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« Affreux, sales, bêtes, méchants et immondes », Tome 15 de Torpedo, par Bernet et Abuli. Chez Toth.
Torpedo, plus horrible et amoral que jamais ! Difficile d'aller plus loin dans l'abject. Et pourtant, on pardonne tout à ce duo de joyeux dynamiteurs de morale. Parce que c'est là la marque de fabrique de leur série fétiche. Parce qu'on rit, même lorsque les auteurs flirtent avec la pédophilie. Mais comment font-ils pour oser exploser tous les tabous avec tant d'apparente indolence ? Dès l'entrée en matière de ce nouveau polar noir de noir, Torpedo et son infâme second se rendent chez un pédophile notoire pour lui proposer un marché innommable. Et d'emblée, les dialogues sont à pleurer de rire (« Tu...tu me demandes que.. je sodomise un gosse ? » demande le pédophile. « Non, je ne veux pas que tu le sodomises, je veux que tu le bourres », répond Torpedo qui ajoute : « Alors, t'es une tante ou pas ? ». Réponse de l'intéressé : « Non, non, je suis un honorable pédophile ». « Bon, tantouze pour mômes, c'est du pareil au même... » conclut Luca Torelli). Le ton est donné. Plus sadique que jamais, plus tordu que jamais aussi, ce quinzième tome de la série la plus irrévérencieuse de la BD espagnole ne décevra pas les amateurs du genre. Au contraire, tout y est. L'humour noir, le dessin inimitable de Bernet. A soixante ans, le natif de Barcelone reste un dessinateur vif, pour ne pas dire incisif, qui donne tout son sel à l'univers d'Abuli. Dommage que la couverture soit si affreuse -peut-être pour faire écho au titre de l'album ?- et que les fautes d'orthographe viennent parfois gâcher la lecture. En revanche, l'éditeur nous propose un entretien avec Jordi Bernet en bonus. Réalisé en 96, il reste tout à fait d'actualité. Si ce n'est qu'il aborde davantage les autres facettes du dessinateur, en laissant notamment une large place à « Claire de nuit ».
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