Que venez-vous de lire et qu'en avez-vous pensé? (22)

Les 1293 commentaires sont triés des plus récents aux plus anciens .



643. heijingling - 05/08/23 15:11
Et L'Espoir malgré tout a volontairement été scindé en 4 tomes par Bravo, il avait d'ailleurs expliqué pourquoi le dernier était bien court que les 3 précédents.

642. heijingling - 05/08/23 15:06
Le Journal d'un ingénu a été pensé comme une histoire à part entière, et c'est quelques années plus tard que Bravo a imaginé une suite, dont les 4 tomes sont faits pour être lus d'une traite, mais indépendament du Journal.

641. pm - 05/08/23 15:02
Cette oeuvre…

640. pm - 05/08/23 14:23
J’y reviendrai peut-être un jour plus longuement mais je ne suis pas du tout d’accord avec la critique de froggy concernant le Spirou de Bravo, le premier point, essentiel selon moi, étant qu’il n’y a pas lieu de tronçonner cet oeuvre qui forme un tout très cohérent, du journal d’un ingénu au tome 4 de l’espoir malgré tout (le fait que le 4 soit plus mince ne l’est absolument pas pour les raisons évoquées par froggy, c’est juste que ce chapitre n’avait pas à être davantage développé) qui se lit et se lira d’une traite. Il y a probablement des critiques secondaires à faire mais cet ensemble de 5 albums, qui seront probablement regroupés en un seul volume dans le futur, fait déjà date comme oeuvre marquante de la bande dessinée franco-belge.
Je ne suis pas non plus d’accord pour tronçonner l’analyse d’une bd en 1) le scénario 2) le dessin. Sauf exceptions et ratages la narration dessinée lie inextricablement les deux.

639. froggy - 05/08/23 04:23 - (en réponse à : Laurent)
Incroyable! Et Bilal et Christin ont laisse passe cela? Ce changement de couleurs du parapluie change tout l'esprit de la scene et qui est le personnage.

638. Victor Hugo - 05/08/23 01:48 - (en réponse à : froggy)
Eh bah dans cette version pourrie, le parapluie de Charlebois est gris. Gris gris et un gris un peu jaunâtre. Ca fout en l'air son côté anticonformiste, encore une preuve que c'est un travail de con ce recoloriage photoshop de merde.

637. froggy - 05/08/23 01:18 - (en réponse à : Laurent)
Des 3 histoires contenues dans cet album, La ville qui n'existait pas est le meilleur. Je ne les ai pas relus depuis longtemps et je crois bien avoir lu les deux autres titres apres apres avoir decouvert Bilal avec Les Phalanges de l'Ordre Noir et je me souviens d'avoir eu l'impression de lire les premieres planches d'un auteur en devenir.

Dans La ville qui n'existait pas, je me souviens que Bilal y avait dessine Robert Charlebois, le chanteur quebecois, et de la scene de l'enterrement ou il est le seul a tenir un parapluie arc-en-ciel, seule tache de couleur dans la case. Et a l'epoque, les couleurs de l'arc-en-ciel n'etaient pas celles du drapeau des fiertes gaies, cela ne veut donc pas dire que ce personnage etait gay, cela signifiait qu'il etait seulement anticonformiste.

636. froggy - 05/08/23 00:58
Le Spirou de... 20, L'espoir malgré tout T4

Cet album marque la fin du grand œuvre d'Emile Bravo. Vous le savez tous, le succès critique et commercial du Journal d'un ingénu en 2008, succès tout à fait mérité à mon avis, avait incité l'auteur à se lancer dans une entreprise de grande ampleur, la vie de Spirou en Belgique durant la 2ème Guerre Mondiale. Commencée en 2018, elle se termine plus de 300 planches après, 4 ans plus tard. Bien entendu, cela se conclut par la fin de la guerre du fait de la victoire des forces alliées sur celles nazies. Ça c'est pour la grande Histoire, pour la petite, Spirou et Fantasio seront les témoins de l'épuration où ils auront affaire à ceux qui essayent de faire croire aux autres qu'ils étaient résistants de la première heure avant qu'ils n'y croient eux-mêmes ; à des règlements de compte et auront la tristesse d'apprendre que tout le monde n'a pas survécu au terrible conflit du fait d'infortunés concours de circonstances.

C'est le plus court de ces 4 albums et j'ai eu la très nette sensation en le lisant que l'auteur a eu du mal à le finir et surtout de lui donner un certain ton qui serait conforme aux tomes précédents et annonciateurs de ceux à venir. Je ne pense pas que Bravo y soit parvenu parce que ce qui s'est passé durant la guerre est tellement épouvantable, la Shoah bien entendu largement évoquée dans ces 4 albums mais ô combien d'autres choses, que je ne pense pas qu'il soit possible d'écrire un récit léger sur la guerre, cela ne peut être qu'une tragédie. La vie est belle de Roberto Benigni est franchement limite et l'acteur s'est bien gardé de nous montrer ce qu'était la réalité d'un camp de concentration dans la deuxième partie de son film, cela l’aurait rendu inacceptable pour le public. C'est d'autant plus flagrant avec la fin où Bravo ne nous montre pas ce qu'il advient du pauvre policier qui reçoit la grenade sur la tête, est-ce qu'il aura le même destin qu'une des victimes du schtroumpf farceur ou bien terminera-t-il comme un des gags que Zidrou réserve à ses Clifton où les bombes tuent des gens et que cela fait rire ?

Avec l'épilogue, je trouve aussi que Bravo s'est complètement trompé en voulant mettre son album dans les rails de la série principale puisqu'il fait terminer son récit juste là où Il y a un sorcier a Champignac commence. Or, ces deux albums n'ont strictement rien à voir, l'album de Franquin est une fantaisie humoristique teintée de fantastique, ce qui n'est pas du tout le cas du Bravo complètement ancré dans le réel. Bravo aurait dû laisser son récit tout seul, comme les autres titres de la collection, sans vouloir le coller à la série première. L'espoir malgré tout se suffit amplement à lui-même en cela, Bravo a écrit une histoire très riche et très émouvante aux limites du pathos si cher à Chaplin, il est vraiment dommage qu'il ait rate sa double fin ; le policier et la grenade et l'épilogue qui est de trop.

Si j'ai des réserves sur le scénario, il n'en est pas du tout de même du dessin que je trouve franchement excellent ; tout à fait conforme au style des BD du journal Spirou, réaliste et humoristique à la fois avec un peu plus d'humoristique toutefois, les décors sont impeccables, le découpage, la composition des cases et des planches dénotent un artiste qui maitrise totalement son art. Et le tout est profondément original, c'est à dire que Bravo a un style propre, il ne fait pas du sous-celui-ci ou du sous celui-là, il reste dans cette tradition du FB que j'aime tant et qui me fait tant aimer la BD.

Note finale, 2/5. Je sais que c'est sévère mais Bravo s'est fourvoyé dans la fin de son histoire, ses deux fins sont ratées et le ton de ce tome est inapproprié. Cela se veut être une tragicomédie, mais c'était impossible en l'occurrence. Seul le dessin justifie la note.

635. Victor Hugo - 04/08/23 22:24


Emprunté à la biblio l'intégrale Légendes d'aujourd'hui de Christin et Bilal. J'avais les albums originaux que j'ai revendu il y a longtemps. Là c'est une édition de 2002 avec les couleurs refaites avec Photoshop et c'est absolument immonde, avec des effets de merde, ça met un peu plus en avant l'amateurisme encore prégnant dans le dessin de Bilal à l'époque. Dégueulasse. Les scénarios ne sont pas terribles, j'en avais un meilleur souvenir, mais on retrouve bien les obsessions de Christin qu'on trouve dans Valérian avec plus de talent.
Edition bien naze, une honte.

634. Lien Rag - 04/08/23 14:12
Cela fait super-longtemps que j'ai pas lu les Sammy (Panique au Vatican à sa sortie, le début de la dégringolade - quelques très bonnes idées comme la Piéta, mais étirées à l'infini, comme Cauvin le fait régulièrement quand il n'a plus d'intérêt pour la série) mais j'en ai de bons souvenirs.

633. froggy - 04/08/23 04:28
Meta-Baron 7, Adal le bâtard

Cet album est le premier d'un diptyque annoncé comme celui qui sera le dernier de la série.

Comme cela fait 4 ans que le titre précédent était sorti, j'ai un peu oublié où nous en étions dans l'univers impitoyable imaginé par Alejandro Jodorowsky. Il faut dire que celui-ci n'y a pas fait dans la dentelle, les protagonistes y sont d'une cruauté absolument inouïe, les mondes sont d'une extrême violence, on y meurt rarement dans son lit et certainement pas en entier, décapitations et démembrements sont de mises. Ne parlons pas des sentiments puisqu’un des fondements de la série est le complexe d'Œdipe mis à toutes les sauces et avec quelques variantes bien sûr, je vous rappelle que dans la série précédente, La Caste des Meta-Barons, on ne devient Meta-Baron qu'après avoir baisé sa mère et tué le père. Cette dernière série dérivée ne fait que continuer dans ces bonnes et joyeuses traditions familiales.

Il semblerait que le Méta-Baron soit bel et bien mort après qu'il ait défait l'Empire. Il a laissé un fils, Adal, qui vit sur Algoma, une autre planète aux ressources infinies d'épiphyte, la précieuse source d'énergie origine de la fabuleuse fortune des Méta-Barons quand ils l'exploitaient sur leur planète natale, Marmola, jusqu'à ce que les gisements soient épuisés. Il y vit avec sa mère, Rina, la proto-gardienne. Mais leurs relations sont tendues car ils ont chacun leur idée sur ce que doit être la destinée du jeune homme. Pour savoir le reste, je vous invite à lire cet ouvrage.

Le nom de Jodorowsky est mentionné en haut de l'ouvrage mais cela n'est qu'une présentation. Malgré les outrances caractéristiques de l'auteur, il y manque le je-ne-sais-quoi qui rend son empreinte immédiatement reconnaissable, ses dialogues orduriers et mélodramatiques à la fois ; ses exagérations de toutes sortes, tout le monde est plus chez lui, plus violent, plus cruel, plus amoureux, plus riche, plus puissant, plus ceci, plus cela. C'est ce qui fait le sel de ses histoires. Cela m'amuse beaucoup mais il faut consommer ses BD avec modération car il se répète pas mal entre ses différentes séries et puis surtout, c'est tellement exagéré qu'on puisse frôler l'indigestion voire l'écœurement avec cette horreur quasi permanente qui imprègne tous ces univers. Le scénario de Jerry Frissen est tout fait dans la lignée de cet esprit mais à un degré un tout petit moindre. Je ne peux pas tout vous révéler car si vous voulez lire cela, je ne veux surtout pas divulgâcher toutes les surprises et rebondissements qui remplissent cette histoire. Tel le slogan publicitaire des Galeries Lafayette dans les années 70 immortalise dans le film d'Henri Verneuil, Peur sur la ville, il se passe toujours quelque chose dans les BD de Jodorowsky.

C'est à un nouveau dessinateur que Jerry Frissen s'est adressé pour ce diptyque, il s'agit de Peter Woods, américain d'origine, et selon sa fiche d'en face, qui a travaillé pour Marvel et DC Comics. Avec de tels antécédents, je présume que certains d'entre vous le connaissent et ont lu des BD de lui, pas moi évidemment. Je ne vais pas me montrer d'un enthousiasme délirant sur celui-ci, c'est bien. Malgré son background de dessinateur de comics, il est reste dans la tradition du FB en évitant ces planches aux différentes cases disséminées un peu partout au beau milieu d'une grande planche s'étalant sur une ou deux pages, les visages ne sont pas sur surexpressifs, ce que j'aime aussi peu que les visages totalement inexpressifs. En revanche, je n'ai pas trouvé ce dessin très original, il est un peu passe-partout. Ce qui est assez contraire aux dessinateurs a qui Jodorowsky confie ses scénarios ; Giraud/Moebius, Boucq, Manara entre autres. J'ai l'impression que Frissen a choisi un dessinateur au talent certain mais avec moins de personnalité que ceux précités afin de plaire au plus grand nombre sans trop déplaire. Mission accomplie en ce qui concerne Peter Woods.

Note finale ; 3,5/5. J'ai tout écrit plus haut. Ce n'est pas génial, ce n'est que bien. C'est une bonne production honnêtement faite. Ce n'est ni plus, ni moins que cela. Au moins, on en a pour son argent.

632. froggy - 03/08/23 22:11 - (en réponse à : Hervé)
Excellent!

631. herve - 03/08/23 22:09 - (en réponse à : froggy )
En effet, je dois seulement posséder les 2 premiers albums de Michel Vaillant.
Et en passant,mon père s'appelait Michel et ma mère se prénomme Françoise!

630. froggy - 03/08/23 21:58
Et puis, Marcel, n'oublie pas que Michel Vaillant est une serie pour moi, pas pour Herve. :-)

629. froggy - 03/08/23 21:44
616. marcel- 03/08/23 10:33
on apprend que Francoise et Michel Vaillant dorment nus dans le meme lit

Quoi ?!! Mais rassure-moi : ils ne font que dormir ?...


A ton avis, comment ont-ils fabrique Patrick, leur fils?

Ce qui me fait penser que le matin lorsqu'ils se retrouvent au petit-dejeuner, que la mere s'exclame "Salut Patrick!" et que ce dernier lui repond "Salut ma poule!", il est temps d'ouvrir les fenetres.

Michel va toujours prier a l'eglise avant les courses ?...

Non, il semble qu'il ne soit plus fou des messes.

628. froggy - 03/08/23 21:39
619. Piet Lastar- 03/08/23 14:46 - (en réponse à : gling-gling)
Aduler Fournier est impensable ce que tu veux dire même dans une uchronie.


J'en ecrirais autant sur Leo. LOL

627. Piet Lastar - 03/08/23 19:00
Complètement ! Des muets qui parlent à des sourds.

626. longshot - 03/08/23 18:57
Le dialogue de sourds…

625. Piet Lastar - 03/08/23 18:19 - (en réponse à : gling-gling)
Peux-tu expliquer ceci ?


"Exactement. C'aurait été le contraire, ce serait Fournier qui serait aujourd'hui adulé et Hergé relégué aux oubliettes."

624. pm - 03/08/23 18:14 - (en réponse à : Poet)
Non à quoi ?

623. Piet Lastar - 03/08/23 15:55
marcel parlait de Vaillant

pm parlait de Fournier









622. heijingling - 03/08/23 15:51
Mais pm ne s'inquiétait pas...

621. Piet Lastar - 03/08/23 15:48
Non, à pm.

620. heijingling - 03/08/23 14:54
Je rassurais marcel qui s'inquiétait pour la réputation de Michel et Françoise.

619. Piet Lastar - 03/08/23 14:46 - (en réponse à : gling-gling)
Pas compris ce que tu veux dire. Aduler Fournier est impensable même dans une uchronie.

618. heijingling - 03/08/23 14:29
"Oui, mais beaucoup de monde a lu Tintin dans sa jeunesse ( peut-être moins aujourd’hui), alors que ceux qui ont découvert Spirou et Fantasio dans leur jeunesse avec celui de Fournier, c’est quand même nettement plus restrictif."

Exactement. C'aurait été le contraire, ce serait Fournier qui serait aujourd'hui adulé et Hergé relégué aux oubliettes.

"Et objectivement, du Lotus Bleu aux Bijoux de la Castafiore, Tintin c’est du très haut de gamme en matière de narration dessinée. On peut ne pas aimer comme on peut ne pas aimer lire Stendhal ou Flaubert, ne pas aimer Picasso ou Matisse ( spécial clin d’oeil à un niçois …), mais ça reste un modèle."

Exactement, plus qu'un modèle, une statue du commandeur. Par rapport à la diversité et la créativité qu'il y avait dans les BD (surtout des EUA) début XXe siècle, Hergé fait partie de ceux qui ont un peu trop formaté la BD. Un peu comme JVH l'a fait dans les années 80, avec tout de même la différence que JVH n'est qu'un bon faiseur, alors qu'Hergé est un créateur.

@marcel: t'inquiète, ils éteignent les lumières avant de se coucher.

617. pm - 03/08/23 10:50 - (en réponse à : Heijingling)
Oui, mais beaucoup de monde a lu Tintin dans sa jeunesse ( peut-être moins aujourd’hui), alors que ceux qui ont découvert Spirou et Fantasio dans leur jeunesse avec celui de Fournier, c’est quand même nettement plus restrictif.

Et objectivement, du Lotus Bleu aux Bijoux de la Castafiore, Tintin c’est du très haut de gamme en matière de narration dessinée. On peut ne pas aimer comme on peut ne pas aimer lire Stendhal ou Flaubert, ne pas aimer Picasso ou Matisse ( spécial clin d’oeil à un niçois …), mais ça reste un modèle.

616. marcel - 03/08/23 10:33
on apprend que Francoise et Michel Vaillant dorment nus dans le meme lit

Quoi ?!! Mais rassure-moi : ils ne font que dormir ?...

Le probleme aussi c'est que, aujourd'hui, Francoise et Michel, ca fait quand meme pas prénoms de jeune couple (et je sais de quoi je parle).

Michel va toujours prier a l'eglise avant les courses ?...

615. heijingling - 03/08/23 09:11
-pm: "Je note d’ailleurs sue les amateurs du Spirou de Fournier sont toujours ceux qui l’ont lu ou découvert dans leur jeunesse, jamais aux autres."

C'est amusant, il y avait eu un petit sondage sur Bulledair il y a quelques années concernant Tintin, et il avait aussi donné ce résultat :)

614. froggy - 03/08/23 00:26
Philippe. t'es chiant tu sais? LOL

613. froggy - 03/08/23 00:22
Michel Vaillant 11, Cannonball

Parangon de la BD FB dans son aspect le plus classique, la série du nantais Jean Graton continue à paraître à un rythme annuel régulier depuis sa reprise en 2012. L'écueil le plus saillant était de la moderniser tout en gardant son charactère classique, il s'agissait d'une évolution pas d'une révolution. Cela n'était pas facile du tout et cela ne l'est toujours pas car à mon avis, le poids du passé est toujours bien present malgré tous les efforts entrepris dans cette modernisation. Ce dernier titre en est un nouvel exemple.

Ordoncques, notre vaillant pilote se retrouve impliqué à son corps défendant à un défi complètement stupide que lui a lancé publiquement POG, un celebre youtubeur et collectionneur de bolides automobiles. Le défi consiste à traverser le territoire des Etats-Unis d'est en ouest, de New York à Los Angeles exactement, le plus rapidement possible sur route normale. L'enjeu est tout simplement d'arriver le premier dans la Cité des Anges. Michel relève ce grand defi poussé par ses proches car cela aiderait au lancement de la Vaillante Montlhéry, la future voiture de la marque. Evidemment, il y a anguille sous roche. C'est ce que ne tardera pas a découvrir le clan Vaillante paré pour cette nouvelle aventure.

Pourquoi pas? C'est ce que je me suis dit en lisant le pitch de cette histoire. Le problème est qu'elle manque singulièrement de rythme et les rebondissements sont minimes. J'ai eu ainsi en mémoire l'excellent Circuit de la peur, un des premiers albums de la série originale dont une partie de l'intrigue se déroule aussi pendant une course se déroulant sur route ouverte et c'est autre chose, Graton se concentrait sur les concurrents alors qu'ici, c'est la course qui est favorisée dans le scénario. Je passerai sous silence l'invraisemblance totale de ce dernier notamment par l'absence complète de la police dans cette histoire malgré la publicité faite par le youtubeur comme si les forces de l'ordre allait laisser 2 bolides traverser le pays de part en part sans rien faire, tout Michel Vaillant que soit notre bel héros. Moi aussi, j'aurais bien aimé traverser le Holland Tunnel qui sépare Manhattan du New Jersey à fond la caisse et foncer ensuite à une vitesse de croisière de 240km/h jusqu'à la destination finale. On accepte cela autant qu'on peut accepter des réfrigerateurs protégeant des radiations atomiques.

Le dessin est ce qu'il est, modernisé lui aussi. Marc Bourgne est revenu aux commandes après sa facherie avec les scénaristes. Du coup, Benjamin Bénéteau est parti. J'ai l'impression que ce qui se passe dans les coulisses de la série est aussi compliqué que ce qui se passe dedans. Il est maintenant assisté d'Olivier Marin qui je présume est en charge des voitures et décors. Ceux-ci sont bien rendus, les personnages sont égaux à eux-mêmes et petite trace de modernité, on apprend que Francoise et Michel Vaillant dorment nus dans le meme lit, qu'est-ce que les auteurs nous promettent comme futures révélations sur leur vie privée dans les futurs albums? Suspense insoutenable.

Il faut noter que le scénariste a débrayé sur les dialogues ultra techniques, dont quiconque étranger au monde du sport automobile, ne peut rien comprendre qui envahissaient le titre précédent, il en reste au moins quelques uns cependant. Ce n'est pas très grave, cela ralentit un peu la lecture.

Note finale: 2,5/5. Au delà, cela aura ete indécent, voire obscène. J'aurais pu tout aussi bien mettre 0/5. C'est pas bon, aux limites du nul, mais cela m'a distrait, ce qui explique la moyenne. On ne croit pas une seule minute à toute cette intrigue, ce qui est dommage mais si c'est le prix a payer pour être moderne, soyons moderne.

612. froggy - 02/08/23 19:03
Piet: tu ne les as jamais lus? Etonnant ca.

Concernant Sammy, quand j'ai commence a lire Spirou, je la preferais aux Tuniques Bleues mais apres l'episode Panique au Vatican qui m'a fait enormement rire, elle a periclite. Il y a quand meme un franchement excellent album, Les gorilles et le Roi Dollar qui est un des meilleurs scenarios jamais ecrits par Cauvin a mon avis. Il a aussi donne beaucoup de soucis aux Dupuis car il a ete censure en France jusqu'en 1981 apres que la gauche y ait repris le pouvoir, vous comprenez, la censure c'est pas pas beau parce que c'est de droite. LOL

Je devrais ecrire une chronique dans le forum "Les BD de votre vie" sur cet album car c'est une authentique madeleine pour moi.

Mais au final, sur ces series mettant en scene des tandems, vous avez raison, Les Tuniques Bleues et Godaille et Godasse sont bien meilleurs. Je n'ai pas relu les derniers Sammy depuis des annees, mais si mes souvenirs, le veritable heros en etaot devenu le patron de l'agence, Jack Attaway.

611. heijingling - 02/08/23 16:52
Comme marcel. Sammy sent vraiment la série de commande, le dessin de Berk est très honorable (il a aussi pas mal sous-traité, sans le dire), et Cauvin fait honnêtement son travail, il y en a des assez drôles et dynamiques, mais je sens bien qu'il s'y impliquait moins que dans Les Tuniques bleues, y mettait moins de trucs personnels. J'aime bien aussi Godasse et Godaille, surtout pour le dessin de Sandron, il ajoute vraiment quelque chose.

610. pm - 02/08/23 16:36 - (en réponse à : Piet)
C’est ce que j’espère. Avec Cauvin les séries mettent un peu de temps avant de prendre leur rythme de croisière. J’ai la série jusqu’au 28

609. Piet Lastar - 02/08/23 16:32
Sammy est une de mes séries de jeunesse et j'en ai relu 3 ou 4 cette année. C'est en-dessous des Tuniques Bleues mais les albums du 5 au 26 sont amusants et remplis d'action.

608. pm - 02/08/23 15:54
Sur ce premier Sammy je crois que je n’ai pas souri une seule fois. Ça se lit, le dessin bien qu’enfantin est correct, mais bon.

607. pm - 02/08/23 15:52
J’aime beaucoup le dessin de Godaille et Godasse, il faudra que je les lise, il n’y en a pas beaucoup.

606. marcel - 02/08/23 15:00
Houla, Sammy, c'est quand meme vraiment pas terrible. Cauvin a un peu copie la formule du duo des Tuniques bleues, mais ca marche moins bien et c'est moins drole. En fait ca ressemble a plein d'autres series de Berck (ou d'autres) dans les annees 60, sur scenario de Duval ou Acar : c'est pas chiant, mais c'est jamais tres drole.
Apres, selon la thematique, certains peuvent plus te plaire que d'autres. Je me souviens des Bebes flingueurs, c'est marrant des bebes avec des mitraillettes.

Pour rester sur les histoires longues de Cauvin, ca reste meilleur que Boulouloum et Guiliguili, mais moins bien que Les tuniques bleues ou Godaille et Godasse.

605. pm - 02/08/23 13:52 - (en réponse à : Froggy)
Tu pourrais quand même faire l’effort de mettre les accents lorsque leur absence est une faute de grammaire ( à, où). Je sais bien que ça te complique un peu mais bon.

604. pm - 02/08/23 13:48
Je note d’ailleurs sue les amateurs du Spirou de Fournier sont toujours ceux qui l’ont lu ou découvert dans leur jeunesse, jamais aux autres. Personnellement je n’ai jamais lu un Spirou et Fantasio avant 40 ans et je peux dire qu’entre Franquin et Fournier c’est le jour et la nuit.

603. pm - 02/08/23 13:28 - (en réponse à : Piet)
Tu as raison, un beau dos rond, sans tassement des coiffes ni de points blancs à leur extrémité, c’est magnifique. C’est pour cette raison que je possède les Spirou de Fournier jusqu’au 25, alors que je trouve ça quasi illisible.

602. pm - 02/08/23 12:30
Je compte également relire tout XIII cet été, mais là c’est différent je les ai déjà lus, au moins jusqu’au 19.

601. pm - 02/08/23 12:28
J’avance dans ma lecture des classiques de l’époque intermédiaire du franco-belge. Après l’ensemble des Ric Hochet ( ceux du duo initial) puis les 50 premiers Tunisues bleues, j’ai terminé les 25 Yoko Tsuno que je possède.
Je maintiens le coté peste de Yoko dans les tout premiers, qui disparait complètement par la suite. Si on retire les trois derniers lus vraiment très faibles et sans intérêt, avec un dessin qui commence à se dégrader dans le 25, c’est une lecture globalement moyenne. Certains, généralement ceux qui vois avez cités, sont un peu meilleurs que les autres, mais il y en a aucun que je trouve vraiment très bon, ça oscille entre le passable et le bon ( dans le meilleur des cas). À part les trois derniers, ce n’est jamais pénible comme les dix ou quinze derniers Ric Hochet mais jamais aussi sympa que les meilleurs Tuniques bleues ( ou les meilleurs Ric Hochet).
Je vais m’attaquer aux Sammy, j’en ai une bonne vingtaine, j’ai déjà lu le premier ( le okay), et c’est, comment dire, vraiment pas terrible. J’espère que ça va s’étoffer un peu par la suite.

600. Piet Lastar - 02/08/23 00:59
Rambaud, plus proche de Rambo que de Rimbaud ?

599. Piet Lastar - 02/08/23 00:58 - (en réponse à : froggy)
Tora-Torapa et le Niokolokoba sont les 2 Fournier que j'hésite à acquérir et si c'est le cas ce sera en EO. J'aime les dos ronds et je trouve les couvertures réussies (au contraire de celle de cette intégrale).

Par contre, je n'aime pas les Spirou de Fournier que j'ai (les 3 premiers). Ce que tu écris sur les scénarios donne envie de les lire mais le dessin reste rébarbatif.

598. froggy - 02/08/23 00:34
Spirou et Fantasio, Integrale 10

Evidemment, ce n'est pas une nouveaute mais comme il se trouve que je fais la chronique de tous les albums que j'achete, je vous en fais part.

Ce volume contient ce que je considere comme les meilleures aventures de S&F de Fournier, c'est a dire Tora-Torapa, Le gri-gri du Niokolo-Koba et Du cidre pour les etoiles, elles ont ete realisees entre 1972 et 1975. Ayant maintenant les personnages et la serie bien en mains, l'auteur est libre de livrer des aventures humoristiques tout a fait dignes de celles qui ont litteralement fait la gloire du personnage, du temps de son predecesseur, Franquin des fois que vous ne le sauriez pas. C'est avec ces histoires que j'ai lu mes premiers S&F, ne connaissant pas du tout les autres alors et Fournier y marie tres bien ce savant dosage d'aventures, d'action et d'humour qui sont ces composantes majeures de la serie. Il nous entraine ainsi en Polynesie dans le premier, au Senegal dans le deuxieme et nous fait revenir a Champignac dans le dernier titre de ce volume.

Tora-Torapa est inspire d'un projet que Franquin n'avait pas concretise quand il en etait le dessinateur. Realise en 1972, et le journal s'etant progressivement feminise avec l'introduction d'heroines telles que Natacha et Yoko Tsuno, Fournier y introduit Ororea, un element feminin bien joli et bien plus sexy que Seccotine, la journaliste du Moustique concurrente de Fantasio du temps de Franquin. Fantasio en est immediatement seduit. Cette histoire est menee tambour battant et est pleine de gags tres inspires. Il en est de meme avec la suivante ou Fournier glisse du paranormal avec le diamant de Koli et son extraordinaire pouvoir. Le Senegal qu'y montre l'auteur est vraiment tres bien vu et j'ai eu plaisir a y retrouver l'atmosphere africaine que j'y ai aussi connue dans les annees 70. Le gri-gri du Niokolo-Koba est une madeleine proustienne en ce qui me concerne car c'est mon premier S&F decouvert dans Spirou quand j'en avais commence la lecture hebdomadaire. Depassant le stade du paranormal, l'auteur passe a la science-fiction pour le troisieme titre de ce recueil, des gentils extra-terrestres debarquent a Champignac et y sement une joyeuse pagaille. C'est l'occasion pour le breton de nous faire la reclame pour une des specialites de sa region, le cidre, mais aussi que ses discours pour le maire de Champignac peuvent ete aussi droles, si ce n'est plus que ceux de Franquin, et pour finir de taper gentiment sur les militaires et autres tetes galonnees, selon une tradition bien etablie dans la serie.

Le dessin de Fournier montre aussi qu'il s'y sent plus a l'aise, il y a de tres jolies cases planches, il en est ainsi de l'arrivee des heros dans l'ile de Tora-Torapa et son profil menacant qui se decoupe dans le crepuscule, la savane africaine vide de ses animaux et les capsules dans l'espace qui se rapprochent de la Terre. Il y a aussi des cases ou il y plusieurs actions simultanees, toujours difficiles a realiser pour cause de clarte de lecture. Mon seul bemol est le choix de l'illustration de couverture qui est celle que Fournier avait dessinee pour le Spirou ou l'episode de polynesien commenca, il s'agit du numero 1801. On y voit un Spirou tout souriant suivi de Fantasio, le Comte de Champagne et Itoh Kata. Le probleme est que le Spirou tout souriant en question tient un fusil a lunettes, accessoire etonnant dans la main du heros. Il faut lire le debut de l'histoire pour comprendre les tenants et aboutissements du comportement du groom. Quand on connait bien l'esprit de la serie, on ne peut trouver que ce dessin bien maladroit de la part de l'auteur. Si mes souvenirs sont bons, la derniere fois que Spirou a tenu une veritable arme a feu, c'etait dans Radar le robot dessine par Franquin en 1947. Dans Le dictateur et le champignon, (1953), les projectiles des armes utilisees par S&F contiennent tous du metomol, cela ne compte donc pas.

50 ans plus tard, j'ai trouve ces histoires aussi fraiches qu'au premier jour.

Note finale, 4,5/5. Le jeune auteur debutant du Faiseur d'or est loin maintenant, il s'est enfin affranchi de l'enorme pression du dessinateur precedent, il a pose ses marques et se montre pret a realiser de nombreuses futures aventures pour les annees a venir. Nous savons maintenant que ce ne sera pas le cas./I>

597. froggy - 29/07/23 00:13
Rambaud, Une bonne comedie romantique francaise

Cette BD vous raconte la BD que vous etes en train de lire. Ou comment ecrire une bonne comedie romantique francaise.

J'ai ete attire par le pitch qui me plaisait bien et puis il a bien fallu se rendre compte au bout de quelques pages que j'etais en train de lire une BD de Fabcaro qui n'aurait ni ete ecrite, ni dessinee par lui. L'auteur a repris tout ce qui fait le sel d'une BD du montpellierain sans y ajouter le sien propre. Cela donne a lire un succedane de Fabcaro et c'est mediocre purement et simplement.

L'idee de depart est bonne, c'est meme cela qui m'a fait acheter le livre mais Rambaud l'a traitee comme si il avait les oeuvres completes de Fabcaro a ses cotes pour mode d'emploi afin de faire une BD drole. Il multiplie les derapages, les disgressions absurdes, les references a la pop culture, les dialogues qui tournent dans le vide a la Ionesco avec les phrases toutes faites prononcees a des moments inapropriees, etc. C'est cense etre drole et cela ne l'est pas du tout car tout tombe a plat tel un soufflé qui aurait ete fait avec des ingredients deja utilises.

C'est mon premier album de cet auteur, je ne connais donc pas son style mais meme dans le dessin, il essaie de faire du Fabcaro sans jamais parvenir a reussir cet art consomme de l'auto-derision qu'il a.

Note finale, 0,25/5. C'est seulement pour le pitch que je donne cette note car pour le reste, n'est pas Fabcaro qui veut.

596. LienRag - 28/07/23 23:40
Lu aussi, c'est pas mal mais ça va pas très loin.
Cela fait longtemps que Christin ne travaille plus ses scénarios...

595. froggy - 28/07/23 01:16
Arroyo et Christin, Pigalle, 1950

Avec un tel titre, il faut lire cet album avec comme reference ces films policiers francais dont l'action se passe dans le 9eme arrondissement parisien et ses cabarets, ses boites de nuit, ses gangsters, ses creatures de la nuit, ses voitures americaines du dernier cri mais trop grosses pour les petites rues parisiennes occupees par les Tractions Avants de chez Citroen. Les ombres de Bob le Flambeur et de Lemmy Caution planent donc sur cette histoire.

A l'aube des annees 1950, Antoine, la vingtaine d'annees, quitte son Aubrac natal en plein coeur du Massif Central, pour monter a Paris ou l'attend un proche qui tient un debit de cafe et charbon pres de la Place Pigalle. Il en devient le livreur et un des clients se trouve etre une boite de nuit, La Lune Bleue, tres chic tenue par celui que l'on surnomme, Le Beau Beb. Pris en sympathie par ce dernier, il va travailler pour son compte devenant un homme a tout faire dans l'etablissement. Il y fait la rencontre de dames comme il faut et d'autres comme il en faut et va tomber amoureux de Mireille, la jeune et jolie vendeuse de cigarettes de l'etablissement. Mais, tout n'ira pas comme il faudra, reglememts de compte et preparation de hold-ups et autres braquages sont aussi le lot quotiden du Beau Beb et de sa bande.

Le scenariste Pierre Christin s'est aventure avec cet album sur un terrain qui lui est peu familier, le recit policier, et il l'a fait en utilisant le mode de la chronique. En effet, le recit se passe sur plusieurs annees construit par un retour en arriere du heros qui revient visiter le quartier de Pigalle dans le courant des annees 90 il semblerait, apres une aussi longue absence donc, ce n'est pas pour y jouer 3 petites notes de musique, c'est pour mieux en constater les changements. On peut lire cette histoire sous l'aspect nostalgique d'un homme qui revoit sa jeunesse ou alors sous l'aspect de cet homme qui vient voir les derniers vestiges d'un temps revolu sans eprouver des etats d'ames particuliers. Le temps a fait son oeuvre et il n'y a rien a faire contre cela.

C'est la premiere fois que Pierre Christin collabore avec Jean-Michel Arroyo pour illustrer cette histoire. Je pense que cela sera aussi la seule fois du fait des problemes judiciaires que le dessinateur a rencontre ce printemps qui ont mis sa carriere en suspens. Je ne connaissais rien de lui sachant seulement qu'il a dessine les premiers albums de la serie derivee, Buck Danny Classic, que je ne suis pas. Le dessin est en noir et blanc facon lavis. Cela rend plutot bien et ajoute au cote hommage a ces films policiers. Les personnages sont bien esquisses, les decors bien rendus, les automobiles impeccables, cadrage et decoupage qui sont les deux mamelles de la BD sont egalement sans reproches. Pour resumer, c'est de la bonne ouvrage bien faite mais qui ne laissera pas des traces memorables dans l'histoire de la BD et a priori dans votre souvenir non plus.

Note finale, 3/5. C'est un peu plus que la moyenne car j'ai trouve le scenario de Christin un peu paresseux, allant souvent au plus facile. Quant au dessin d'Arroyo, il ne transcende pas celui-ci, il manque singuilierement de fulgurances qui ferait sortir cet album de la production ordinaire. La lecture n'est que plaisante et distrayante, ce qui est deja pas mal, vous en conviendrez j'espere.

594. Quentin - 23/07/23 09:48
Cache-cache bâton, de Lepage chez Futuropolis. Lepage a grandi pendant plusieurs années dans une communauté fondée par 6 familles chrétiennes progressistes, qui cherchaient à vivre leur foi dans un engagement communautaire et solidaire. L’idéal communautaire n’a pas manqué de se confronter violemment aux différences individuelles et la famille Lepage a fini par jeter l’éponge et par déménager. L’expérience a pourtant été fondatrice pour Emmanuel Lepage et ses choix de vie, et il s’est fait la promesse de rendre hommage aux pionniers qui ont fondé cet habitat partagé qui existe toujours. Pour ce faire, il a rencontré tous les protagonistes encore vivants qui ont accepté de lui parler. Il revient sur leur histoire et le cheminement qui les a amenés à vivre ensemble, ainsi que sur certains événements qui ont marqué la communauté. L’album est lourd, à la fois au sens propre (300 pages) et figuré. Lepage mélange un récit sur ses racines familiales, sur l’organisation de la communauté, et sur l’esprit de l’époque (aux alentours de 1968) dans les milieux chrétiens progressistes, qui voulaient jeter les bases d’un monde nouveau et meilleur. Il passe d’une famille à l’autre, d’une communauté à une autre, il fait des bonds chronologiques énormes en avant et en arrière, bref, il passe souvent du coq à l’âne. L’usage des couleurs aide parfois à s’y retrouver (chatoyantes quand il s’agit de ses propres souvenirs d’enfance, grises et sépia quand il s’agit du souvenir des autres protagonistes), mais ca reste difficile à suivre. On sent que Lepage a une grande empathie pour son sujet, mais la contrepartie négative de cette proximité est qu’il a des difficultés à prendre la distance nécessaire pour pouvoir construire une narration plus fluide. Malgré ce défaut, ce qui est bien retranscrit, c’est le poids de l’idéologie chrétienne et le conservatisme des années 1960, la soif d’ouverture et d’expérimentation sociale des années 1970, et la fin de l’idéologie collectiviste des années 1980. C’est tout un pan de notre histoire sociale qui est couvert, à travers les différents témoignages. Le livre est donc intéressant, et reste très attachant. Les dessins sont très beaux, avec quelques hommages à Joubert, même si je trouve que Lepage a un peu bâclé la besogne sur certains dessins plus esquissés et approximatifs que ce qu’il a l’habitude de produire.

Cette lecture m’a donné envie de relire La communauté, de Tanquerelle, chez Futuropolis. Ici encore, l’album raconte l’établissement d’une communauté dans les environs de 1968, mais cette fois une communauté agnostique, plus dans l’esprit de ce qu’on associe généralement à mai 1968. Une vingtaine de jeunes rachètent une ancienne minoterie et s’y établissent pour manger ce qu’ils cultivent et vivre de l’exploitation d’une coopérative de sérigraphie et de fabrication de jouets. Les logements sont individuels, les gens sont bourgeoisement mariés, mais les revenus individuels sont collectivisés et tout est géré collectivement. La communauté se dissout vers 1988, après une évolution vers plus d’individualise (notamment la salarisation des employés), ce qui entraîne le déménagement d’une série de protagonistes décus par la trahison des idéaux d’origine. Aujourd’hui, le logement est juste individuel et la communauté a disparu. Contrairement à Lepage, Tanquerelle n’a pas grandi dans cette communauté – c’est sa compagne et qui y a grandi. L’album se présente comme une interview entre Tanquerelle et son beau-père, avec quelques interventions de sa femme. Les 2 lui conseillent de parler à d’autres qu’eux, ce que refuse Tanquerelle sous prétexte qu’il y aurait trop de protagonistes (un argument qui pue la paresse intellectuelle et la solution de facilité). Au contraire de Lepage, Tanquerelle garde un regard trop extérieur et n'arrive pas vraiment à bien accrocher son sujet. Mais malgré un traitement relativement partial et superficiel, il fait le job et, comme pour Lepage, il arrive à retranscrire une partie de l’esprit de l’époque et d’une génération portée par la conviction qu’un monde autre et meilleur (sans hiérarchie sociale et sans argent Roi) était possible



 


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