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« Fils de l'enfer », par Catachio et Accardi. Chez Albin Michel.
Prague, début du 17ème siècle. Un assassin rôde dans les rues, qui ressemble étrangement à une préfiguration de Jack L'Eventreur. Il écorche vives ses victimes. Et sème la terreur dans la communauté, provoquant une fracture entre la plèbe de la ville et le ghetto juif. Intrigues de pouvoir, personnages en marge de l'Histoire -rabbins, alchimistes, astronomes et autres bouffons- sont les protagonistes principaux de ce thriller sulfureux. La face cachée de Prague, ses ruelles peu éclairées la nuit, les souterrains de l'empereur en forment le décor. Grâce à une importante pagination, un dessin largement dominé par les aplats noirs très influencé par les dessinateurs américains comme Mignola, et des cadrages souvent audacieux (parfois trop systématiquement penchés, d'ailleurs, galvaudant la valeur de certains effets), ce « Fils de l'enfer » réserve un moment de lecture agréable. Mais le dénouement tombe comme un soufflé. Après avoir joué sur les ambiances de sorcellerie, sur les faciès inquiétants de personnages tous plus bizarres les uns que les autres, après avoir confié l'enquête à un alchimiste italien au profil intéressant, les auteurs doivent bien conclure. Et ils le font de manière fort classique, déjà vue. Dommage. Car il y a, tant dans le dessin que dans le scénario de ce duo italien, un talent certain. Il manque donc la touche de plaisir finale.
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