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« Pour une poignée de polenta », par Vincent Vanoli. Chez Ego Comme X.
Vanoli sur deux fronts, début 2004. L'autobiographique, avec cette poignée de polenta. Et le romanesque pour ne pas dire l'épique, avec « La route des Monterias » à L'Association. Deux facettes différentes d'un même auteur, mais aussi deux formes de récit totalement opposées. Pour raconter les souvenirs qui le relient aux siens, Vanoli choisit la page divisée en deux cases, avec une voix-off en-dessous de chaque dessin. Ici, le texte est prépondérant, même si le dessin, toujours soigné et évocateur, est le sésame vers la caverne d'Ali Baba du souvenir. Vanoli nous raconte aussi bien les événéments que leur interprétation. Et c'est là que la complémentarité entre le dessin et le texte est la plus intéressante. On s'aperçoit au fil des pages qu'il est capable de prendre une certaine distance par rapport aux moments qui l'ont marqué et qu'il décide de raconter. C'est ce qui en fait le sel. C'est ce qui rend de petits détails comme « le café officiel de l'après-midi » ou le lierre de la façade à tailler bien plus intéressants qu'anecdotiques. En fait, l'anecdote n'est jamais qu'apparente. Dès que la scène se développe, l'auteur justifie le choix de telle ou telle amplification. Piochés au hasard d'une vie, les souvenirs racontés ici sont en effet les pièces d'un puzzle. Celui d'une famille italienne émigrée en France et restée proche de ses racines. Mais aussi celui d'une vie passée à chercher une certaine forme de bonheur au sein de sa « tribu ». La brusque irruption de la fiction dans l'épilogue en témoigne.
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