"Yvan et la banquière", Tout va bien T. 1. Dargaud - Collection Poisson Pilote.
Un polar de corruption politique et de magouilles financières, traité au rythme d'une ligne et d'un découpage que l'on retrouve plutôt chez des auteurs issus de la veine « indépendante ». Surprenant, tant je me suis habitué à ce type de graphisme pour des oeuvres plus intimistes et introspectives, rarement dans de sordides histoires financières. Dans ce récit, inspiré de faits réels, la rencontre des genres est des plus heureuses. « Tout va bien » est une bd forte, sans aucun doute l'un des meilleurs polars que j'ai pu lire ces derniers mois. A classer d'ailleurs dans la « série noire » .L'album baigne dans une ambiance plus que pesante, teintée de désespoir. L'atmosphère d'un milieux véreux, d' une région (la Moselle dont les auteurs sont originaires) et puis surtout d'un couple en perdition et d'une « repentie » en phase terminale d'un cancer.
Yvan Klébert, le personnage principal, présente les caractéristiques des grands héros de série noire : sa vie va à vau-l'eau, il est désabusé et un brin désespéré. Et comme tous ces héros, il mène l'enquête jusqu'au bout, quoiqu'il puisse lui en coûter. Loser pathétique mais déterminé. Le scénariste, Denis Robert, est avant tout journaliste et écrivain ; le thème qu'il développe ici est un sujet qu'il maîtrise. Dans cette histoire où la fiction cède le pas à la véracité des « affaires », c'est bien là le plus déprimant.
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