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"L'ange des maudits", Cuervos tome 3, Marazano et Durand. Editions Glenat collection Grafica.
La plongée dans les arcanes de la salle guerre colombienne, dans la pègre des enfants et les rouages de la mafia de la drogue se poursuit au fil de ce troisième tome de Cuervos. Toujours aussi dérangeant faute d'être aussi surprenant que les deux premiers volumes. Mensonges, trahisons, corruptions et assassinats sont toujours au menu. Mais dans une complexité que le lecteur un tant soit peu distrait aura peut-être du mal à suivre. D'autant plus que le découpage de Marazano et les ellipses de Durant au scénario ne facilite pas nécessairement la lecture. Le récit reste toujours aussi vif et rythmé, les cadrages audacieux, multipliant, jusqu'au tic, les personnages hors champ ou presque, les (contre-)plongées et les effets de « ralentis » où le geste se découpe en plusieurs dessins sur la même case. Certes, cela donne du rythme et du relief, comme le direct d'un reportage télé, mais à force, on s'essouffle un peu.
Le personnage de Joan, que l'on s'était pris à aimer en gosse tueur, que l'on avait plaint en ado déraciné, devient franchement détestable en parrain politicien véreux. Mais détestable parce qu'il sonne finalement très vrai, même s'il en fait un peu trop.
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