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« Shangaï », par Micheluzzi. Chez Mosquito.
Après avoir publié le dernier album inachevé de Micheluzzi (« Afghanistan »), le plus italien des éditeurs français s'attaque aux quatre récits de Roscoe Stenton« Le rouquin » dessinés par un Micheluzzi au sommet de son art. « Shangaï » ouvre le bal, si l'on peut dire, et on n'est pas déçu. Le scaphandrier Stenton est loin du rôle tenu il y a quelques années par Robert De Niro au cinéma. Ici, nous sommes davantage dans l'univers des premiers Bernard Prince de Greg. Mais avec une coquetterie de l'auteur qui s'avère être l'un des ingrédients les plus intéressants de l'album : Stenton dialogue tout au long de l'histoire avec son créateur. Enfin, la plupart du temps, ce serait plutôt l'inverse, Micheluzzi s'ingénie à interpeller son héros, voire à commenter ses actions avec un humour teinté de détachement qui influence porfondément la lecture de cette histoire. Cette BD est un bon moment d'aventure exotique, emmenant le héros bien malgré lui dans une guerre de clans sur le Yang Tsé, mais elle est avant tout un bel exercice de style dans ce genre que peu d'auteurs ont réussi à maîtriser. La voix off de Micheluzzi, son style graphique épuré, les couleurs un rien démodées de l'époque font de cette aventure vieille d'un peu plus de vingt ans un très agréable moment de lecture un brin nostalgique.
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