Que venez-vous de lire et qu'en avez-vous pensé? (20)

Les 1501 commentaires sont triés des plus récents aux plus anciens .



1101. suzix@bdp - 16/06/20 21:39
quand je sais plus si j'ai lu une BD, je te demande c'est plus rapide! (;o)

1100. marcel - 16/06/20 21:33
Yatta.

Non, pas a ce point. J'ai cherche si certains en avaient parle, pour pouvoir developper un eventuel point de desaccord. Mais y en avait pas.

1099. suzix@bdp - 16/06/20 19:48 - (en réponse à : Marcel)
Exact. Quelle mémoire.

1098. longshot - 16/06/20 18:17 - (en réponse à : marcel)
Il est dans ma pile à lire, l'atelier de Fournier.

1097. marcel - 16/06/20 17:37
Toujours en retard d'un ou plusieurs trains, j'ai lu La revolution Pilote, dont suzy et froggy avaient dit beaucoup de bien ici il y a longtemps maintenant.
Et je confirme, c'est tres reussi dans la manière de retranscrire des interviews (sans etre repetitif ou indigeste dans la forme) et passionnant sur le fond.
C'est d'ailleurs amusant de voir que presque tous commencent par dire "Oh ! C'est des vielles histoires tout ca", mais que beaucoup semblent en garder des regrets, essentiellement vis-à-vis de leur relation avec Goscinny.
Depuis la publication, Fred, Gotlib et Bretécher sont partis, ce qui ajoute encore de la valeur a ce document.

La, j'ai attaque Dans l'atelier de Fournier, que Nicoby avait realise deux ans avant avec Joub, et, si le theme de base est moins interessant (et je deteste les Spirou de Fournier), c'est quand meme sympa parce qu'on y voit beaucoup Franquin. Y a meme un petit passage avec RobVel qui m'a bien amuse.

1096. torpedo31200 - 16/06/20 14:03 - (en réponse à : Buster Mix)
On en parle peu, mais le dernier et posthume Carlos Nine aux Rêveurs (Buster Mix) est très impressionnant.
Fortement conseillé.

1095. froggy - 14/06/20 23:52
Nejib, Swan, Le chanteur espagnol

C'est la deuxieme partie de ce qui sera a priori un triptyque (mais sait-on jamais avec les auteurs), triptyque entame il y a 18 mois avec Le buveur d'absinthe.

Cela raconte l'histoire d'un couple de riches americains compose d'un frere et d'une soeur qui debarque a Paris au mileu du XIXe siecle, Lui, Scottie, veut integrer les Beaux-Arts, elle, Swan, le desire aussi mais cela lui est impossible car c'est une femme et l'academie leur est interdite. Par chance, ils sont cousins d'Edgar Degas qui les introduit a ses amis peintres dont un certain Edouard Manet dont Swan tombe amoureuse. A travers ses deux personnages fictifs, l'auteur raconte le milieu artistique parisien juste avant l'eclosion du mouvement Impressionniste, ce dont personne n'a encore conscience.

J'aime beaucoup les histoires fictives qui se passent dans un contexte historique precis. Histoires fictives qui mettent en scene des personnes fictives qui interagissent avec des personnes ayant reellement existees. Le resultat peut etre une catastrophe ou une totale reussite, c'est le cas ici, ce Chanteur espagnol, nom d'une toile de Manet comme c'etait deja le cas pour le premier album, est purement et simplement enthousiasmant de la premiere a la derniere page a l'instar du premier que j'avais enormement apprecie.

Je ne vais pas vous raconter ce qui se passe dans cet album car je ne veux pas le faire. Nejib a imagine tellement de rebondissements a son histoire qu'il capte votre attention des la premiere planche pour ne plus vous lacher jusqu'a la derniere, qui se termine par un suspense bien entendu. Vivement la suite! J'ai simplement envie que vous eprouviez durant votre lecture autant de plaisir que moi lors de la mienne, pourquoi gacherai-je votre plaisir par des revelations inappropriees?

Le dessin de Nejib n'est plus une surprise pour moi. Il faut reconnaitre qu'il est aux antipodes du sujet de son album. Pour prendre un exemple recent, le dessin de Laurent Colonnier dans son superbe et memorable Gustave Caillebotte qui est la biographie d'un autre peintre impressionniste est plus conforme aux peintures du mouvement. Le dessin de Nejib est vraiment unique en son genre et j'adore purement et simplement, il est tellement simple qu'il en est desarmant, son trait va a l'essentiel, mais en meme temps, il est tres detaille, ses decors sont minimalistes et minutieux en meme temps. C'est remarquable de bout en bout et ne ressemble en rien a ce que je connais, il est incomparable.

Note finale, 4,75/5. Passer a cote d'une telle BD serait plus qu'une erreur, ce serait un crime.

1094. froggy - 10/06/20 00:08 - (en réponse à : Marcel)
Tu sais bien que j'aime beaucoup Hitchcock.

1093. marcel - 09/06/20 09:58
Tu joues le suspense...

1092. froggy - 09/06/20 04:41 - (en réponse à : Marcel)
C'est vrai que mes dernieres lectures ont ete bonnes, mais cela aide quand on va dans les valeurs sures, merci pour les quelques recommandations que tu as faites ici. Meme que ce n'est pas fini, la BD que je lis en ce moment est vraiment tres, tres bien.

1091. heijingling - 08/06/20 16:23
>froggy: "j'ai un peu frequente la librairie quand je collectionnais les recueils du journal Spirou, le 94 vient de chez eux, j'y ai donc vu la belle Florence y officiant. Avec mes amis Olivier et Christophe, nous frequentions assidument la ligne 10 du metro car la librairie Dupuis au 84, Bd St Germain, metro Odeon et Lutece qui a l'epoque etait rue Monge etait au metro Cardinal Lemoine. "

Lutèce et la librairie Dupuis, j'ai fréquenté, mais Futuro, le 15ème, c'était trop loin pour moi, j'ai du y aller 2,3 fois maximum.

1090. marcel - 08/06/20 16:07
Dis donc, t'es dans une phase "bonne pioche" en ce moment !
Bon, c'est des valeurs sures ou des albums vivement conseilles ici il y a plusieurs annees mais quand meme, ca doit faire plaisir.

1089. froggy - 08/06/20 00:48
Cestac, La veritable histoire de Futuropolis

La aussi, c'est une seance de rattrapage, cet album date de 2007.

Cestac y raconte l'histoire des editions Futuropolis qui au depart fut une librairie du meme nom specialisee dans la BD installee 130, rue du Theatre 75015 Paris, M° Avenue Emile Zola (ligne 10), j'ai oublie le numero de telephone. Avec Etienne Robial, son compagnon a l'epoque, elle en est une des cofondatrices. La librairie faisait entre autres dans l'objet de collection et comme le dit l'auteure, cela permit de financer les editions du meme nom. Durant les annees 70, ils continuerent ces deux activites jusqu'a ce que les editions prirent le pas sur la partie librairie. La maison d'edition eut un succes plus d'estime chez les professionnels de la profession que commercial parmi les acheteurs de BD malgre d'indeniables reussites.

Ce recit est tres haut en couleurs et si Florence Cestac a choisi un ton tres humoristique, c'est evidemment pour etre au diapason de son dessin mais aussi parce que les annees de galere passent mieux avec un ton amuse. Et la galere, elle connait. Les debuts de Futuropolis coincident avec ceux de Tardi, Bilal, Swaarte et de nombreux autres, il ne faut pas croire qu'ils ont immediatement ete adoubes par le grand public, les voyages dans les librairies de province pour la promotion de leurs premiers albums, voyages dont le cout devait etre plus eleve que ce qu'ils vendaient. Ce carre de nouveaux auteurs devinrent les premiers fideles de la nouvelle maison d'edition qui se demarquait tres nettement de la production habituelle de la BD francophone belge et meme de celle francaise dont les editions Dargaud etait le representant le plus important grace aux auteurs de Pilote. Les albums Futuropolis etaient notoires pour leur gabarit hors-normes, aussi bien par leur format que par leur pagination, ainsi que pour leur contenu aux thematiques qui ne pouvaient qu'attirer que les jeunes adultes, jeunes gens qui venaient de vivre l'experience des evenements du joli mois de mai 1968. Accessoirment, ils etaient plus chers. Financierement, la petite structure etait toujours sur la corde raide et ce qui devait arriver arriva finalement, elle dut etre mise en liquidation et revendue. Vous le savez, c'est la venerable maison d'editions Gallimard, editeur de Proust, Sartre, Celine, Malraux et Camus, (excusez du peu) qui racheta la societe et se mit a editer du Tardi et consorts. Belle promotion pour les auteurs qui figurent dorenavant au catalogue d'une des plus prestigieuses maisons d'editions au monde.

Je ne vais pas m'eterniser sur le dessin de Cestac qui n'a pas change d'un iota depuis qu'elle a adopte ce style. J'aime beaucoup, il est plaisant a lire, mais je m'etonne toujours qu'elle fut un grand prix a Angouleme, elle n'est pas l'egal d'un Franquin ou d'un Giraud ni meme d'un Tardi.

J'ai adore cet album que j'ai lu d'une traite tellement Cestac raconte bien son histoire, c'est drole, amusant, instructif et cela m'a rappele des souvenirs. En effet, j'ai un peu frequente la librairie quand je collectionnais les recueils du journal Spirou, le 94 vient de chez eux, j'y ai donc vu la belle Florence y officiant. Avec mes amis Olivier et Christophe, nous frequentions assidument la ligne 10 du metro car la librairie Dupuis au 84, Bd St Germain, metro Odeon et Lutece qui a l'epoque etait rue Monge etait au metro Cardinal Lemoine. Quant aux albums, certains me tentaient bien mais ils etaient tellement chers que je ne pouvais en acquerir un sans sacrifier les autres de chez Dupuis et autres. Pour en revenir au livre, il permet au lecteur de voir comment cela se passait dans les cuisines de la maison d'edition au si joli logo, logo du au talent d'Etienne Robial.

Il est evident que lui et sa compagne ont ecrit quelques unes des plus belles pages de la BD d'expression francophone. Je remercie Florence Cerstac pour nous avoir fait partager ces 20 annees de sa vie.

Note finale, 4,5/5. Cet album est un peu a la BD ce que La nuit americaine de Truffaut est au cinema, il demythifie legerement le 9e Art sans lui porter atteinte.

1088. froggy - 06/06/20 22:37
Carlos Gimenez, Paracuellos 2

Cet album est la suite du premier paru sous la forme d'integrale en 2009. L'auteur y raconte ses souvenirs d'enfance mais aussi d'autres dont il a recu les temoignages quand il vecut dans un pensionnat pour garcons gere par l'assistance publique au temps de l'Espagne franquiste.

Comme pour le premier album, Gimenez a realise des saynetes de longueur variable, entre 10 et 25 planches environ. Le resultat est implacable et est empreint d'une grande tristesse Il faut voir comment l'encadrement de ces enfants etait, les femmes etaient d'une cruaute inouie a leur encontre et faisait preuve d'un sadisme a rendre jaloux le plus obscur des kapos d'un camp de concentration nazi. Evidemment, les gamins matamores reportaient cette violence sur leurs congeneres plus faibles qu'eux. Ces pensionnats etaient de veritables jungles peuples de brutes epaisses et de victimes silencieuses. Ils etaient tous soumis a des conditions de vie epouvantables. Par exemple, en ete, quand il ne pleut pas, les enfants n'avaient droit qu'a un verre d'eau par jour donne a l'heure du gouter. Ce verre d'eau pouvait etre supprime comme punition a la moindre incartade et si perdu ou renverse par accident, il n'etait pas remplace. Le reste est a l'avenant.

Heureusement, durant l'enfance de Gimenez, il y a eu aussi des adultes responsables, ceux-ci etaient des rares rayons de soleil qui aidaient a supporter un triste quotidien. Il y aura eu Aurelio le jardinier et Pepe Molina, celui qui organise des projections gratuites de films pour les gamins.

La seule chose notable dans le dessin reside dans les oreilles elargies que l'auteur a affublees aux enfants. Je ne comprends pas la signification de ce geste. Cela donne a l'ensemble de l'ouvrage un aspect caricatural surtout avec la maniere dont le personnel d'encadrement feminin du pensionnat est dessine, leur moindre verrue ou le moindre strabisme sera consciencieusment dessine par l'auteur. On peut meme presque sentir l'haleine fetide qui doit emaner de leur bouche. Etonnament, ce choix graphique n'amoindrit en rien la durete du sujet, le lecteur est en totale empathie avec les enfants malgre leurs oreilles en chou-fleur. Ces femmes avaient en charge l'education des hommes de demain au temps de Franco, on peut dire qu'elles ont fait un travail admirable, ce sont ces memes hommes qui ont a permis a la democratie d'etre mise en place apres la mort du dictateur. Mais le prix fut tres cher a payer pour chacun d'eux, ils n'ont pas eu d'enfance, ce qui est une blessure dont on ne guerit jamais.

Note finale, 4,5/5. Edifiant.

1087. froggy - 02/06/20 01:04
Delisle, Pyongyang

Je continue mes rattrapages avec cet ouvrage du dessinateur canadien sorti en 2003. Ou que le temps passe vite comme le chantait si bien Mouloudji.

Guy Delisle arrive a Pyongyang, la capitale de la Coree du Nord, pour un sejour de deux mois ou il va travailler dans un studio d'animation local qui fait de la sous-traitance sur la serie de dessins animes, Corto Maltese. Ce qui me donne deja des haut-le-coeur rien que d'y penser mais la n'est pas la question toute aussi interessante qu'elle soit.

Comme vous le savez tous, ce pays est celui le plus ferme au monde. Une dictature hereditaire y est au sommet depuis 1948, celle des Kim. Je suis toujours tres interesse par la vie quotidienne dans des pays totalitaires, moi, qui comme vous tous sommes habitues aux demcocraties occidentales ou nous pouvons non seulement choisir nos dirigeants par des elections mais aussi, ou nous pouvons les critiquer publiquement sans risquer de voir une quelqconque police ou force armee frapper a la porte de votre logement et vous arreter pour injure sur la personne du chef de l'etat. Et de disparaitre dans un camp de reeducation dans le meilleur des cas. C'est un privilege que beaucoup d'entre nous aimerait avoir. Je suis interesse car j'aime savoir comment les gens vivent au quotidien avec de telles contraintes ou tout le monde epie tout le monde et ou la paranoia doit etre omnipresente et permanente.

En effet, pour maintenir un tel regime politique aussi longtemps, il faut bien sur compter sur l'abrutissement de la population, abrutissement maintenu a force d'endoctrinement permanent des le plus jeune age mais aussi sur une terreur constante exercee par les forces de police et militaires sur tout le pays, sur l'isolement de la nation toute entiere au reste du monde en coupant toutes les voies de communication possible avec l'exterieur, en maintenant une propagande constante qui consiste dans la methode Coue etablie a un niveau national, "tout va tres bien" et enfin sur l'instauration d'un culte de la personnalite autour de la personne du dirigeant en chef que nul ne peut critiquer car il est est parfait, il fait tout toujours bien, il est la pour nous guider et nous sauver des ennemis, les premiers etant l'Amerique bien sur.

Les temoignages d'occidentaux et de premiere main de surcroit sur ce que peut etre la vie en Coree en Nord ne sont pas nombreux, c'est pour cela que le livre de Delisle est si interessant, surtout qu'il est reste assez longtemps pour pouvoir faire un ouvrage de longuer consequente et rempli d'informations diverses.

Je presume que nombre d'entre vous ont lu 1984 le roman d'anticipation de George Orwell. Si vous ne l'avez pas fait, je ne peux que vous le recommander. C'est arme de ce livre que Delisle debarque dans la capitale nord-coreenne et instantanement, il est dans un autre monde, un monde orwellien bien sur mais aussi kafkaien pour ses aspects absurdes et courtelinesque quand il s'agit de l'administration. Le livre d'Orwell sera parfois utile au canadien notamment quand il est evoque des coreens qui ont disparu et dont personne ne veut plus parler, ils ont ete vaporises selon le terme employe par le romancier britannique qui pensait aux prisonniers d'opinions sovietiques envoyes par Staline dans les goulags siberiens. Delisle se l'appropriera au sujet des pauvres coreens victimes du meme destin.

J'avais decouvert l'auteur avec ses delectables Chroniques de Jerusalem que j'avais adorees. Son dessin est un des plus simples que je connaisse, ses personnages sont aisement reconnaissables. Comme il se met lui-meme en scene, l'auteur dessine toujours son visage de profil, tres succinctement. Je pense que Delisle a voulu ainsi mettre l'accent sur le recit et non sur lui-meme, ce n'est pas lui le heros, ce sont Pyongyang et ses habitants qui le sont. Cette simplicite graphique fait que ce livre pourrait ressembler a un conte philosophique francais du XVIIIeme siecle, Delisle y est tellement candide. Mais candide ne veut pas dire stupide et sait tres bien rendre compte et analyser ce qu'il voit et entend.

Dans ce livre, ses gris sont tres uniformes. Dans Pyongyang, realise 8 ans avant Chroniques de Jerusalem, ils ne sont pas ne sont pas uniformes, ils ont ete manifestement realises au crayon a papier. Cette grisaille permanente qui baigne tout l'album impregne ce dernier d'une tristesse indicible, cela renforce une des points forts de cet album, il ne fait pas bon vivre a Pyongyang malgre toute la propagande emanant du parti communiste local. Il le montre avec la scene ou juste avant son depart du pays, en guise de remerciement, il offre une bouteille de veritable cognac a son accompagnateur et interprete, et accessoirement informateur qui rendait compte a ses superieurs hierarchiques de tous les faits et gestes de Delisle. Quand il recoit la bouteille, Delisle, ecrit que c'est une des plus authentiques et rares manifestations de joie a laquelle il lui a ete donne d'assister durant son sejour. Evocateur n'est-ce pas?

Depuis 2003, le dirigeant supreme a change, c'est son fils, Kim Jong-un, qui est maintenant a la tete du pays. Je suis certain que cela n'a pas change grand chose pour les nord-coreens, le pays etant frappe par un immobilisme, immobilisme qui doit bien arranger la nomenklatura locale. Tristement, cet album est toujours autant d'actualite.

Note finale, 4,5/5. Cet album est prodigieusement interessant. Si vous etes comme moi et que vous ne le connaissez pas, je vous conseille de combler cette lacune aussi tot que possible, vous ne le regretterez pas.

1086. froggy - 31/05/20 22:18 - (en réponse à : Philippe)
Tu me connais, j'essaye de ne pas trop juger des gouts des autres mais c'est un peu plus facile de juger une collegialite.

Je ne me risquerai pas a citer les gens d'en face comme une reference quand on voit leurs preferences, qui ne sont pas du tout, mes preferences a moi, je suis tres clair la-dessus.

Si vous avez envie de rire, je vous conseille d'aller voir leurs Top 100. Quand j'ai vu certains titres places parmi les 100 meilleurs de l'annee de leur sortie, titres que je considere parmi les pires BD que j'ai jamais lues, je n'ai pas pu m'empecher de lever les yeux aux ciel. Considerant le nombre d'albums qui sortent par an, je me suis dit, si c'est ca la creme de la creme, cela doit laisser presager du reste de la production.

Les Top 100 annuels de chez BDGest

Cliquer sur la fleche de gauche dans le bandeau pour voir les annees precedentes.

1085. froggy - 31/05/20 21:52
If I understand, this Dany is only worth 1 buck?

1084. pm - 31/05/20 21:41 - (en réponse à : marcel)
Les critiques, en face ou sur bdzoom, sont plutôt bonnes pourtant. J’ai trouvé ça artificiel et assez ringard.

1083. marcel - 31/05/20 20:34
Bien fait de pas l'acheter, alors...

1082. pm - 31/05/20 11:48
Je viens de lire le dernier Dany, scénarisé par Lapière, Un homme qui passe, je veux bien être bon public mais ce n’est quand même vraiment pas terrible du tout. Je sauve les dix premières planches, plutôt belles, avant que l’histoire commence.

1081. heijingling - 28/05/20 02:55
>froggy: "Le dessin de Satrapi ne ressemble a rien de ce que je connais, il est unique en son genre."

Ni féminin, ni masculin, on dit non-binaire. Même si ça peut surprendre pour du N/B :)
Ceci dit, à la base, il y a une forte influence de David B.

1080. froggy - 28/05/20 01:17
Satrapi, Poulet aux prunes

Cela fait longtemps que tels les satrapes qui s'attraperent, Satrapi m'a attrape. Pas pour longtemps, me direz vous car elle a arrete la BD apres cet album pour se consacrer au cinema. Un auteur de plus qui prefere le 7e Art au 9e.

Cet album est donc son dernier, il date de 2004 et il est enfin temps que je le lise. Je presume que nombre d'entre vous l'ont lu et ont meme l'edition originale. Mon exemplaire mentionne que c'est la neuvieme edition, ce qui signifie que le dernier opus satrapien est un succes.

Je ne savais rien de ce que cet album racontait, tout ce que je savais, c'etait que c'etait tres bien selon ce que j'en avais lu, meme mieux que Persepolis, l'autobiographie dessinee de l'auteure qui lui a apporte gloire et fortune quand cela parut au debut de ce siecle. Etait-ce possible tellement ces 4 albums sont bien?

A Teheran en 1958, un homme decide de se laisser mourir car a la suite d'une scene de menage, son epouse a casse son instrument de musique, un tar. Il n'est pas arrive a en retrouver qui lui donne le meme plaisir et la meme joie d'en jouer car aucun n'a le meme son que celui brise. Il mettra 8 jours pour passer dans l'autre monde, durant ces 8 jours, il se rememorera sa vie, son enfance, et surtout une histoire d'amour qui ne se terminera pas bien car en fait, il epousera une autre femme que celle qu'il aimait profondement. Cette histoire donne lieu a une fin presque similaire a celle du film Docteur Jivago.

Le recit est court, beaucoup plus que Persepolis l'est, il ne fait que 88 planches. Cet homme etait le grand-oncle de l'auteure, ce qui fait qu'apres elle meme, Satrapi s'etait tourne vers un membre de sa famille pour faire une album de BD. Le plus etonnant dans cette histoire est la vitesse a laquelle cet homme est decede, en effet il est parti en 8 jours seulement apres avoir decide de mourir. Pour ceux qui n'ont pas lu encore cet album, je ne commets aucin spoiler en ecrivant cela car l'auteure ne cree pas un suspense artificiel en nous faisant esperer que cet homme va survivre, elle nous revele l'issue fatale a fin a la fin du prologue, l'essentiel du recit consiste dans les 8 derniers jours sur terre de cet homme et l'evocation de ces souvenirs que Strapi a mis en image. Satrapi raconte une histoire sentimentale sans aucun sentimentalisme.

Le dessin de Satrapi ne ressemble a rien de ce que je connais, il est unique en son genre. Du fait qu'elle a choisi le noir et blanc, les cases ont soit un fond noir sur lequel les personnages sont blancs ou inversement, un fond blanc avec un trait noir tres epais pour les contours, elle fait cela aussi bien pour un personnage que pour un vetement ou un element du decor. Ces grands aplats noirs sont visuellement tres beaux et renforcent la profondeur du recit.

En contraste avec la tristesse qui baigne l'entierete de cette histoire, l'auteure a mis en contrepoint quelques moments joyeux qui sont le fait de l'insouciance des jeunes enfants. Ceux-ci apportent quelques instants de gaite qui allegent l'histoire. Satrapi les epargne volontairement car elle sait qu'apres cette periode, c'en est fini. Et cela des l'adolescence ainsi qu'elle le montre quand Nasser Ali Khan se rememore une scene douloureuse survenue a l'ecole, cela ne s'arrangeant pas par la suite avec cette histoire d'amour ratee.

Quand on lit cet album, on regrette evidemment que Marjane Satrapi ait arrete la BD apres celui-ci car il confirmait son talent apres la reussite eblouissante de Persepolis. Mais si elle estime qu'elle n'a plus rien a dire, cela est mieux pour elle evidemment. C'est toujours bien quand un auteur s'arrete a un sommet bien que ce soit frustrant pour les lecteurs qui demandent toujours plus et mieux. La question est de savoir, est-ce que Satrapi avait deja atteint son sommet? On ne connaitra peut-etre jamais la reponse a cette question si elle continue dans sa decision.

Note finale, 4,5/5. Un bel oubli repare. Si vous etiez dans le meme cas que moi, je vous conseille de remedier a cette lacune aussitot que possible.

1079. herve - 27/05/20 17:37
l'homme qui tua Chris Kyle

Comme certains, je n'ai pas attendu la sortie de l'album en couleur pour me procurer la version n&b, tant je suis fan du dessin en n&b très épuré de Brüno. (je possède d'ailleurs l'ensemble de ses albums en n&b)
Ce livre s'ouvre sur la célèbre réplique de "l'homme qui tua Liberty Wallance" de John Ford "quand la légende devient réalité, on imprime la légende", ce qui sied parfaitement à cette histoire.
le scénario se base sur l'histoire de Chris Kyle (qui avait déjà fait l'objet d'un film "American sniper" de Clint Eastwood) mais surtout va beaucoup plus loin que le film ,à travers notamment le portrait d'Eddie Ray Routh, le meurtrier.
En suivant ces deux personnages, Chris Kyle et Eddie Ray Routh, Fabien Nury nous dresse un portrait sans concession des Etats Unis, empreinte de nationalisme, de suprématie blanche, mais aussi et surtout très attachée aux armes à feu , et au business (le destin de veuve de Chris Kyle est d'ailleurs à ce point remarquable).
Bien sûr cet album relève beaucoup plus du reportage dessiné que d'une aventure classique dont nous avaient habitué Nury et Brüno. D'ailleurs, il n'y a pas de dialogue ici.(Fabien Nury s'en explique d'ailleurs dans le très bon dossier présent à la fin de l'album). Avec un découpage assez original, les auteurs utilisent les clip vidéo,les interview TV données par les différents protagonistes pour nous livrer leur version de l'histoire. Certes on peut regretter un peu trop de copié/collé niveau dessin, mais sur la pagination (152 pages) cela passe. Graphiquement, le travail de Brüno est parfait, et je me contenterai uniquement de la version noir et blanc tant elle est parfaite à mes yeux.

Pour ceux qui s'attendaient à une aventure type "Tyler Cross", jetez-y un coup d’œil tout de même, cela vaut le coup d’œil.
En tout cas , j'ai bien aimé cet album à la fois déconcertant sur la forme mais passionnant sur le fond.

note:4/5

1078. suzix@bdp - 27/05/20 11:39
Je connais BOTS chez Ankama. J'ai lu les 2 premiers et le 3e album m'attend patiemment depuis plus mois dans ma BDthèque. Cette série n'est pas aussi "enfantine" donc simple et basique que ce que les couv', le dessin et le thème pourraient laiszser penser.

1077. helmut perchu - 27/05/20 10:45
Je biens de lire la série BOTS et j'ai été très agréablement surpris. Pour ceux qui ne connaissent pas c'est l'histoire d'une société de robots (qui se comportent comme les humains) et un jour un humain apparaît. Une série plutôt jeunesse dans le sens ou on est pas dans un univers sombre et torturé à la méta-barons et que l'histoire est très facile à suivre. Le petit plus de cette série je trouve vient des nombreux clins d'oeil qui parsèment les 3 albums (du style une affiche d'un concert des Beach Bots, une autre d'un spectacle de Data Von Tease etc.)

1076. suzix@bdp - 25/05/20 19:28
J'ai bcp fréquenté dans mon enfance et mon adolescence. Comme bcp de monde dans mon coin. A toi de faire le lien. (;o)
C'est la côte la plus proche. Presque en ligne droite ça fait 200 bornes de Limoges, encore moins de ma cambrousse, surtout en passant par les petites routes. Y'a pas plus près. Et ça avait l'avantage de ne pas être cher. ... bon c'est pas vraiment la mer, l'eau n'est pas bleue mais c'est qd même salé, y'a du sable, des pins et des falaises. Amplement suffisant! (;o) Quand j'y repasse (pas assez souvent) c'est direct un plongeon dans mon enfance. Y'a rien de mieux.

1075. froggy - 25/05/20 17:57
Royan, Saint-Georges de Didonne, Meschers, Talmont, La Palmyre, c'est la cote du pauvre pour le Limousin. J'y ai beaucoup de souvenirs d'enfance et d'adolescence et ma famille aussi sur 4 générations. Il faudra que j'y emmène mes gosses pour perpétuer la tradition. (;o)

Tu es redevenu pauvre? LOL

1074. pierrecédric - 25/05/20 14:35
Des Bidochon je ne connais vraiment que la périodes Kador, m'enfin j'ai aussi des fluide glacial où il y en a avec seulemnt eux, j'ai jamais trouvé ça terrible terrible, peu-être qu'en en voyant d'autres...

1073. heijingling - 25/05/20 14:00
>marcel: "Pour une ecriture ou un choix de thematique, je peux comprendre qu'on parle de style feminin (et encore)."

Dans le sujet Humanos, j'ai parlé d'une série d'albums de S.F. adaptés de Julia Verlanger, qui ont pour personnages des exclus du pouvoir, abusés, comme peuvent l'être les femmes dans une société patriarcale, thématique très revendicatrice féministe vue ainsi, surtout á l'époque où elle publiait, des années 60 à 80.
Sauf que, l'avait-on perçu ainsi à ce moment, alors qu'elle publiait sous le pseudo masculin de Gilles Thomas ?

1072. suzix@bdp - 25/05/20 11:27
"suzac" est mon plus ancien pseudo.
C'est le nom d'une pointe rocheuse de l'estuaire de la Gironde. C'est aussi le nom officiel de la grande plage bordée de falaises blanches qui s'étend à ses pieds mais c'est aussi le nom local ancien d'une petite crique de l'autre côté.
Royan, Saint-Georges de Didonne, Meschers, Talmont, La Palmyre, c'est la cote du pauvre pour le Limousin. J'y ai beaucoup de souvenirs d'enfance et d'adolescence et ma famille aussi sur 4 générations. Il faudra que j'y emmène mes gosses pour perpétuer la tradition. (;o)

1071. pm - 25/05/20 01:08 - (en réponse à : Froggy)
Il n’y a pas eu suzy aussi ?

1070. froggy - 25/05/20 00:32
1068. pm - 25/05/20 00:08
De mon coté j’ai longtemps cru que suzix était une fille, sérieusement, mais je n’ai maintenant plus guère de doutes.


Je crois que tout le monde le pensait quand il a commence a venir trainer ses guetres sur BDP a cause de son premier pseudo. C'etait Suzac, si mes souvenirs sont bons, car comme le disait si bien Anouar, sa date.

1069. froggy - 25/05/20 00:26
Les Bidochon 13 et 14, La vie de mariage; Des instants inoubliables

D'habitude, je ne vous fais part de ma lecture d'un album de cette serie que lorsqu'une nouveaute sort. Il se trouve que je suis en train de me constituer la collection, il ne me manque plus que 3 albums et que j'ai ete surpris par le ton general de La vie de mariage, suffisamment pour que j'ecrive quelques lignes a son sujet. Comme toujours avec mes chroniques, j'espere creer une petite discussion afin de comparer nos impressions de lecture.

On le sait, la comedie et le drame ne sont que deux aspects d'une meme histoire, on peut quasiment tout raconter selon un aspect ou un autre. J'ecris bien quasiment tout car avec toute la meilleure volonte du monde, je ne vois pas quelqu'un adapter Le journal d'Anne Frank en comedie burlesque pour utiliser un exemple extreme, il y a quand meme des sujets qui s'y pretent plus que d'autres. Dans ce 13e opus de la fabuleuse saga des monuments de beaufitude que sont Raymonde et Robert Bidochon, Binet, le dessinateur, nous fait part des malheurs de madame Bidochon. En effet, elle n'est pas heureuse du tout et est carrement au bord de la depression car elle s'apercoit qu'elle n'a jamais ete satisfaite sexuellement, en un mot elle ne sait pas ce qu'est un orgasme. Evidemment, elle se tourne vers son mari pour donner un peu de piment a ses nuits. Evidemment, celui-ci, egoiste comme ce n'est pas permis, n'a jamais pense a cela et considere que ce ne sont que des billevesees de la part d'uen femme en age d'etre menopausee. On rit beaucoup durant cet album car Binet amene tres bien les situations et les gags auxquels il ajoute des dialogues truculents de drolerie, la pauvre Mme Bidochon qui lit des romans pornographiques et qui espere que son mari va en faire autant avec elle. Ce quiproquo est amusant a souhait et donne lieu a des situations hautes en couleur.

Le traitement de cette histoire est comique mais le sujet est tres triste, la misere sexuelle des vieux couples qui n'ont jamais connu la plenitude d'un orgasme. Il y a aussi le spectre de la vieillesse, des habitudes prises, les regrets de choses non vecues. Malgre le traitement comique, le fond tragique resurgit a quasiment toutes les cases et on se met en empathie avec la pauvre Raymonde Bidochon qui sent bien qu'elle est passee a cote de quelque chose et qu'elle ne l'aura jamais avec ce Robert comme mari. Dans cet album, Binet s'est clairement mis de son cote et la depeint avec toute la sympathie dont il est capable. On le sait, si Mr Bidochon n'est jamais epargne, il donne peu d'occasion a son epouse de se racheter, pour l'auteur, Mme Bidochon est une idiote qui n'a que ce qu'elle merite. Elle suit aveuglement son imbecile de mari sans jamais rechigner ou geindre l'acceptant tel qu'il l'est dans toute son horreur. Dans La vie de mariage, la balance penche nettement du cote de Raymonde et on est presque pret a la plaindre. On le ferait si c'etait le premier Bidochon que je lisais mais puisque ce n'est pas le cas, je ne le fais pas.

Des instants inoubliables n'est pas aussi bon que le precedent, ce n'est qu'une suite de gags sans liens entre eux et rassembles sous ce titre generique qui fait tres bien l'affaire, nous sommes d'accord.

Je ne vais pas m'attarder sur le dessin de Binet, vous devez le connaitre tous je presume. Ce qui veut dire que je l'espere pour vous.

Note finale, 4/5 pour La vie de mariage, une telle BD aurait fait un merveilleux film italien qui oscillerait entre comedie et drame. 2/5 pour Des instants inoubliables, l'ensemble etant globalement faible

1068. pm - 25/05/20 00:08
De mon coté j’ai longtemps cru que suzix était une fille, sérieusement, mais je n’ai maintenant plus guère de doutes.

1067. suzix@bdp - 24/05/20 23:22
1065. froggy - 24/05/20 00:52
Ce qu'il faudrait en fait c'est lire une BD sans savoir qui est le dessinateur et qu'on ne le revele au lecteur qu'apres coup apres qu'on lui ait pose la question. Cela serait une experience interessante a tenter.

1064. marcel - 22/05/20 01:31
[...] le dessin de Gibrat ou de Lepage (par exemple) est feminin aussi.


J'ai longtemps cru que "Emmanuel Lepage" était une femme et même en le sachant je me suis plusieurs fois surpris à faire la confusion. Mon premier Lepage est le fabuleux "La terre sans mal" paru en 99. Et ce n'est pas ces 3 "Oh les filles!" qui aide à dissiper la confusion. Maintenant qu'il fait dans le voyage mettant en scène des hommes, c'est plus évident.

Il m'a aussi fallu intégrer que le prénom de "Miralles" qui dessine donc Djinn est "Ana" ... pas évident en lisant Djinn. Un peu plus en lisant "Mano en mano" que j'aime bcp.

1066. Piet Lastar - 24/05/20 20:56
Je pense qu'il y a davantage des albums dont le public cible est féminin. Peu importe le scénariste et le dessinateur. Mais c'est aussi con que de croire qu'il y a une bande dessinée féminine.

Il y a juste des auteurs, des livres et des lecteurs.

1065. froggy - 24/05/20 00:52
Sur la question de savoir si un dessin est feminin ou pas, je ne sais pas si on peut le determiner tel quel. Pour Goetzinger, je pense que c'est la maniere dont elle dessine les decors qui permettrait de penser que c'est une femme au crayon, ceci me parait evident. Pour Bretecher, c'est plus difficile, je l'admets. Je me souviens que lorsque je lisais Spirou, il y avait une dessinatrice qui dessinait une serie completement dejantee sur scenario de Jean-Marie Brouyere, Les naufrages de l'escalator, elle s'appelait Antoinette Collin, (j'espere pour elle qu'elle s'appelle toujours parce que je ne sais pas ce qu'elle est devenue) et c'etait la seule a l'epoque (1974) qui avait un tel style graphique. Il deparait completement de celui de tous ses confreres masculins, mais est-ce que ce seul fait prouvait que c'etait la seule femme dessinatrice au milieu de tous ces hommes?

Ce qu'il faudrait en fait c'est lire une BD sans savoir qui est le dessinateur et qu'on ne le revele au lecteur qu'apres coup apres qu'on lui ait pose la question. Cela serait une experience interessante a tenter.

J'avoue que je ne suis pas tres bien arme et donc pas tres bien prepare pour participer a un tel debat, je connais tres peu de femmes dessinatrices et pour celles que je connais un peu, je n'ai pas lu tout d'elles. Ainsi, quand on evoque Chantal Montellier, son dessin et ses sujets ne sont pas tres feminins en ce qui me concerne car je n'ai lu ques ses Andy Gang et rien d'elle ensuite. Une autre dessinatrice que j'aime bien est Florence Cestac qui dessine depuis quasiment ses tout debuts, ses personnages avec la meme carateristique physique, le gros nez, et dont on peut considerer le ton de ses albums comme indiscutableemnt feminins.

Considerant les sujets scabreux ou tres limites qui sont traites avec finesse et delicatesse, je pense a Kerascoet, le duo de dessinateurs dont l'un des deux est une femme. D'eux, je n'ai lu que Miss Pas Touche et qui a reussit a rendre les scenes de bordel sans ceder a la tentation de mettre le lecteur dans la desagreable position de voyeur. Ce n'etait pas evident. Il en est de meme pour Chloe Cruchaudet qui a reussi la meme chose pour Mauvais genre, un album qui vient d'etre reedite et que je vous recommande de lire telleemnt il est bien. La aussi, la dessinatrice a reussi a inclure des scenes de sexe tres crues et tres explicites sans que cela ne tombe dans la pornographie.

Je vais m'arreter la car je ne maitrise pas tres bien le sujet, j'avais ouvert une porte en posant la question esperant une petite participation et des elements de reponse en comparant nos differentes lectures et vos points de vue.

1064. marcel - 22/05/20 01:31
Pour une ecriture ou un choix de thematique, je peux comprendre qu'on parle de style feminin (et encore). Sur ce point, d'ailleurs, Bretécher etait plus "feministe" que "feminine" (si ca veut dire quelque chose).
Mais pour le dessin, j'ai du mal. Le dessin de Bretécher, par exemple, n'est ni "delicat", ni "elegant", si c'est ce que tu entends par feminin. Et si le dessin de Goetzinger est feminin par sa delicatesse, alors le dessin de Gibrat ou de Lepage (par exemple) est feminin aussi.

Pour Penelope Bagieu, je ne sais pas si son dessin est "feminin". J'ai "moche" comme epithete, c'est bon ?... Ou "mal foutu". Ou "tout pourri".
C'est marrant, a chaque fois que je vois un de ses dessins, je me dis "Ouh ! Que c'est laid !". Et puis quand je le detaille, je le trouve encore plus laid.

1063. heijingling - 22/05/20 00:57 - (en réponse à : froggy)
Je n'ai pas ecrit que les styles de Bretecher et Goetzinger ont des points communs, ils sont tres differents, j'ai ecrit qu'ils etaient feminins tous les deux.

Ben, j'ai compris qu'ils ont justement en commun d'être féminins, et donc, c'est quoi le point commun qui les caractérise comme féminin ? À moins qu'il y ait plusieurs façons d'avoir un style féminin ? Si c'est ça, je repose ma question différement: en quoi le style de Bretécher est-il féminin à sa façon, et celui de Goetzinger à sa façon ?

1062. froggy - 21/05/20 17:31 - (en réponse à : Heijingling)
Je n'ai pas ecrit que les styles de Bretecher et Goetzinger ont des points communs, ils sont tres differents, j'ai ecrit qu'ils etaient feminins tous les deux. Mais peut-etre ce que j'ecrit la est une enormite.

Je ne sais pas si Odrade lit ce sujet, si tu le fais, peux-tu ecrire ce que tu en penses, toi qui est la seule dessinatrice qui vient sur BDP? Penses-tu que les femmes dessinent differemment des hommes et que cela se voit dans leur travail?

1061. heijingling - 21/05/20 00:45 - (en réponse à : froggy)
"j'ai peur d'ecrire une enormite en disant que son dessin n'est pas tres feminin, pas autant que celui de Goetzinger et Bretecher par exemple.

Je ne vois pas du tout quels traits communs il y a entre le dessin de Bretécher et celui de Goetzinger. Tu pourrais préciser ?

Mais il n'est pas masculin pour autant du fait d'une certaine sensibilite qui s'en degage, et meme de son humour, car meme pour decrire des situations delicates ou extremes, Bagieu desamorce l'aspect serieux de son sujet. [...]Bagieu met des petits commentaires egalement legers et parfois ironiques et malicieux mais sans etre cyniques ou sarcastiques.

L'humour féminin se situerait dans la façon de désamorcer, malicieux mais pas cynique ? Pourquoi pas ? Je vais réfléchir un peu à ça.

1060. Piet Lastar - 20/05/20 19:12
Bien d'accord avec toi. Le Grand Combat est un chef d’œuvre.
Alors, quand tu compares cette intégrale et "Où il était le gentil p'tit kiki ?" de Blutch ?

1059. froggy - 20/05/20 18:46
Tif et Tondu, Integrale 1964-196

Ou le retour de Will chez Dupuis apres son escapade au Lombard pour une interruption qui aura dure 6 ans quand meme.

L'editeur continue son travail de mise en valeur de son patrimoine avec cette nouvelle edition du celebre tandem du chauve et du chevelu, edition caracterisee par le fait qu'elle se fait dans un ordre strictement chronologique. Ce qui est autrement mieux que l'edition precedente qui etait thematique, ce qui est une heresie en ce qui me concerne. Non seulement elle est chronologique, mais elle est aussi agrementee d'un dossier des epoux Pissavy-Yvernaut que tous ceux qui lisent des integrales Dupuis connaissent bien.

Donc, apres l'intermede Marcel Denis qui ne convainquit personne, editeur et lecteurs, Will reprend le duo au dessin et tant qu'a faire, Maurice Rosy le reprend aux scenarios. Et c'est reparti de plus belle et c'est formidable!

Ce recueil comprend 4 histoires. Cela commence fort avec Choc au Louvre ou la Nemesis des deux heros, Mr Choc, qu'on ne presente plus, vole des tableaux au musee pour les restituer contre rancon au gouvernement. Sa suite immediate, La Villa du Long-Cri, nous emmene sur la Cote d'Azur ou cette fois ci, nos heros seront suspectes du vol d'une collection de diamants a la valeur inestimable a la suite d'une machination savamment orchestree par l'homme au heaume. Immediatement apres, alors qu'ils sont sur le chemin du retour vers la capitale, apres ces vacances ratees, dans Les fleches de nulle part, ils auront affaire a une etrange histoire de savants victimes des agissements d'un de leurs collegues sur fond de 2eme Guerre Mondiale. C'est le quatrieme episode, La poupee ridicule qui tire cet album vers le bas et le moins que l'on puisse dire est que l'adjectif qualificatif du titre est bien merite, cet episode est complement ridicule, on peut meme le considerer comme purement et simplement idiot.

Pour des raisons restees mysterieuses, alors que Choc au Louvre est le premier titre de la reprise par Will et Rosy, il aurait du etre le huitieme titre de la collection, c'est La Villa du Long-Cri qui eut cet honneur, l'episode du musee parisien fut publie juste apres. Cette edition que je presume definitive, retablit l'ordre et pour tous ceux qui n'etaient pas tres observateurs ou s'en fichaient, cela remet de la coherence dans le bon deroulement des aventures de T&T tel que concu par Rosy. en effet, dans Choc au Louvre, l'episode se conclut par une invitation du duo sur la Cote d'Azur, ce qui nous mene a La Villa. Puis le recitatif qui ouvre Les fleches de nulle part est redige comme tel:"T&T rentrent de leurs dernieres aventures, heureux et fatigues", le dessin de Will montre effectivement le tandem dans leur Narval sur le chemin du retour. Ainsi qu'on peut le constater, les heros n'ont pas eu du tout le temps de souffler, Will et Rosy les avaient soumis a un train d'enfer le temps de trois albums. Cela explique peut-etre pourquoi l'episode de La poupee ridicule est si faible.

Le dessin de Will est toujours aussi agreable a voir, simple, agreable mais aussi tres stylise. Ses decors sont egalement toujours aussi reussis, la villa de la Cote d'Azur ou sont invites T&T est particulierement bien rendue dans son aspect legerement delabree avec une architecture legerement vieillotte pour les annees 60. Elle fait un joli contraste avec celle tres moderne de son voisin. Cependant, depuis Plein gaz de 1958, il met moins l'accent sur le mobilier qui etait une de ses marques de fabrique alors. Avec ces albums, le lecteur d'aujourd'hui en saura moins sur le mobilier des annees 60 que sur celui des annees 50. La qualite de son dessin renforce enormement l'etrangete et le malaise qui emanent des scenarios de Rosy. Cela n'est pas le cas de Choc au Louvre qui est une stricte aventure policiere qui se passe a Paris, mais cela est un peu plus flagrant avec les deux aventures suivantes qui se deroulent dans un decor non urbain. Cette etrangete et ce malaise trouveront definitivement leur paroxysme dans Le grand combat ainsi qu'on on le constatera par la suite. On lira ce titre dans le prochain volume de cette integrale.

Avec les trois premiers episodes contenus dans ce recueil, Will et Rosy ont ecrits parmi les meilleurs titres de toute la serie.

Note finale, 4,5/5. Cet album est definitivement un must malgre la presence du quatrieme titre.

1058. froggy - 19/05/20 00:33
Tillieux, Felix Integrale 9

Plus que 2 albums et la malediction qui frappait tous les editeurs qui avaient entrepris l'edition de cette integrale sera enfin conjuree (cf. mes chroniques precedentes). D'ailleurs, le tome 10 qui contient 2 des meilleures histoires de la serie, sort la semaine prochaine en France, cette semaine en Belgique.

Que puis-je ajouter d'autres et qui soit original a ce que j'ai deja ecrit? L'exercice est difficile, n'en doutons pas.

Cet album comprend 6 histoires, 3 d'entre elles furent reprises pas Walthery pour Natacha, l'une par Tillieux pour un Gil Jourdan et les deux dernieres sont restees inedites. Je m'interesserai un peu plus a ces deux la. Cet album s'ouvre par la suite du Roi et le colonel lu dans le tome precedent, cette histoire est devenue Un trone pour Natacha, les deux suivantes qui forment un dyptique ont ete reprises dans le Natacha, Le 13eme apotre. La quatrieme contenue ici sera legerement actualisee dans Patee explosive.

Les deux dernieres meritent l'acquisition de cet album si vous connaissiez deja les Natacha et le Gil Jourdan, la premiere de ces deux inedites est La disparition de Mr Noble. Je l'avais lue dans un supplement a Spirou au milieu des annees 70 et je ne l'avais jamais oubliee car elle est tres impressionnante. Au milieu du XIXe siecle, un homme, Mr Noble, disparait dans une cave afin de demontrer qu'il n'y a pas lieu d'avoir peur de fantomes qui y seraient. 100 ans plus tard, Felix resoudra l'enigme, la solution est fort simple et tres ingenieuse, du pur Tillieux. Ce qui rend cet episode memorable est l'ambiance des premieres pages ou Tillieux excelle a rendre la peur du proprietaire de la cave et la fanfaronnade de Mr Noble. C'est tres bien rendu. A la difference de celui-la, j'avais completement oublie (ou presque) l'episode suivant, Les yeux dans le dos ou un voleur semble avoir des pouvoirs surnaturels.

Tillieux n'avait pas beaucoup de place pour developper ses intriques, 12 planches seulement, c'est vraiment peu. Il faut donc que cela aille tres vite et c'est ce qui se passe dans les Felix, les evenements s'enchainent tres rapidement, au prix meme d'une certaine vraisemblance et c'est cela qui donne tant de vigueur a la serie. Il est impossible de s'y ennuyer, on a a peine le temps de soufffler que c'est deja fini. Les histoires sont cependant tres bien construites et Tillieux ralentit parfois le rythme effrene qu'il s'est impose pour un gag ou une reflexion comique d'Allume-Gaz, les epouvantables calembours seront l'apanage de Libellule dans Gil Jourdan. Le seul defaut de cette frenesie est que, souvent, par faute de place, la derniere planche est reservee a une longue tirade qui donne la cle du mystere. Defaut qui trouvera son paroxysme dans le Gil Jourdan, Les Cargos du Crepuscule.

Le dessin continue a progresser, les decors et personnages sont meilleurs episode apres episode, il n'y a rien a ecrire de plus sur cet aspect de la serie a ce moment la.

Note finale, 4,5/5. Ne boudez pas votre plaisir, plongez dans le passe avec Felix.

1057. Piet Lastar - 18/05/20 22:02 - (en réponse à : froggy)
Je te suis pour plusieurs lectures récentes : Duke, Culottées et Thérapie de Groupe.
Le Père Hermann sait toujours y faire, Bagieu (dont je n'avais rien lu) et ses portraits féminins donnent envie d'en savoir plus, par contre t'es dur avec Larcenet. Ce n'est pas un bon Larcenet mais ça se laisse lire avec quelques sourires.

Le confinement me rend peut-être plus indulgent, j'ai relu des Tuniques Bleues et des Ric Hochet de ce siècle-ci en les appréciant, c'est dire... En étant agréablement surpris, tant je n'en attendais rien.

1056. Kipkool - 18/05/20 18:53
+1 pour le Royaume sous le sable.

1055. Piet Lastar - 18/05/20 17:49
z'avez tout faux, les mecs ! Le pire Thorgal de JVH, c'est le Royaume sous le Sable.


1054. totom - 18/05/20 12:47
De toutes façons, ça ne peut plus durer très longtemps la jeunesse de Thorgal, c pas comme pour Blueberry
Par contre, je verrais bien des one shot ou diptyques sur des personnages secondaires comme pied d'arbre aurait du être

1053. suzix@bdp - 18/05/20 12:23 - (en réponse à : Torp)
OK. Pas plus mal. Cela m'évitera de me poser la question. (;o)

1052. suzix@bdp - 18/05/20 12:23 - (en réponse à : tom)
ah merde. Pas encore lu.
Du même niveau il y a aussi "Géants" qui est grotesque et fait remplissage inutile.



 


Actualité BD générale
Actualité editeurs
Actualité mangas
Actualité BD en audio
Actualité des blogs des auteurs
Forum : les sujets
Forum : 24 dernières heures
Agenda : encoder un évènement
Calendrier des évènements
Albums : recherche et liste
Albums : nouveautés
Sorties futures
Chroniques de la rédaction
Albums : critiques internautes
Bios
Bandes annonces vidéos
Interviews d'auteurs en videos
Séries : si vous avez aimé...
Concours
Petites annonces
Coup de pouce aux jeunes auteurs
Archives de Bdp
Quoi de neuf ?
Homepage

Informations légales et vie privée

(http://www.BDParadisio.com) - © 1996, 2018 BdParadisio