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Dead and Street, Swinging London tome 2, Thomas Benet et Christian De Metter, Soleil
Qui d'autre que Christian De Metter pouvait aborder avec autant de maîtrise le Londres de sixties, le Swinging London, fait de substance psychédélique, de libération sexuelle, de musique, de stars... Rien que par sa technique picturale, De Metter plonge le lecteur dans les brumes douçâtres des fonds de caves, dans les atmosphères glauques de l'argent facile et des orgies. Ses couleurs toujours sombres créent une ambiance bien plus qu'elles ne reflètent une quelconque réalité. Il les appose en grosses tâches, cernant vaguement les personnages ou les décors. Le trait vient préciser l'ensemble de la composition. Lui donner vie en quelque sorte, les personnages s'animant sur ce fond multicolore.
Sur le fond comme sur la forme, on est assez loin ici des ambiances intimistes que De Metter affectionnait dans Le Curé ou dans Dusk. Dans le premier, il s'attachait surtout aux personnages, dans le second, il prenait pour prétextes des enquêtes policières. On retrouve ici l'aspect policier comme ossature au récit co-écrit avec Thomas Benet, mais comme dans Dusk scénarisé par Richard Maranzano, l'enquête elle-même passe assez largement au second plan, pour laisser la place à des caractères très marqués sans être totalement dénués d'ambiguïté. La construction n'en est pas moins bien charpentée avec une fin qui laisse encore quelques portes ouvertes, ce qui ne gâche rien.
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