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« Le marin », tome 1 de John Rohner, par Alfonso Font. Chez Theloma.
On entre dans ce livre sans trop y croire, partagé entre l'impression de retrouver Capitaine Sabre et celle de plonger dans l'univers historique de Robert Louis Stevenson, l'écrivain qui a laissé à la postérité « L'île au trésor ». On en ressort en se disant qu'on a finalement davantage eu l'impression de se rapprocher d'un Corto Maltese. Un peu plus de dix ans après sa confection, ce livre paru pour la première fois en français est un sésame pour la grande aventure, mais une sorte de sésame télescopique. Composé de courts récits qui empêchent parfois le développement des personnages, il se déplie sans cesse pour proposer un ensemble cohérent. Stevenson n'est même pas à proprement parler un personnage secondaire. Rohner prend toute la place et avec lui, ces contrées du Pacifique qui, il n'y pas si longtemps, étaient encore d'une sauvagerie fascinante. Avec un dessin parfois fougeux et une précision dans la mise en scène, Alfonso Font emmène son lecteur très loin sur les océans, pour un série de voyages presque fantasmagoriques. La nouvelle la plus intéressante est sans doute « Les Voleurs d'âmes ». En douze pages à peine, l'auteur raconte une fable sur le mensonge et plante dans le même temps un décor réellement attractif. Malgré quelques chutes de rythme, ce John Rohner est donc une belle surprise.
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