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« Babel » de David B. Chez Vertige Graphic/Coconino Press.
Faudra-t-il encore vingt ans pour qu'enfin le talent de David B soit reconnu unanimement et récompensé comme il se doit ? A l'évidence, l'auteur de « L'Ascension du Haut Mal » a encore bien des choses à dire et à nous montrer. Son talent de conteur explorant le fantastique pour ne pas dire le fantasmagorique est indéniable. Mais son talent de dessinateur est de plus en plus époustouflant ! Dans ce court recueil d'histoires, de mythologies, de souvenirs et de rêves, David B élève encore le niveau graphique grâce d'une part à une bichromie très réussie et d'autre part, à une recherche constante de l'image qui peut traduire son monde intérieur. Un monde qui échappe à la logique ou en tout cas à la représentation ordinaire. Un monde peuplé, on le sait maintenant depuis des années, de monstres récurrents, du fracas des batailles, de mythes découverts au cours de lectures incessantes. Un monde de chaos et d'introspection, d'interrogations et de colères. Certains trouveront que David B en fait trop. Qu'il n'y avait rien à ajouter à l'autobiographie déroutante et magistrale de « L'Ascension du Haut Mal », que l'auteur se répète. Je préfère pour ma part dire et redire que David B ne nous a pas encore livré le quart de son univers intérieur. Les éléments de Babel se glissent dans les interstices laissés par la narration de « L'Ascension du Haut Mal ». Ils viennent la compléter, la nourrir. Relancer l'intérêt du lecteur pour une oeuvre où chaque nouveau livre est comme une pièce de puzzle. Quand on raconte comme David B, quand on dessine comme David B, quand on est capable de composer une page comme David B, le moindre rêve retranscrit en BD est un bijou.
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