Que venez-vous de lire et qu'en avez-vous pensé? (20)

Les 1501 commentaires sont triés des plus récents aux plus anciens .



1401. stefan - 13/10/20 21:14 - (en réponse à : Marcel)
J'Essaierai de jeter un oeil.

Fouché c'est vraiment une vie exceptionnelle qui défit toute logique. Fouché et Talleyrand d'ailleurs.

1400. marcel - 13/10/20 14:42
Je prefere le dessin de Juncker. Mais ca reste tres bien a lire.

1399. Victor Hugo - 13/10/20 14:36
C'est très laid et l'encrage est dégueulasse.

1398. marcel - 13/10/20 10:57
Par exemple, quand c'est Stefan Sweig qui écrit sur Fouché, là c'est extraordinaire.

Ah ben, justement, j'ai lu y a pas tres longtemps la trilogie de Mallet et Juncker sur Fouche.



Je ne sais pas si elle entre dans la premiere ou la troisieme des categories proposees par Danyel (parce que j'ai pas bien compris ou se situait la frontiere entre le cote romance ou factuel) mais j'ai beaucoup aime. A priori, je dirais quand meme categorie 3 parce qu'il y a un vrai propos derriere.

D'abord, je ne connaissais pas bien cette personnalite, je voyais vaguement mais rien de plus. Du coup, au cours de la lecture, je me posais la question de quoi penser du bonhomme.
Pas de savoir s'il était sympathique ou pas, la reponse est clairement non, mais plutôt de comprendre si son parcours tenait de la conviction politique ou de la pure soif de pouvoir. J'avais vraiment beaucoup de mal a le cerner tout du long. S'en était meme un peu frustrant par moment, mais les auteurs apportent la reponse a cette question dans les toutes dernieres pages, et j'ai compris a ce moment-là que c'était meme probablement la raison meme d'en faire une biographie.
Et j'ai aussi beaucoup aime le decoupage en trois périodes : Le revolutionnaire, Le policier et L'homme d'Etat.

Graphiquement, c'est pas mal du tout, le dessin de Mallet est sympa, mais c'est surtout la mise-en-scene qui est tres reussie. Et, comme j'ai remarque quelques tics caractéristiques dans ce domaine de Juncker, je le soupconne d'avoir fait un storyboard pour son dessinateur.
Par exemple, les premieres pages des trois albums :







Decidemment, Juncker n'est jamais decevant.

1397. torpedo31200 - 13/10/20 01:03 - (en réponse à : Victor Hugo - post # 1396)
Pas fan, mais il aurait peut-être amené un zeste d' amertume.
Et j' aurais bien aimé voir Lewis Trondheim sur un tel découpage (chapitres courts racontés à l' envers)

1396. Victor Hugo - 13/10/20 00:58
Quand y'a Zidrou ça manque d'intelligence.

1395. torpedo31200 - 13/10/20 00:53 - (en réponse à : herve - post # 1393)
J' ignore si Zidrou aurait apporté plus de structure et de matière à Malgré tout, mais j' ai trouvé que ça manquait d' un scénariste après les 3-4 premiers chapitres (20 au total), certains me semblant inutiles et certains personnages secondaires pas assez exploités.
Mais ça reste bien, même si trop mignon.

1394. Victor Hugo - 12/10/20 23:28
Et il a eu la bonne idée de se débarrasser du boulet Zidrou.

1393. herve - 12/10/20 22:34
Malgré Tout Jordi Lafebre

J'ai apprécié cet album qui relate une histoire d'amour sur 37 ans signée Jordi Lafebre, auteur que j'avais découvert avec "Lydie" puis "les beaux étés", qui ont connu un succès commercial mérité.
Nous ne saurons pas ce qui se passera après le baiser échangé entre Anita et Zéno, par contre à travers la lecture de ce one shot, on en découvrira l'origine à travers les 150 pages que composent l'album.
En effet, l'auteur a pris le parti pris original de nous présenter cette histoire d'amour, où se dressent pêle-mêle des ponts asymétriques, une ville de mouettes, des campagnes électorales,des aventures maritimes et une librairie délaissée, à rebours.
Nous débutons le 1er chapitre, intitulé chapitre 20 avec le fameux baiser entre Anita & Zéno pour arriver au chapitre 1 pour découvrir les deux héros très jeunes, c'est à dire leur première rencontre..
C'est un parti pris osé mais réussi.
J'ai été plus que séduit, voire bouleversé par cette histoire d'amour à travers le temps.
Les lecteurs des "Beaux étés" ne seront pas dépaysés par les mimiques parfois exagérées des personnages, mais cela donne un aspect assez humoristique à certaine situation (le discours du maire entrant par exemple).
Il ressort de cet album une énorme tendresse, une sympathie pour les deux principaux protagonistes qui forcent une relecture immédiate.
Très bel album que je recommande

note : 4/5

1392. Stefan - 12/10/20 16:03
Ah ah, non, effectivement, ça prouve juste la pertinence de ce que dit Torpedo, (comme souvent), c'est du pur achat compulsif irréfléchi, j'étais dans la librairie, j'ai vu k dick, j'ai trouvé la couverture jolie, j'ai acheté et après je me suis dit que j'aurais pas dû.
ça ne m'arrive pas très souvent pourtant, mais là, je me suis fait eu.

1391. Danyel - 12/10/20 15:05
Mais, pourrais-tu me dire pourquoi, dans ce cas, avoir acheté une bande dessinée plutôt qu'un livre ?
Les trois que j'ai cités ont été publiés bien avant cette BD. Est-ce que ton intérêt pour PKD est si récent ?

1390. Stefan - 12/10/20 14:15
Là on parle des qualités artistiques de ces œuvres, je crois qu'on a tous parfaitement conscience de pourquoi elles existent en grand nombre, elles ont, effectivement des arguments commerciaux. Moi même j'ai acheté le livre sur K Dick dont Laurent parle ci dessous, en me doutant que je risquais d'être déçu, mais parce que j'adore K Dick et que je sais en plus, qu'il a eu une vie mouvementée.

1389. torpedo31200 - 12/10/20 13:41
Vous oubliez un détail, une biographie reste un moyen d' utiliser une marque ou personnage connu, tombé dans le domaine public. Et vu le nombre d' auteurs mal ou peu identifiés, ça reste le seul moyen d' avoir un minimum de visibilité pour des ouvrages à parution.
D' où la recrudescence de ce genre éditorial bien polluant.

(Même si chez Casterman, le Laureline Mattiussi- Cocteau a l' air très bien, et le Léonie Bischoff - Anaïs Nin est excellent)

1388. Stefan - 12/10/20 08:20
Je connais pas, j'essaierai d'y jeter un oeil.
Effectivement, si c'est très factuel, le format bd ou film n'est pas adapté, je pense aussi. Au mieux cela pourrait servir de base à un gros travail mise en situation dans l'esprit de ce que je décris plus bas.

Effectivement, chaque support a ses forces et ses faiblesses, le cinéma comme la BD sont mal adaptés à la description factuelle et exhaustive de moment, clefs de la vie d'une personnalité.

Je ne vois pas trop, là comme ça, de cas ou ça fonctionnerait vraiment bien. ce sont des supports qui fonctionnent mieux avec de la subjectivité et du rythme, ça demande soit de tricher un peu avec le réel pour trouver des fils conducteurs, créer du rythme, et on s'éloigne forcément dans ces cas de l'illusion de neutralité et d'objectivité que la littérature permet mieux. Soit comme je dis plus bas, de se limiter à quelques scène clefs, qui ont du lien et qui permettent de soutenir une thèse. Pour moi c'est souvent le second cas qui fonctionne le mieux et c'est le schéma des différents exemples que je donne plus bas.

1387. pm - 12/10/20 00:07 - (en réponse à : Stephan)
Je peux t'assurer que les bios de Lacouture de personnages politiques/historiques du XXème siècle ( Blum, Mendes-France et bien sûr De Gaulle ) sont passionnantes et c'est du pur documentaire.
Et c'est inadaptable sans en perdre 90% en bande dessinée ou en film de type biopic.

1386. froggy - 11/10/20 23:30
Je suis ravi de vous relire Danyel et Stefan, vous manquez.

1385. Stefan - 11/10/20 20:30
Je suis assez d'accord avec toi sur la première catégorie, mais même avec un support littéraire, elles sont souvent peu passionnantes.
Je crois que c'est un peu pareil quel que soit le support, tout dépend de l'auteur. Par exemple, quand c'est Stefan Sweig qui écrit sur Fouché, là c'est extraordinaire. Je pense qu'il devrait être possible d'en fair eun très bonne BD ou un très bon film si c'est pris en main par quelqu'un de talentueux.

1384. heijingling - 11/10/20 20:28 - (en réponse à : Danyel)
Juste une remarque, tes deux écueils n'en sont pas vraiment.
D'une part, le problème de la représentation ne s'applique qu'à quelques icones, et encore, relativement récentes (Renaissance en gros, quand le portrait a commencé à être assez ressemblant. Je simplifie l'histoire de l'art, hein, j'ai écrit plus bas que c'était un problème très complexe).
En dehors de Freddy Mercury, Churchill ou De Gaulle, une vague ressemblance suffit. Pour moi, comme pour Beaucoup de gens, Eliot Ness a la tête de Robert Stack, et personne ne s'offusque qu'il ne ressemble que peu à l'original, dont le visage est peu connu. Et pour les autres, deux-trois attribus clichés suffisent: des cheveux courts pour Jeanne d'Arc (depuis Dreyer), et Jules Cesar a le visage que lui a donné Uderzo, cela convient à la majorité des gens.

D'autre part, ta distinction entre documentaire, témoignage et roman historique (ou histoire romancée) n'est pas applicable telle quelle dans le domaine qui nous intéresse, car au dela de la ressemblance, la B.D. et le cinéma sont faits de dialogues, de mises en scènes et de gestuelles, qui ne peuvent qu'être inventés, et toute bio filmée ou en B.D. ne pourrait donc se retrouver ipso facto que dans la troisième catégorie.
Mais cela, c'est si on s'en tient à la définition érudite de l'histoire, qui avait court à lafin du XIXème siècle. Depuis, il y a eu l'École des Annales, qui a rejeté la biographie, pour tes raisons avancées et bien d'autres, et depuis encore, on en est revenu, de ce rejet. C'est pour cela que je citais le Saint Louis de Le Goff, qui s'amusait de ce scandale interne aux historiens dans son bouquin ("Comment, un membre historique de l'École des Annales qui fait une biographie ? ":)

On peut très bien faire une B.D.biographique informative, même avec des personnages non ressemblants en surface et des dialogues inventés. Sylvain Venayre pose bien le problème (qui n'en est pas vraiment un donc, du moins pas spécifique à la B.D. et au cinéma, car il se pose aussi aux historiens professionnels) de la B.D. historique dans La balade nationale - Les origines, Histoire dessinée de la France, tome 1.

1383. Danyel - 11/10/20 11:47 - (en réponse à : Les grands débats de BD Paradisio)
Je crois que l’on mélange un peu tout.
Pour moi il y a trois catégories de publications dessinées (ou de films), liées à la biographie.
- Celle qui se prétendent documentaires.
- Celle qui transcrivent un témoignage qui peut être d’ordre autobiographique. Je mets « Maus » dans cette catégorie ou « Si c’est un homme » si l’on sort du domaine strict de la bande dessinée.
- La fiction biographique ou la biographie romancée dont « Pascin » relève clairement à mon sens (c’est même plutôt une divagation sfarienne) mais aussi « Il était une fois en France » par exemple.

Que l’auteur éprouve une fascination pour son sujet, je n’y vois rien à redire. Comme je ne vois aucun inconvénient à ce que fiction et réalité se mêlent à partir du moment où les intentions sont clairement affichées.

Ce qui ne m’intéresse pas à titre personnel, et me pose problème c’est la première catégorie. Pour les raisons énoncées dans mon post précédent.

J'ouvre une parenthèse pour répondre plus précisément à pm.
Comme toi j’aime le Baudoin de cette période (et presque tout ce qu’il a fait depuis, mais je n’ai pas lu ses biographies hormis celle de Villani).
Ce que je voulais dire, c’est qu’à cette époque, il cherchait encore sa forme artistique et que dans le Villani, il est contraint par l’abondance du texte à se cantonner dans le rôle d’illustrateur. Villani n’a pas écrit une bande dessinée mais un texte à illustrer. Il y a un très net déséquilibre de l’un par rapport à l’autre, pas en terme de quantité mais en terme de traitement narratif et visuel (je sépare les deux notions à dessein pour simplifier).
En passant, je précise que je n’ai absolument rien contre l’abondance de texte dans une bande dessinée.

Quant à l’incarnation, ou disons la représentation dessinée d’un personnage ayant existé, là encore, il ne faut pas mélanger les choses.
Exécuter un portrait (toujours de commande) a été pendant des siècles un acte au service de la propagande (pour les rois et les princes), statutaire et narcissique (pour la bourgeoisie), avant de devenir une démarche purement artistique détachée de toute contrainte (hors commande). La ressemblance ou l’idéalisation étaient des contraintes dans les deux premiers temps, plus dans le troisième.
Pour autant, par pur réflexe culturel conditionné, les Occidentaux attendent spontanément, voire réclament, un portrait ressemblant. C’est seulement avec une connaissance de l’histoire de l’art que l’on admet la liberté d’interprétation de l’artiste et son éloignement de la réalité objective. Mais ce n’est pas une démarche immédiate et nombreux sont ceux qui n’atteignent pas ce stade puisqu’il exige une éducation (comme tout art, d’ailleurs mais c’est un autre sujet).
Si l’on se resitue dans le contexte de la bande dessinée ou du cinéma biographiques à visée documentaire, la première catégorie, cette appréciation sur la ressemblance est spontanément attendue par le lecteur ou le spectateur : « Oh la la, c’est fou comme il ressemble vraiment à Freddy Mercury ! ».


Je ne dis pas que toutes les biographies sont à jeter. Fabien Nury, encore lui, a sans doute été conscient du double écueil que j’évoque et auquel il allait se trouver confronté avec son adaptation biographique de l’homme qui tua Chris Kyle. C’est pour cela qu’il a adopté le style neutre factuel d’un rapport de police qui dégage l’émotion et que le choix de confier la mise en image au dessin très stylisé de Brüno fait de même en contournant le problème de la représentation. Ce livre est un contre-exemple à ce qui précède. Mais il en faut bien un pour vous montrer que je ne suis pas dogmatique. :-)

1382. pm - 11/10/20 11:04 - (en réponse à : Heijingling)
Avec Pascin de Sfar on est plus dans les obsessions de l’auteur que dans un travail méthodique, factuel et analytique. Je ne sais même pas si ce qui est raconté est vrai et je m’en fous en le lisant.
Pascin prépare à plus d’un titre son film sur Gainsbourg, qui ne se veut pas être une bio mais qui paradoxalement en est plus une que son Pascin.

1381. heijingling - 11/10/20 06:09 - (en réponse à : pm)
Qu'appelles-tu "réellement la bio de Pascin" ? Que ce soit en B.D. ou en livre d'historien, il n'y a pas de bio définitive, c'est toujours un regard particulier, le Saint Louis de Le Goff n'est pas celui d'Alain Decaux, et ce n'est pas qu'une question de qualité de l'auteur.
C'est effectivement un "Pascin vu par Sfar". Stefan l'a très bien dit: "Les bonnes biographies ont aussi, souvent en commun de créer des liens forts entre les auteurs de la biographie et son sujet. ça n'a pas grand intérêt si le but est juste de raconter la vie d'une personne. là où ça prend souvent une autre dimension, c'est quand derrière ce qui est raconté de la vie du personnage, le ou les auteurs abordent des thèmes qui leur sont chers."

C'est pour cela que les ouvrages de commande, ou simplement alimentaires, sont rarement bons, même par de bons auteurs. J'aime bien Raffaelle Marcello, mais sa Découverte du monde en B.D. n'est pas très bonne, de même pour son scénariste Jean Ollivier.

Si on recherche juste des infos factuelles, Wikipédia suffit plus ou moins. Et on peut apprendre autant sur quelqu'un par un portrait ou une caricature que par des noms de lieux et des dates. Le Pascin de Sfar m'a apporté un autre regard sur Pascin, et m'en a donc appris sur lui, mais ce n'est pas dans ces bouquins que je vais chercher ses dates de naissance et de mort.

1380. pm - 11/10/20 02:02
Pascin c'est super mais ce n'est pas vraiment ce que j'appelle une biographie, c'est davantage un livre de Sfar que réellement la bio de Pascin.
Globalement les bios en bande dessinée sont intéressantes quand c'est d'abord un livre d'auteur ( Billie Holiday de Muñoz ) mais on en apprendra davantage sur celui dont la biographie est le sujet dans une oeuvre plus riche en texte. Je trouve sympa le Hergé de Stanislas et Fromental mais il y a quand même plus intéressant sur le sujet.

1379. heijingling - 11/10/20 01:32
Stefan: "et surtout, le Pascin de Sfar est pour moi le meilleur livre de Sfar"

Ça alors, j'avais écrit la même chose il y a des années sur Bulledair...

1378. heijingling - 11/10/20 01:27
Par paresse, j'attendais que quelqu'un réponde pour moi sur Les rêveurs lunaires, (merci, Stefan), mais finalement j'ai maintenant encore plus de choses à dire...

J'ai cité Les rêveurs lunaires pour la question de la bio partielle, et parce que je pense ce livre réussi. Je trouve bizarre d'opposer texte et dessin comme pm et Danyel le faites, Baudoin a fait ce livre en trois ensembles dessinés qui se répondent, le texte (qui est du dessin), les personnages, et les multiples signes graphiques (signes mathématiques, de physiques, livres, notes, gravures,etc.). Accessoirement, si le texte est bon, je ne trouve jamais une B.D. trop bavarde, même si le texte prend le pas sur le dessin. Enfin, outre ce livre, Baudoin est l'auteur de plusieurs bios, Dali, cité par Stefan, L'abbé Pierre, Gens de Clamecy.

L'exhaustivité est impossible, que l'on essaie de l'atteindre par des circonvolutions de pensée (Histoire universelle de l'infamie, de Borges), de dessin (La Passion des Anabaptistes, de Vandermeulen et Ambre, vivement recommandé), ou par le volume (le Malher cité), c'est pourquoi une bonne bio développe toujours un point de vue, comme une anecdote dans le cas le plus concis (le Crumb).

Enfin j'attendais en te lisant critiquer la représentation, Danyel, que tu en viennes aux bios filmées. Tu l'as fait, et est cohérent avec toi-même. Toutefois, je suis surpris par ta réflexion sur le problème de l'incarnation par le dessin, soi très naïve (car alors tout portrait en peinture est également raté, trop ressemblant ou pas assez, et générant identification ou répulsion parasites) ou au contraire trop profonde pour être discutée ici (ton terme d'incarnation, et la question de l'interdiction et l'impossibilité de la représentation humaine dans le judaisme).

Quand tu écris "Comme spectateur ou lecteur de bande dessinée, on ne peut pas faire abstraction de ce que l'on nous donne à voir. C'est la limite du medium.

Et c'est la raison pour laquelle, je préférerais toujours lire un livre ou un article à une adaptation dessinée ou filmée. Les médiums ne sont pas interchangeables."


Je pense au contraire que montrer par le dessin est un avantage et non une limite, c'est un outil supplémentaire pour que l'auteur développe son point de vue (je pense aux caricatures de coureurs cyclistes par Pellos).
Et de toute façon, ce problème se pose même quand il n'y a que du texte, Le Goff en parlait dans sa biographie de Saint Louis, 1280 pages, non exhaustives :)

1377. Stefan - 10/10/20 23:51
Pas complétement d'accord avec Danyel sur les biographies en BD.

Il y a plein d'exemples de bonnes biographies en BD. Par exemple, effectivement, Maus est un exemple parfait, comme ça je citerais aussi la biographie de Caillebotte, par un énergumène bien connu ici, Billie Holliday par Munoz et Sampayo, J'ai beaucoup aimé les rêveurs lunaires, que je n'ai pas trouvé bavard, et par Baudoin, il y a aussi sa biographie de Dali, Les biographies de Soutine, Darwin et Audubon par scénarisées par Fabien Grolleau avec au dessin respectivement Joël Legars et deux fois Jérémie Royer sont des livres très réussis, j'ai apprécié Le Caravage de Manara, et surtout, le Pascin de Sfar est pour moi le meilleurs livre de Sfar et un de mes livres préférés tout court, et là je cite juste en vrac ce qui me vient à l'esprit. Et puis après, on ne va pas rentrée dans l'immense quantité d'auto-biographie tout simplement Fabuleuses, on s'éloigne sans doute du sujet.

Là où je rejoints Danyel, c'est que le format BD, n'est sans doute pas adapté à une biographie exhaustive qui retracerait toute la vie d'une personnalité célèbre. La démarche des livres que j'ai cité est souvent plutôt d'évoquer une vie à travers quelques épisodes marquants d'une destinée et de montrer en quoi elles ont été des moment clefs de leurs vies. Les bonnes biographies ont aussi, souvent en commun de créer des liens forts entre les auteurs de la biographie et son sujet. ça n'a pas grand intérêt si le but est juste de raconter la vie d'une personne. là où ça prend souvent une autre dimension, c'est quand derrière ce qui est raconté de la vie du personnage, le ou les auteurs abordent des thèmes qui leur sont chers.

Après, comme pour un livre ou un film, c'est avant tout une question de talent.

1376. pm - 10/10/20 22:01
Je suis assez d’accord avec Danyel pour les bios de personnages célèbres ainsi que sur le Baudoin Vilani qui est indigeste avec en effet Baudoin qui ne trouve pas sa place.
En revanche je suis en désaccord avec l’idée qu’une biographie en général ne peut pas fonctionner en BD. Après tout Spiegelman raconte la vie de ses parents dans Maus.
Je suis également en désaccord avec Danyel concernant les vieux Baudoin de chez Futuropolis que j’adore et qui sont, en ce qui me concerne, la partie préférée de son oeuvre ( avec Piero qui est sans doute mon préféré tout court ). Pas les tout tout premiers, mais assez vite quand même, depuis Passe le temps, un flip coca, Un rubis sur les lèvres, le premier voyage etc.

1375. Danyel - 10/10/20 11:53
Et pour être complet, j'ajoute que je n'ai pas de problèmes avec une fiction bâtie autour de personnages ou faits réels, à partir du moment où la démarche est clairement revendiquée par le ou les auteurs.

1374. Danyel - 10/10/20 11:46
Si l'on recherche l'exhaustivité, la quantité d'informations, certes rien n'équivaut à la densité de l'écriture pure. Mais alors, il faut du volume, comme la biographie de Mahler par Henry-Louis de La Grange, qui fait environ 4000 pages (en trois tomes), à côté de laquelle les biographies de K. Dick que tu mentionnes n'ont que peu d'intérêt de ce point de vue.

Et pourquoi pas un juste milieu entre l'extrême simplification dont on ne retire au bout du compte pas grand chose et l'exhaustivité (encore que je sois preneur d'une biographie de 4000 pages sur Dick) qui reste de toute façon inatteignable quand il s'agit de raconter une vie.

Les Rêveurs lunaires - Quatre génies qui ont changé l'Histoire, de Baudoin et Vilani, sur un aspect de la vie de quatre scientifiques (enfin, trois, et un militaire: Werner Heisenberg, Alan Turing, Leo Szilard et Hugh Dowding.

"Les Rêveurs lunaires" est pour moi l'exemple parfait de quelque chose de complètement raté. Un texte illustré, le cul entre deux chaises. Tellement bavard que le pauvre Baudoin ne savait même plus où mettre ses dessins. J'ai eu l'impression qu'il était revenu à ses œuvres des débuts. Et je ne parle même pas du parti pris d'écriture à la première personne qui rendait impossible le recul sur ce qui était raconté.


Ou le Crumb que je citais.
Oui, mais il s'agit d'un épisode de sa vie qui n'a pas la prétention d'être une biographie, même s'il s'agit d'un moment clé.

Au-delà de ces considérations sur la quantité de pages, ce qui me pose surtout problème c'est le principe même de la biographie dessinée ou filmée.
Je ne vois aucune raison d'incarner par le dessin ou l'image un personnage ayant réellement existé. Cela met en branle des mécanismes fictionnels qui jettent un doute sur ce que l'on voit et qui génèrent malgré nous des phénomènes d'identification ou d'empathie propres à la fiction qui n'ont pas lieu d'être.
Et puis la recherche de ressemblance avec les personnages réels finit pas se retourner contre les intentions des auteurs. Trop ressemblant, ou pas assez, ou pas du tout, quelque soit le choix effectué, cela parasite le propos.
Comme spectateur ou lecteur de bande dessinée, on ne peut pas faire abstraction de ce que l'on nous donne à voir. C'est la limite du medium.

Et c'est la raison pour laquelle, je préférerais toujours lire un livre ou un article à une adaptation dessinée ou filmée. Les médiums ne sont pas interchangeables.

1373. heijingling - 10/10/20 09:57 - (en réponse à : Danyel)
Mais ça n'a aucun intérêt de lire des biographies en bande dessinée.

Pourquoi donc ? Si l'on recherche l'exhaustivité, la quantité d'informations, certes rien n'équivaut à la densité de l'écriture pure. Mais alors, il faut du volume, comme la biographie de Mahler par Henry-Louis de La Grange, qui fait environ 4000 pages (en trois tomes), à côté de laquelle les biographies de K. Dick que tu mentionnes n'ont que peu d'intérêt de ce point de vue.
Si l'on cherche un regard sur un auteur, alors la biographie de Carrère est en effet très bien, mais on peut trouver des équivalents en B.D. Par exemple Les Rêveurs lunaires - Quatre génies qui ont changé l'Histoire, de Baudoin et Vilani, sur un aspect de la vie de quatre scientifiques (enfin, trois, et un militaire: Werner Heisenberg, Alan Turing, Leo Szilard et Hugh Dowding).Ou le Crumb que je citais.

1372. Danyel - 10/10/20 06:01
Mais ça n'a aucun intérêt de lire des biographies en bande dessinée.
Pour moins cher que ces albums, tu pouvais lire "Je suis vivant et vous êtes morts" biographie romancée de PKD par Emmanuel Carrère ou bien "Invasions Divines" de Lawrence Sutin, la meilleure disponible en français à mon avis. Les deux en poche.
Sinon il y a aussi "Simulacres et Illusions", beau livre bourré de documents rares sous une jaquette de couverture des plus hideuses.

1371. heijingling - 10/10/20 00:50 - (en réponse à : V.H.)
"J'ai lu PHIL, une vie de Philip K.Dick.
Rien de passionnant, narration plan-plan"


Les a priori, c'est pas bien, mais précisons tout de même que tu parles du scénariste de la série L'histoire de France pour les nuls en B.D., donc, a priori., rien de transcendant à en attendre.

"et dessin nul, bien moche et mal foutu. Je conseille pas, faut mieux lire les bouquins de K.Dick.

Ou l'anecdote d'une de ses hallucinations racontée par Crumb.

"j'ai enchainé avec Howard P. Lovecraft : Celui qui écrivait dans les ténèbres, dans la même collection. J'ai arrêté après quelques pages, le dessin est vraiment dégueulasse, comment on peut publier des merdes pareilles? Les couleurs sont à gerber en plus et le lettrage informatique rédhibitoire. "

Et pourtant, ils se sont mis à trois pour le faire...

1370. Victor Hugo - 09/10/20 19:01
j'ai enchainé avec Howard P. Lovecraft : Celui qui écrivait dans les ténèbres, dans la même collection. J'ai arrêté après quelques pages, le dessin est vraiment dégueulasse, comment on peut publier des merdes pareilles? Les couleurs sont à gerber en plus et le lettrage informatique rédhibitoire.


1369. Victor Hugo - 09/10/20 18:54
J'ai lu PHIL, une vie de Philip K.Dick.
Rien de passionnant, narration plan-plan et dessin nul, bien moche et mal foutu. Je conseille pas, faut mieux lire les bouquins de K.Dick.


1368. herve - 05/10/20 20:43 - (en réponse à : oups)
même si la référence au mythe du ...(et non naissance...)

1367. froggy - 05/10/20 19:29
Laurent, je suis d'accord avec le scenatio qui n'est pas terrible a cause d'une triple intrigue mal menee, tout le monde n'est pas Herge avec Le secret de la Licorne. Par contre, je trouve le dessin somptueux, tres elegant. Tu n'aimes pas Blutch?

1366. herve - 05/10/20 18:50
300 grammes Damien Marie & Karl Tollet

Il faut avouer que la couverture de cet album ne m'attirait pas trop mais j'ai quand même ouvert cette bande dessinée machinalement en librairie. Et là ô miracle, je découvre un dessin somptueux en noir et blanc. Ni une ni deux,j'achète ce one shot et je me lance dans la lecture.
Le scénario est assez déconcertant, avec des flash back incessants, et il faut bien s'accrocher pour apprécier cette aventure, qui mérite une attention soutenue voire une seconde lecture. Découpée en de très courts chapitres, débouchant chacun sur une correspondance d'un certain Jack Stullman, descendant de l'un des protagonistes,cette œuvre est très originale, même sa naissance du mythe du hollandais volant, indiqué sur le sticker, n'est pas le véritable sujet de cette histoire.
Mais la force de cet opus réside dans le dessin de Karl T., auteur que je découvre à cette occasion. Ses planches sont sublimes, des paysages urbains aux combats navals, c'est un régal pour les yeux.
Je vous invite à suivre les aventures d'Agnès, aventures très sombres, qui mêlent théologie et mythe.
Une lecture certes soutenue, mais servie par un dessin puissant et précis....c'est une bande dessinée que je vous engage à découvrir.
Très belle surprise en tout cas.

note:4/5


1365. Piet Lastar - 03/10/20 12:58
Suis encore entièrement d'accord avec toi

1364. Victor Hugo - 03/10/20 12:51
J'ai lu Mais où est Kiki le Tif et Tondu de Bluch et son frangin. C'est nul. l'histoire est à chier, ça part dans tous les sens et ça n'arrive nulle part, la narration est confuse et le dessin... bah c'est du Bluch, le plaisir du moche, du laid, du pas beau, du désagréable. Tous les personnages sont déplaisants, à commencer par T&T, tout ça est antipathique à souhait. Bref c'est nul.

1363. froggy - 01/10/20 01:17
C’est vrai que le troisieme tome est plus faible, il n’empeche que l’ensemble est excellent. J’ai adore cette mini-serie.

1362. helmut perchu - 30/09/20 10:32
Pour l'empire -Intégrale- de Merwan et Vivés. J'ai beaucoup aimé les 2 premières parties et le changement de registre entre la partie 1 très épique et la partie 2 très "Vivesque". Le tome 3 par contre part trop en cacahuètes pour moi (ça ma fait penser à Frederick Peeters quand il part dans ses délires). J'ai quand même passé un bon moment de lecture au final.

1361. Piet Lastar - 29/09/20 14:09
J'apprécie beaucoup les premières aventures des Castors et leurs camps dans les bois. Ensuite, ils renversent des dictatures mieux que le commando caïman.

1360. Quentin - 29/09/20 12:01
L'absence de mixité n'a rien à voir avec la censure. Les scouts n'étaient tout simplement pas mixtes à cette époque. Encore aujourd'hui, beaucoup ne le sont pas.

1359. froggy - 28/09/20 05:45 - (en réponse à : Heijingling)
Heureusement que les BD de cette epoque n'etaient pas mixtes a cause de la censure. Imagine qu'une cheftaine ait fait partie de la patrouille, aurait-elle pris Chienne comme totem?

1358. heijingling - 26/09/20 18:42 - (en réponse à : froggy)
Tu as raison, leurs totems animaux font de ces Castors des bêtes humaines, et leurs excursions ne sont jamais de reposantes parties de campagnes.
Mitacq était un honnête artisan au dessin un peu mou, sa seule grande œuvre est pour moi les Jacques Le Gall au lavis.
Et j'aime bien Herbert, un sous-Jijé, ce qui est déjà pas mal, et Carlos Laffond, au trait légèrement expressioniste, comme de nombreux espagnols de sa génération.

1357. froggy - 26/09/20 17:48 - (en réponse à : Feldoë)
Je ne les acheterai que jusqu'a Prisonniers du large, les aventures post-Charlier sont trop en deça de celles qu'il a ecrites.

1356. feldoë - 26/09/20 13:13 - (en réponse à : froggy)
J'ai relu tous les albums des Castors à la sortie de l'intégrale d'il y a une dizaine d'année (je pense identique à la tienne). J'ai beaucoup apprécié cette relecture (et lecture pour les deux derniers volumes), avec une petite préférence pour les débuts, et même pour cette première aventure au trait figé et au charme désuet. Je lisais leurs aventures dans Spirou, dont mes parents achetaient les recueils dans les années 60. Les premières histoires, je les avais découvertes grâce aux bibliothèques paroissiales, incroyablement bien pourvues en bd (et même déjà en bd pédophiles et zoophiles pour reprendre ton commentaire iconoclaste, sans oublier toutefois que les castors sont des animaux à queue plate). Et, sans être fous de la messe, pas mal d'enfants du début des années 60 y allaient volontiers pour garder la monnaie destinée à la quête et la dépenser dans ces bibliothèques paroissiales, ou l'on payait 30 à 50 centimes l'emprunt d'albums, 30 pour les brochés, 50 pour les cartonnés.
Les dernières histoires des Castors, post Charlier, sont assez décevantes, hormis un ou deux épisodes (de mémoire il me semble de Wasterlain). Et je préfère de beaucoup le dessin de MiTacq dans les années 50 et 60 que plus tard, surtout sur la fin.

1355. Murakami - 26/09/20 07:54 - (en réponse à : froggy)
C'est encore un vrai plaisir de lire tes avis éclairés. Et ton "commentaire déplacé" m'a bien fait rire ! Je partage tout à fait ton sentiment au sujet des intégrales Dupuis et j'espère vraiment qu'ils vont finir par sortir le tome 4 de celle qu'ils ont entâmée pour Lucky Luke !

1354. froggy - 26/09/20 05:52
La Patrouille des Castors, Integrale T1

C'est evidemment une relecture ainsi que cela l'avait ete pour Johan & Pirlouit. Comme l'album en question est une nouvelle edition en ce qui me concerne, c'est donc une nouvelle lecture grace au dossier introductif de Gilles Ratier, un autre specialiste confirme de Jean-Michel Charlier qu'on ne presente plus et qui est le scenariste de la serie du classique FB la plus boy-scoute qui soit, car les 5 jeunes heros sont des disciples de Baden-Powell. Je ne les avais pas relus depuis pres de 25 ans et cela a ete formidablement rafraichissant.

Ce recueil comprend les 4 premiers longs recits de la serie plus les 3 courts de 4 planches chacun realises pour la revue Risque-Tout lancee par Dupuis sous l'instigation de Georges Troisfontaines, le patron de la World's Press, un nom ronflant pour une agence qui alimentait les Dupuis en serie realiste principalement car c'est la que Charlier y ecrivait ses scenarios. Nous sommes bien avant Pilote, le scenariste ecrivait donc principalement Buck Danny, Kim Devil et les Oncle Paul. Le dessinateur debutant Michel Tacq cherchait un collaborateur qui lui ecrirait des histoires mettant en scene des boy-scouts. Sa chance fut que ce soit Charlier qui lui soit attribue. Cette bande aurait pu etre niaise et edifiante a force de bondieuserie et degoulinante de bons sentiments, ce qui ne pouvait que plaire aux tres catholiques Dupuis qui nous le savons etait tous tres fous de la messe. Ce sera tout le contraire. Et c'est bien grace a cela que c'est encore lisible aujourd'hui.

Les 4 aventures que vivent les 5 boy-scouts aux surnoms, appeles totems chez les scouts, evocateurs: Poulain, Chat, Faucon, Tapir et le plus jeune au physique de freluquet, Mouche. Si vous etes a la fois pedophile et zoophile, cette BD est defintivement pour vous (fin du commentaire deplace). Pour en revenir a nos moutons, il y avait 6 Castors dans la premiere aventure, Le mystere de Grosbois, son surnom etait Lapin, on ne saura jamais si le caractere de Lapin etait bien pose car il ne vivra que le temps de cette histoire. Il sera remplace par un autre dont on ne connaitra jamais le totem des l'episode suivant, Le disparu de Ker-Aven. Charlier ne s'etait meme pas donne la peine de lui trouver un surnom et il ne se limitera qu'a 5 protagonistes pour les autres titres, c'est largement suffisant.

Autant vous avertir tout de suite et a moins que vous n'ayez l'esprit d'aventure, il ne fait pas bon partir en vacances avec les Castors. En effet, les recits commencent toujours avec les garcons partant en camp toujours bien en bande, et les ennuis commencent tout de suite; la premiere histoire les met a la recherche d'un tresor disparu depuis la Revolution Francaise, dans la deuxieme, Mouche a disparu lors d'un jeu de nuit et se amis vont le rechercher, dans la troisieme, nos 5 garcons dans le vent vont faire arreter un des plus grands et dangereux gangsters americains, Al Cali, au sujet duquel on ne pourra pas se poser la question pourquoi Al Cali vola t-il car il y aura enleve le fils d'un riche industriel americain contre rancon. Dans le quatrieme, les Castors partiront en Inde et ils seront sur la trace d'un enfant loup qu'ils surnommeront Mowgli prouvant ainsi qu'ils ont eu lu Le livre de la jungle de Rudyard Kipling, les Castors ont de tres saines lectures ainsi que nous pouvons le constater.

Ce sont donc des aventures de la facture la plus classique qui soit selon les criteres en vigueur dans les annees 50. On reconnait le talent de Charlier a faire vivre les aventures les plus improbables a de jeunes adolescents. Comme Tintin, ceux-ci ont des parents tres conciliants. D'ailleurs, on ne les voit pas. Ce qui vaut mieux ca rentre nous soit dit, si maman savait! Le scenariste plonge la troupe immediatememnt au coeur de l'action et cela n'arrete pas pendant 44 planches. On n'y croit pas une seconde et c'est tres bien comme cela. Il y a des invraisemblances en pagaille, autant que des hasards providentiels ou malheureux, le liegeois connait deja bien son affaire et sait comment divertir son jeune public.Les jeunes heros sont hardis, debrouillards et intelligents, les mauvais sont maladroits et un peu bete laissant des indices la ou il ne faut pas malgre leurs precautions. Cela fait partie de la regle du jeu, il ne faut pas se faire de grande illusion. Ainsi, j'adore ce dialogue a la fin de L'inconnu de la Villa Mystere, "Moi, le grand Al Cali, vaincu par ces gamins! C'est a hurler de rage!..". On ne peut plus ecrire comme cela bien sur aujourd'hui mais je ne me permettrai pas de me moquer mechamment de tels scenarios et dialogues. C'est la marque d'une epoque.

MiTacq n'a pas ete le meilleur dessinateur avec lequel Charlier a travaille, reservons ce qualificatif a Giraud, Uderzo et Jije. Cela ne veut pas dire que c'etait un manchot le genre non plus, bien loin de la, Charlier a travaille avec bien pire, Herbert et Laffond par exemple. Son style est typique du style realiste en cours chez Spirou, on peut sans probleme le ranger dans la categorie des dessinateurs tels que Forton, Paape et Hubinon avec qui il collaborait. C'est un dessin honnete, consciencieux, sans aucune trace de genie, mais tout le monde n'est pas Franquin ou Herge et on ne lui en demande pas tant. En 1954, il n'a que 27 ans, c'est surtout le dessin d'un tres bon debutant qui commet des erreurs bien entendu mais qui prendra de l'assurance avec le temps. On remarque les progres tres rapidement. Cela fait partie du plaisir a lire cet album dont j'ai tourne le pages aussi rapidement que je le pus.

Les 3 petites histoire de 4 planches chacune demontre amplement que Charlier n'etait pas du tout a son aise pour ecrire dans un format aussi court. Je presume que les films originaux de ces 3 recits ont du etre perdus car ce qu'on lit ici ne peut etre que le resultat d'un scan.

Je presume que vous avez tous une integrale Dupuis dans vos collections respectives, je l'espere pour vous. Ils font vraiment un travail non seulement absolument impeccable mais aussi formidable. Les albums sont reproduits dans leur integralite de la premiere a la quatrieme de couverture, c'est a dire avec les publicites pour les autres publications Dupuis d'alors et les dessins realises pour la circonstance et jamais reproduits depuis au gre des differentes editions de chacun de ces albums. La qualite de reproduction est egalement irreprochable bien que cela ne provient pas toujours des originaux. Cela, les dossiers introductifs richement iconographies, la qualite d'impression font de ces ouvrages des must. Au meme titre que les Gil Jourdan et les Johan & Pirlouit. Ah si seulement, ils pouvaient continuer les Lucky Luke! Pour en revenir aux Castors, vivement la suite car les scenarios vont devenir meilleurs apres cette mise en bouche.

Note finale, 4,5/5. Parce que c'est vraiment tres tres bien tant dans le fond que dans la forme.

1353. froggy - 25/09/20 00:25 - (en réponse à : Herve #1352)
Cela ne me dit rien du tout car cela me rappelle trop La survivante de Gillon comme tu l'as ecrit.

1352. herve - 22/09/20 22:27
B.O.comme un dieu

La collection "bd cul" des Requins Marteaux est assez inégale.Pour ma part, je possède uniquement le désopilent "la bibite à bon dieu" de Bouzard, et les remarquables opus de Vivès "les melons de la colère" et "la décharge mentale".
Et là, j'ai craqué pour ce livre signé Ugo Bienvenu, dont j'avais lu "préférence système" il y a peu (et que j'avais ,il faut l'avouer ,modérément apprécié).
Mais avec ce fascicule de 128 planches, Ugo Bienvenu nous offre un petit bijou aussi bien narratif que graphique.
Bien sûr, on ne peut que songer à "la survivante" de Paul Gillon (1985) lorsque l'on découvre cette histoire. Mais Ugo Bienvenu nous raconte, à travers le récit autobiographique de B.O, robot hétérosexuel, véritable sextoy vivant pour riches femmes esseulées, une vision assez froide, clinique et désabusée de l'amour. Les dessins sont le plus souvent explicites, et les dialogues parfois crus mais le lecteur finit par avoir de la sympathie pour ce robot unique en son genre.
Ugo Bienvenu, outre les scènes de sexe, ne cesse de placer dans ses dessins des références sexuelles explicites (forme phallique du vaisseau spatial par exemple).
Bref, l'auteur fait une entrée plus que remarquée dans cette collection et , je pense, que ce one shot fait parti des meilleurs titres de cet éditeur

note:4/5



 


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