Les 370 critiques de herve sur Bd Paradisio...

Pas une seule critique sur cette bande dessinée, enfin, ce n’est guère le nom approprié pour définir cet ovni. "Quimby the mouse" ou les drôles aventures d’une souris, entrecoupées de publicité, de petites annonces, de fac-similé de journaux, de plan de montage improbable, et de tranche de vie d’un certain Jimmy Corrigan (j’avoue que ce sont ces planches qui m’ont le plus touché). Lire ce livre relève parfois de l’acrobatie (il faut le tourner dans tous les sens) et de l’ophtalmologie (essayez de lire les petites lettres sur des planches entières et vous verrez). Chris Ware possède un sens de la narration assez éclaté tout de même (On s’en est rendu compte avec le fabuleux "Jimmy Corrigan") mais il laisse exploser là son scénario (et encore est-ce un scénario) à un tel point que cela devient totalement délirant, donc hermétique pour le lecteur. Cependant, le thème dominant (l’amour pour sa mère et pour ses grands-parents) est illustré de manière originale : un monologue sous forme de dialogues (c'est bizarre mais il l'a fait) dans un comics de superhéros, et des scènes de dialogues sans que l’on voit les personnages sur plusieurs pages. Un Ovni donc dans le monde de la bd. Mais une lecture souvent difficile, qui n'arrive pas à me convaincre totalement. Une déception donc sur ce qui est de prime abord un superbe objet éditorial.(l'Association a fait là, un travail remarquable). Mais c'est un peu juste pour en faire un livre intéressant.
Assez difficile d'accès cette bande dessinée. Elle débute comme un journal intime, puis mélange planches en noir et blanc et planches en couleur. Assez mystérieuse aussi cette bande dessinée, tout comme le titre ; et le parti pris d'un scénario non linéaire est certes audacieux mais peut désorienter certains. Beaucoup de questions restent en suspend dans cet opus, qui se lit tout de même vite. J'ai l'impression que Daphné Collignon a privilégié ici, l'aspect esthétique par rapport à l'histoire. D'ailleurs,les couleurs ne sont pas sans rappeler parfois celles de "Candélabres" d'Algésiras. Daphné Collignon, auteur déjà d'un remarqué "rêves de pierres" (toujours chez Vents d'Ouest) prend un pari risqué avec cette première bd en solo mais l'audace peut-être payante. A découvrir.
Si vous n’aviez qu’un album à lire ce mois-ci, lisez « le désespoir du singe ». Déjà avec un titre aussi énigmatique et beau, vous ne pouvez que succomber à la tentation. En outre la couverture est, à mon avis, une des plus belles de cette année 2006. Pourtant, ne connaissant pas du tout l’oeuvre d’Alfred, mais uniquement celle de Peyraud (et encore simplement comme dessinateur) j’ai tout de suite été conquis par cette bande dessinée. Une romance pour ne pas dire une histoire romantique dans un monde Kafkaïen, où des mystérieux chantiers d’irrigations semblent indispensables au pouvoir en place, dont le bras armé ressemble à des êtres difformes. Dans cet univers prêt à exploser, deux êtres, un peu bohèmes, un peu fous mais surtout amoureux vont bouleverser l’ordre établi. Car il s’agit bien de cela, d’une histoire d’amour, magnifiquement dessinée et mise en scène, sur un fond dramatique. Beaucoup de références et d’allusions dans cet opus (on songe notamment au «dictateur» de Chaplin, pour le contexte ; scènes sur les toits, les manifestations, la fuite programmée du pays, ) Un dessin élastique (les personnages semblent fait en caoutchouc) d’Alfred, magnifique, servi par les couleurs forts réussies de Delf. Lecture indispensable pour tout bédéphile qui se respecte. Faites comme moi, ne demandez qu’à tomber sous le charme de Vespérine. Ma bd coup de cœur du moment.
Quelle maîtrise dans le dessin et le scénario de cette bande dessinée ! Je suis resté sous le charme de cette histoire fantastique, où les légendes celtiques côtoient le surnaturel. Le scénario d'Oger semble sortir tout droit d'une rencontre entre Edgar Allan Poe et Anatole le Braz, tant il est prenant. Un découpage parfait. L’idée, tant de fois utilisée en bd ou en littérature, de l’écrivain (Edgar Saint-Preux, tiens le même prénom qu'Allan Poe !) recueillant les paroles d’un témoin de l’histoire, fonctionne à merveille. On baigne vraiment dans l’ambiance inquiétante de ce village breton (malgré l’avertissement des auteurs, je sais, moi, où se trouve le village de Trébernec) de la fin du 19ème siècle. Un petit regret : on ne sait toujours pas d’où sortent ces étanges «petites bêtes», véritables gremlins locaux. De la magie, des légendes, un mystère,de l'amour, le tout servi sur un dessin en couleurs directes de Prugne, Jubilatoire.
Déjà le quatrième opus m'avait laissé perplexe. Mais ce cinquième volume (et sans doute le dernier pour moi) m'est "tombé des mains", comme l'écrivait André Gide. Un scénario improbable, des dialogues creux, des situations plus que ridicules bref une parodie de bd d'aventures qui me laisse pantois. Du flash back larmoyant, ô combien ridicule, sur le "fils" de Wayne Shelton, aux dialogues stéréotypés entre Shelton et Maître Punahavati, rien ne m'aura été épargné dans cette aventure que j'ai eu honnêtement du mal à finir de lire, tant, il faut le dire, le scénario est mauvais. Comme quoi, n'est pas Van Hamme qui peut ou qui veut. Une grosse déception malgré, soulignons-le, un dessin impeccable de Denayer. En cette période riche en sorties, allez lire plutôt "Le désespoir du singe" de Peyraud & Alfred, au moins vous ne perdrez pas votre temps. A oublier rapidement.
Bien sûr, cet album subit beaucoup d'influences, celle pour le dessin,des studios Disney, dont est d'ailleurs issu le dessinateur Oscar Martin et pour le scénario, le "donjon Potron Minet, n'est guère loin. Mais il est des références plus mauvaises et que dire de la bd animalière qui, de "Blacksad", à "de cape et de crocs" sans oublier "réglement de contes" des Damien(s) ou dernièrement le surprenant et très agréable "Saint Jean d'Acre" dessiné par Bertollucci (tiens, un ancien de Disney, lui aussi!) semble retrouver un élan voire une renaisssance dans le monde de la bd plus adulte. Alors oui, le dessin est réussi, même très expressif (voire la page 25). Et même si les tenants et les aboutissants du scénario de ce premier opus m'échappent encore, je suis tombé sous le charme de cette aventure qui sans nul doute nous ménagera quelques surprises par la suite. A suivre donc avec intérêt.
Annoncé depuis plusieurs mois, repoussé souvent ; réjouissez-vous, voici enfin la suite des aventures de Ken Mallory. Comme à son habitude, Marniquet (alias Gauthier , non ?) nous propose un casting hollywoodien dans cet album. Jugez donc, John Wayne, Lee Marvin, Curd Jurgens, Charlton Heston, ou encore Mickael Caine, avec en outre quelques guest stars comme Steeve Mac Queen ou Robert Mitchum et beaucoup d'autres encore. Ce second opus oscille entre le film de guerre et Indiana Jones, bref amateurs de film d'aventures, cette bd est pour vous. Pas de temps mort, des dialogues percutants, une ambiance virile et beaucoup de clin d'oeil cinématographiques. Pourtant mon enthousiasme est freiné par une question purement esthétique, le changement de maquette de la couverture et un horrible dos rond de couleur bleu/vert qui tranche avec le précédent volume dans ma bibliothèque ! Sinon, le dessin reste toujours le même : visages figés voire difficilement reconnaissables d'une page à l'autre mais fichtre diantre, ces imperfections sont gommées par un scénario réjouissant et par la qualité éditoriale de l'album (format, choix du papier, dos rond etc.) Marniquet/Gauthier surfe(nt) sur la vague de l'ésotérisme avec les sempiternels croisés, un livre aux pouvoirs mystérieux etc (ce qui n'est pas sans rappeler "Fox" de Dufaux et JF Charles) Distrayant.
Beaucoup de progrès dans le dessin, par rapport au précédent album, où Bertail usait (voire abusait) d'un dessin style photo-montage. Très proche de Julien Sorel, héros de "la chartreuse de Parme", par son enthousiasme pour les idées de la révolution française, Shandy rejoint comme lui, le champ de bataille de Waterloo. Ce qui nous offre de belles scènes de bataille et une description fidèle de la vie militaire sous le Premier Empire. Je conseille cette série aux amateurs d'Histoire : complots, amours, bataille sur fond de réalité historique. Cet album se lit avec plaisir. Delcourt semble reprendre, à travers cette série, le fonds de commerce de la collection Vécu de Glénat, mais avec une approche plus moderne. Une bonne surprise après un premier opus qui m'avait laissé dubitatif. A suivre de près.
N'aimant guère les scénarii de Jodorowsky, et n'étant pas un grand fan des dessins de Manara, je suis resté pourtant sous le charme de cette bande dessinée. L'alchimie entre les auteurs fonctionne à merveille. Le dessin, en couleurs directes de Manara, y est sans doute pour beaucoup. Le scénario repose encore une fois sur les intrigues de Borgia, désormais pape, autour de sa fille, cette fois-ci. Evidemment, Manara ne peut faire l'économie de scènes érotiques mettant en scène une Lucrèce ribaude, sans pour autant en abuser. La seule chose que je reproche peut-être à l'album, c'est la vision d'une Rome et d'une Eglise un peu trop décadente par les auteurs. Il faut voir dans cet opus une aventure romanesque et non un témoignage historique. Une couverture soignée, un dessin réussi mais le nombre de grandes cases donnent l'impression d'une lecture un peu trop rapide de l'album.
Voilà de la bande dessinée comme j'aime. Quand l'Histoire (la guerre des 6 jours, Moshe Dayan) vient s'immiscer dans la petite histoire, celle de De Boers et d'Uma, cela donne un scénario formidable reposant sur une utilisation intelligente de personnages (et de faits)historiques dans une aventure romanesque. Un scénario qui mélange habilement flash-back et l'histoire en cours (on peut suivre dans cet opus trois histoires : celle de Moshe Dayan et de ses compagnons d'armes, celle d'Uma avant l'attentat puis celle se déroulant à Paris). Une critique précédente notait les allusions à Tintin ; pour ma part, si on est certes très éloigné du monde feutré des diamantaires, l'histoire se raproche plus d'Indiana Jones à mon sens (le diamant d'Abraham, c'est un peu l'arche perdue, non ?) Yann nous livre ici un véritable tourbillon, tourbillon des personnages (aucun des personnages des Eternels n'est oublié), tourbillon dans le temps et dans l'espace. Avec un final somptueux, c'est le rigide et austère De Boers qui sort métamorphosé de l'aventure. Yann et Meynet (Ah! Uma est toujours aussi séduisante sous le trait de Meynet)ont placé la barre assez haute, après un premier dyptique, que j'avais moyennement aimé. En outre, le rythme de parution assez rapide s'accomode fort bien d'un cycle de 2 albums par histoire.
Je suis content d'ajouter ma 200ième critique sur un album de Spirou et Fantasio. Tout d'abord, il faut souligner l'édition de qualité de Dupuis pour ce hors série, de 58 pages -et oui- (je ne parle pas de spin-off, terme mal approprié pour cet album), un grand format qui, volontairement, dénote de la série originelle de nos deux héros. J'ai été littéralement ravi de retrouver mes personnages fétiches au long de cette aventure : Un comte de Champignac qui ne m'a jamais paru aussi représentatif de la noblesse que dans cet album ; un Fantasio fort réussi graphiquement et qui reste très fier de lui voire arrogant, un Zorglub normal presque sympathique ; seul le dessin de Yoann pour Spirou himself m'a au début rebuté. Je le trouve, en effet assez raté, n'étant pas du tout familier à l'univers de ce dessinateur. Cependant, lecture faisant, j'ai apprécié les clins d'oeil à Franquin avec le fameux sous-marin du "repère de la murène" mais surtout, j'ai adoré l'évolution des personnages à travers le scénario de Vehlmann. Notamment, les rapports inédits entretenus tout au long de l'histoire par nos deux principaux protagonistes avec la gente féminine, qui me paraissent assez, voire très réussis : imaginer un Fantasio, quasiment Gentleman farmer, succomber quasi vénalement au sexe faible est une excellente idée... et je ne parle pas de Spirou, passif (voir la main aux fesses administrée par sa compagne indonésienne) face au charme féminin. Une initiative excellente des éditions Dupuis, initiative renouvellée et attendue pour les deux prochains volumes, signés respectivement de Tarrin & Yann, puis de Franck Le Gall.
Une grosse déception à la lecture de ce nouvel album signé par Simon Hureau, auteur qui m'a toujours enthousiasmé (ses précédents albums "Palaces", "Bureau des prolongations" voire "Colombe et la horde" sortaient véritablement du lot parmi la production actuelle). Ce n'est pas le dessin qui est en cause (les couleurs et le dessin restent toujours aussi soignés). Je n'ai vraiment pas accroché à cette histoire de gosses, assez naïve et qui offre peu de surprise au lecteur. Du déjà vu, "comme le club des cinq contre..." ou encore un ersatz de "La patrouille des castors ", je n'ai pas ressenti la magie annoncée en 4ième plat. J'ai eu l'impression de suivre une histoire somme toute assez banale... dommage car Simon Hureau m'avait habitué à mieux par le passé. Est-ce son passage aux éditions Delcourt qui oblige l'auteur à une histoire plus formatée ? Bref, je n'ai trouvé que peu d'intérêt dans cet album.
C’est sous une couverture inédite que j’ai découvert "Le testament de Sibérie", initialement paru en 1974, et réédité par les éditions "des ronds dans l’O" et par François Boudet. On a souvent reproché à René Follet de ne pas s’attacher les services d’un scénariste digne de son talent. On a vu précédemment le malheureux désastre du tome 2 de terreur (avec André-Paul Duchâteau au scénario) et plus récemment "Shelena" de Jéromine Pasteur, qui ne m’a guère convaincu non plus. Pourtant en aucun cas le dessin de René Follet était en cause, au contraire, il était le principal atout de ces bandes dessinées. Ici, un scénario simple mais efficace, une course poursuite dans les steppes enneigées de Sibérie, une histoire d’amitié de vengeance, un monde viril dans une nature hostile, le tout magnifiquement mis en image par René Follet. Tout au long de l’histoire, des personnages tout en couleur (je pense notamment à Stepim), assez stéréotypés tout de même (par exemple, Vassili, l’archétype du méchant) mais qui viennent apporter une touche d’humour à cette histoire (voir l’épisode de la réserve de viande). Le dessin et l’intrigue sont certes datés voire un peu désuets mais j’ai aimé retrouver l’ambiance des petits formats, en noir et blanc, de mon enfance. Cet opus possède certes un charme désuet mais dans cette expression il ne faut pas oublier le mot "charme". Un petit bémol, c’est l’erreur sur le quatrième de couverture concernant la recherche du testament : il ne s’agit pas du testament du père d’Ivan Zourine mais celui du père de Mickaël Mistirine. Une réédition de qualité, une histoire qui nous entraînent dans l’hiver Sibérien, le tout servi par un beau dessin de René Follet.. que demander de mieux ? Si ! A quand la prochaine aventure ? (les aventures d’Ivan Zourine ont fait auparavant l’objet de deux albums chez Magic Strip en 1979).
Le dessin de John Cassaday est toujours aussi bon, et très proche des comics américains dont je ne raffole pourtant guère. Mais, placé dans ce contexte historique de la seconde guerre mondiale, son dessin réaliste prend une ampleur et une dynamique forte (jetez un coup d'oeil sur la page 41 !). En relisant le précédent opus, et à la lumière du présent volume, je me suis rendu compte que Fabien Nury s'était tout de même inspiré de la vie de Reinhard Heydrich, protecteur du Reich en Bohème, exécuté par des résistants tchèques en 1942 ,pour le personnage de Rudolf Heidzig (d’ailleurs les initiales sont les mêmes) et d’un film américain datant de 1975, « sept hommes à l’aube »réalisé par Lewis Gilbert. Pourtant, l’originalité de l’aventure réside dans le côté fantastique qui vient s’immiscer dans l’histoire avec un grand H .Même si Stanley Pilgrim est moins présent dans ce second volume, il apparaît de plus en plus humain, ou plutôt de moins en moins froid avec ses collègues ; ce qui tranche avec ce qui se passe de l’autre côté , du côté de l’Axe, des puissances du mal,à travers les personnages de Vlad et d’Anna qui prendront toutes leurs importances dans le prochain volume, à n’en point douter. C’est magnifiquement mis en scène et parfaitement dessiné. Une excellente bd.
Ex abrupto par herve
Après la polémique qui a agité le forum de BDP notamment, revenons sereinement sur « ex abrupto » une des oeuvres les plus personnelles (avec « Presque », toujours chez le même éditeur)et les plus abouties de Manu Larcenet, à mon sens. Les principaux thèmes abordés par Larcenet dans ses bd sont présents dans ce livre : la création, la maladie, la mort, l’angoisse, le regard des autres … Une bande dessinée muette (mais est-ce encore une bd ?) comportant deux cases par page, découpée en plusieurs chapitres assez courts. Si le début est assez bucolique voire enjoué, l’histoire vire rapidement vers le tragique à travers la maladie du père du héros, le petit cochon. C’est noir, très noir mais c’est beau. J’ai même trouvé une similitude avec Chaplin dans le final (le héros habillé comme un clochard quittant sa maison ou ce qu’il en reste). On peut s’attarder sur chaque page pour admirer ce dessin torturé, ce dessin d’un véritable écorché vif. Si la première lecture nous laisse assez dubitative, c’est un livre que j’ai surtout aimé relire et dont on tourne les pages avec plaisir. Je ne conseille évidement pas ce livre aux habitués de la bd franco-belge labelisée 48CC par JC Menu, même les amateurs du Larcenet du « combat ordinaire » ou du « retour à la terre » risquent d’être désorientés. Par contre, les adeptes de « Presque » ou encore de « Dallas Cow boy » ne peuvent passer à côté d’un tel chef d’oeuvre. Un choc graphique, une mise en abîme scénaristique, un bel objet éditorial, donc un album incontournable.
Loin de moi l'idée de rabaisser une oeuvre mais si j'ai certes aimé cette bd originale à plus d'un titre (scénario, découpage et dessin), je ne lui mettrai tout de même pas la note maximale. J'ai été beaucoup plus touché par "the fixer" de Joe Sacco (portant peu ou prou sur le même sujet) que par cet album qui met en évidence l'intemporalité de la guerre (d'ailleurs se déroule-t-elle en ex-yougoslavie ? et même a-t-elle vraiment existé ?) Car le talent de Gippi réside dans le scénario d'une guerre passée ou à venir en Occident, à travers 3 jeunes gens qui vont grandir à travers ce chaos. Malheureusement, j'ai lu "the fixer" l'an passé et cet univers de snipers, de chef de guerre, de trafic m'était déjà familier. Gippi reste un bon conteur d'histoire et je vais continuer à acheter ses livres que j'ai découvert, un peu trop tard.
Presque par herve
« Je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître », celui du service militaire (ou national). Si on veut comprendre quelque chose au tempérament ou au caractère parfois abrupte de Manu Larcenet, il faut lire ce livre, témoignage poignant et horrible d’une période vécue comme un cauchemar (ce fût d’ailleurs le cas de beaucoup...). L’encrage choisi vient renforcer cet aspect glauque et sordide du service miltaire, vu par Larcenet. Mais l’humour (noir) n’est pas en reste car en se caricaturant (lui et sa mère), Larcenet met en relief le fossé qui le sépare de sa mère (et par delà, du moindre quidam mettant en avant l'aspect positif du service national), sur les fameuses « classes ». « Presque » c’est une histoire autobiographique, c’est une histoire qui m’a remué les tripes et qui ne peut pas laisser indifférent et qui me bouleverse à chaque relecture. C’est une bd indispensable ou presque…
Peine perdue par herve
Je vais être moins enthousiaste que mes amis Coacho et Alban sur cet album que j'ai eu tout de même du mal à dénicher. Certes, sans les critiques précédentes, je n'aurais sûrement pas acheté ce petit livre, déjà à cause d'une couverture assez peu explicite par rapport au thème abordé. Si le mode "muet" de cette bande dessinée ne m'a pas dérangé au contraire, c'est le dessin qui, d'après moi, ne colle pas avec scénario : en effet, j'ai eu l'impression de suivre tout au long de ma lecture les recherches d'une gamine de 12 ans sur ses parents (et non les démarches d'une femme d'une trentaine d'année sur ses origines). Cet aspect puéril du dessin gène dans la compréhension de cette bande dessinée. Et puis, honnêtement, étant placé de l'autre côté de la barricade (en tant que père adoptif), je n'ai pas trouvé l'émotion que je pouvais attendre d'un tel livre. Je suis peut-être passé à côté d'un chef d'oeuvre, mais je n'ai pas été entièrement conquis par ce livre.
Il est de certaines bandes dessinées que l'on découvre comme une série télé. "Section financière" en fait partie, et je ne dis pas ceci à titre péjoratif, non, au contraire, aucun temps mort dans le scénario : une actualité brûlante (la main mise de la maffia russe sur les avoirs et les investissements occidentaux), des flics comme on en voit à la TV, jeunes, efficaces et déterminés... c'est peut être-là où le bât blesse car le personnage du procureur est un peu trop stéréotypé à mon goût (beau gosse, incorruptible, prêt à défendre la veuve et l'orphelin). A la lecture de ce premier volume, on ne peut occulter la comparaison avec IR$. Pourtant, les auteurs s'éloignent rapidement de cette série sur plusieurs points. Primo, le dessin de Mutti (que j'avais apprécié dans "Arrivedercci Amore" et "Break point") est beaucoup plus réaliste (voire moins froid que dans IR$), d'ailleurs je trouve que son dessin s'affine par rapport aux séries précitées. Secundo le scénario, écrit par un avocat, Malka, se rattache à des faits qui nous semblent vraiment proches. Un second reproche que je peux faire à cet opus (mais sans doute lié au fait qu'il s'agisse d'un épisode complet- ce qui est en soi une bonne nouvelle- ), c'est la rapidité à laquelle les évènements s'enchaînent. Une série correcte qui fait passer un agréable moment. Que dire de mieux d'une bd ?
Une association telle que Matthieu Bonhomme (auteur du remarquable "marquis d'Anaon") et Gwen de Bonneval (scénariste du formidable "Gigamesh") ne pouvait déboucher que sur une bonne surprise. Et c'est vraiment le cas. Nous suivons les aventures de Guillaume, très jeune noble, (qui, par certains aspects, me rappelle Pirlouit, l'humour en moins, - peut-être à cause de sa chèvre - un clin d'oeil, non ?) dans un Moyen-Age cruel et à la limite du fantastique. D'ailleurs, pour continuer dans le monde de Peyo, l'enchanteur Omnibus s'est mué ici en une mystérieuse femme, Ysane. Qui dit Moyen Age, dit chevalier. Le chevalier de Brabaçon, bourru, maladroit mais courageux permet à l'histoire de s'ancrer dans le monde réel, au contraire des autres personnages (Guillaume, Ysade) dont on pressent qu'ils vont faire basculer l'histoire dans un univers plus fantastique (à l'image de la dernière page qui réserve des surprises pour la suite). Il faut souligner, dans cette bande dessinée, le travail de Walter sur les couleurs qui mettent parfaitement en relief le dessin de Matthieu Bonhomme (les scènes nocturnes sont à cet égard une illustration typique). Après le très réussi "voyage d'Esteban", Matthieu Bonhomme continue de m'enchanter (en outre le rythme de parution de ses livres reste soutenu) Un conte moyennageux prometteur. L'année 2006 commence bien.
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