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« Café panique », adapté par Alfred. Aux éditions Charrette.
Sept ans déjà que la voix de Roland Topor s'est éteinte. Et plus de vingt ans que Café Panique est paru au Seuil. Déjà adapté au théâtre, ce roman kaléidoscopique composé de 38 histoires courtes connaît désormais une nouvelle vie en bande dessinée. Aux commandes, Alfred, complice de Corbeyran et Chauvel chez Delcourt qui propose une version à la fois fidèle et très personnelle de l'uvre originale. Il en a conservé la verve, l'humour noir, le non-sens et la farce. Mais il y a ajouté la forme. Une forme qui s'avère aussi éclatée que l'était Topor lui-même : dramaturge, écrivain, dessinateur humoristique, scénariste, peintre, comédien... On passe du noir et blanc à la couleur, de la couleur au collage. Alfred substitue aux mots de l'écrivain ses propres impressions, privilégiant une mise en couleur par blocs, proche de la sérigraphie, et des crayonnés très peu présents. De ce dessin foisonnant, ressort l'impression de ruche surréaliste et chatoyante que suggère le Café Panique, avec ses petites histoires de comptoir, ses personnages tous affublés de surnoms, ses télescopages de vies. Le résultat est brillant. Il prouve que le dessinateur de « gentils » (et très réussis) albums jeunesse peut devenir un excellent metteur en scène de bande dessinée. La forme moderne et inventive de cette adaptation constitue en tout cas un très bel hommage au texte original et à son créateur !
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