Que venez-vous de lire et qu'en avez-vous pensé? (22)

Les 1293 commentaires sont triés des plus récents aux plus anciens .



593. froggy - 22/07/23 00:25
Quelle deception que Fabrice Neaud soutienne Renaud Camus. Ce type est une pourriture qui merite qu'on lui marche dessus du pied gauche. Il n'est meme pas capable de faire des enfants pour repeupler la France selon ses desirs.

592. froggy - 22/07/23 00:14
586. egoes- 21/07/23 10:48 - (en réponse à : Quand je compare, je vois la différence)
Je viens ainsi de finir "L'année zéro". L'histoire d'un type de 50 ans qui sort avec une fille de 20 ans de moins que lui et qui décide(nt) de faire un premier enfant.
Ou comment des gens inintéressants (des gentils bobos sans aucun recul ni relief - personnages clichés au possible, le livre n'est qu'une succession d'enfonçage de portes ouvertes et de platitudes) écrivent un truc inintéressant (une grossesse et une naissance somme toute très classique, ponctuées de questionnements bateaux) de manière inintéressante (entre autres choses (outre la question de la narration, qui n'a clairement rien d'exceptionnel, pour rester poli, il s'agit d'une traduction du néerlandais -du coup je ne sais plus si je dois l'écrire avec une majuscule ou pas ;-)- et je pense que sur la to do list de chaque éditeur devait figurer la bonne résolution de ne jamais engager le traducteur qui l'a commise).


C'est une tres interessante critique. :-)


C'est là qu'on voit que Neaud a du génie, ou en tout cas propose quelque chose d'unique, si on en doutait encore.

Il est unique? Non, il est vareuse.

591. pm - 21/07/23 21:54
Je me souviens d’un autre truc très dérangeant concernant Neaud, c’est qu’il soutenait Renaud Camus, figure de l’extrême-extrême-droite française, plus ou moins inventeur de la théorie du grand remplacement et souhaitant une remigration ! Je ne sais pas si à l’époque les choses étaient aussi claires mais c’était déjà bien glauque.
Le coté vieille France de Neaud.

590. egoes - 21/07/23 21:23 - (en réponse à : torp 587)
Merci pour la très pertinente précision.

589. marcel - 21/07/23 14:32
J'en ai relu des petits bouts, ou tu discutais avec lui avant de l'avoir lu, hesitant encore a l'achat.

588. pm - 21/07/23 12:28 - (en réponse à : Froggy marcel )
Je me souviens de cette grande époque de bdp avec Neaud. Il me semble même lui avoir demandé pourquoi il ne venait pas plutôt habiter Paris où personne ne viendrait l’emmerder pour ses préférences sexuelles, mais non, ça ne l’intéressait pas ( sic). C’était il y a une vingtaine d’années.

587. torpedo31200 - 21/07/23 11:28 - (en réponse à : post # 586)
L' année zéro de Frenk Meeuwsen chez Anspach.
A ne pas confondre avec Année zéro de Anna Roy et Mademoiselle Caroline, paru chez Delcourt 2 mois après en 2022.

586. egoes - 21/07/23 10:48 - (en réponse à : Quand je compare, je vois la différence)
Je viens ainsi de finir "L'année zéro". L'histoire d'un type de 50 ans qui sort avec une fille de 20 ans de moins que lui et qui décide(nt) de faire un premier enfant.
Ou comment des gens inintéressants (des gentils bobos sans aucun recul ni relief - personnages clichés au possible, le livre n'est qu'une succession d'enfonçage de portes ouvertes et de platitudes) écrivent un truc inintéressant (une grossesse et une naissance somme toute très classique, ponctuées de questionnements bateaux) de manière inintéressante (entre autres choses (outre la question de la narration, qui n'a clairement rien d'exceptionnel, pour rester poli, il s'agit d'une traduction du néerlandais -du coup je ne sais plus si je dois l'écrire avec une majuscule ou pas ;-)- et je pense que sur la to do list de chaque éditeur devait figurer la bonne résolution de ne jamais engager le traducteur qui l'a commise).
C'est là qu'on voit que Neaud a du génie, ou en tout cas propose quelque chose d'unique, si on en doutait encore.

585. froggy - 21/07/23 00:47
Je te remercie Marcel de me rappeler cela, il y a eu 10 sujets sur Le journal de Fabrice Neaud. l y a eu 10 sujets. je vais aller voir ca. Ses interventions m'interessent.

584. egoes - 21/07/23 00:45 - (en réponse à : hasard ? coïncidence ?)
Toujours est-il qu'après avoir entendu parler pendant des années de cette oeuvre, j'ai moi aussi trouvé l'occasion de la lire (les tomes 1 et 2, pas encore le 3) il y a peu.
Je rejoins plus l'avis de pm que celui de froggy. On sent une maîtrise incroyable et une capacité à ne pas se donner le beau rôle (c'est un euphémisme) dans le chef de l'auteur, au bénéfice d'une retranscription effectivement très "journalistique". Il y a des moments plus ardus que d'autres, mais il le sont -selon moi- parce que voulus comme tels par l'auteur, qui ne veut rien cacher ni se donner d'excuse. C'est une prise de risque / un parti pris que je n'ai pas relevé(e) ailleurs et rien que pour cela, ça vaut le détour.

583. marcel - 20/07/23 14:21
Tu peux meme approfondir le sujet ici meme (c) sur les sujets ou Neaud lui-même est pendant longtemps intervenu pour repondre aux questions et remarques. Et a l'epoque, ca trollait enormement ici.

582. pm - 20/07/23 12:13 - (en réponse à : Froggy)
Ça fait longtemps que j'ai lu ces livres mais je n’ai pas du tout le même ressenti que toi.
Le dessin est très fin et la narration maitrisée. La sincérité est extrême jusqu’à l’antipathie. Oui, Neaud est antipathique à s’apitoyer sur lui-même sans se bouger, il en est bien conscient et ça fait partie de sa sincérité. Ce qui m’a gêné c’est son jusqu’au boutisme allant jusqu’à mettre en cause des personnes bien réelles de son entourage qui ne l’ont pas autorisé, en particulier Dominique Bertail, l’hétéro dont il était amoureux. Aux USA ça donnerait un procès, ici une facherie.

581. froggy - 20/07/23 01:03
Fabrice Neaud, Journal 1&2 et 3

Ces deux albums sont la reedition chez Delcourt sous la forme d'une integrale en 2 volumes de ceux parus chez Ego comme X. Ils etaient devenus indisponibles suite a la cessation d'activite de cette maison d'edition en 2017.

Je me souviens que le gerant de Glenat Lafayette, librairie qui a aussi disparu, me l'avait recommande. Mais je n'avais pas donne suite rebute par le dessin apres feuilletage du premier album. Le sujet etait peut etre interessant mais si le dessin n'est pas au diapason du scenario, cela ne m'attire pas du tout. Cependant, j'etais tres curieux de le lire, ce Journal recevait de bonnes critiques parfois meme tres elogieuses. J'ai donc saute le pas avec cette reedition.

Avez vous lu Sodome et Gomorrhe de Marcel Proust, le quatrieme roman de La recherche du temps perdu? La premiere partie du roman a trait a la decouverte par le narrateur de l'homosexualite du Baron de Charlus quand celui-ci part suivre le giletier Jupien dans la cour de l'hotel de Guermantes dotn il vient de croiser le regard. C'est a cette occasion qu'on peut lire le dialogue le plus surprenant de toute La Recherche, le narrateur rapporte qu'il a entendu Jupien s'exclamer avec joie,"Mais! C'est qu'il en a un gros petard Monsieur le Baron!". A partir de cette scene, Proust va decrire sur quelques dizaines de pages, le sort de ce qu'il appelle les hommes-femmes en France a la fin du 19e siecle. C'est sinistre et franchement triste. A lire ce Journal publie 70 ans apres le roman de Proust, la situation s'est a peine arrangee. Il semblerait que le mouvement de liberation des gays et lesbiennes ne apres les emeutes de New York en juin 1969 ne soit pas alle jusque dans la ville de province ou vit l'auteur. Par chance pour lui, cette ville est aussi une ville de garnison, ce qui permet a Fabrice de voir de nombreux jeunes hommes frequenter le lieu de drague gaie de la ville. C'est aini qu'il rencontre Stephane et apres quelques nuits passees ensemble, Fabrice en tombe amoureux . Le probleme est que le Stephane en question est volage et est tel un papillon qui aime butiner de fleur en fleur. Cela n'est pas du tout du gout de l'auteur qui va se montrer tres jaloux. La fin de ce volume se termine par la derniere rupture entre les deux hommes. Le Journal 3 a trait principalement aux aventures sentimenatles, aventures qui sont plutot des deboires car cette fois-ci, Fabrice tombe follement amoureux d'un heterosexuel qui evidemment rejette ses avances. Ajoute a cela, il y raconte ses problemes pecuniers et l'aventure d'Ego come X, la maison d'edition qu'il a cree et qui publie le dit journal. Enfin a cela, il s'ajoute une reflexion sur la nature meme de ce journal, a-t-il le droit de publier cela, car bien sur, l'auteur interagit avec de nombreuses personnes dont ses amants, tout le monde ne desire peut-etre pas etre participer a une oeuvre litteraire ou l'auteur se met a nu au sens propre comme au sens figure. Cette mise en abyme est un des aspects de cette BD qui n'est pas le moins ininteressant.

A l'instar d'un Francois Truffaut qui se servait de ses propres traumatismes et autres nevroses pour mieux ecrire ses scenarios de films, Fabrice Neaud cultive les siens pour mieux nourrir son journal. Ce n'est d'ailleurs pas un journal proprement dit puisqu'il n'est pas ecrit au jour le jour, c'est une autobiographie en bandes dessinees. C'est quand meme du lourd et il y a des moments ou je me dis qu'il fait dans le nombrilisme et se complait dans ses malheurs. Ce n'est pas que ce ne soit pas interessant, mais parfois, je me disais qu'il faudrait qu'il se prenne enfin en main et qu'il arrete d'avoir des histoires d'amour toxiques. Cette idee de tomber follement amoureux d'un hetero? Franchement. Mais le coeur a ses raisons que la raison ne connait pas. N'est-ce pas?

Avant de parler du dessin, j'ai aime les differentes manieres dont l'auteur a retranscrit grpahiquement ses etats d'ames; effacement progressif des personnages, artifices pour exprimer des scenes irreelles et/ou imaginaires etc. C'est souvent tres bien vu et tres rendu. L'auteur va jusqu'au bout de son parti pris de se mettre a nu au risque de s'aliener la sympathie du lecteur, ainsi qu'il m'arriva de le faire. C'est tres courageux e sa part.

Au dessin maintenant. Ce n'est pas le point fort de Fabrice Neaud a mon avis. Si j'etais mechant, j'irais presque a le comparer avec celui de Leo pour la raideur de ses personnages. La difference avec le bresilien est qu'il arrive a y exprimer des emotions. Il est tres rare que l'on puisse voir des mouvements dans le dessin, c'est le plus souvent tres statique. C'est d'autant plus visible quand il dessine les memes personnages gardant la meme pose avec le meme cadrage sur plusieurs cases, c'est le cas lors des scenes de conversations entre plusieurs interlocuteurs. Tres rarement Neaud dessine un geste tel qu'un bras qui a change de position ou l'ensemble du corps. On ne reste jamais totalement immobile meme assis sur une chaise ou dans un fauteuil. Cela incite le lecteur a mieux se concentrer sur ce qui est dit plutot qu'a voir son attention diverti par un element parasite graphique qui devient donc secondaire. Le probleme est que Neaud a chosi la BD comme medium pour raconter son histoire, ce sont donc des images qu'il nous invite a voir et une image doit bouger ou etre modifiee case apres case sauf gags avec chute a la cle. Au cinema, cela donne des films de Marguerite Duras par exemple, ou la camera reste fixe pendant que les personnages parlent. Il faut que le texte et les dialogues soient vraiment a la hauteur pour garder toute l'attention du spectateur/lecteur. Cela n'arrive pas toujours avec Neaud, il y a eu des moments ou je me suis ennuye durant ma lecture. Il faut admettre que ses tourments interieurs ne sont pas toujours facile a suivre, et encore moins a vivre. C'est pas tres gai tout ca.

Note finale, 3/5. Il me reste de ma lecture une impression mitigee. C'est bien, meme regulierement tres bien ainsi que j'ai essaye de l'exprimer. Et puis, tout d'un coup, le livre vous tombe des mains et vous vous dites que cette introspection releve de l'autocomplaisance et de demander aux lecteurs, Oh plaignez moi, plaignez moi! Le pauvre homosexuel de province qui n'arrive pas a trouver le grand amour et qui tombe toujours sur la mauvaise personne. Fabrice Neaud demontre donc que les histoires d'amour qui fonctionnent a sens unique arrivent aussi bien aux heteros qu'aux homos. Non, Fabrice, la vie n'est pas toujours un long fleuvre tranquille.

580. Piet Lastar - 20/07/23 00:47
Les Donjons, c'est moisi.

Une arnaque éditoriale et artistique.

579. torpedo31200 - 19/07/23 16:09
Je connais 1 ou 2 autres lecteurs qui l' ont pris pour David B. Et à part qq pages à la fin où on perds un peu, ils ont très bien pu le lire.
Et puis c' est un Monsters, on est censé les lire plus ou moins tout seuls, c' est à Sfar et Trondheim de bosser leur script sur 2 niveaux.

578. Quentin - 19/07/23 15:55 - (en réponse à : Bert)
Non bien sûr, je n'ai aucun recul. Je concois tout à fait qu'il puisse y avoir un effet de lecture jouissif pour ceux qui ont lu les autres albums. Mais pour un lecteur néophyte comme moi, l'histoire se résume à deux squelletes qui se réveillent, se battent tout au long de l'album pour libérer le fils de Baal, et pour aider un pélican, un poulpe et un dinosaure à neutraliser un canard possédé par une mystérieuse force maléfique en lui faisant fumer une herbe spéciale. On sent bien qu'il y a plein d'autres références (les squelettes sont le gardien et Alexandra, ils libèrent aussi une femme kochaque, etc.) mais rien de tout cela ne me parle. Comme tu le fais bien remarquer, c'est comme lire le 13e chapitre de guerre et paix sans lire le reste. Ceci dit, les batailles de squelettes et de monstres sont presque du sur mesure pour David B. qui s'en donne à coeur joie. C'est ca que j'ai apprécié et c'est déjà pas mal.

577. marcel - 19/07/23 15:02
Pareil que Bert. L'histoire n'est pas du tout decousue mais c'est un des albums qui demande le plus d'avoir lu le reste pour etre compris (et accessoirement un des meilleurs).

576. Bert74 - 19/07/23 13:35

575. Bert74 - 19/07/23 13:32 - (en réponse à : Quentin)
Alors parler d'histoire décousue pour une BD qui s'inscrit dans un contexte de plus de 50 albums, tous se faisant référence les uns aux autres, quand tu n'en a jamais lu un seul auparavant...

Tu es sûr que tu as assez de recul pour faire une critique aussi constructive ?

574. Quentin - 19/07/23 12:46
Réveille-toi et meurs, Donjon monstres 13, de David B, Sfar et Trondheim, chez Delcourt. Acheté parce que c'est David B au dessin, et aussi par curiosité car je n'avais encore jamais lu de livre de la série Donjon. J'ai bien aimé les dessins, mais l'histoire décousue ne m'a pas donné envie de lire un autre livre de la série, malgré le ton particulier et pas inintéressant.

La cendre et l'écume, de Debeurme, chez Cornélius. Coup de coeur pour cet album très personnel, où Debeurme raconte son enfance, l'histoire de ses parents, leur mort, la naissance de sa fille, et une multitude d'autres choses qui font une vie (ou qui font la vie). C'est très beau et très émouvant. Ca donne aussi des clés pour comprendre ses précédents albums et son art. C'est la première fois qu'une de ses BD me fait penser à Baudoin.

573. longshot - 16/07/23 22:33
J'y avais fait allusion sur un autre sujet il y a un petit moment déjà, mais ça méritait un avis un peu plus développé que ce dont j'ai l'habitude : j'ai donc lu — et même relu, pour l'occasion — Capital et idéologie, de Claire Alet et Benjamin Adam, d'après Thomas Piketty, et j'ai trouvé ça : remarquable. Rien que pour le travail d'adaptation, ça vaut le détour. Adapter un bouquin assez savant (sans jugement de valeur, je parle plus du style, de la manière d'aborder le sujet) de plus de 1000 pages, ça aurait pu donner un pavé indigeste et rébarbatif. Alet et Adam ont su en tirer presque un roman, en incarnant la grande histoire dans la petite, dans l'histoire d'une famille sur plusieurs générations, de la fin du XVIIIe siècle à notre début XXIe.

Le livre s'ouvre donc sur Jules, inquiet d'un projet d'impôt progressif : de son point de vue, l'impôt proportionnel est bien plus juste, d'ailleurs on a toujours fait comme ça depuis la révolution et ça marchait très bien, et puis si on commence, où est-ce qu'on va s'arrêter — ce dernier argument étant un leitmotiv du livre, l'argument conservateur par excellence. C'est ensuite Jules qui va raconter l'histoire de sa famille, avec une voix off pour préciser certains détails historiques. Tout ça nous amène vers la moitié du livre environ, puis nous suivrons ses enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants. Et le livre se clos sur quelques propositions politiques de Piketty (et Julia Cagé), pour sortir des inégalités mises en lumière au fil du livre, et qui, semble-t-il, tendent à augmenter de nouveau.

J'ai trouvé la dernière partie moins réussie, moins claire, comme si Adam et Alet, par manque d'espace peut-être, avaient cherché à caser plus d'idées dans moins de pages : ça m'a semblé nettement plus dense, et moins lisible, que le début. Mais dans l'ensemble c'est d'une clarté remarquable. Au prix sans doute de grandes simplifications, j'imagine, et d'omissions sans doute, vu le volume du bouquin d'origine. Mais ça se lit comme un roman, et ça m'a donné envie de lire l'original.

Je ne peux qu'en recommander la lecture aux habitués des sujets politiques de BDP… (Et notamment à suzix, quoique je doute que tu partages mon avis sur le livre, mais j'avoue que le personnage de Jules m'a souvent fait penser à toi, tant son discours est proche de celui que tu tiens parfois ici.)

572. herve - 12/07/23 08:08
J'ai aussi ce dvd retraçant l'histoire du tournage, une véritable pépite.

571. froggy - 12/07/23 00:53
Ici, l'edition DVD comprend un supplement realise dans les annees 90 et diffuse au debut sur les chaines cablees de Ted Turner, TBS et TNT avant TCM. Ce supplement consiste en un documentaire sur le tournage du film. Evidemment, quiconque qui s'y interesse un tantinet soit peu sait deja tout ou presque sur l'histoire du film, l'avantage de ce documentaire est qu'il propose des images inedites (a l'epoque) ou invisibles car enterrees dans des archives dont les essais des actrices qui postulaient pour le role, celui de Paulette Goddard est impressionnant, ou un film super 8 ou on voit le tournage de la scene de l'incendie d'Atlanta. les erreurs dans les matte-paintings etc. Est-ce que vous l'avez aussi dans l'edition francaise du film? Ce documentaire est un veritablement un must pour ca.

570. herve - 11/07/23 23:57
Gone with the wind

il faut que je l'avoue tout de suite, "Gone with the wind" est un des rares titres voire le seul titre qui m'émeut depuis des années. J'ai d'abord découvert , en tant que fan du cinéma américain des années 40,, le film de Selznick (pour faire court) avec Vivien Leigh et Clark Gable, que je revois au moins une fois par par an. Ce film fut pour moi Le Film , s'il n'en fallait qu'un, que l'on devrait retenir du XX ème siècle.
Je possède d'ailleurs de nombreux ouvrages sur ce chef-oeuvre cinématographique, comme les "mémos" de Selznick, ou encore "les coulisses du films" qui reprend notamment un grand nombre de stoty-bord du fim, pas si éloigné de cet album, ill faut le souligner, et "la fabuleuse aventure d'un film" de Judy Cameron et Paul Christman, et d'autres ouvrages assez nombreux... sans oublier cette formidable adaptation cinématographique que je revois en VO-sans tout titre- tant je connais les dialogues par coeur (d'ailleurs "Gone with the wind "est avec "Casablanca" est un des rares films que je peux suivre en VO, tant je suis fan de ces films)
En l'espèce, Pierre Alary s'est plutôt attaché à retranscrire le roman de Margaret Mitchell que de nous présenter une adaptation du film de Fleming (et de Georges Cukor, non crédité à la réalisation)
Alors pour cet album, je suis resté scotché par cet album.
D'une part, il faut souligner la qualité des couleurs employées, qui sont formidables. D'autre part, le dessin de Pierre Alary, que j'avais juste découvert avec "Belladone", a gagné en maturité et en apaisement, Scarlett étant ici l'héroïne, telle que Margaret Mitchell l'avait imaginé.
L'auteur, ayant en plus réussi à se détacher du film mythique, à mes yeux, avec notamment la présence de Wade, l'enfant d'un premier mariage de Scarlett ( volontairement occulté dans l'adaptation cinématographique) et de Phiiip, premier et unique amour de Mme O'Hara , complètement oublié dans le film.
Pierre Alary a réussi sur cet album à faire une chose surprenante pour quelqu'un qui a pour ce roman une appétence particulière (je possède les deux adaptations françaises de ce roman , celle de Gallimard (de 1938) et celle de Gallmeister (2020), traduction plus fluide et réaliste à mon avis)..En effet, outre son adaptation très réussie du roman, Pierre Alary nous enchante en nous présentant graphiquement les moments forts des aventures de Scarlett, à travers des hors titres consacrés au siège d' Atlanta et à la gare de triage d'Atlanta, avec son flot de blessés, comme Fleming l'avait réalisé dans le film, dans des scènes cruciales.
J'ai oublié de souligner la qualité éditoriale de la maison d'édition "rue de Sèvres", qui avec un dos toilé, et un prix plus qu'abordable, nous offre un album que tout lecteur doit lire.
Je n'ai pas encore parlé du dessin, des personnages (dont Pierre Alary arrive à faire vieillir intelligemment , comme Ashley Wilkes) mais qu'importe, je suis resté sous le charme de cette adaptation que j'ai dévoré.
Bravo à l'auteur.

4/5

569. longshot - 11/07/23 23:20
Celle qui parle, d'Alicia Jaraba. Biographie imaginée autant que romancée — car on ne sait apparemment presque rien sur elle — de celle qui fut l'interprète de Cortés. Beaucoup aimé. Entretien avec l'autrice à lire ici.

Le travailleur de la nuit, par Matz et Léonard Chemineau. Une autre biographie romancée, d'Alexandre Marius Jacob, voleur anarchiste (ou l'inverse) qui aurait inspiré Arsène Lupin. Un peu hagiographique, surtout dans la première partie, c'est quand même souvent drôle et finalement, assez enthousiasmant.

C'est amusant, moi qui ne suis en général guère tenté par les biographies, j'ai choisi ces deux albums sans savoir que c'en était…

568. froggy - 07/07/23 23:29
Swan 3, Le dejeuner sur l'herbe

Cet album conclut le triptyque commence avec Le buveur d'absinthe et continue avec Le chanteur espagnol. On y suit l'histoire de Swan, jeune peintre americaine qui arrive a Paris en 1859 en compagnie de son frere, Scott. Ils sont tous les deux fortunes, ce qui leur permet de vive leur passsion qui est de peindre. C'est la raison de leur presence a Paris. Ils y sont aides en cela par leur cousin, Edgar de Gas, lui aussi peintre, (il sera plus connu ulterieurment sous le nom de Degas, tout simplement). Les deux revent d'integrer l'Ecole des Beux-Arts, malheureusement, c'est impossible pour Swan car c'est une femme, l'ecole n'accepte que des etudiants de sexe masculin. Qu'a cela ne tienne, elle se travestit en homme, reussit a entrer a l'ecole du fait de son talent, son frere aussi, et il est envisage qu'elle soit distingue du tres prestigieux Prix de Rome qui permet au laureat d'aller sejourner pendant au moins 12 mois a la Villa Medicis dans la capitale italienne y parfaire la pratique de son art. La place est chere et terriblement enviee par les pretendants qui feront tout pour ecarter tous ceux qui sur leur chemin au prix des coups les plus bas.

Avec ce triptyque, l'auteur, Nejib, conclut sa peinture de la vie artistique parisien au milieu du Second Empire et qui va voir l'eclosion du mouvement impressionniste, mouvement qui va bouleverser l'art a un niveau mondial. Il nous permet ainsi de croiser des sommites tels Edouard Manet dont Nejib a pris le nom de 3 de ses toiles pour donner titrer chacun des 3 albums de ce triptyque. Cet album confirme tout le bien que je pense de cet auteur apres la revelation que fut pour moi ce chef d'oeuvre qu'est Stupor Mundi. Son dessin n'est pas immediatement seduisant, il peut meme rejeter un lecteur potentiel. Il est tres loin des canons auxquels je suis habitue, mais je lui trouve une force et une vigueur dont je ne vois pas d'equivalent ailleurs, ce qui lui confere son originalite. Ses personnages ont le visage taillees a la serpe, ses decors sont parfois succincts, parfois plus elabores mais toujours avec ce style si particulier. Je comprends tres bien que l'on puisse ne pas aimer mais c'est vraiment rater un talent bien singulier. Nejib ne veut pas plaire, il veut que l'on vienne a lui. J'aime bien cette demarche car je deteste ceux qui veulent plaire au plus grand nombre, considerant que si on veut plaire a tout le monde, on ne plait a personne ou le nivellement par le bas.

A son talent de dessinateur, Nejib a celui de savoir raconter une histoire, qui comme chacun sait n'est pas donne a tout le monde. Swan est une excellente histoire racontee en images qui ne demande qu'a etre adaptee pour une serie televisee ou un film qui serait un peu plus long que la norme habituelle.

Note finale, 5/5. C'est une indiscutable reussite. Et bien que j'ecrive cette chronique un peu tardivement apres la parution de cet album, il est sorti au printemps 2022, je ne peux que vous recommander de lire ce triptyque cet ete, ou comment bronzer intelligemment.

567. froggy - 03/07/23 00:21 - (en réponse à : Piet)
Je te souhaite beaucoup d'amusements a chercher mes fautes de frappe, ce n'est pas ce qui manque, j'en fais quasiment au moins une a chaque intervention malgre mes relectures avant de poster. Parfois, il manque meme des mots.

Comme on dit ici, have fun!

566. Piet Lastar - 02/07/23 09:05
Jaime devient vite Jamie.

565. froggy - 02/07/23 01:07
Martin, Nous aurons toujours 20 ans

Cet album est le troisieme volet de cette trilogie qui raconte la vie de sa famille.

Jaime Martin est espagnol. Dans le premier album, Les guerres silencieuses, il raconte la jeunesse de son pere et surtout la periode de son service militaire ou il dut aller au Maroc pour cause de conflit arme opposant les deux pays. Dans le deuxieme, Jamais je n'aurai 20 ans, il raconte celle de ses grands-parents qui eux furent confrontes a la Guerre d'Espagne et ensuite au franquisme. C'est la sienne qu'il raconte dans celui-ci.

Dans celui-ci, Jaime Martin raconte la sienne, de vie, dont le contexte est tres particulier puisqu'il s'agit rien de moins que de l'apres franquisme tant desire par les democrates europeens mais pas autant que ceux espagnols qui vecurent sous le joug du Caudillo pendant pres de 40 ans. Celui-ci meurt finalement en 1975 , le jeune Jamie Martin a alors 9 ans, et est en age de parfaitement comprendre ce qui se passe dans son pays tiraille par une petite partie de la population qui regrette la dictature et l'immense majorite, surtout dans la jeune generation qui aspire a gouter a tous ces plaisirs interdits vus ailleurs en Europe, la musique pop et rock bien en etant un des premiers, si ce n'est le premier. Jamie raconte ses annees d'adolescence avec son groupe d'amis dont il nous fait suivre les itineraires varies.

Je crois deja l'avoir explique ici, et vous allez penser que je radote et comme je doute que vous rappeliez de toutes les chroniques que j'ai ecrites, je me permets de vous rappeler ceci. Ayant eu l'immense chance d'etre ne en France dans un pays en paix, en pleine prosperite economique et dans une democratie ou chaque opinion politique peut s'exprimer sans risques, je me suis interesse a la vie quotidienne dans les pays pas aussi fortunes que ceux de l'Europe de l'Ouest. Vivant aux USA depuis longtemps, je me suis rendu compte du racisme systemique et des criantes inegalites sociales qui sevissent ici et que nous avons ete aveugle dans cete periode de l'apres-guerre par une propagande toute aussi efficace que celles mises en place par Goebbels durant l'Allemagne nazie. Le Plan Marshall a coute cher en dollars aux contribuables americains mais ce n'etait jamais qu'une propagande en definitive. L'Espagne franquiste avait aussi beneficie du Plan Marshall mais c'etait pour mieux servir une dictature d'extreme-doite au contraire des autres pays europeens. Ce troisieme volet m'a donc permis d'avoir une petite vision de cette Espagne qui se libere petit a petit de la chape de plomb du franquisme auquel il faut ajouter le carcan des traditions culturelles dues a la religion catholique car l'Eglise catholique espagnole fut un des piliers de la dictature dont de nombreux serviteurs, aussi bien masculins, pretres, que feminins, nonnes, etaient bien serviles vis-a-vis du pouvoir politique en place, ce que Carlos Gimenez a decrit si bien dans ses Paracuellos. Il faut dire que cela ne fut pas evident, il y eut ainsi cette tentative de putsch en 1981 heureusement tres vite avortee mais qui fit craindre a toute la famille Martin que la dictature reviendrait. Apres cette alerte, la vie en Espagne reprend un court normal et le jeune Jamie qui s'est decouvert un gout prononce pourla bande dessinee. Cela le menera jusqu'au festival d'Angouleme.

Comme pour ses deux precedents albums, j'ai beaucoup aime celui-ci, Jamie Martin raconte tres bien la chronique de son adolescence au sein de sa famille aimante et sur ce fond politico-socio-economico-culturel d'immediat apres-franquisme. Cela se lit tres facilement. J'ai bien aime le fait que ses tourments d'adolescent ont ete tres similaires aux miens et a mes amis de college et lycee, avec ce probleme de comment draguer les filles pour un garcon et comment montrer a un garcon qu'il ne vous ait pas indifferent pour une fille. Les jeunes gens sont les memes partout quelque soit les regimes politiques en vigueur dans les pays.

J'aime aussi beaucoup son dessin qui est tres Ecole de Charleroi et eloigne du style des autres dessinateurs espagnols que je connais. C'est peut etre grace a cela que l'auteur est edite chez Dupuis.

Note finale, 4,5/5. Cette trilogie se conclut sur un excellent album qu'il serait dommage que vous ignorez parce que c'est vraiment interessant. Jamie Martin a su transformer cette tranche de vie en une bien bonne tranche de gateau.

564. froggy - 02/07/23 00:27
Content de te lire Stefan. Heureusement pour suzix qu'il n'a pas ton firewall,je ne sais pas comment il ferait sans ca. LOL

563. Stefan - 01/07/23 02:31 - (en réponse à : Frogy #550)
Désolé, le firewall de mon boulot me bloque BDP, et comme j'essaie de réduire le temps que je passe devant un ordi hors boulot, vu qu'au boulot, je suis déjà tout le temps devant un ordi, je participe beaucoup moins. Mais je continue à jeter des yeux de temps en temps.
Bises à tous au passage.

562. longshot - 25/06/23 23:03
Lip, des héros ordinaires de Laurent Galandon et Damien Vidal, chez Dargaud (2014) Beaucoup aimé cet album, qui se lit d'une traite, très prenant, sur un épisode que je ne connaissais que dans les très grande lignes. (On peut sauter la préface de Mélenchon…)

561. froggy - 22/06/23 23:39
Delisle, Chroniques de jeunesse

Apres avoir bien chronique Pyongyang, Jerusalem et d'autres contrees, l'auteur quebecois se penche sur sa jeunesse. On aimerait que ce soit quelque de sauvage et violent du genre Marlon Brando dans L'equipee sauvage ou James Dean dans La fureur de vivre, a la limite John Travolta dans La fievre du samedi soir, bref, une jeunesse folle et debridee, fievreuse ou le futur auteur de BD ferait les 400 coups en permanence et de vivre folle journee sur folle journee a un train d'enfer pour finir a bout de souffle.

Et bien c'est pas ca du tout! Bien au contraire, l'auteur nous invite a lire un documentaire sur la fabrication du papier dans une usine. Passionnant non? Durant sa jeunesse, l'ete, le jeune Guy a travaille dans une usine de pate a papier au Quebec. C'est le resultat de cette experience qu'il nous conte dans son dernier opus. Et c'est tout.

J'ai bien aime cette bande dessinee par son caractere instructif qui ressemble a un de ces documentaires cheris par l'Education Nationale que mes instituteurs et professeurs de college et lycee nous montrait de temps en temps. Certains sont bien faits et monte, d'autres non et particulierement soporifiques. La BD de Delisle releve de la premiere categorie fort heureusement mais elle ne va pas plus loin que que le niveau du documentaire. C'est dommage car il commence a developper un theme consistant a un rapprochement avec son pere distant, ses parents ayant divorces. Mais il s'arrete pile-poil au monenbt ou il debute son sujet, comme si il avait peur de faire une introspection trop poussee, ou alors, c'est de la pudeur.

Le dessin de Delisle est egal a lui-meme, toujours aussi naif, je n'arrive toujours pas a savoir si il est faussement naif en definitive. J'aime bien, il est tres plaisant avec son aspect nonchalant et simple, pour ne pas ecrire simpliste.

Note finale; 3/5. C'est bien parce que Delisle sait raconter une histoire en bandes dessinees. Mais cela ne depasse pas le stade du documentaire dessine. La relation avec le pere, ou plutot la quasi non-relation avec lui aurait du etre plus developpee. Cela m'a laisse sur ma faim.

560. herve - 18/06/23 18:03
Qui est ce schtroumpf ? Tébo

Je ne connaissais pas du tout l'auteur Tébo, qui signe là certainement une des meilleures reprises de héros de mon enfance.
L'auteur apporte une touche nouvelle, bourrée d'humour dans l'univers des schtroumpfs sans pour autant dénaturer le monde imaginé par Peyo.
C'est drôle, insolent parfois, avec pas mal de références
Un souffle nouveau dans l'univers trop aseptisé des Schtroumpfs, qui fait du bien pour les vieux lecteurs comme moi.
Une belle surprise en tout cas.

note :4/5

559. herve - 18/06/23 11:48
Kiff: Félines et perverses Max Sulfur

Avec ce second volume, Max Sulfur continue de nous présenter des recueils d'histoires où les femmes prennent le pouvoir sur la gente masculine. Le dessin fort réussi d'ailleurs, fait la part belle aux femmes tout en rondeur (la couverture de cet album est éloquente sur ce point)
Évidement, ce genre de bande dessinée n'est pas à mettre entre toutes les mains.
L'auteur gagne à être connu et j'aimerai le revoir sur un histoire courant sur 48 pages que plutôt sur une succession de petits récits, qui trouvent vite ses limites dans ce genre de bd pour adulte.
Auteur à surveiller.

note :3/5

558. herve - 18/06/23 11:34
Kiff:pulpeuses et généreuses Max Sulfur

Tout est dans le titre du premier volume de cette série :"pulpeuses et généreuses". La couverture ne fait non plus mystère de son contenu!
Ici, ce sont les femmes qui sont à la manœuvre, en particulier une certaine Jessica, qui séduit de manière provocante un pauvre professeur de latin.
Composé de courts chapitres,et entrecoupés de fausses publicités , cet album rend hommage aux femmes pulpeuses et décomplexées.
Le dessin de Max Sulfur (quel pseudo!) est sans nul doute le principal attrait de cet album.
A réserver aux amateurs de venus callipyges à forte poitrine, évidement!

note:3/5

557. herve - 18/06/23 11:04
Buck Danny classic: Molottok-41 ne répond plus
Évidement, le titre de cet album fait écho au fameux "NC 22654 ne répond plus" de. la série mère. Ce volume vient clore l'aventure débutée avec "le vol du rapier", que j'avais aimé.
Nous nous retrouvons ici en pleine guerre froide, mais l'intrigue donne trop de place, à mon goût, à de trop nombreuses courses poursuite. Nos héros empruntent tour à tour, avions, d'antiques camions ZIS 5,, canots de sauvetage, camionnette de livraison pour échapper à leurs poursuivants...c'est un répétitif niveau scénario.
Par contre, le dessin de Le Bras reste impeccable, et il faut souligner l'heureuse idée d'abandonner, pour un temps, LAdy X, au profit d'une Miss Lee qui semble prendre du galon dans cet album.

note:3/5

556. herve - 18/06/23 10:37
Angel Wings #8 Yann et Hugault

Assez déçu par cette nouvelle aventure d'"Angels wings". Oh non pas que le dessin de Romain Hugault soit en cause, au contraire, les amateurs de Marilyn Monroe, comme moi, sont aux anges , mais niveau scénario cela vole assez bas!
Ce troisième cycle "korea" semble une succession de one shot, sans trop de lien entre-eux et presque sans intérêt, on a du mal à distinguer un fil rouge.
Même la sublime Angéla est en retrait dans cet album.
Bref Yann n'est pas là à son top niveau avec ce huitième tome qui n'est qu'un prétexte à dessiner de beaux fuselages.

note:2/5

555. froggy - 18/06/23 00:39
Du cote de l'enfer 1, Le prix de la mort

A Paris, vers la fin des annees 50, Daniel, tient un club tres select du cote des Champs-Elysees. C'est un ancien resistant devenu apres la Liberation un tueur operant pour des services speciaux francais pour des missions absolument non officielles. Il s'est range des voitures a la fin de la Guerre d'Indochine totalement ecoeure. Mais on ne quitte pas ces services speciaux comme cela, si Daniel veut les oublier, ceux-ci ne vous oublient pas. Et c'est contraint et force qu'il va devoir reprendre du service pour une mission a haut risque ou il doit executer un trafiquant d'armes fournissant le FLN algerien. Mais est-ce que tout cela ne cache pas autre chose? Daniel ne va pas tarder a s'en apercevoir.

Cet album est le premier d'un nouveau diptyque concocte par le duo des auteurs de PornHollywood, Les Miroirs du crime et la biographie dessinee d'Alfred Hitchcock, Dominique Hé et Noel Simsolo. S'ecartant legerement des traces laissees par les films de Jean-Pierre Melville, de sa faune nocturne et des clubs prives avec ses troupes de danseuses, le scenariste s'aventure sur celles de Jean-Patrick Manchette avec ses intrigues politico-policieres et ses tueurs pousses dans leurs derniers retranchements. J'ai bien aime le scenario, qui est assez tordu, prouvant que la vie n'est pas toujours un long fleuve tranquille mais qu'elle est parsemee ca et la d'embuches. Il est tordu mais Simsolo a evite l'ecueil leo-maletien de la complication a souhait qui rend le tout rigoureusement incomprehensible. On suit donc les aventures de cet ex-tueur a priori impermeable a tout sentiment sans probleme. Il faut admettre que cela defouraille a tout va dans cet album ou les cadavres s'empilent a une cadence aussi reguliere que dans un bon vieux film de Georges Lautner.

Connaissant bien son dessinateur, Simsolo lui a ecrit un scenario sur mesure ou on le sent bien a l'aise. Il s'est ainsi amuse a croquer une distribution tres heteroclite constituee d'Erich von Stroheim, Curd Jurgens et Jean Bouise. Les decors sont egalement bien rendus dont les automobiles. Le seul defaut que j'ai trouve a cet album reside dans les couleurs que je n'ai pas trouvee reussie. Hé les a realisee lui-meme, ce qui veut dire qu'on peut etre un bon dessinateur mais un pietre coloriste. Pour faire une analogie au 7eme Art, c'est comme un bon film mais avec un directeur de la photographie qui aurait eu des moyens tres limites du fait d'une production nantie d'un tout petit budget.

Note finale; 3,75/5. L'ete s'annonce, la lecture de cet album est parfaite pour la circonstance. C'est tres distrayant. Et puis le tome 2 vient de sortir chez Glenat.


554. torpedo31200 - 10/06/23 15:01 - (en réponse à : Piet Lastar - post # 553)
Lu un peu moins d' une vingtaine.
Ceux que j' aime le moins sont ceux où le dessin ne sert à rien, genre photocopies avec dialogues, Talk Show, Open Bar, ou les "dépressifs un peu fou mais moins rigolo" genre La clôture. Pause, La Bredoute, et ceux qu' il a fait avec d' autres dessinateurs Fabrice Erre, Evemarie, Carrere, Julien Solé. Et le roman photo.

Mais hors Moon River et Carnet du Pérou, je préfère ses moins connus On n' est pas là pour réussir, Steve Lumour, Paraplejack et donc -20% sur l' esprit de la forêt.

553. Piet Lastar - 10/06/23 13:49
552. torpedo31200 - 10/06/23 13:09 - (en réponse à : Piet Lastar - post # 551)
Pas moi.
Et beaucoup de ceux qui ont découvert Fabcaro avant Zaï Zaï Zaï Zaï l' ont connu avec -20% sur l' esprit de la forêt ou Carnet du Pérou.

Mais je déteste Talk Show par exemple.


J'ai apprécié une vingtaine d'ouvrages de Fabcaro. Tous sauf ces 20%. On ne doit pas consommer les mêmes substances.

552. torpedo31200 - 10/06/23 13:09 - (en réponse à : Piet Lastar - post # 551)
Pas moi.
Et beaucoup de ceux qui ont découvert Fabcaro avant Zaï Zaï Zaï Zaï l' ont connu avec -20% sur l' esprit de la forêt ou Carnet du Pérou.

Mais je déteste Talk Show par exemple.

551. Piet Lastar - 10/06/23 08:23 - (en réponse à : 20%)
Entièrement de ton avis.

550. froggy - 10/06/23 00:59
Fabcaro, -20% sur l'esprit de la foret

De quoi ca parle? Je n'en sais rien et l'auteur probablement pas non plus car soit il a dessine ce truc sous l'empire de drogues illicites, soit il s'est dit qu'il allait faire un cadavres exquis, soit il a fait cela en pilote automatique, et qu'il verrait bien ce que cela donnerait. Peut-etre un livre? Cela part dans absolument tous les sens car cela n'en a aucun. C'est une suite de saynetes qui s'enchainent les unes apres les autres sans veritables liens entre elles. C'est cense etre drole et cela ne l'est pas du tout. Ce qui est rageant considerant l'auteur.

J'ai profite de la reedition de cete album completant ma collection de Fabcaro, auteur que Stefan (qu'on ne voit plus depuis quelques temps maintenant et qu'il est passe ou?) m'a fait decouvrir avec l'inenarrable Talk show (que Dieu le benisse jusqu'a la fin de ses jours rien que pour cela). Heureusement que j'ai decouvert cet album seulement maintenant parce que je serai passe a cote de sa production posterieure qui a de maginfiques pepites comme Carnet du Perou; Zai, zai, zai, zai et Pause, entre autres. '

Note finale, 0,5/5. Seul un gag m'a fait legerement sourire. C'est tellement sinistre que si j'etais l'auteur, je mettrai une preface aux reeditions ou il s'excuserait aupres de ses lecteurs pour cet album dont il devrait changer le titre pour Auteur en rodage, cela conviendrait beaucoup mieux.

549. froggy - 09/06/23 19:07 - (en réponse à : froggy)
Ajout a ma chronique d'Allo! D.M.A T2:

Cet album rend enfin justice au dessin de Raymond Poivet. En effet, cette aventure avait deja fait l'objet d'un album paru chez Glenat en 1976 simultanement avec La cite secrete de la mort. Ces deux albums avaient eu ce merite d'etre les premiers a editer ces aventures. C'est d'ailleurs le seul merite qu'ils eurent car la reproduction des planches etaient fort mediocre du a la technnique employee par l'editeur grenoblois pour l'edition de ces deux albums. Les editions Fordis ont corrige cet ecueil et le lecteur d'aujourd'hui peut enfin admirer le travail de Poivet a une plus juste valeur. On peut enfin voir beaucoup mieux des details graphiques rendus invisibles alors. Raymond Poivet est un des ces dessinateurs au style tres classique tel celui de Paul Gillon, (j'ai souvent rapprocher ces deux dessinateurs) ou meme d'Uderzo dans son style realiste. la difference est que le dessin de Poivet est les personnages de Poivet sont un peu moins elegant que celui de Gillon. Charlier lui a ecrit des scenarios qui convenait parfaitement au dessinateur. Il faut aussi faire remarquer le passage abrupt et sans transition du noir et blanc a la couleur a la fin du deuxieme tiers de l'histoire alors que Lebleu approche l'endroit ou se dissimule la base secrete des nazis. Cela tombe plutot bien car cela arrive alors que Lebleu est au mlieu d'une jungle a la vegetation luxuriante et cela rend aussi les scenes de destruction de la base plus belles avec ces violentes explosions.

548. froggy - 07/06/23 20:24 - (en réponse à : Torpedo)
Effectivemnt, c'est curieux, le paragraphe sur Raymond Poivet a saute, j'ai du faire une erreur avec un tag html qui s'est glisse dans mon texte subrepticement et dont je ne me suis pas apercu.

Je vais y faire un addenda et j'espere me rappeler dans les grandes lignes ce qu j'avais ecrit.

547. torpedo31200 - 06/06/23 00:18 - (en réponse à : froggy - post # 546)
C' était un pari de rendre un avis critique aussi long sans mentionner le nom du dessinateur ?

546. froggy - 05/06/23 19:42
Guy Lebleu 2, Allo! D.M.A (T2)

Ce deuxieme tome des aventures du reporter de RTL conclut la reedition de la serie dans le cadre de la collection Charlier chez Fordis. Pourquoi fut-elle editee dans le desordre, c'est a dire en ne respectant pas l'ordre chronologique? Je n'en sais rien. Peut-etre fut-ce pour pouvoir creer des nouveaux films sur la base des planches originales ou pour proceder a un plus long et necessaire travail de restauration en utilisant des scans des planches telles qu'elles parurent dans le journal Pilote au debut des annees 60? Toujours est-il que l'existence de cet album permet enfin aux amateurs du scenariste de pouvoir decouvrir ou redecouvrit certaines des meilleures histoires qu'il ait jamais ecrites.

Un avion cargo disparait mysterieusement des ecrans radar de controle alors qu'il volait au dessus du desert australien situe dans la partie nord-est du pays. Apres avoir retrouve les debris de l'appareil au sol, il s'avere que sa carcasse presente des anomalies bien etranges pour expliquer la catastrophe. Il est aussi fait remarquer que c'est la cinquieme disparition inexpliquee d'un avion dans cette region du monde qui comprend aussi la Mer d'Arafura. Serait-ce un nouveau Triangle des Bermudes? Des morceaux des debris de l'appareil sont envoyes a un specialiste francais. Apprenant cela, RTL envoie Guy Lebleu l'interviewer, celui-ci lui dit qu'il a decouvert des choses extremement troublantes qui si ils elles s'averaient exactes seraient la cause d'un peril immense qui menacerait l'humanite toute entiere. Puis, il econduit brusquement le reporter. Le lendemain, on apprend la mort de l'expert. Or, les circonstances de ce deces intriguent suffisamment Lebleu pour qu'il mette en doute la these de l'accident que la police preconise. C'est le debut d'une formidable avenure qui va emmener le reporter au bout du monde, en Nouvelle-Guinee exactement, dans cette Mer d'Arafura qui cache bien des secrets.

Ceux qui apprecient les oeuvres du prolifique scenariste savent depuis longtemps qu'il excelle dans ces longues histoires qui s'etendent sur deux ou plusieurs albums allant meme jusqu'a 10 avec les 10 albums qui vont de Chihuahua Pearl au Bout de la piste racontant les vicissitudes du Lieutenant Blueberry ou il ne cesse de tomber de Charybde en Scylla du fait de son scenariste alors bien inspire. Charlier n'etait vraiment tres a l'aise que sur la longueur tel un coureur de fond, il n'etait pas fait pour le sprint, ses histoires courtes l'ont demontre. Par contre, il se defendait tres bien sur le demi-fond si on considere les 44 planches comme tels. Le scenariste etait souvent bride par le fait que ses scenarios devaient tenir dans le sacro-saint format du 44/46 planches voire 60 du a des questions relatives a la fabrication d'un album de BD. C'etait le cas pour ses series qui paraissaient chez Dupuis, ou tout ce qu'il y faisait etait publie en album a l'exception de Thierry le Chevalier au tout debut des annees 60 et 10 ans plus tard de Brice Bolt, deux series au destin ephemere, alors que chez Dargaud, seules les deux series qui echapperent a ce carcan du 44 planches, Jacques le Gall et Guy Lebleu, n'eurent pas droit aux honneurs de l'album. Et pourtant, c'est la que Charlier y brille de son immense talent de feuilletonniste, digne heritier et successeur de ceux qui firent le sbelle sheures des journaux du 19e siecle suivant ainsi les traces de Ponson du Terrail, Eugene Sue, Alexandre Dumas, Paul Feval et autres Michel Zevaco.

Ce Guy Lebleu fait 103 planches et a paru dans Pilote a raison d'1 planche par semaine. C'est vous dire qu'au bout de 2 ans, il etait impossible pour le commun des mortels de se rappeler comment tout cela avait commence. L'action de l'histoire ne tient que sur quelques jours mais considerant la masse d'action et d'evenements qui se passe durant ce court laps de temps, je dirais que les journees de Guy Lebleu devaient durer plus de 24 heures. Etre un heros de Charlier n'est pas une sinecure et il est evident que celui-ci sort d'une aventure totalement epuise. Ce que Marc Dacier, une autre creation du scenariste egalement reporter mais paraissant dans Spirou, avait releve avec justesse a la toute fin de son ultime aventure, Le train fantome et a qui on demandait ce qu'il allait faire de l'argent qu'il veanit de gagner et repondait: "Prendre de tres longues vacances!" On ne pouvait lui donner tort.

Charlier a regulierement recycle ses histoires et certaines peripeties et ruses dans ses scenarios. C'est bien sur le cas pour ses series aeronautiques, Buck Danny, Tanguy & Laverdure et les 3 Dan Cooper qu'il a ecrits pour Albert Weinberg. Pour cet Allo! D.M.A, il reprend une trame deja vue dans le diptyque de Jean Valhardi qu'il avait ecrit 10 ans auparavant, Le rayon super-gamma/La machine a conquerir le monde. Cette trame consiste en un rayon de la mort, c'est a dire des rayons envoyes par de gigantesques antennes paraboliques qui detruisent tout dans leur rayon d'action. Les amateurs de BD auront remarque que c'est aussi le MacGuffin employe par Herge dans son chef d'oeuvre, L'affaire Tournesol. Il faut donc croire que durant cette periode de guerre froide, la paranoia allait bon train dans les pays de l'ouest. Est-ce que cela venait de revelations faites au grand public sur des recherches menees par des savants nazis durant la 2eme Guerre Mondiale? Je n'en sais rien mais il serait interewssant de le savoir car l'organisation contre laquelle lutte Guy Lebleu est formee d'anciens dirigeants du 3eme Reich nostalgiques d'Hitler.

Cette aventure est clairement divisee en 3 parties de longueur a peu pres egales; le prologue et la decouvertte par Lebleu de ce qui est vraiment arrive a l'expert, le voyage du reporter vers la Nouvelle-Guinee qui, Charlier oblige, ne sera pas de tout repos car parseme d'embuches et d'obstacles mortels de toutes sortes et enfin, la lutte finale dans le quartier general de l'organisation nazie. Libere de cette contrainte du 44 planches, le scenariste fait plonger son heros dans des situations a priori inextricables mais dont il s'en sort toujours aussi guilleret et pret a en decoudre avec ses redoutables adversaires grace a ses fameux miracles qui surgissent toujours a point nomme. Il y a dans cet album un veritable catalogue de toutes les ficelles, (les cordes ainsi qu'il les qualifiait lui-meme) qu'il avait a sa disposition.

Une des choses que j'admire le plus chez Charlier est sa capacite a ne pas perdre le fil de son histoire et a garder constamment le cap. Il ne s'egare pas en chemin et mene son recit tambour battant. En effet, cela ne s'arrete jamais jusqu'a la case finale ou le heros et son lecteur peuvent enfin respirer un peu.

J'ai toujours considere le diptyque du Jean Valhardi penible a lire, j'en trouve le scenario tres laborieux, tres artificiel; la rencontre avec le savant, le recrutement de Valhardi par les services secrets francais, la presence de Gegene dans le deuxieme tome etc. Il n'en est rien de cela ici, en changeant la profession du heros, Charlier rend cette histoire beaucoup plus acceptable pour le lecteur bien que tout aussi invraisemblable. Tout coule de source et les peripeties s'y enchainent les unes aux autres de maniere plus naturelles, il me semble evident que le scenariste avait gagne en experience dans sa profession et cela saute aux yeux immediatement. Il faut aussi constater que comme tout bon conteur qui se respecte, Charlier avait un talent de moraliste car les deux fins sont similaires; les machines infernales sont detruites ainsi que tous les plans et documents permettant leur fabrication.

Note finale 5/5. Cette note me semble etre une evidence. Ce Guy Lebleu est typique de la BD a l'ancienne. Tel un plat de la gastronomie classique francaise, moins pratiquee de nos jours car tres riche en viande et sauce, cela prend du temps a realiser mais qu'est-ce qu'on se regale quand on en mange!


545. froggy - 03/06/23 00:41
Tramp 12, Traquenard en mer

De retour vers la France, le cargo de Yann Calec, le heros de cette serie d'aventures maritimes, croise un autre navire en totale perdition au large des cotes orientales africaines. L'examinant aux jumelles, il voit attache a une manche a air, un homme au torse nu, avec des entailles dans la peau et sanguinolent, il est probablement mort. Au prix de mille difficultes car au milieu des eaux agitees par un fort vent, Calec reussit a monter a bord du mysterieux bateau et constate que le pont superieur est couvert de cadavres, l'homme attache au manche a ete manifestement horriblement torture. En penetrant a l'interieur du chateau superieur a la recherche du livre de bord, Calec decouvre le corps agonisant du capitaine qui lui montre un perroquet enferme dans sa cage juste avant d'expirer son dernier souffle. Calec arrive a retourner a son navire sain et sauf alors que l'autre desempare coule, probablement saborde par ceux qui ont commis ces terribles exactions. A Djibouti, ou son navire a fait escale, Calec fait son rapport aux autorites francaises qui lui demande de garder le silence le plus absolu sur cette tenebreuse affaire. De retour a Rouen, il apprend que sa femme, Rosanna, veut divorcer apres leurs aventures de l'album precedent, Avis de tempete. La situation financiere de sa petite compagnie n'est pas bien brillante quand son ancien armateur, Gustave Perreira, lui propose une offre qu'il ne peut pas refuser, transporter du materiel scientifique aux Iles Kerguelen. Et Calec de reprendre la meme route maritime qu'il vient de faire mais en sens inverse. Est-ce qu'il ne serait pas tomber dans un nouveau piege?

C'est une question purement rhetorique car si ce n'en etait pas un, il n'y aurait pas d'aventures. Je n'ai pas pu m'empecher de penser a Jean-Michel Charlier en ecrivant le resume de cette aventure et particulierement au Barbe-Rouge, Le vaisseau fantome qui commence de la meme maniere. Jean-Charles Kraehn, le scenariste de Tramp, connait bien son affaire pour bien decouper cette scene d'ouverture bien que Charlier l'aurait probablement fait durer un peu plus longtemps et se serait termine avec un sauvetage in extremis de Calec qui se serait ecrie pour la conclure par cet imperissable dialogue: "Ouf! J'ai cru que mes poumons allaient exploser!". Je ne vais pas comparer Kraehn a Charlier, ce serait injuste pour le premier qui fait un excellent travail. Ce tome des aventures du jeune capitaine est tres bien, il est rempli de mystere et se termine sur un bon suspense qui donne envie de lire la suite. Kraehn a bien construit son histoire avec ses moments rapides et ceux qui le sont moins mais ou il conserve la tension avec son lot d'information distillee aux moments appropries afin de garder l'attention du lecteur.

Vous savez que le tome precedent a ete concu dans la douleur et la tristesse car son dessinateur qui animait la serie graphiquement depuis ses debuts, Patrick Jusseaume, est decede durant sa realisation, le laissant inacheve, c'est son scenariste qui finit de le dessiner. Il a trouve un repreneur en la personne de Roberto Zaghi, un dessinateur italien surtout connu pour avoir repris la serie, Thomas Silane, qui parait chez Bamboo. Je ne le connaissais pas et son choix a ete pertinent en l'occurrence, il a bien repris le personnage ainsi que celui de sa femme. N'ayant pas relu un album de Jusseaume depuis longtemps, je n'ai pas ete choque du tout par le passage du relais. Elements cruciaux de ces histoires, tels que dessines les bateaux tiennent bien la route, les autres decors sont egalement bien rendus, les cases sont bien cadrees. Ca se lit tres bien car il n'y a ni accrocs, ni asperites.

Le seul gros defaut visible de cet album reside dans des renvois pour des notes en bas de page car elles freinent la lecture. Il y en a sur la moitie de l'album. Ces notes se referent a quelques termes techniques en usage dans la marine marchande concernant soit un navire, soit le fret. Mais il y a aussi des explications pour des mots qui ne sont plus usites de nos jours et qui donc sont plus difficilement comprehensibles. J'avais oublie de preciser que la serie se passe durant les annees 50. Je ne doute pas que Kraehn se soit solidement documente et que voulant faire plonger ses lecteurs dans cet univers si particulier, il ecrit ses dialogues truffes de ce jargon afin de le rendre plus authentique. Cela est louable mais je trouve que cela se fait legerement au detriment de l'histoire, elles alourdissent la lecture. C'est le travers que je fais aux Michel Vaillant recents, ceux de la reprise, des dialogues plombes par un vernaculaire incomprehensible pour le commun des mortels et surtout dont tout le monde se fiche eperdument. Tramp n'en est pas encore a ce point la fort heureusement et j'espere qu'il n'y arrivera jamais.

Note finale; 4/5. J'aurais mis une note legerement plus elevee sans ces (trop) nombreuses notes de renvoi. Cependant, la lecture de cet album est fort plaisante et sera parfaite pour une apres-midi ou une soiree estivale.

544. froggy - 29/05/23 00:26
Les Bidochon 17, Les Bidochon usent le forfait

Ce n'est pas vraiment une nouveauté. C'est même carrément ancien puisque cela date de 2000 mais comme je me suis fait un point d'honneur à chroniquer tous les albums que j'achète, vous avez droit à celle-ci même si parfois, j'ai l'impression d'être un orateur du Speaker's Corner de Hyde Corner à Londres, on me regarde et on passe sans rien dire.

Dans cet album. Robert et Raymonde, toujours au faîte de la modernité, découvrent les joies du téléphone portable. Et 23 ans après, car entre temps, les smartphones sont apparus sur le marché, c’est toujours aussi drôle. Il faut voir comment Binet decrit l'emerveillement de Robert a l'idee qu'il peut telephoner d'une cabine telephonique sans se servir du telephone apres avoir fait l'acquisition d'un forfait d'une heure et Raymonde de s'etonner que son mari peut soutenir une conversation interessante d'une heure. Le reste est du meme calibre.

C'est du Bidochon donc 100% pur jus qu'un Binet au mieux de sa forme a concocte la. On peut dire que l'irruption du telephone portable dans la vie quotidienne a particulierement bien inspire l'auteur. Il faut dire qu'il y a de quoi. quand j'etais petit, ma grand-mere, nee a la fin du 19eme siecle, ayant connu deux guerres mondiale, l'eclairage a la bougie et a la lampe a petrole, n'arrivait pas a etre blasee d'avoir un poste de television dans sa cuisine, chose que je trouvais parfaitement normal. Personnellement, je n'arrive pas a l'etre non plus avec le smartphone, une merveille technologique qui vous permet d'avoir le monde dans votre poche, ni plus, ni moins. L'histoire se repete comme l'a ecrit si bien ce bon vieux Karl Marx.

Note finale, 4/5. C'est un excellent cru que Binet a realise, on y retrouve tout son mordant et meme sa mechancete vis-a-vis de ses infortunees creations. Comment ne pas rire en lisant cet album?



 


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