6.0" mais toujours avec un côté très littéraire voire élitiste. J'ai parlé d'ovni car vous ne trouverez aucun phylactère dans ce livre; les paroles étant retranscrites à la manière de sous titres - comme dans les films en VO- et les récitatifs sont présents sous forme d'encart-comme dans les films muets-. Le tout donne plus l'impression de voir un vieux film en noir et blanc plutôt que de lire une bd.En outre le dessin ressemble plus à de la peinture qu'à un dessin traditionnel de bd. Très beau témoignage sur la société allemande de la fin du 19ème et du début du 20ème siècle. (à l'image de ce qu'a fait Proust pour la société française). Vous l'avez compris, j'ai adoré cette bd et ne passez pas à côté d'un tel chef d'oeuvre (prévu d'ailleurs en 3 volumes). Incontournable vous-dis-je !
Imaginez notre Quasimodo national au pays des "raisins de la colère" et vous obtenez "les rêves de Milton", oeuvre forte, violente et belle à la fois. Sylvain Ricard nous gratifie, une fois de plus, d'une histoire forte et marquante, mise en relief d'une façon magistrale par Maël, qui nous avait habitué à un dessin plus coloré avec "Tamino" chez Glénat. La période de la Grande Dépression nous a fourni donc, outre les meilleurs films de Chaplin, mais aussi cette bande dessinée, violente et réaliste qui nous entraine vers les plus bas desseins de l'homme. Je regrette une seule chose à propos de cette histoire, c'est que la collection "Aire Libre" de Dupuis n'ait pas offert aux auteurs la possibilité de traiter leur histoire sous forme de one shot (même en un volume de 80 pages, cela restait possible). Bravo pour le dessin. Bravo à Sylvain Ricard et à Frédéric Féjard pour le scénario accrocheur.
Enfin le quatrième et dernier volume de cette saga familiale qui nous a fait voyager dans l'Empire de sa très gracieuse majestée. Le dessin de JF Charles, en couleurs directes, est toujours aussi bon. Que de changements depuis Fox (série que je recommande) et "les pionniers du nouveau monde" (série à laquelle je n'ai guère accroché). Pourtant, au delà de cette saga , je suis un peu déçu que LE politique l'emporte, dans ce dernier opus, sur l'Aventure, cela gâche quelque peu le côté romanesque et surtout romantique de cette fabuleuse histoire qui nous entraîne des années 30 à la fin des années 60, soit une éternité sur l'échelle des transformations de l'Inde. Même ici, LE complot politique, calculateur, intelligent et de long terme, certes sur fond de guerre froide, est présent. Mais ne manquez pas cet opus, les pleines pages sont sublimes, et les auteurs, au final, nous mettent tellement le doute que l'on se demande si cette histoire en défintive n'est pas réelle. Et c'est avec tristesse que l'on quitte Kamala, Emy et Jarawal, tout trois témoins de l'histoire d'une Inde en marche vers sa modernité. (la couverture en est l'illustration : l'Inde traditionnelle en marche, et l'Inde moderne sur les rails). Une bd qui vaut vraiment le détour, un bon dépaysement.
Une force tranquille, pour paraphraser un fils de pub, sort de cet album. J'avais aimé le premier volume mais celui-ci est encore plus poétique et a gagné en clarté dans le récit. Peut-être à cause de la saison durant laquelle se déroule l'histoire (l'été) et les dessins ensoleillés magnifiques de Raphaël Drommeschlager. On se sait pas trop où l'auteur veut en venir avec son personnage Kaël, mais ses aventures (une, par saison de l'année), toujours à la limite du fantastique, nous font rêver et me font penser vaguement au style adopté par Hermann pour sa série Nic ("Hé Nic, tu rêves?-1981). Jetez déjà un oeil à la découverture, et découvrez le secret de la très belle Eglantine.
J'ai également découvert cet album par hasard. En le feuilletant, j'ai été littéralement subjugé par le dessin de Romain Hugault (un fan d'aviation), qui mérite le détour. Quatre histoires, quatre destins, quatre héros, quatre nations pris dans le tourbillon de la guerre. Tourbillon de la vie aussi, des rencontres, car ces petites nouvelles s'entrecoisent, un peu comme dans le film "la ronde " de Max Ophus. Berghèse, qui dessine admirablement bien les avions, peut redouter la concurrence car les combats aériens de Romain Dugault sont retracés d'une façon extraordinaire. Une découverte, un véritable coup de coeur. Reste à transformer ce vol d'essai en un long courrier sur 48 pages pour le prochain album. Vous l'avez compris, je conseille vivement l'achat de cette bd.
Vous l'attendiez tous et bien voilà, le Marniquet nouveau est arrivé ! Fidèle à ses précédents albums, Marniquet (alias Gauthier) met en avant la ligne claire, chère à mes yeux. Dans cette aventure qui relève d'Allan Quatermain et d'Indiana Jones, nous avons affaire à l'histoire ( la guerre de 14), au mythe (celui d'Eldorado) et au fantastique (la fameuse cité de l'éternel retour). Réunir tout cela en 46 pages, il fallait le faire, non ? Etant un grand amateur du cinéma américain, je retrouve en Paul Darnier, le Clark Gable de "Mogambo" ou encore le Stewart Grangers des "mines du roi Salomon", bref un formidable hommage au film d'aventure. Je l'avais déjà noté lors de son précédent album ("mystères en Birmanie"), le dessin de Marniquet progresse énormément. Un album donc à retenir pour les amateurs du genre (Tintin, Blake & Mortimer), nostalgiques de l'école franco-belge des années 50. Merci Monsieur Marniquet et j'espère que cet opus préfigure d'une suite prometteuse.
J'ai l'impression que Cauvin a de plus en plus de mal à tenir la distance sur 48 pages. Cet album ressemble plus à la succession de deux histoires indépendantes qu'à une histoire complète. Cela sent le rechauffé : il y a du "blanc bec " dedans et d'autres aventures de nos deux (pauvres) héros malmenés depuis une dizaine d'albums. (aucune surprise dans ce scénario) Je n'avais pas acheté le précédent album, au vu des critiques, mais je regrette d'avoir investi quelques sesterces dans cet opus assez navrant. Et si Lambil (qui nous offre toujours un superbe dessin) et Cauvin prenaient le temps de nous livrer une cinquantième aventure digne de ce nom pour nos soldats préférés, rien que pour le panache ? Allez, on oublie et il nous reste à espérer que le suivant soit meilleur.
J'avais oublié que Van Hamme savait faire court en matière de scénario. Pourtant le stick orange fort disgracieux l'annonce : "fin du premier cycle". Comment ! Un cycle composé de seulement deux volumes signés par l'infatiguable auteur du néanmoins infatiguable XIII ? Non, pas d'erreur, mais Aymond et Van Hamme semblent avoir calqué le découpage des aventures de Lady S. sur celui de Largo Winch (d'ailleurs rappelé sur le toujours ridicule et voyant stick orange, oh quel hasard !). Sinon, on en apprend un peu plus sur la passé de notre héroïne et l'histoire est menée tambour battant, sans temps mort, et c'est vrai que c'est assez agréable de voir l'histoire ne pas s'éterniser durant 18 volumes. En plus, le dessin colle parfaitement au scénario. Question sans réponse : à l'image de Wayne Shelton, Van Hamme ne va-t-il pas refiler sa dernière création (voire créature) à un de ses collègues ? PS : le résumé du précédent album est fort bienvenu.
Des dialogues enlevés, des répliques qui font mouche, des quiproquos, un dessin vif... voilà donc tout pour passer un bon momment de lecture. Plus proche de Walt Disney que de Blacksad, l'univers dessiné par Bertolucci n'en est pas moins cruel : les croisades même menées par des animaux restent des croisades. Puisque le dessinateur porte également le nom connu d'un cinéaste, parfois au cinéma, on sent que les acteurs se sont amusés sur un tournage ; et là j'ai l'impression que les auteurs se sont fait plaisir en imaginant cette aventure (et surtout ont voulu faire plaisir au lecteur), et c'est réussi. Je rejoins l'avis de Coacho sur l'apparition divine de Paranoïa. Le perfide Prince Jean et le ridicule Philippe-Auguste (pour parler des personnages secondaires) m'ont bien fait rire . Messieurs les auteurs, il ne vous reste plus qu'une chose à faire pour me combler : écrire la suite !!
« Une mansarde à Paris » reprend le sempiternel thème de l’amour, de l’amour qui est « trompé, fugitif ou coupable » comme l’écrivait si justement Chateaubriand. Ou encore celui de l’amour trahi tel que le décrivait Georges Cukor dans son film « Marguerite Gauthier » avec Greta Garbo et Robert Taylor. Bref j’ai retrouvé à travers le scénario de cette bande dessinée le charme de mes lectures ou de mes films préférés. Derrière une couverture très soignée, se cache un dessin tout en rondeur, à la fois nostalgique (proche de la ligne claire, de Chaland, voire de Floc’h) et audacieux par l’utilisation des couleurs (notamment le rouge qui ressort de l’ensemble de l’album). Certes, un côté fleur bleue se dégage de ce one shot , mais cela fait du bien dans la production actuelle dominée par la science fiction, l’héroïc et la catholic-fantaisy. Amoureux de Paris, nostalgique des années 50, (même si on ne retrouve pas exactement les rues de la capitale mais plutôt l’atmosphère de l’époque), ne manquez pas cette petite histoire naïve et dramatique. Décidement les auteurs espagnols ont le vent en poupe depuis quelques temps et pas seulement chez les éditions Paquet! Un seul bémol, la pagination. Quelle mauvaise idée d’avoir écrit en toutes lettres le numéro des pages de manière si disgracieuse ! Cela gâche le plaisir de la lecture.
Prenez un zeste de Zorro, un zeste de "la tulipe noire (pour l'incipit et la balafre), le tout servi par un dessin assez proche de "Lady oscar" et vous obtenez "la rose écarlate". C'est un manga sous la forme agréable d'un album cartonné et en couleur de 48 pages! (le fameux 48 CC de JC Menu) Même si le scénario ne brille pas par son originalité (un héros masqué, une vengeance), j'ai été agréablement surpris par la lecture : une héroïne attachante, un dessin net (malgré les grimaces assez disgracieuses voire exagérées que l'on retrouve ici, comme dans les mangas), des couleurs à l'ordinateur (mais qui ne desservent pas le dessin). Avouons aussi, que l'histoire est plutôt tournée vers un côté "fleur bleue" mais il ne faut pas s'arrêter à cela. Patricia Lyfoung signe là (pour son premier album, je crois ?) une bd de qualité. Je conseille le donc aux amateurs de capes et d'épées.
Après une cinquantième aventure fort décevante, c'est avec inquiétude que j'ai abordé ce nouvel opus. Et là, surprise, on retrouve un Bergèse bien inspiré dans ce scénario. En effet l'intrigue débute rapidement. Bien sûr, on retouve un Sonny gaffeur, mais le plus surprenant reste ce personnage féminin, Cindy, qui semble faire de la figuration dans l'album (comme si Bergèse ne savait plus que faire de sa création). Bon, il reste toujours les imperfections propres à Bergèse : Tuckson toujours aussi mal dessiné, le "running gag" du chien qui commence à peser, le décor choisi (l'Antarctique) rappelle étrangement le mythique "NC 22654 ne répond plus"- mais après plus de 50 aventures, cela devient difficile de trouver des territoires vierges. Côté positif : Bergèse dessine toujours aussi bien les avions, les combats aériens et surtout, il m'a fait passer un agréable moment de lecture. En utisant l'actualité militaire (le porte avion "Charles de Gaulle"), politique (l'écologie avec ces cousins de "Greenpeace", l'ONU), Bergèse s'en est plutôt bien sorti. Un petit bémol tout de même, avec le discours un peu naïf de Buck Danny sur "les victimes de toutes les guerres". Malgré une couverture ratée (un Buck Danny peu reconnaissable), j'ai été ravi, contrairement au précédent album, de retrouver mes héros d'enfance.
Une véritable tornade, cette bd, rien ni personne n'y est épargné. Sous couvert d'humour, ce pastiche de Gil Jourdan de Tillieux est une critique féroce du monde de la bd et de l'édition. Des éditeurs (les frères Traknar), aux chasseurs de dédicaces ("vous pouvez me faire un dessin... c'est pour revendre... sur ebay"), aux collectionneurs prêts aux hold-up pour posséder un tirage de tête, jusqu'aux libraires ("deux albums pour le prix de trois"), bref une galerie de portraits très acide est présentée. Mais ce qui ressort le plus du scénario c'est évidement le parallèle entre la gestion de Tintin par Moulinsart (car Nick Rodwell et Fanny Rémi n'y sont guère représentés à leurs avantages dans l'album) et celle du personnage Bibou. Les allusions à peine dissimulées aux studios Hergé (avec Martin Braque alias Jacques Martin) m'étonnent du peu de réaction de Moulinsart sur cette BD. En effet, il ne faut pas oublier que récemment Marniquet a connu quelques déboires avec les ayant -droits de Jacobs... Néanmoins, cet album est fort agréable à lire (et surtout à regarder) malgré un scénario parfois (euh... souvent) tiré par les cheveux et on s'attend à croiser Libellule ou Croûton au détour d'une page, tant on baigne dans l'univers de Tillieux. Un bel hommage à Maurice Tillieux, cette bd étant d'ailleurs préfacée par sa fille.
Les auteurs de Jessica Blandy reviennent ici avec une histoire somme toute simple et dans l'air du temps : celle d'une call girl que l'on jette dans les bras d'un juge intègre (ces nouveaux héros de la république) pour... vous le découvrirez plus tard mais cela n'est pas difficile à deviner. Par rapport à leur série "Jessica Blandy", tout respire le luxe : palace avec vue sur l'arc de Triomphe, galerie d'art, décors, même les putes... Le côté intello n'est pas oublié : du passage Jouffroy Verdeau (rempli de bouquinistes) aux références à Paul Morand et André Breton , notre héroïne est loin d'être la blonde écervelée de service. Fidèle à ses habitudes, Renaud n'a pu s'empêcher de dessiner des scénes d'un érotisme certes soft, mais qui trouvent leur place dans le scénario. J'ai d'ailleurs trouvé le trait très réussi dans cet album, peut être en raison des couleurs. Mais il y a un petit queque chose qui fait que je n'ai pas vraiment accroché à l'histoire : sans doute la froideur des personnages et un scénario convenu. Sans tomber dans l'histoire à l'eau de rose -comme le signale le quatrième de couverture- cette série-qui retracera la vie d'un membre de l'agence de call-girl- se laisse lire. Agréable mais sans plus.
Autant le tome 1 de cette série était encourageant et ouvrait cette uchronie vers une histoire grandiose (les plaines enneigées d'une Sibérie imaginaire, un général rebelle à l'autorité impériale, fidèle à ses idéaux révolutionnaires et prêt à renverser le pouvoir, tel un Bernadotte de l'Empire), autant ce second (car je ne sais si pour moi il y aura un troisième) est navrant et verse vers la bouffonnerie ! On passe des grands espaces au quasi huis clos d'un théâtre, où se déroule le renversement de l'histoire, scène navrante et ridicule d'un complot abracadabrantesque. A cela vient s'ajouter des dialogues bien creux et gratuits, comme "enculé... putain... salope... poufiasse.. putain de sale pute...", bref, amis de la poésie bonjour. En outre, je ne sais si l'intention y est mais l'héroïne, Marie, est de plus en plus laide au fil des pages et également de plus en plus ridicule et haïssable. A tel point, que je n'ai pas envie de connaître la suite. A éviter.
Il est rare que je trempe ma plume dans le vitriol pour descendre une bd mais là, trop c'est trop. Le seul mot qui puisse résumer la lecture de ce premier opus ( de toute façon , pour moi il n'y en aura pas d'autre) c'est CARICATURAL. Non, ce n'est pas tant le dessin ( très style franco-belge, école Dupuis) qui me déplait, que le scénario absolument indigeste : ce rapt de momie (momie, d'ailleurs, pâle sosie du célèbre Rascar Capac) est complétement improbable. Les personnages ont l'air de sortir d'une sitcom de TF1, sans saveur, sans relief, bref immatures. Le héros, Sabbatini(trop jeune par ailleurs pour son rôle) n'a aucune consistance. Sa soeur, Caterina, n'est guère plus gâtée : naïve, et tête à claques. Reste le flic de service, pas du tout crédible, un indic qui...( au fait qu'est-ce qu'il fout dans cette histoire ?) et des pseudos chercheurs ( en particulier le Professeur de Graeve, vous ne pouvez pas le rater , il a le profil Camif), ils sont pitoyables! Ah, j'oubliais les indiens : ils sont parfaitement grotesques ( à cinq, ils tiennent tête à la police ! Waaah!) De toutes façons, la bd commence mal, je cite "el parador, deux jours plus tôt" euh...plus tôt que quoi ? et une page après on peut lire "el parador, un an plus tôt". Bref, un mauvais découpage plombe d'entrée la lecture de cette bd. Ce volume commence comme Indiana Jones, se poursuit dans un style proche de Sydney Fox, mais la mayonnaise ne prend pas. Relisez Tintin et "les sept boules de Cristal", c'est beaucoup mieux. Dommage, la couverture était attirante. Euh... est-ce que je vous ai dis que je n'avais pas aimé. Non ?
Enfin la conclusion de ce cycle. Après un premier opus plus que réussi, et un deuxième assez surprenant voire déroutant, ce troisième opus revisite l'Histoire à la manière d'un Dan Brown dans "Anges et Démons" : le même thème des Illuminati domine dans cette aventure, tout y est, les symboles sur le billet d'un dollar, le pentagramme, la troisième guerre mondiale économique, et un gouvernement mondial occulte . Yann, ici , joue le Robin des bois des temps modernes, redresseur de torts mais qui (se) fatigue vers la fin. En relisant l'opus 0, j'étais loin de me douter de l'influence universelle qu'allait avoir Yann sur le monde. C'est sans doute ce trop lourd fardeau pour ce personnage sympathique, qui explique la fin de ce cycle. Bref, j'ai l'impression que le destin du héros a échappé au scénariste, et que d'une très bonne BD au départ, on arrive à un final trop ambitieux voire irréaliste. Autant le premier volume était décalé par rapport à la production actuelle, autant ce troisième tome rejoint la cohorte des sorties de BD du moment ( complots, catholic-fantaisy, franc-maçonnerie....), bref l'histoire perd de sa saveur originelle. Dommage.
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